18 - La gaffe

828 61 0
                                    


7h30. On sonne à la porte, je ronchonne contre le grésillement avant de réaliser que c'est Kévin qui avait convenu de m'amener au travail ce matin. Et merde ! Si je ne suis pas prête en dix minutes, je nous mets tous les deux dans le rouge et je risque de perdre le remplacement du même coup ! Le stress qui m'étreint le cœur dissipe efficacement ma torpeur.

Vingt minutes plus tard, je suis sur le siège passager soumise aux à-coups de la circulation qui me font rater mon maquillage. Kévin, très concentré pour tenter de rattraper son retard ne m'a pas sermonnée. Je n'ai pas eu le temps de déjeuner avant de partir. Je secoue mon yaourt à boire. Il devait être mal fermé : une partie vient de loger sur le costume de Kévin. Je tourne la tête vers lui, résignée à affronter les rapproches mais il ne dit rien. Je décèle quand même une pointe d'exaspération tout à fait justifiée.

On arrive devant le cabinet, il retire sa veste et la dépose sur le siège arrière. Il fait un froid piquant ce matin, je suis encore plus penaude. Do Sacramento vient se garer derrière nous.

- Bon, ça va, on n'est pas en retard. Il accélère, je cours presque derrière lui. Il se retourne : pour demain, démerde-toi !

Do Sacramento... La piteuse nuit me revient en mémoire comme une gifle. J'allume le PC du bureau pour me précipiter sur ma messagerie perso, maudissant la lenteur du système. Quelle horreur ! Affolée, je passe la tête dans le bureau d'à côté.

- Kévin, t'aurais le mot de passe de Do Sacramento ? Je t'expliquerai... .

Je parviens à intercepter le mail fâcheux. Par la fenêtre, je vois Do Sacramento tirant tranquillement sur son cigare. Ouf ! Tiens ...C'est quoi ce mail de Jojo 44 qui passera me prendre à la sortie du boulot ce soir ? Vu les fautes d'orthographe et les insinuations, ça n'inspire rien de bon.

Kévin rentre en compagnie de Do Sacramento mais au lieu de l'imiter et d'aller directement dans son bureau, il s'attarde à l'accueil.

- J'ai été obligé de retenir Richard. J'ai horreur de mentir. Assume tes conneries la prochaine fois !

Vu l'odeur, accessoirement, il a aussi été obligé d'accepter un barreau de chaise à 8 heures du matin. Pour un non fumeur... . Je me plonge instantanément dans le travail avant que Kévin ne change d'avis et ne mette fin à ma période d'essai.

L'audacieuse Sofia Capriaglini Tome 1 : enquête préliminaireWhere stories live. Discover now