Le daron de Maël.

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— ... Divisé par 29. T'as pigé ou pas ?

15H27. À plat ventre allongé sur mon lit, mes yeux suivent le doigt de Maël qui se tue à m'expliquer une équation dont j'ai déjà oublié le nom. Mes dents viennent ronger le bout de la gomme de mon crayon, n'osant même pas lui répondre. Du coup, je pense qu'il a comprit que je n'ai absolument rien enregistré depuis le début, un grand soupir s'extirpant de ses lèvres.

— Ok... continue-t-il tout en venant balancer son critérium contre mon cahier. On en prend une plus facile. Je vais t'expliquer à nouveau.

Mais avant, le châtain décide de se lever de mon matelas, venant attraper un verre d'eau posé contre mon bureau en désordre. La joue appuyée contre la paume de ma main, je le regarde faire et mon envie d'étudier s'évapore complètement. En réalité, je pense qu'elle s'est envolée depuis que Maël a posé un pied dans ma maison. Non parce que, j'pensais pas que qu'il voulait venir chez moi pour me faire bosser un malade. On a passé une bonne heure sur des mathématiques et, sans espoir. Demain un examen nous attend à 8H00 et je suis le seul à ne pas en être affecté ou stressé.

— Je sais que je suis ton idole mais tu devrais plutôt regarder tes équations de cette manière. P't'être que t'arriveras à les résoudre comme ça, rigole-t-il en reprenant sa place, s'asseyant en tailleur.
— ... Non. Ça m'emmerde ce truc.
— Je sais, je sais. Mais allez, c'est pas possible que tu n'y arrives pas.

Je gonfle mes joues, un long soupir s'en suivant. Je dois avouer que je suis complètement largué, mon cerveau n'arrive plus — pas — à suivre. Maël reprend ses explications et ça me fait chier car je sais qu'il s'emmerde à essayer de m'expliquer les choses le plus simplement possible. Genre, au lieu qu'il révise pour lui, il perd son temps avec moi. Je sais très bien que je vais foirer les maths mais sa détermination me surprendra toujours quand même.

— Regarde, t'as qu'à suivre l'exemple que je t'ai fait ici. C'est exactement la même, juste les chiffres qui changent.
— Hmm. Lui, là ?
— Ouais. Après la deuxième, en bas. Pareil, même forme.

Bon. Je me redresse légèrement tout en attrapant le cahier entre mes doigts, l'avançant un peu plus vers moi. Le dos légèrement replié, je me penche un peu plus vers les feuilles gribouillées de l'écriture de Maël, venant y ajouter la mienne. Une fois la calculatrice en main, des lèvres viennent se déposer brusquement contre ma joue. Là, je me retourne et tombe sur son visage, visage qui affiche un air innocent avec son petit sourire qui accompagne le tout.

— Qu'est ce que... Mec, laisse moi me concentrer.

Un léger rire passe la barrière de ses lèvres, son dos venant s'appuyer sur les coussins posés contre la tête de mon lit. Je secoue rapidement ma tête et son regard que je sens parcourir mon corps me perturbe. Du coup, j'en profite pour lui balancer un manuel qu'il attrape en plein vol. Dommage, j'aurai voulu que ça atterrisse sur sa tête. La prochaine fois.

— T'es pas drôle... lâche-t-il d'une petite voix.
— Parce que tu me forces à bosser.

Sérieusement. J'arriverai jamais à comprendre ce type, il est trop pour moi. Mais d'un côté, je crois que je pourrais plus me passer de sa présence même si parfois... Elle est extrêmement envahissante. Faut se le dire.

— Tu peux pas arrêter de bouger deux minutes ? je reprends en sentant son souffle contre ma nuque.

Comment je suis censé bosser avec un merdeux qui me colle dans le dos, réclamant une soudaine demande d'affection ? Déjà que j'suis pas doué pour ça... Je ne sais pas trop comment faire. Ses bras entourent mon cou et je sens son menton se poser contre mon épaule. Je me retiens de lever les yeux au plafond, essayant de l'ignorer. Mes doigts rattrapent mon crayon rongé tandis que de mon autre main, je tape les calculs que je dois effectuer pour avancer dans le problème.

LÉO y MAËLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant