Les rohirrim étaient arrivés depuis quelques heures au Gouffre de Helm. Une désagréable tension régnait dans toute la forteresse.
Les deux enfants qu'avaient recueilli Eowyn avant de partir avaient retrouvés leur mère.
Yuki et Eowyn se préparaient, et préparaient la cité à tenir le siège. Ils avaient peu de moyens, peu de temps, peu de défenses. Les deux dirigeantes ne pouvaient compter que sur elles-mêmes.
Yuki commençait à trouver que leurs amis prenaient du temps à venir. Elle ne cessait de s'inquiéter pour ses camarades. Elle avait comme l'impression que quelque chose s'était passé, quelque chose de grave...
Le soleil déclinait alors que les immenses portes s'ouvrirent enfin, laissant entrer les soldats. Yuki se précipita à l'entrée, dévalant les escaliers, suivie de près par Lynn, qui avait peur de quitter sa protectrice.
Legolas, la tête basse descendit de cheval et aida Gimli à faire de même. Yuki se précipita et l'enlaça, mais il n'eut pas le cœur de répondre comme à son habitude. Ses bras étaient las, et ne la serraient pas en retour. Elle voulut faire de même avec Gimli, mais il s'éloigna, lui aussi la tête basse. Eowyn arriva peu après.
« Que s'est-il passé ? demanda Yuki, regardant Legolas dans les yeux. Je n'ai pas vu Aragorn, où est-il ?
-Il est tombé. Répondit-il d'une voix presque brisée. »
Il serrait dans sa main le collier d'Arwen, qu'il n'avait pas lâcher depuis la disparition du rôdeur. Yuki eu un choc, il était impossible de croire que lui ait pu mourir aussi facilement. Eowyn en avait les larmes aux yeux, car elle s'était fortement éprise de lui, même si elle savait que son cœur appartenait déjà à une autre.
Elle serra une nouvelle fois son ami, lui soufflant quelques paroles réconfortantes à l'oreille. Mais elle dû le quitter pour se rendre auprès du roi, lui faire un rapport. Elle passa rapidement en vue tout ce qu'elle avait accompli avec Eowyn.
« Je vous remercie sincèrement pour ce que, vous et vos amis, faites pour mon peuple, dit Théoden.
-Ce n'est rien, mon roi. Pour rien au monde je ne désire revoir le massacre d'un peuple d'innocents.
-Avez-vous déjà vu pareille tuerie ?
-Il y a bien longtemps, malheureusement. Je n'ai pu sauver mon peuple, les orques ont tout ravagé alors que je revenais de guerre. Mais je me servirais de mon expérience pour vous venir en aide, roi Théoden.
-Vous êtes une grande souveraine, reine Yuki. Telle que le décrivait nos plus anciens grimoires. »
Il est vrai qu'il y a bien longtemps, la famille royale entretenait quelques liens avec chaque grande lignée de la Terre-du-Milieu. Elle discuta quelques minutes de formalités avec le roi, avant qu'il ne soit appelé à des tâches plus urgentes.
Elle finit par rejoindre ses amis, qui étaient assis sur quelques marches. Leurs sourires avaient complétement disparu, laissant place à de la peine. Elle s'assit à côté d'eux, mais n'osa pas parler. C'est finalement Legolas qui parla.
« Je t'avais promis que l'on reviendrait... souffla-t-il.
-Vous n'y pouvez rien...Ne vous en veuillez pas, ce n'est ce qu'il aurait souhaité, tenta de réconforter Yuki.
-Je ne puis m'empêcher de penser que nous somme maudit, dit Gimli. Nous avons perdu Gandalf, Boromir, puis Frodon et Sam... Et Merry et Pippin...notre communauté n'est plus...
-« Pas si nous restons loyaux les uns envers les autres. », ce sont ses mots, d'après ce qu'il m'a été rapporter. Même si nous ne les voyons plus, ils sont toujours avec nous, car nous nous souvenons d'eux, de leurs mots et de leurs histoires. Et puis, nous ne pouvons pas abandonner nos pauvres hobbits ! Il faut aussi se battre pour eux ! »
Son discours redonna une certaine motivation aux deux autres. Emplis d'une nouvelle détermination, ils se relevèrent, et allèrent aider les rohirrim.
Deux jours passèrent. Aucuns signes de Saroumane. La tension montait, par appréhension de ce qui allait arriver. Mais c'est alors que *l'Estel réapparut. Littéralement.
Les portes de la cité s'ouvrirent et un homme chevauchant un étalon brun, entra. Il était blessé et sale, mais ses compagnons auraient pu le reconnaître entre mille. Il descendit de sa monture et Eowyn l'accueillit chaleureusement.
Il monta rejoindre les membres de la communauté. Lorsqu'il arriva, Yuki se jeta dans ses bras. Il l'accueillit avec surprise, mais l'étreignit en retour. Legolas et Gimli la suivirent. L'elfe donna quelque chose au rôdeur. Yuki devina sans peine qu'il s'agissait du collier d'Evenstar.
Ils étaient réellement heureux de se revoir. Aragorn était un guide pour eux, traversant n'importe quels dangers pour ses amis et ses convictions, le perdre à été terrible. Ce n'était sûrement pas un simple hasard qu'il ait survécu, pensa Yuki, une force mistique est peut-être derrière tout cela...
Les valars avaient déjà sauvé Gandalf, alors pourquoi pas Aragorn ? Mais le temps n'était plus aux questions et au retrouvailles, car le rôdeur se précipitait déjà ver la salle occupée par le roi.
« Il faut que j'aille parler à Théoden, déclara-t-il.
-Nous venons ! assura Yuki.
-D'accord, allons-y. »
D'un pas sûr, les quatre compagnons entrèrent dans la salle. Le roi les regarda, puis se rendit compte de la présence d'Aragorn.
« Vous devriez être mort !
-Heureusement, je ne le suis pas, répondit-il. Mais je vous apporte de tout de même de bien mauvaises nouvelles. Une grande armée, d'orques et d'Uruk Hai se dirige droit vers le gouffre de Helm.
-Une grande armée vous dites ? répéta Théoden, sous le choc.
-Oui, l'Isengard s'est vidé.
-Combien sont-ils ?
-Au moins dix-mille. »
Théoden souffla.
« Dix-mille.
-C'est une armée constituée dans un seul but : détruire le monde des Hommes. »
Le roi baissa la tête, réfléchissant.
« Il seront là à la tombée de la nuit, ajouta Aragorn.
-Eh bien qu'ils viennent ! dit-il en se retournant. »
Legolas et Yuki échangèrent un regard inquiet. Ils ne s'attendaient pas à autant. Ils sortirent de la salle, alors que la nouvelle se répandait déjà, grâce aux soldats qui prévenaient la population. Il ne leur restait que quelques heures avant de se lancer dans la bataille.
Les femmes, les enfants et tous ceux incapables de se battre furent envoyés dans les grottes, qui se situaient sous le gouffre. Yuki tenait Lynn dans ses bras, elle était terrifiée par la terrible nouvelle.
Yuki marchait et descendait des escaliers. Elle arriva au bout d'un long couloir, et elle ouvrit la porte. Elle débouchait sur la grotte, bondée par le peuple du Rohan. Eowyn qui faisait les cent pas, se dirigea rageusement vers la porte lorsqu'elle s'ouvrit. Mais elle fut soulagée de voir Yuki et la petite guérisseuse qui l'accompagnait partout.
« Eowyn, je vous confie Lynn. Dit-elle.
-Je m'occuperai d'elle, même si j'aimerai me battre là-haut.
-Mon amie, n'espérez jamais vous battre, car en ce moment-là, vous mettez en jeux tout ce que vous avez de plus cher. La guerre est terrible, et n'épargne personne. Même si vous n'êtes pas blessée, il y aura toujours quelque chose pour vous toucher, nous sommes tous vulnérable face à tant de haine.
-Il est vrai, mais mes convictions prennent le dessus sur ma raison, et j'aimerai me battre aux côtés de mon oncle et de mon frère, au moins une fois. Où est la gloire ici-bas ?!
-La gloire ne revint pas à celui qui a tué le plus, mais à celui qui a su protéger autre que soi-même. Vous êtes courageuse Eowyn, gardez cela à l'esprit. Un jour votre heure viendra, mais ce n'est pas encore ce jour. Prenez ceci, en gage de notre amitié. »
Yuki lui tendit une dague rangée dans un étui de cuir. Eowyn l'en sortit et examina la lame ; elfique, sans aucun doute.
« Je n'ai jamais su manier les dagues, à mon grand désespoir. En revanche, je vous ai vu vous entrainer, et vous les maniée aussi bien que l'épée. Elle vous revient donc.
-Je vous en suis reconnaissante, je tâcherais de les utiliser à bon escient. Faites attention et restez en vie. »
Sur ce, Yuki se retourna et partit, laissant la petite à son amie. Il ne restait que trois heures avant le coucher du soleil, qui annoncerait surement le début de la bataille.
Dans les couloirs, Yuki vit un grand nombre d'hommes, mais aussi d'enfants, jeunes, à peine plus vieux que Lynn pour certain. Elle sentit la culpabilité monter en elle ; laisser des enfants se battre n'était pas digne.
Elle passa outre, encourageant quelques futurs soldats qui perdaient espoir. Elle se dirigea à son tour vers l'armurerie, car elle y avait laissé ses armes et son plastron. Elle ne vit pas ses amis, et décida donc de se préparer en vitesse.
Au-dessus de son habituelle tunique verte, elle mit son plastron, son épée à la ceinture et son arc dans son dos. Elle ajouta cette fois des protections en cuir sur ses avants bras, sur lesquelles étaient brodées les armoiries du Rohan. Elle n'oublia pas sa tiare, qui était tout de même assez pratique pour tenir ses cheveux hors de ses yeux.
Elle s'inspecta rapidement. L'adrénaline commençait à monter. Elle repensa à la première bataille, et au poème qu'on lui avait appris pour l'occasion. Elle se mit donc à le réciter à voix haute, dans l'armurerie qui commençait à se vider.
« I cae glam,
I menel glamren, ae i cath tolr.
In magol asgarathar,
A i iâr rimmatha mi i lâd.
In pilin a in thand ribthar,
A in edhil dannathar.
Dan ir i glawar trevadthar in faum, Estel thiathar.
Gweth blabthar, in rodyn mìn boetham beria.
Orchoth dannathar a min haltham magol a peng,
I mangwë natham i vìn ! »
Legolas, entré quelques instants plus tôt, eu la chance d'écouter tout ce qu'elle avait à dire, et il fini par sourire à la dernière phrase. Elle se retourna et l'aperçu, elle sentit alors le rouge lui monter légèrement aux joues. Il n'y avait que lui pour lui faire cet effet.
Il sentit alors que c'était le moment. Il s'approcha d'elle et lui prit la main, l'entrainant de couloir en couloir.
« Où m'emmène-tu ? lui demanda-t-elle le sourire aux lèvres.
-Dans un endroit où nous ne serons pas épiés, répondit-il avec le même sourire. »
Ils finirent par arriver dans un endroit totalement désert, assez loin de la base principale. Ils avaient une vue sur la plaine qui s'étendait devant le gouffre, elle n'était pas encore jonchée par les être les plus répugnants qu'il soit : les orques.
Yuki admira silencieusement la vue pendant quelques minutes, en oubliant que sa main était toujours dans celle de l'elfe. Au bout d'un moment, Legolas la retourna vers lui. Il avait un air sérieux et la regardait dans les yeux, comme s'il sondait son âme.
Il prit une inspiration.
« Yuki...Je ne peux plus repousser ce moment...enfin, on va peut-être mourir ce soir, alors j'aimerais te l'avoir dit au moins une fois. Depuis que l'on s'est retrouvés, on a évidemment tous deux changés, par notre passé... »
Elle sentait de l'anxiété. Qu'allait-il lui dire ? Qu'il ne pouvait plus être avec elle ? Son cerveau fusait de bêtises en bêtises. Mais elle retourna à la réalité lorsque l'elfe reprit.
« Je ne veux plus être loin de toi, tu m'as trop manquée. J'ai cru ne plus te revoir, par deux fois dans ma vie. Alors, je te le dis enfin, **Garg le meleth nìn. Pour le reste de ma vie, et même par de-là la mort. »
Elle en avait les larmes aux yeux. Il avait su dire à voix haute ce que son cœur lui soufflait.
« Je comprend enfin les paroles de Galadriel. Legolas, c'est toi que mon cœur à choisi, ***melon le. »
Leurs mains se lièrent, et leurs visages s'approchaient. Ils s'embrassèrent tendrement durant ce qui leur sembla un temps trop court. Ils se reculèrent, scrutant les iris bleues de l'autre. Yuki s'approcha de nouveau de Legolas, et l'embrassa plus fougueusement. Ils restèrent un certain temps à se fixer, mais la réalité leur revint en pleine figure.
De nombreux bruits de pas léger se faisaient entendre. Ce n'était pas des orques, car eux auraient fait un vacarme assourdissant. La nuit recouvrait la plaine et il était dure pour un humain de voir ce qu'il se passait, cependant, les elfes sont dotés d'une vision hors du commun des mortels.
Legolas et Yuki comprirent de qui il s'agissait. Ils se précipitèrent dans la cour inférieure, main dans la main et le sourire aux lèvres. Les portes s'ouvrirent, laissant passer ces sauveurs.
Le cortège d'elfe entra, parfaitement aligné, resplendissant de leurs armures elfiques. Haldir en tête, il s'arrêta devant le roi et le reste de la compagnie.
« Haldir ! Mae govannen, quel plaisir de vous revoir ! s'exclama Yuki.
-Il en est de même pour moi, Yuki Rhîwiel. ****Aran Legolas, le salua-t-il »
L'elfe répondit d'un hochement de tête. Haldir se retourna vers le Seigneur du Rohan, affichant un léger sourire.
« Il existait autrefois une alliance entre les Elfes et les Hommes. A cette époque, nous avons combattu et périt ensemble. Nous sommes venus honorer cette allégeance.
-Vous êtes plus que les bienvenus, salua Aragorn, sentant l'espoir revenir en lui.
-Nous sommes fier de servir aux côtés des Hommes, déclara Haldir. »
La nuit était tombée. Un grondement sourd approchait. Les orques arrivent.
*Espoir, espérance
**Tu as mon amour.
***Je t'aime
****Seigneur Legolas
Traduction du poème (écrit et traduit en elfique par moi;)) :
La terre grondera ,
Le ciel résonnera, quand l'ennemi arrivera.
Les épées se briseront,
Et le sang coulera dans la pleine.
Les flèches et les boucliers voleront,
Et les hommes (ici, on parle d'homme elfe) tomberont.
Mais lorsque la lumière traversera les nuages, l'Espoir renaîtra.
L'armée vaincra, car les Valar nous auront protégés.
Les orques tomberont, et nous soulèveront épées et arcs,
Car la victoire sera nôtre !