Cela faisait trois jours que les orques avaient capturés Merry, Pippin et Yuki. Merry était inconscient, et Pippin était éveillé et apeuré. Les orques, qui ne supportaient plus porter Yuki, la forçaient à marcher. Ils ne se privaient pas pour la faire tomber ou la frapper violemment.
Les orques n'avaient pas pu toucher les armes de la jeune elfe, ils lui avaient donc laisser, mais elle bénéficiait d'une surveillance deux fois plus élevée.
Ils ralentirent le pas, ce qui soulageait un peu Yuki. Ses mains liées lui faisaient mal, et des bleus dû aux coups donnés par les Uruk commençaient à paraître sur sa peau blanche.
Le chef humait l'air. Il finit par s'exclamer :
« De la chair humaine ! Ils ont suivi nos traces ! »
Il ordonna à ses hommes de forcer le pas. Yuki eu un soupir de soulagement. Tout serait bientôt fini. Grâce à Aragorn, Gimli et Legolas, les hobbits et elle seraient libres. L'allure de la marche ne dérangeait plus Yuki, qui était heureuse de savoir ses amis à leur suite.
Pour eux aussi, cela faisait trois jours de course. L'espoir de revoir leurs amis poussaient les derniers membres de la communauté à courir toujours plus vite à leur recherche. Dans une plaine surélevée, Aragorn se coucha sur un rocher, écoutant attentivement. Il se releva soudainement, une lueur d'espoir dans les yeux.
« Ils ont forcé l'allure, ils ont dû flairer notre présence, vite ! »
Ils se remirent aussi tôt en route. Aragorn courait toujours rapidement et en tête du groupe. Legolas le suivait, le dépassant à certaines occasions, puis Gimli courait du mieux qu'il pouvait à l'arrière des grandes-gens. Il avait du mal à suivre, se plaignant de temps en temps, mais gardait tout de même une allure régulière. Legolas l'encourageait à de nombreuses reprises. Depuis la Lorien, tout deux étaient en bons termes, on pourrait même dire qu'ils sont bons amis.
« Trois jours et trois nuits de poursuite sans manger, sans se reposer, dit-il haletant, Et aucun signe de notre gibier, alors que peut bien raconter un rocher ? grogna-t-il a Aragorn. »
Ils continuèrent leur course effrénée jusqu'à la tombée de la nuit, où ils s'arrêtèrent pour se reposer quelque peu pour mieux repartir.
Le soleil se levait de nouveau, et les compagnons courraient encore et toujours. Soudain, Aragorn les fit s'arrêter avec un geste de la main. Il se baissa et ramassa un objet enterrer dans de la boue.
« Non sans raison tombent les feuilles de la Lorien, déclara Aragorn.
-Et les flèches elfiques non plus ! s'exclama Legolas, tenant une flèche constituée de bois tendre. »
En effet, le groupe d'orque était passé par là quelques heures plus tôt. Ils poussaient Yuki à avancer, et celle-ci fit mine de tomber. C'est alors qu'une flèche de son carquois tomba devant elle. Elle la saisit discrètement dans ses mains et la pointa en direction de la voie qu'empruntaient les Uruk Hai, ainsi ses compagnons auraient-ils peut-être un indice pour les retrouver.
« Ils sont peut-être encore en vie ! s'exclama Legolas
-Ils ont moins d'un jour d'avance, continuons ! annonça Aragorn. »
Emplis de nouveau d'espoir, ils avancèrent, suivant les traces des orques. Ils descendirent une colline, mais Gimli rata un pas et la dévala. Ils se releva en grognant.
« Plus vite Gimli ! dit Legolas. Nous gagnons du terrain !
-Les longues distances m'épuisent, répondit le nain. Nous les nains sommes des sprinteurs, redoutables sur les courtes distances ! »
Legolas esquissa un sourire, et cela faisait quelques jours que ce n'était pas arrivé. Gimli le regarda, assez fier de son nouvel exploit. Ils continuèrent, et Legolas prit la tête du groupe. Ils arrivèrent rapidement devant une falaise qui donnait sur de grandes plaines, s'étirant à des dizaines de milles à la ronde.
Legolas gravit en premier le pic, et scruta les horizons. Aragorn puis Gimli arrivèrent derrière lui.
« Legolas, que voit vos yeux d'elfe ? demanda l'humain.
-Leurs traces dévient au nord. Répondit-il. »
Il plissa les yeux afin de mieux voir. Il se rendit alors compte qu'ils emmenaient leurs amis à la tour d'Ortanc.
«Ils conduisent les hobbits en Isengard ! s'exclama l'elfe.
-Saroumane...souffla Aragorn.
-Voilà une bien mauvaise nouvelle, dit Gimli, Il ne manquait plus que ça. »
L'ennemi était de taille. Le magicien blanc est redoutable, et sans Gandalf pour les aider, ils n'auraient aucune chance de ne serait-ce que l'approcher. Ils ne pouvaient attendre plus, et risquer les vies de leurs amis.
« Nous devons les rattraper avant qu'ils n'atteignent Isengard ! s'exclama Aragorn. Il faut se dépêcher, il nous reste peu de temps. Allons-y ! »
Toujours à la poursuite des orques, ils coururent toute la journée, puis toute la nuit. Ils cavalaient encore au petit matin.
« Une* soleil rouge se lève, beaucoup de sang à du couler cette nuit, nota Legolas. »
Aragorn tentait vainement de cacher son inquiétude ; il espérait que les hobbits et Yuki n'étaient pas impliqués dans cette bataille. Mais comme son ami, il était sûr que beaucoup de sang avait coulé cette nuit-là.
Ils descendirent alors le pic par un sinueux sentier à peine visible. Ils arrivèrent dans la pleine vallonnée, mais aucuns signes de vie, hormis une grande volute de fumée grise s'envolant dans le ciel.
Un sifflement les alerta. Ils allèrent se cacher derrière un grand rocher. Ils entendirent un grand nombre de sabots fouler le sol derrière eux.
Aragorn, ami du Rohan depuis ses jeunes années, sortit de sa cachette et s'annonça d'une voix forte aux cavaliers :
« Cavaliers du Rohan ! Quelles nouvelles de la marche ? »
Le chef du peloton leva la main et fit signe à ses hommes de faire demi-tour. Ils encerclèrent alors les trois voyageurs, et les menacèrent de leurs lances. Ils ne pouvaient faire un pas sans le risque de se faire transpercer. Un homme dont les cheveux blonds dépassaient de son casque descendit de sa monture et vint se placer devant les trois compagnons.
« Que font un elfe, un homme et nain dans le Ridermark ? demanda-t-il soupçonneux.
-Donnez-moi votre nom, dresseur de chevaux, et je vous donnerai le mien ! s'exclama Gimli. »
Il le regarda presque haineusement.
« Je vous couperais volontiers la tête, nain, si elle sortait un peu plus du sol. Répliqua-t-il. »
L'elfe n'apprécia pas du tout la remarque de l'humain. D'un geste rapide et professionnel, il tira son arc et encocha une flèche, prêt à tirer.
« Vous seriez mort au moindre geste ! s'exclama Legolas »
Sa flèche était pointée entre les deux yeux de l'inconnu, qui eut un léger mouvement de recul, mais fut vite défendu par ses hommes qui rapprochèrent leurs lances.
Aragorn baissa lentement l'arc de son ami, essayant d'être pacifiste. A contre-cœur, il rangea sa flèche, mais ne se priva de lancer un regard foudroyant à l'homme.
« Je suis Aragorn, fils d'Arathorn. Voici Gimli fils de Gloin, et Legolas du royaume Sylvestre. Nous sommes les amis du Rohan, et de Théoden, votre roi, déclara Aragorn. »
Le cavalier soupira alors, et retira son heaume. Les lances qui étaient toujours pointées sur eux, se relevèrent.
« Théoden ne reconnaît plus ses amis de ses ennemis. Pas même les siens, reprit le Rohirrim. Saroumane a empoisonné l'esprit du roi et revendiqué ses terres. Mes cavaliers son loyaux au Rohan, et pour cela nous avons été bannis. »
Il s'avança vers Aragorn, comme s'il reconnaissait en lui un potentiel allié.
« Le magicien blanc est rusé. Il va et vient à ce que l'on dit. Vieillard enveloppé dans un manteau à capuchon. Et ses espions se faufilent partout à travers nos filets. »
Il scruta encore une fois la communauté, en s'attardant plus que nécessaire sur Legolas.
« Nous ne sommes pas des espions, se défendit Aragorn, Nous pourchassons un groupe d'Uruk Hai en direction de l'Ouest. Ils ont emmené captif trois de nos amis. Expliqua-t-il.
-Les Uruk ont été détruits. Nous les avons massacrés pendant la nuit. Dit le Rohirrim.
-Mais il y avait deux hobbits avec eux ! Avez-vous vu deux hobbits ? demanda précipitamment Gimli
-Et une elfe des neiges, ajouta Legolas. Elle a des cheveux blancs et elle devait porter un plastron d'argent.
-Ils seraient petits, de simples enfants à vos yeux, rajouta Aragorn. »
Eomer secoua la tête.
« Il n'y a aucuns survivants. Nous avons empilé les carcasses et les avons brûlés. Mais il se peut que j'aie aperçu un objet brillant, reflétant la lumière de leur feu. Cela semblait être bien trop travaillé pour être fabriquer par des orques. Mais ce n'a pas durer longtemps, cela est surement le fruit de mon imagination. Dit-il »
Il pointa la colline d'où s'échappait la fumée. Le peu d'espoir que Legolas avait gardé venait de s'envoler. Ils étaient vraiment morts ? Tout s'était arrêter. Son monde avait disparu, sa lumière s'est éteinte dans les ténèbres. À présent, il savait ce que son père avait ressenti à la perte de Lilwen, sa mère. C'est horrible, son cœur se déchire.
« Morts ? demanda Gimli.
-Je suis désolé, répondit Eomer. »
La tristesse et le désespoir se lisait aisément dans leurs yeux. Voyant leur chagrin, le chef des cavaliers siffla et on lui apporta deux chevaux.
« Arod, Hasufel ! cria-t-il. »
Le soldat lui passa les rennes et il approcha les majestueuses bêtes des voyageurs.
« Puisse ses chevaux vous apporter meilleure fortune qu'à leurs premiers maîtres. Cherchez vos amis, mais n'ayez pas trop d'espoir, c'est peine perdue sur ces terres. »
Il remonta sur son cheval et fit signe à sa cavalerie de lever le camp. A peine quelques secondes plus tard, Aragorn Legolas et Gimli se retrouvèrent seuls dans la clairière. L'elfe caressait affectueusement son cheval blanc. Aragorn monta, suivit de Legolas, mais le nain ronchonnait. L'elfe lui tendit la main et le fit monter en croupe.
Ils se dirigèrent rapidement vers la fumée. En moins de cinq minutes, ils étaient en haut, et ils purent voir le massacre. Un tas d'orques brûlait difficilement, émanant une odeur pestilentielle.
Les orques jetèrent Les trois prisonniers à terre. Ils se retournèrent vers leur meneur.
« On n'ira pas plus loin tant que nous ne ferons pas une pause ! s'exclama un orque.
-Allumez un feu sur le champ ! ordonna le chef. »
Merry et Pippin se rapprochèrent comme ils le pouvaient de Yuki. Ils se blottirent contre elle, complètement apeuré.
« Je crois que nous avons fait une bêtise en quittant la Comté, souffla Merry.
-J'ai fait une promesse à Boromir avant de le quitter, dit Yuki. Je vais vous protéger, comme j'aurai dû le faire depuis le début. »
Hormis l'infâme bruit que faisait constamment les orques, il y avait un nouveau son, qui s'amplifiait lorsqu'ils se rapprochaient de la forêt.
« C'est quoi ce bruit ? demanda Pippin
-Ce sont les arbres... répondit Merry.
-Se serait la forêt de Fangorn ? se demanda à elle-même Yuki.
-Quelle est cette forêt ? demandèrent les cousins.
-Certains disent qu'elle est hantée. Mais il n'en est rien. C'est les arbres qui parlent entre eux. Ce sont les elfes qui les ont éveillés et leur ont apprit à parler, il y a de cela quelques âges. »
Ils furent coupés dans leur discussion par un orque qui se rapprochait dangereusement d'eux.
« Je meurs de faim ! s'exclama-t-il. Je n'ai avalé que du pain moisi depuis trois jours !
-Pourquoi ne mangerait-on pas de la viande ? On m'a déjà dit que la chair elfique était succulente ! dit un autre en se tournant vers l'elfe. »
Il s'avança vers elle. D'un coup brusque, elle poussa les hobbits hors de sa portée.
« On ose faire de la rébellion ? demanda-t-il d'une voix malsaine. Ça va se payer ! »
Il saisit alors une de ces épées mal forgées, juste bonne à déchirer la viande, et l'approcha de l'elfe. Un autre la prise par ses poignet liés, elle essaya de se débattre, mais elle n'avait aucune chance de s'en sortir. Les hobbits assistaient impuissants à la scène. Elle était debout les poignets en l'air, mais fixait sans aucune peur l'orque qui se tenait devant elle.
Sa lame s'approcha de son bras, mais il fit juste couler un filet de sang. Il allait faire la même chose sur l'autre bras, mais il n'en n'eut pas le temps. L'Uruk se fit décapiter par le chef. Les autres lui sautèrent dessus afin de le dévorer. Yuki tomba à terre et essuya du mieux qu'elle le pouvait son sang.
Tous étaient occupés par leur nourriture. Yuki les poussa vers la forêt. Ils rampaient sur le sol le plus discrètement possible, jusqu'à ce qu'ils tombent sur une hache plantée dans le sol. Merry frotta vivement la corde qui l'emprisonnait dessus, ce qui rompit ses liens. Les deux autres firent de même, et ils furent enfin libre.
Se tenant toujours derrière pour les protégés, Yuki les forçait à avancer. Mais alors qu'ils y étaient presque, ils entendirent des bruits de nombreux sabots. Ce n'était certainement pas des orques, car il ne savait pas dresser de tel animaux. En Mordor, les seuls qui y avait droit étaient les Nazgul.
Mais alors, un orque les remarqua en train de fuir, pendant que les autres se défendaient. Il appela un petit groupe et ils coururent jusqu'aux fuyards. Yuki dégaina.
« Partez ! ordonna-t-elle au Hobbits. Allez dans la forêt, je ferais de mon mieux pour vous retrouver, je vous couvre ! »
Ils obéirent sans broncher et s'éclipsèrent, regrettant quand même de laisser leur amie dans ce pétrin. Elle découpa quelques membres.
Cependant, elle était quand même fatiguée à cause de la longue marche. Ses mouvements étaient moins fluides qu'ils auraient dû l'être. Un cavalier, qui était assez loin, prit Yuki et les orques pour des ennemis. Il tira alors des flèches, et les orques tombèrent un à un. Mais Yuki, qu'il considérait aussi comme un ennemi, se prit une flèche en haut de la cuisse, lui arrachant un hurlement de douleur.
Elle décida d'elle aussi partir dans la forêt. Elle n'était pas au meilleur de sa forme et à présent elle était blessée ; elle ne pourrait pas se défendre convenablement face à plus de deux orques.
Yuki avait remarqué un orque qui suivait les hobbits. De ses yeux d'elfe, elle arriva difficilement à le trouver. Elle encocha alors une flèche et tira, traversant une feuille, et transperçant l'Uruk.
Les trois voyageurs arrêtèrent leurs chevaux et en descendirent. Ils cherchaient désespérément signe de vie, mais rien. Le regard sombre, Legolas soulevait quelques carcasses pour tenter de trouver des indices. Gimli regarda en-dessous et y trouva un objet qui lui était familier.
« C'est une de leur ceinture, dit Gimli en la montrant aux deux autres. »
Legolas baissa la tête. Il se mit à réciter un poème elfique. Aragorn, fou de rage, frappa violemment un casque avec son pied et hurla de colère. Il tomba à genoux, complètement désespéré.
« On les a abandonnés, dit-il d'une voix nouée. »
Alors qu'il baissait la tête, il regarda avec intérêt l'herbe.
« Yuki était assise ici, et les hobbits à côté d'elle. Du sang rouge a coulé. Ils ont rampé. Leurs mains étaient ligotées. »
Il se relevait, une faible lueur d'espoir dans les yeux. Legolas le suivait de près. Il examinait attentivement toutes les possibles traces.
« Leurs liens ont été coupés, continua-t-il en arrivant à la hache. Ils ont couru par ici. Il y de nouveau du sang rouge, et une flèche brisée, il n'y a plus la pointe. Ils étaient suivis. Les traces s'éloignent du combat...et vont vers la forêt de Fangorn. Finit-il.
-Fangorn....Quelle folie les a conduit là ? demanda Gimli.
-Il faut les retrouver. Et d'après le sang, l'un d'entre eux est blessé. Dépêchons-nous ! »
*Le soleil est féminin pour les elfes et les hobbits, ainsi que la lune est masculin.