Chapitre 11

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À Namjoon : T'aurais pas vu quelqu'un fouiller dans mes affaires aujourd'hui ? Je pense qu'on m'a volé mes ciseaux

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À Namjoon : T'aurais pas vu quelqu'un fouiller dans mes affaires aujourd'hui ? Je pense qu'on m'a volé mes ciseaux

À Jin : T'aurais pas vu quelqu'un fouiller dans mes affaires aujourd'hui ? Je pense qu'on m'a volé mes ciseaux

À Jimin : J'ai reçu une déclaration d'amour je crois

Après avoir analysé le bout de papier sous toutes les coutures, le lycéen fut contraint de se remettre au travail. Malgré cette découverte pour le moins inhabituelle, l'aiguille de la pendule poursuivait sa cavale et il ne devait pas perdre de vue ses objectifs. 

Durant deux bonnes heures, les résolutions arithmétiques s'enchaînèrent avec brio. Lorsqu'il en eut fini, son crâne partit négligemment en arrière. Un silence pesant s'amorça, tandis qu'il fixait le plafond d'un air absent. Son esprit taraudé ne cessait de se questionner sur l'identité de l'émetteur.

Les réponses de Jin et Namjoon s'avéraient malheureusement négatives. Quant à Jimin, il s'était empressé de lui réclamer des détails. En clair, aucune aide ne lui sera fournie et Jungkook ne pouvait compter que sur lui-même. Il aurait bien demandé à d'autres camarades mais son prétexte des ciseaux volés était nul, il ne tiendrait pas deux jours.

Son pied tapait frénétiquement le parquet boisé, comme pour éveiller le plein potentiel de ses capacités intellectuelles. Récapitulons, calmement. Le seul moment où il abandonnait son sac était à la récréation. Durant celle-ci, les élèves n'étaient pas autorisés à lambiner au sein des salles. Logiquement, l'émetteur avait dû attendre que quelques personnes sortent pour éviter de se faire prendre le nez dans son sac.

Le problème, c'est que Jungkook n'avait aucune idée du moment où ce papier avait été inséré dans ses affaires ; le cahier pratique de mathématiques n'avait pas été ouvert de la journée au profit de celui théorique. La déclaration avait-elle été glissée à la récréation du matin ou bien à celle de l'après-midi ? C'était le flou total, il avait l'impression de ramer dans le vide inutilement et ça n'en était que trop frustrant. 

Il tenta de se rappeler des personnes croisées lors de son retour des toilettes, et de celles sorties hâtivement à la seconde récréation. Pointant les noms sur un brouillon à moitié usagé, les résultats ne valaient pas grand chose, preuve du peu de pistes qu'il détenait dans son enquête tardive. Le procédé n'était pas non plus exceptionnel, la marge d'erreur demeurait trop large. 

Une moue, traduisant sa déception, fleurit sur son visage poupin. Il s'apprêtait à abandonner les recherches lorsqu'une idée folle le frappa de plein fouet. Les professeurs étaient chargés de fermer les salles une fois vides. Et si... la déclaration provenait de Monsieur Kim ? Il imaginait mal le vieil enseignant d'histoire (dont le cours précédait la seconde récréation) en béguin sur lui.

Les analyses ruisselaient dans son pauvre cerveau qui ne demandait qu'à trouver sommeil. 

D'abord la déclaration faisait assez mature ; il imaginait mal Jimin la reproduire pour sa chère et tendre, par exemple. Et la partie "qui croit en toi" lui rappelait étrangement ses paroles lors de la réunion parents-profs. Il lui avait déclaré quelque chose de semblable, qui lui mettait instinctivement la puce à l'oreille. 

« Vous êtes capable du meilleur, Monsieur Jeon. Donnez-vous les moyens. »

De plus, si un(e) camarade avait eu le malheur de s'aventurer trop près de son sac, le professeur s'en serait très certainement rendu compte, bien qu'il n'aurait peut-être pas réagi au vu de l'acte dépourvu de mauvaise foi. 

Pour finir, Jin et Namjoon, placés devant lui, tardaient souvent à quitter la classe. Ils prenaient trois plombes à ranger leurs stylos et faisaient partie des rares individus qui sortaient à l'avance les affaires du prochain cours. 

Son cœur pulsait jusqu'au bout de ses membres. Les chances qu'un élève se soit risqué à agir s'amenuisaient, mais d'un autre côté, il pouvait aisément faire fausse route depuis le début. Il avait l'impression de prendre ses rêves pour une réalité. Son raisonnement n'était fondé que sur des suppositions tirées d'habitudes descellées chez autrui. Par exemple, il n'était pas impossible que Jin et Namjoon se soient hâtés à ce moment-là, ce qui aurait laissé davantage de champ libre à l'émetteur. Aussi, il arrivait occasionnellement que des professeurs omettent de verrouiller une salle ; le personnel de surveillance y remédiait lors de patrouilles, mais durant ce laps de temps, les élèves restaient maîtres d'eux-mêmes et tout était susceptible de se produire entre les quatre murs. 

Même si son raisonnement tenait debout, il était criblé de failles devant impérativement être prises en compte. 

Néanmoins, secrètement, il espérait que ce soit lui.

Les sens en ébullition, Jungkook ne parvenait pas à enterrer son précédent diagnostic, élaboré sous une effervescence presque insolite. Il attrapa maladroitement une copie corrigée pour procéder à une comparaison, mais le résultat s'apparenta à une impasse : les écritures différaient en un contraste saisissant. Celle de la déclaration était sublimée par son style italique. Celle de la correction adoptait des formes plus tranchées, plus sèches et surtout, assez droites. 

Le lycéen ne savait plus quoi penser. En tout cas, il ne pouvait pas condamner cette possibilité, sachant pertinemment que Monsieur Kim ne serait pas assez stupide pour reproduire la même écriture.

Par précaution, il compara les tracés avec les copies d'autres matières. Ce fut une fois de plus un cuisant échec.

Durant de longues minutes, Jungkook tenta vainement de pousser la réflexion mais rien de fructueux n'en découla. Après tout, aucune source sûre ne lui donnait raison et avec un peu de bon sens, il était improbable que Monsieur Kim soit à l'origine de cette déclaration. Semblant prendre un malin plaisir à le sermonner dès que l'occasion se présentait, ça paraissait assez absurde. Et les quelques encouragements ne faisaient guère le poids face aux multiples remarques déplaisantes.

Son intuition évoluait sans cesse en dents de scie, penchant drastiquement d'une alternative à son opposée. Aucun résultat concret ne pouvait s'en dégager. Le sommeil le gagnait un peu plus, et c'est sur cette note défaitiste qu'il se décida à lâcher prise.

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