Les soldats se mirent en place. En haut des remparts, les archers observaient avec appréhension le futur champ de bataille, qui se remplissait progressivement d'orques et d'Uruk Hai. Les elfes, quant à eux, étaient impassibles, aucunes émotions n'apparaissaient sur leurs visages.
La pluie se mit à tomber violemment sur For-le-Cor, ce qui fit pousser un soupir d'agacement à Yuki.
Yuki, Legolas et Gimli se trouvaient eux aussi au premier rang pou admirer la catastrophe qui se préparait, encore fallait-il avoir la taille pour regarder au-dessus de la muraille.
« Qu'est-ce qui se passe là-bas ? demanda Gimli, en sautillant.
-Dois-je vous le décrire, ou vous trouver un marchepied ? ricana Legolas »
Yuki esquissa un sourire, qu'elle perdit en se reconcentrant sur l'armée devant eux.
Les orques tapaient du pied sur le sol, faisant trembler la terre sous eux. Contrairement à leurs ennemis, les rohirrim et les elfes étaient silencieux. De temps en temps, l'on pouvait entendre une prière elfique ou des soupirs.
Aragorn passait entre les rangs. Il ordonna alors de bander l'arc. Yuki, qui avait été nommée capitaine des elfes qui se trouvaient sur le versant nord de la forteresse, fit passer l'ordre.
« Parez à tirer ! Cria Aragorn. »
-Leurs armures ont une faille au cou et sous les bras, prévint Legolas »
Legolas, ainsi qu'elle, tendirent leurs arcs, approchant la corde de leurs yeux. Une concentration extrême régnait. Les arcs toujours tendus, personne n'était autoriser à tirer. Mais une flèche du côté des rohirrim fut lancée, transperçant un orque de première ligne.
L'ennemi s'écroula à terre, et pendant un moment, le vacarme créé par l'ennemi se tut, pour revenir encore plus fort. Les premières offensives ennemies furent avec des arbalètes.
Leurs flèches étaient mortelles, épaisse et empoisonnées, une fois touché, l'espoir de survie s'envolait. Les archers tirèrent une volée de flèches, qui fit rapidement tomber la première ligne d'orque.
Les horribles créatures courraient vers la muraille. Des tours, faites de bois, transportant nombres d'ennemis, s'approchaient. Yuki tiraient flèches après flèches, tuant à chaque fois, tout en oubliant pas de compter le nombre de ses victimes.
Des échelles furent déployées et atteignirent le mur. Les orques montèrent et arrivèrent devant les soldats. Yuki rangea son arc et dégaina son épée, tranchant quelques têtes. Yuki fut rapidement séparer de Legolas et Gimli, mais elle entendit tout de même leurs voix :
« Legolas, et de deux ! cira Gimli.
-Et moi j'en suis à dix-sept ! répondit-il
-Ah ! Je ne laisserai pas d'oreille-pointues me dépasser !
-Dix-neuf !»
Rapidement, les remparts furent submergés par le nombre d'assaillants. Cependant, les rohirrim ainsi que les elfes arrivaient toujours à riposter.
Sur le pont menant à la porte du fort, avançaient des Uruk, d'une taille impressionnante, protégés des flèches par leurs grands boucliers qui formaient une coque imprenable. Certains arrivaient tout de même à se faire avoir par les flèches venant du côté Est.
Yuki enchainait, dans vraiment prendre le temps de respirer correctement. 44, 45, 46, 47... comptait-elle dans sa tête. Ses cheveux blancs étaient déjà tâchés par le sang noir de ses ennemis.
Au milieu du champs de bataille, une lumière parut, une torche portée par un orque de la main blanche. Il courait, alors que les autres s'écartaient pour le laisser passer.
« Togo hon dad, Legolas ! [Abattez-le Legolas !] hurla Aragorn »
L'elfe parcourut rapidement le champ de bataille du regard et aperçut sa cible. D'un geste vif, il saisit une flèche de son carquois et tira. La flèche se planta dans l'épaule de la créature. Mais l'ennemi ne chancela pas, et Legolas tira une deuxième fois. Mais il était trop tard. Il se jeta dans la seule faille du Gouffre de Helm.
Une explosion retentie.
Yuki vola dans les airs, essayant de ne pas lâcher son épée. Ses yeux étaient clos. Elle fini par atterrir lourdement sur le sol. Sa tête lui faisait mal. Elle porta difficilement sa main jusque son visage et sentit son sang, rouge et chaud, sur sa main.
Le nuage de poussière tomba lentement sur les hommes à terre, sonnés par l'explosion.
Yuki rassembla tout son courage pour se relever. Mais une fois redresser sur ses coudes, elle retomba au sol, tirer par l'arrière de la tête. Ses cheveux étaient bloqués sous un énorme bloc de pierre. J'ai eu de la chance de ne pas l'avoir reçu en pleine tête...
Elle tourna de la tête et repéra enfin son épée. Elle tendit la main, et l'attrapa du bout des doigts. Elle rassembla ses cheveux comme on l'aurait fait pour une queue, et d'un geste sec, elle passa la lame dedans.
Elle se redressa vivement puis se mit debout à l'aide de son épée.
Sur le pont, des orques tombaient, dû à quelque chose qui passait parmi leurs rangs. Les soldats purent enfin voir ce qu'ils préparaient. Un immense bélier s'apprêtait à fracasser la porte, défendue par des dizaines de rohirrim.
De l'autre côté, les orques s'engouffraient difficilement dans la faille qu'ils avaient créé. Aragorn, avec des elfes, défendait encore l'ouverture, et se jetait dans la bataille avec Gimli.
Alerté par les cris, Legolas saisit un bouclier, qu'il fit glisser sur l'escalier menant aux remparts. Il descendit dessus en décochant plusieurs flèches meurtrières.
Ils se battaient tous avec ardeur. Yuki, bien que blessée, ne se décourageait pas, et allait même combattre en première ligne. Elle voyait au loin Gimli, se débattre en même temps avec l'eau et les orques, Aragorn, qui tranchaient tête, mains et jambes, et Legolas, qui avait dégainé ses dagues elfiques, que lui, maniait à la perfection. Rassurée, elle repartie au combat, ignorant douleur et peur.
Les orques arrivaient tout de même à gagner du terrain. Tous les hommes purent entendre un des chefs de l'armée du Rohan crier à Aragorn le repli. Il fit passer l'ordre.
«* Am marad ! Am marad ! Haldir, am marad ! cria-t-il. »
Haldir acquiesça. Sur son chemin, se trouvaient encore grand nombre d'orques. Il en tua un, puis deux, lorsqu'un troisième fit irruption, et le poignarda dans l'abdomen. Un autre, vint l'achever, lui assenant un coup de longue épée dans le dos.
L'elfe tomba. Il était mort. Yuki avait assisté à la scène déchirante. Elle monta les marches qui les séparaient l'un de l'autre, alors qu'Aragorn s'y précipitait aussi. Elle le tenait dans se bras, disant quelques paroles en elfique, espérant surement le réveiller. Mais elle n'eut pas le temps de le pleuré longtemps.
D'autres orques arrivèrent. Ils ne survécurent pas longtemps, car le courroux de l'elfe était terrible.
Note : ne pas l'énerver. Pensa Aragorn.
Le rôdeur prit une échelle et tira Yuki avec lui, et ils tombèrent dans une mare d'orques. Ils se débattirent, puis fuirent vers la tour de du fort, où ils rejoignirent Legolas et Gimli. Ils retournèrent tous au front, à l'intérieure de la forteresse.
Aragorn ainsi que Gimli allèrent à la porte, qui allait céder. Le rôdeur prit Gimli par les épaules et l'emmena à travers un sombre couloir. Il ouvrit une porte, attirant le nain sur un passage étroit, donnant sur l'allée bondée d'Uruk Hai.
« C'est bon, on peut les avoir ! dit Gimli.
-Ils sont très loin, prévint Aragorn. »
Le nain jeta un rapide coup d'œil, avant de regarder maladroitement Aragorn.
« Lancez-moi.
-Pardon ?
-Je ne peux pas sauter aussi loin, alors lancez-moi ! s'énerva le nain. »
Aragorn passa son bar autour de Gimli.
« Ne le dites pas aux elfes.
-Pas un mot. »
Il lança Gimli, qui atterri devant les ennemis. A deux, ils firent tomber toute la première ligne du pont, et les Uruk Hai se fracassaient vingt mètres en dessous.
D'autres problèmes arrivaient. D'immenses échelles s'élevaient vers le fort, tendis que leurs crochets s'attachaient aux murs. Legolas saisit une flèche, se concentra, puis tira. La corde céda, et l'échelle tomba violemment sur les orques en contre-bas. Yuki le vit, et décida de faire de même.
Aragorn et Gimli commençait à avoir du mal, alors qu'à l'intérieur, ils entendaient « La porte est perdue ! ». Un grand Uruk, d'au moins deux mètres trente, les prit par le cou, et tenta de les étrangler.
Legolas lui lança une corde, qu'Aragorn saisit difficilement, tout en prenant le nain sous son bras. L'elfe, aider par d'autre, les remontèrent.
Un soldat hurla le repli dans le bastion. Tout en coupant les membres de quelques orques, elle suivit les hommes.
Tous les survivants étaient reclus dans la dernière salle du fort. Les orques avaient pris les fort, remplaçant l'étendard du Rohan par celui de la main blanche. Tout semblait désespérer.
Yuki, affaiblie par une grande perte de sang, se tint la tête, tout en passant un torchon humide sur la plaie. Ils n'avaient, ni le temps, ni les moyens, pour soigner les blessés.
Legolas, Aragorn, et tous les hommes, tentait de consolider la porte avec se qu'ils avaient dans la pièce.
« La forteresse est prise. Tout est fini, déclara Théoden.
-Vous avez dit que cette forteresse ne tomberait pas tant que vos hommes la défendraient ! Ils la défendent encore ! Ils sont morts en la défendant !
-Ne perdez pas espoir, roi Théoden, intervint Yuki. Une bataille n'est finie que lorsqu'un camp est réduit en miette, et le nôtre est toujours debout ! »
Les hommes se retournèrent, remarquant seulement la présence de cette elfe parmi eux. Legolas se dirigea vers elle, alors qu'Aragorn interrogeait le roi.
« N'y a-t-il pas d'autre moyens pour les femmes et les enfants de sortir de ses cavernes ? Y a-t-il une autre issue ? demanda-t-il cette fois au soldat.
-Il y a un passage, il conduit dans les montagnes, répondit-il. Mais ils n'iront pas loin, les Uruk Hai sont trop nombreux !
-Faites dire aux femmes et aux enfants de passer par les montagnes, ordonna Aragorn, Et barricadé l'entrée ! »
Le roi se retourna, semblant avoir perdu tout espoir.
« Tant de morts...Mais que peuvent les hommes face à tant de haine ?
-Venez avec moi, venez à leur rencontre.
-Pour la mort et la gloire.
-Pour le Rohan. Pour votre peuple.
-Le soleil se lève, dit Gimli. »
Pour nous, se sera certainement la dernière fois qu'on le verra se lever, pensa Yuki. Je n'ai que le regret de quitter mes amis, alors allons mourir ensemble.
Elle ressortie sa lame se son fourreau, l'examinant, regardant les tâches de sang noir. Soudain, un reflet de rayon de soleil l'aveugla. Elle repensa à une phrase :
« Attendez ma venue aux premières lueurs du cinquième jour. A l'aube, regardez à l'Est. »
« Tout n'est pas encore perdu, dit Yuki. Gandalf nous l'a dit avant de partir. Le soleil se lève.
-Oui...Oui ! Le cor de Helm va retenir dans le gouffre, une dernière fois ! s'exclama Théoden. »
Yuki brandit son épée, Legolas son arc, et Aragorn se joignit à eux. Le roi mit son casque. Ils montèrent sur leurs chevaux, Yuki à l'arrière de Legolas.
« Cruauté réveille-toi ! Qu'importe le courroux, qu'importe la ruine, et que l'aube soit rouge ! »
Le cor sonna. La porte se brisa. Les chevaux furent lancés au galop.
« POUR EORLINGAS ! »
Ils transpercèrent les orques, les décapitèrent, les blessèrent. Ils fendirent leurs lignes, passèrent à travers la porte en ruine, alors que le soleil se levait.
A l'Est, un cheval blanc cabrait, et sur son dos, un magicien. Gandalf. Il fut suivi de centaines, si ce n'est de milliers de cavaliers du Rohan, dont à leur tête, Eomer, neveu du Roi. Les chevaux foncèrent vers l'ennemi, évitant lances et épées, et fendirent les lignes.
Ils combattirent, tuèrent et furent recouvert de sang noir, jusqu'à ce que les ennemis prennent la fuite, vers une nouvelle forêt, qui venait d'arriver. Les arbres se mirent à bouger, et des jappements venant des horribles créatures se faisait entendre.
« La bataille est terminée, déclara Yuki. Leur camp est en miettes. »
Ils rejoignirent le gouffre, où ils finirent d'exterminer les orques. Gimli, assis sur un cadavre, fumait. Legolas s'approcha, et prit un air quelque peu hautain.
« Au total...quarante-deux.
-Quarante-deux...Hum, ce n'est pas mal pour un prince elfe aux grandes oreilles pointues ! Pour ma part, je suis assis sur mon quarante-troisième. »
Legolas tira une flèche entre les jambes de Gimli.
« Quarante-trois ! s'exclama-t-il
-Il était déjà mort.
-Il bougeait encore.
-Il bougeait encore parce que ma hache était enfoncée dans son système nerveux ! »
Yuki s'approcha et rigola. Ils se retournèrent vivement vers elle, tendis qu'elle tentait de reprendre son calme.
« Qu'est ce qui vous fait rire ma chère ? Le fait que votre elfe ait perdu ?
-Et bien, il n'est pas le seul à avoir perdu !
-Yuki, dans ces moments tu es censé me soutenir, pas te moquer, se plaignit Legolas.
-Je disais...Vous avez tous les deux perdus ! Je vous ai battu, j'ai fait le score honorable de soixante-dix-huit !
-Ce n'est pas vrai...
-Se faire battre par une femme aux oreilles pointue... dit le nain en perdant sa pipe. »
Yuki rigola quelques instants, avant que Legolas ne s'approche d'elle l'air soucieux.
« Tu es blessée, et qu'est-il arrivé à tes cheveux ? »
Il est vrai que les elfes ne coupent jamais leurs cheveux, enfin, il est impossible de les voir les cheveux courts.
« Je me suis retrouvée bloquée par un rocher, après l'explosion, j'ai dû les couper. D'ailleurs, il faut que j'arrange ça, ce ne doit pas être très droit...
-En effet, dit l'elfe en prenant une mèche de ses cheveux. Allons te soigner. »
Il poussa la jeune elfe vers un endroit où s'agglomérait beaucoup de gens. Legolas lui fit signe d'attendre, et il partit vers le groupe de soldats. Il revint quelques minutes plus tard, avec dans les mains quelques ustensiles nécessaires aux premiers soins.
Il prit sa main, et l'emmena vers un endroit plus calme, presque désert.
« Je ne t'ai presque pas vu durant la bataille, dit-il en nettoyant sa plaie. Je me suis inquiété.
-Moi je t'ai vu. D'ailleurs, il faudra que tu m'apprennes à surfer sur un bouclier tout en tirant flèches après flèches ! rigola-t-elle.
-Tu as vu ! rétorqua-t-il en rougissant légèrement. »
Il fini son bandage, avant de s'assoir à côté d'elle. Il dégaina soudainement une de ses lames, faisant presque sursauter Yuki, qui se tenait prête à contre attaquer.
Mais Legolas prit ses cheveux, et il les coupa par endroit.
« Tu t'improvise coiffeur ? ricana Yuki.
-Je ne puis te laisser dans cet état, rigola-t-il à son tour.
-Hum. Fais ce que tu veux dans ce cas. »
Il eut rapidement fini. Yuki se retourna vers lui, attendant son verdict. Pour toute réponse, il lui sauta aux lèvres soudainement. Elle répondit à son baiser passionné, bien qu'elle se sente épiée derrière elle.
Ils se lâchèrent, en se souriant.
« Je suppose que ça me va bien ? »
Ils rigolèrent, puis se prirent la main, marchant dans un long couloir.