-Tu es sur que tu ne veux pas venir Drago ?
Astoria avait revêtu sa petite cape en fourrure de Boursouf. Elle avait tenue à aller à Nuremberg pour l'ouverture du marché de Noël le 23 novembre. Ils étaient le week-end juste avant l'ouverture et elle voulait aller se promener dans la ville.
-Va t'amuser avec ta sœur !
Daphné était enceinte jusqu'aux yeux mais elle avait insisté pour venir en Allemagne avec le reste de la famille. Enguerran avait un rendez-vous et elle ne voulait pas rester seule, quitte à accoucher dans le Führerbunker selon son expression. Drago eut beau lui expliquer qu'il était à Berlin et non à Nuremberg, elle avait tant répété son expression qu'il avait laissé tomber. Il n'en pouvait déjà plus d'elle alors qu'ils étaient ensemble depuis 3 heures.
Drago était dans la suite qu'ils avaient réservé et il travaillait sur un dossier en mangeant le petit déjeuner traditionnel Allemand. Il adorait, cela lui faisait penser au Breakfast. De la bonne vieille charcuterie, du fromage et des œufs brouillés. Comment tu fais pour avaler autant au petit déjeuner ? lui avait demandé plus d'une fois sa femme et sa mère aussi d'ailleurs. Il ne savait pas quoi répondre. Le petit déjeuner et le goûter était ses deux repas favoris depuis sa plus tendre enfance.
-Tu sais très bien Ria que j'ai promis à ma mère de faire un tour avec elle.
-C'est vrai. J'ai trouvé que Lucius a été un peu dur avec elle quand il a refusé de nous accompagner la semaine dernière.
-Bienvenue dans la famille Malefoy chérie.
Astoria leva les yeux au ciel, remit sa boucle d'oreille et sortit de la suite. Drago envoya prévenir sa mère qu'il était prêt. Narcissa ne tarda pas à arriver. Il la trouvait très pâle et fatiguée en ce moment. Sa mère s'assit à la table du petit déjeuner de son fils.
-Tu veux une tasse de café ?
-Non merci Dragonouchet.
-Maman ? Tu peux me le dire tu sais ? Ce qui te tracasse. Je suis là pour ça. Je ne suis pas aussi ingrat que le pense Papa, je me préoccupe de ta santé.
-Je suis juste fatiguée par le voyage. J'ai enchaîné les voyages comme tu le sais. J'ai l'impression de ne plus avoir une minute à moi.
Drago n'était pas convaincu. Il se leva, prit ses effets personnels et sa mère et lui allèrent se promener ensemble. Ils voulaient visiter le Kaiserburg datant du Saint-Empire Romain Germanique. La vue des remparts était splendide et toute la ville s'étalait à leur pied.
-Maman..
-Il n'y a rien de particulier Drago. Rien du tout.
-Alors comment sais-tu que j'allais t'en parler ?
Les yeux bleus de sa mère plongèrent dans les siens et il se sentit comme un enfant pris en faute.Mais il ne l'était plus. Elle soupira.
-Parce que tu es mon garçon chéri et que je te connais à la perfection parce que je t'ai mis au monde. Tu es comme tous les Black, Drago, tu es obstiné. Ma sœur aussi était obstinée.
-Laquelle ? Bellatrix ou Andromeda...
-Andie.
Sa mère détourna les yeux et embrassa le décor.
-Elle était très obstinée, très.. convaincue. On ne pouvait pas la faire changer d'idée. Tu me diras Bella était comme ça. Mais Andie, plus encore. Parce qu'elle se faisait ses idées par elle-même. Elle partait parfois très loin dans ses argumentations et elle n'en démordait pas.
-Elle te manque n'est-ce pas ?
-Je.
Sa mère rosit légèrement et elle se reprit tout aussi vite. Le fameux retournement de Narcissa Malefoy. Drago n'en avait pas fait l'objet depuis quelques mois.
-Ne dis pas n'importe quoi Drago. Ma sœur est morte à mes yeux le jour où elle a épousé un Sang-de-Bourbe, affirma-t-elle avec vigueur
-Alors pourquoi tu m'as traîné à l'enterrement de sa fille ? rétorqua Drago qui n'y croyait pas une seule seconde.
Drago s'en souvenait comme si c'était hier. Sa mère l'avait réveillé juste après la bataille de Poudlard. Il avait dormi pendant un jour entier pour s'en remettre et probablement aussi grâce à la potion que le médicomage lui avait prescrite. Elle lui avait demandé de revêtir l'une de ses plus belles robes. Lucius n'était pas là. Il avait été convoqué manu militari au Ministère de la Magie auprès de Shackelbot alors Ministre par intérim. Elle était elle-même vêtue de noir.
-Où allons-nous ? lui avait-il demandé encore endormi.
-À un enterrement. Celui de ta cousine. Lève-toi immédiatement. Si nous arrivons en retard, nous nous ferons repérer. Ce que je ne veux absolument pas.
Ils s'étaient mêlés à la foule de personnes et Drago avait vu pour la première fois et la dernière fois de sa vie sa tante Andromeda en chair et en os. Il fut effaré de voir à quel point elle ressemblait à Bellatrix. Sauf qu'elle n'avait pas cet air de folie furieuse. Et elle était dévastée. Cette guerre lui avait tout pris. Son mari, sa fille, son gendre. Le professeur Lupin. Drago l'aimait bien avant de découvrir qu'il était un loup garou par le professeur Rogue. Elle tenait un bébé dans ses bras. Il avait les cheveux bleus. Un Métamorphomage avait tout de suite penser Drago. Son petit cousin était un métamorphomage et demi loup-garou. Il allait avoir un destin exceptionnel. Ils avaient suivi le convoi jusqu'au cimetière et ils étaient restés à l'écart. Drago n'avait rien dit à sa mère mais elle était bouleversée, elle aussi. Elle avait des larmes qui coulaient de ses yeux. Elle avait pourtant refusé d'aller saluer sa sœur. Quand Drago lui en avait demandé la raison alors que c'était le moment elle avait juste dit.
-Parce que j'ai contribué indirectement à leurs morts. Elle ne voudra pas me voir Drago. Elle ne voudra plus me voir.
Elle l'avait attiré par le bras et avait transplané au moment où Andromeda Black Tonks tournait les yeux dans leur direction. Ils n'en avaient jamais plus parlé et elle lui avait interdit formellement d'en parler à son père. De toute façon, Drago n'en aurait pas eu l'occasion même si il en avait voulu.
-Alors Maman ? Pourquoi si elle est morte à tes yeux nous avons assisté à l'enterrement de sa famille
-Parce qu'elle était morte à mes yeux. Mais ça ne voulait pas dire que je lui voulais du mal. Ou que.. que je me réjouissais qu'elle perde sa fille unique. Parce qu'elle est morte à mes yeux mais ça ne veut pas dire que je ne l'aime pas Drago encore aujourd'hui, ajouta-t-elle dans un murmure presque inaudible.
Cette déclaration laissa Drago Malefoy sans voix mais sa mère changea de sujet aussi rapidement qu'elle en avait l'habitude. Il avait presque réussi à fendiller sa carapace mais elle l'avait réparé tout aussi rapidement.
-Tu devrais prendre contact avec elle, enfin avec eux.
-Avec qui ?
-Avec Andromeda et son petit-fils.
Narcissa leva le sourcil et prit un air pincé.
-Cesse de dire n'importe quoi ? Serait-ce la bière allemande qui t'est montée à la tête pour que tu racontes des sottises pareilles ? Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?
-Pourquoi tu refuses de voir ta sœur alors que de ton propre aveu tu l'aimes encore ?
-Parce que je suis une Mangemort comme mon mari ou comme toi, pour elle. Ne crois pas qu'elle fera de différenciation sous prétexte que je n'ai pas de marque sur le bras. Parce que les Mangemorts ont assassiné son mari, sa fille et son beau-fils. Crois-moi, j'aurais beau l'aimer de toutes mes forces, lui rappeler qu'on est du même sang, elle, elle me hait, elle te hait, elle nous hait tous les trois et ne crois pas que les choses vont changer Drago. Elle n'a jamais voulu rien avoir à faire avec la famille Black et ce n'est sûrement pas un lien qu'elle a envie qu'on lui rappelle. Je ne veux plus jamais que tu abordes le sujet, me suis-je bien fait comprendre ? Et je t'interdis de te rendre chez elle ou de lui forcer la main comme tu le fais avec moi. Tu m'entends ? Et n'en parle pas devant ton père, tu le mettrais en colère et c'est tout.
Jamais sa mère n'avait été aussi ferme avec lui. Jamais. Sauf que Drago n'était plus un adolescent.
-Qui me le demande ? La petite sœur d'Andromeda ou la femme de Lucius Malefoy ? objecta-t-il d'un ton ferme en regardant sa mère tout aussi durement qu'elle.
-C'est ta mère qui te l'ordonne.
Il allait répliquer mais sa femme n'était qu'à quelques mètres d'eux et elle était seule. Elle se précipitait vers eux plus exactement.
-Drago, Narcissa ! Vous savez où est Enguerran exactement ?
-Moi oui pourquoi ? Ne me dis pas que..
-Si Daphné vient de perdre les eaux et elle vient de me demander de lui débusquer son mari où qu'il soit.
-Je vais le chercher, retournez auprès d'elle toutes les deux.
Finalement elle allait vraiment accoucher en Allemagne et Drago trouvait ça plutôt.. risible. Il trouva Enguerran à la sortie de son rendez-vous alors qu'il serrait des mains.
-Ta femme est entrain de mettre au monde ton second fils. Toutes mes félicitations.
Enguerran sourit de toutes ses dents mais ne put s'empêcher de dire qu'elle n'aurait pas dû faire le déplacement. Ils se précipitèrent à l'hôtel.
-Pas question que j'accouche dans le pays de la choucroute, il restera là, le temps qu'on passe la frontière !!
Enguerran regarda Drago et leva les yeux au ciel. Ils entendaient Daphné depuis le couloir de l'hôtel.
-Je refuse d'accoucher ici. Je le refuse. Dans une maternité, comme une prolétaire ? C'est hors de question et dans une maternité allemande, pays où ils détestent les enfants en plus !
Daphné était assise dans un fauteuil et regardait la sage-femme d'un air méprisant.
-Enguerran ! Tu es enfin là mon amour. Explique à cette Sang-de-Bourbe qu'il est hors de question que je la suive. Je ne veux pas que ses mains souillées touchent mon enfant ou moi-même.
-Daphné. Tu ne vas pas tarder à accoucher et..
-Je n'en ai que faire. Emmène moi un portoloin. Je n'accoucherais pas ici et je sens que le bébé non plus. Il ne voudra pas sortir dans le pays de la Currywurst. Enguerran !
-Laissez-nous je vous prie. Tous autant que vous êtes.
Drago fut le dernier à sortir et il ferma la porte alors qu'il entendait déjà la voix d'Enguerran gronder.
-Ta sœur est une grande malade, annonça-t-il à sa femme.
-Je te crois là. Mais elle est stressée, elle est loin de chez elle, elle n'a pas son gynécomage avec elle. C'est compréhensible. N'est-ce pas Narcissa ?
-Drago, n'essaye pas de comprendre les caprices d'une femme sur le point d'accoucher, tu n'y arriverais pas.
-Oui enfin Maman, quand Astoria allait accoucher, son caprice, c'était de manger des cacahuètes au wasabi et des gâteaux aux trois chocolats. Ce n'est plus un caprice là mais un véritable délire.
-Drago a totalement raison.
Il se retourna et vit un Enguerran les sourcils froncés, la mâchoire serrée. Il quitta la chambre d'hôtel. Drago le suivit dans une autre pièce après avoir lancé un regard à Astoria, qui paraissait horrifiée... Il saisit de la poudre de cheminette.
-Tu vas où ?
-Chercher du renfort.
-Carl Greengrass ?
-Non. Ma sœur.
Il disparut dans la minute et Astoria entra. Elle se figea et elle lui demanda où était Enguerran.
-Il vient de partir à l'instant pour aller chercher.. sa sœur. Je ne sais pas pourquoi.
-Elle n'est pas gynécomage-obstétricienne ?
-Si depuis un ou deux ans mais je pensais qu'elle commençait son exercice aux États-Unis ?
-J'ai cru comprendre hier soir qu'elle est dans l'hôtel particulier de Strasbourg pour une conférence..
-Il va la ramener ici ou lui demander les risques pour l'enfant d'être déménagé.. là-bas ? l'interrompit-il en levant le sourcil.
Sa femme haussa des épaules et retourna auprès de sa sœur qui l'appelait. Quand Drago les rejoignit, il vit que Daphné ne bougeait pas et qu'elle buvait du thé vert en regardant dehors. Drago avait envie de la gifler. Elle venait de transformer l'un des plus beaux jours dans la vie de son ami en un cauchemar qu'il ne pourrait jamais oublier.
-Tu es inconsciente Daphné. Tu n'es plus en état de voyager.
-Bien sûr que si Astoria.
-Et je peux savoir ce que signifiait cette remarque sur la maternité tout à l'heure ?
-Je parlais de la maternité publique où elle voulait m'emmener pas de la Clinique de l'Enfant de Londres ma chérie. Sois un peu logique. Il n'y a que les Sang Purs qui se font accoucher là-bas.
-Enfin Hermione Granger a accouché là-bas, objecta Drago en se souvenant de son sourire quand il l'avait croisé avec sa fille guère plus âgée que Scorpius.
-Son mari est un Sang Pur traitre à son sang, certes mais un Sang-Pur quand même. Ça rejoint parfaitement ce que je dis. Je ne veux pas que des nés-moldus comme ils se font appeler soient les premières personnes à toucher mon bébé, cela lui porterait malheur à coup sûr et il finirait Cracmol... Alors, non je n'accoucherais pas dans une maternité publique avec les miséreux qui n'ont pas les moyens de mettre au monde dans les règles de l'art.
-Espèce d'idiote, tu compte faire comment si le bébé arrive là ? Tout de suite.
Daphné leva le menton vers lui et le regarda de manière très froide.
-Alors premièrement je ne suis pas toute seule mais dans un hôtel. En plus Drago Malefoy, je te ferais remarquer que ce n'est pas mon premier, que j'ai déjà accouché, donc j'affirme qu'il ne viendra pas dans la demi-heure. Le temps que vous mettez à m'empêcher de faire ce que je veux, à savoir partir d'ici, j'aurais eu le temps de retourner à Londres.
En temps normal, elle aurait eu raison. Et cela agaça profondément Drago, parce qu'il ne pouvait pas répondre à cela, à part que le voyage mettrait en danger le bébé, ce que tout le monde lui répétait depuis le départ d'Enguerran. Ce dernier finit par arriver avec une jeune femme qui lui ressemblait énormément... en femme et en plus jeune bien évidemment. Elle était très mignonne du point de vue de Drago. Il y avait une sage-femme avec elle.
-Tu as eu une merveilleuse idée en allant chercher Aliénor mon amour.
-Excusez-moi, vous pouvez nous laisser seules toutes les deux ?
Drago attendait des explications de la part de son beau-frère et il ne fut pas long à les avoir puisqu'Enguerran s'empressa de satisfaire sa curiosité une fois la porte de la chambre refermée.
-J'ai cédé au caprice de ma femme, voilà ce que je viens de faire.
Il n'en paraissait pas spécialement heureux et accepta le verre que Drago lui apporta.
-Elle peut migrer vers la France c'est ça ? demanda Astoria qui était navrée pour son beau-frère.
-Absolument, répondit la sœur d'Enguerran avec un air embêté en sortant de la pièce. En vous épargnant les détails, j'ai le temps de faire un transfert sécurisé vers la maison. Mais c'est seulement si tu es d'accord Enguerran.
Il avala son verre et regarda sa sœur. Drago se demanda si ils n'avaient pas une discussion mentale. Il se pinça l'arête du nez.
-Laisse moi deviner. Soit tu dis à ma femme qu'elle ne peut pas bouger et elle va me haïr jusqu'à la fin de mes jours, soit on fait le transfert en France et elle m'adorera jusqu'à la fin de mes jours mais c'est à moi que cela déplait.
-C'est à toi de décider Eng'. Mais rapidement.
-Préparons son départ comme ça, elle arrêtera d'ennuyer tout le monde avec ses histoires, soupira-t-il après un instant de réflexion.
Une heure plus tard, ils étaient tous en France et avaient rendu les clefs de leur suite. L'hôtel particulier des de la Croix était absolument magnifique. Drago visitait les lieux et il surprit une conversation entre Enguerran et sa sœur au détour d'un couloir. Elle était en français et Drago se demanda si il allait tout comprendre.
-Eng'. Ne te formalise pas pour si peu. Tu vas avoir un merveilleux bébé dans quelques heures que tu pourras serrer dans tes bras, embrasser et tu sais que tout ça sera oublié.
-Je dois vraiment te rappeler que Daphné a déjà fait une fausse-couche..
-Hey ! C'était il y a près de 20 ans. Elle a eu Ashton après, tout c'est très bien passé. Elle n'a eu aucun souci pendant sa grossesse. Elle ne va pas perdre celui-là. Eng'. Elle ne va pas le perdre. Je ferais tout pour que ça ne se reproduise pas. Je te rappelle que j'ai voulu faire ce métier pour que ça ne se reproduise pas alors, trust me.
Drago se recula avant qu'on ne le voit et il se rendit dans la pièce juste à côté. Daphné avait fait une fausse couche ? Il n'était pas au courant et il se demandait si Astoria savait ce détail de la vie de sa sœur qui pouvait peut-être expliqué son comportement parfois.. étrange. Astoria finit par le rejoindre quand le travail commença. Ils jouèrent aux cartes avec Narcissa qui les avait suivi jusqu'en France, refusant de rester seule dans un pays étranger.
-Dis moi Astoria est-ce que..
La sœur d'Enguerran arriva avec un énorme sourire sur les lèvres, on entendait le vagissement du bébé derrière elle
-Le petit est né, vous pouvez aller les voir, si vous voulez.
Daphné était allongée sur un lit à baldaquin, les cheveux détachés et elle souriait. Cela fit un choc à Drago. Il avait envie de prendre une photo pour garder l'instant. Daphné Greengrass souriait de pur bonheur. Ça n'était jamais arrivé. Quant à Enguerran, la dernière fois qu'il l'avait vu comme ça, c'était à la naissance d'Ashton. Il portait son bébé entre les bras et quand il releva les yeux même Drago fut contaminé par sa joie de vivre. Il sentait son cœur battre. Astoria était toute attendrie.
-Astoria, Drago, Narcissa. Permettez de vous présenter Owen de la Croix.
-Salut toi.
Astoria embrassa son neveu sur le crâne et fila contre sa sœur aînée après avoir embrassé Enguerran sur la joue. C'était un beau bébé qui avait les mêmes yeux que Ashton.
-Et bah mon petit vieux, commença Drago en caressant la joue de l'enfant, bienvenue en enfer.
Enguerran se mit à rire et ramena l'enfant à sa mère et il appela un elfe de maison pour qu'il emmène du champagne. Ils trinquèrent et Drago effleura le liquide avant de reposer sa flûte.
-Je vais aller en Angleterre, je passe chercher Ash et je préviens les Greengrass. Occupe-toi de ta famille.
-Tu ferais ça Drago ?
-Évidemment Enguerran. Je crois que c'est le jour de leur sortie à Pré-au-Lard.
-Je vais t'écrire un mot, que tu donneras à la directrice. Ce sera mieux. Daphné ? Je reviens dans une minute mon amour. Et je m'occupe des parents de Daph'. Moins vite ils arriveront, mieux je me porterais ajouta-t-il à voix presqu'inaudible pour Drago.
Ce dernier s'approcha de Daphné, l'embrassa sur la joue en lui disant qu'elle avait fait du bon travail et lui dit qu'il allait chercher son fils aîné à Poudlard. C'était autant pour elle que pour Astoria ou que pour sa mère. Drago s'en alla de la chambre et prit sa cape. Il était à Strasbourg, il fallait qu'il prenne un portoloin jusqu'à Paris et il ferait Paris-Londres via la compagnie Eurobalaistar. Une fois sur le territoire Anglais, Drago transplana directement à Pré-au-Lard. Il y avait encore des élèves de Poudlard. Il ne savait pas vraiment l'heure qu'il était. Il consulta sa montre 16h30. Il sourit. Il avait vraiment bien géré son temps. Il entra au Trois Balais dans l'espoir de trouver Ashton. Il trouva la nièce d'Hermione Granger.. en compagnie d'Hermione Granger et du fils aîné de Potter. Il ouvrit grand les yeux et se dirigea vers leur table.
-Non non je te jure tante Hermy, c'était hyper balèze, riait le fils de Potter.
-Salut Granger, Potter bis... Mlle Weasley, auriez-vous vu par le plus grand des hasards mon neveu Ashton ? Je dois le voir de toute urgence.
-Bonjour Monsieur Malefoy !! sourit Victoire Weasley. Heu.. je crois qu'il est du côté de la Cabane hurlante.
-Qu'est-ce qu'il a encore fait ? Il a transplané en étant saoul et de manière illégale ? ironisa Hermione amenant le verre de jus de citrouilles à ses lèvres.
Elle s'attira les foudres de sa nièce et de Drago.
-Absolument pas et si c'était le cas, je ne te le dirais pas Madame-je-pense-savoir-tout-sur-tout. Cabane Hurlante ?
-Malefoy !
Il fit un clin d'œil à la fille Weasley qui ne put s'empêcher d'avoir un rictus et il tourna les talons. Il ne trouva pas son neveu à la cabane hurlante aussi, il décida de se rendre directement à Poudlard dans le bureau du directeur. Il frappa deux coups et il entendit la voix de McGonagall lui dire d'entrer. Elle avait vieilli mais c'était toujours la même bique que quand ils étaient à Poudlard. Cela ne l'empêcha pas de la saluer comme il le devait.
-Drago Malefoy. Je ne pensais pas vous voir de sitôt dans mon bureau. Si c'est pour que j'interdise à votre fils de fréquenter le petit Potter et la petite Weasley, sachez que je n'y peux rien du tout.
-Ce n'est pas ça mais c'est... sympatique de vous en inquiéter Madame. J'ai un message des parents d'Ashton de la Croix. Ils voulaient savoir si il était possible qu'il passe juste la fin du week-end chez eux, son petit frère vient de naître. Il sera évidemment de retour dimanche soir.
Il lui tendit le mot et en profita pour regarder les tableaux aux murs. Le portrait de Dumbledore lui faisait des clins d'œil. Cela lui fit un choc de revoir le visage du directeur de Poudlard. Lui n'avait pas changé.
-J'imagine que vous voulez récupérer votre fils également.
-Je vous demande pardon ?
-Votre fils Scorpius.
-Je n'étais pas venu le chercher spécialement mais si vous m'en donnez la permission, je l'embarque aussi avec moi.
Le professeur McGonagall se leva et le regarda d'un air sévère avant de lui donner son autorisation pour que les deux élèves quittent Poudlard. Il trouva son fils dans la bibliothèque de Poudlard à une table avec un Poufsouffle. Scorpius leva les yeux et une vive surprise pouvait se lire dans ses yeux.
-Papa !
-Salut Scorpius. Ta tante vient d'accoucher, je suis venu chercher Ashton, tu veux venir aussi ? Le Professeur McGonagall m'a donné la permission de t'emmener avec nous.
-C'est vrai ? Cool. J'arrive alors. Heu.. Justin, on reprendra ça quand je reviendrais.
Les deux Malefoy retournèrent à Pré-au-Lard et ils trouvèrent Ashton entrain de parler avec Hermione Granger dans les Trois Balais. Il semblait tout retourné.
-Salut oncle Drago ! Il y a un problème à la maison ?
-Granger arrête de martyriser mon neveu Et non, ton petit frère est né.
Le visage d'Ashton s'illumina réellement.
-C'est vrai ? Hey tout le monde ! Tournée générale pour ma pomme, je suis grand frère !
Le café était entièrement rempli d'écoliers et Ashton fut acclamé.
-Deux secondes, je vais payer, je reviens tout de suite.
Il se fraya un chemin parmi les collégiens. Il lança sa bourse pleine de Gallions à la serveuse pour payer les consommations pendant que ses amis venaient le féliciter. Hermione Granger se tourna vers lui. Elle fit un sourire mais elle ne l'adressa pas à Drago mais à son fils.
-Tu dois être Scorpius j'imagine. Je suis Hermione Granger-Weasley, se présenta-t-elle en lui tendant la main
-Je suis ravi de vous rencontrer madame, répondit Scorpius avec une timidité que Drago ne lui connaissait pas.
-Scorpius, va chercher Ashton et dis lui que nous n'avons pas toute l'année, nous devons aller à Strasbourg.
L'enfant se précipita à la suite de son cousin qui avait débuté des discussions avec ses amis comme si de rien était et qui tenait un verre de jus de citrouille à la main. Drago reporta son attention sur Hermions Granger. Elle regardait Scorpius avec intérêt. Il se demanda si elle savait pour l'amitié entre sa fille et son fils mais elle ne lui aurait pas parlé comme ça si elle avait su.
-Daphné vient d'accoucher si j'ai bien compris ? Tu transmettras mes félicitations aux parents. Comment s'appelle-t-il ?
-Pourquoi tu fais semblant de t'intéresser à ma famille tout à coup ? lui lança Drago d'un ton abrupt.
-J'apprécie ton beau-frère. Il était d'une gentillesse incroyable et il se trouve, si j'ai bien compris que ton neveu était un ami de ma nièce par alliance.. alors..
-Owen. Il s'appelle Owen.
-Tu as les yeux qui brillent en parlant de lui. Tu aimes les enfants en fait.. je ne savais pas.
-Tu es stupide ou bien tu le fais exprès Hermione Granger ? J'ai un fils. Si je n'aimais pas les enfants, je n'en aurais pas eu tout simplement.
-Quel cynisme ! Tu ne peux pas faire preuve de gentillesse au moins une fois dans ta vie et me répondre gentiment ? C'est trop demander au grand Drago Malefoy le chéri de ces dames ?
Drago ne comprit pas son brusque saut d'humeur. Il se demanda pendant une seconde si Arzock ne l'avait pas possédé elle. Il plissa des yeux et répondit à voix basse :
-Je peux savoir pourquoi tu réagis comme ça ?
-Je te demande simplement de prendre en considération la personne avec qui tu parles, en l'occurrence, moi.
Drago haussa des épaules. Il avait enfin compris ce qui n'allait pas mais il voulait en avoir le cœur net.
-Ah d'accord, tu as été froissée dans ton égo surdimentionné de directrice de département de la justice. Je peux savoir ce que j'ai encore fait ? Ou c'est trop demander ? la singea-t-il.
-Tu me parles n'importe comment devant mes neveux et nièces par exemple..
-Ah.
Drago cessa de parler et il embrassa la salle remplie de Poudlardiens du regard.
-Ce n'est pas plutôt parce que je ne t'ai pas envoyé de mot ou de fleurs, ou encore que je ne t'ai pas invité à dîner après t'avoir embrassé dans mon bureau et que ton égo de femme a été blessée par ce manque cruel de savoir vivre ?
-Tu la fermes immédiatement.
Elle lui saisit le bras et ils se rendirent dehors immédiatement.
-Je peux savoir à quoi tu joues ?
Hermione Granger avait l'air furieuse et du rose avait envahi ses joues. Elle plissait des yeux et pinçait la bouche. Drago se serait cru 25 ans auparavant. La seule différence, c'est qu'il était beaucoup plus grand qu'elle désormais. Il ne manquait plus que le « Non, mais vraiment » pour que la représentation de leur adolescence soit parfaite.
-Tu ne parles jamais plus de..
-De quoi ? Tu sais quel est ton problème Hermione Granger ? Tu prends les choses trop à cœur. Ok. J'avoue, dès qu'on boit tous les deux et qu'on est dans la même pièce, il y a une sorte de.. comment dire tension et..
-Mais qu'est-ce que.. l'interrompit-elle encore plus furieuse.
-Papa ?
Drago se retourna vers son fils et il remarqua que Granger avait tourné sa tête en sens inverse pour éviter de montrer à Scorpius sa fureur.
-Oui ?
-Il ne veut pas venir tout de suite et il dit « encore 5 minutes ».
-Je vous en accorde 10, Mme Granger et moi devons parler. Mais passé ce délai, on y va. Scorpius, retourne avec ton cousin et surveille le.
Il prit Hermione Granger par le bras une fois son fils retourner à l'intérieur de l'établissement et la mena dans un coin isolé pour éviter que qui ce soit surprenne leur conversation. Ils atterrirent dans la cabane hurlante. Hermione Granger faisait une tête pas possible. Avait-elle peur de se retrouver ici ? Elle semblait vraiment mal à l'aise. Était-ce lui qui lui faisait cet effet là ? Drago aimait le penser en tout cas.
-Bon, nous pouvons parler en toute sérénité.
-Je n'ai aucune conversation à avoir avec toi Drago Malefoy. Je ne veux pas te parler.
-Alors ne dis rien.
Il l'attira vers lui par les hanches. Il n'y avait pas que quand ils étaient saouls qu'il y avait une tension entre eux, c'était assez bon à savoir, même si cela troubla l'ancien Serpentard.
-J'en ai assez que tu fasses ça Drago Malefoy. Que tu te crois absolument tout permis avec moi.
-Je ne fais rien que tu ne me permettes pas. Je te touche la joue parce que tu ne m'envoies pas ton poing dans la figure à chaque fois que je le fais. Je t'invite à déjeuner parce que tu acceptes mon invitation.
Il approcha son visage de celui de Granger et elle recula mais elle se trouva bloquée entre le mur et Drago.
-Je mélange mon souffle avec le tien parce que tu me permets de mélanger mon souffle avec le tien.
Hermione Granger fit une chose auquel il ne s'attendait pas. Elle passa sa main dans les cheveux de Drago et elle approcha son visage de lui.
-Je t'ai proposé mon amitié et tu l'as refusé Drago Malefoy alors je ne vois pas pourquoi nous avons une conversation autre que celle qui a attrait à Arzock ou à la Résistance Mangemort. Je ne veux pas avoir d'autres conversations avec toi que celles qui ont attrait à mon travail. Alors tu peux rêver autant que tu veux de mélanger nos souffles, nos salives ou encore nos microbes, ça ne change absolument rien pour moi. Il faut que tu arrêtes de penser au confessionnal, ça ne se passera jamais plus.
-J'arrêterais à une seule condition. C'est que tu m'embrasses une dernière fois. Que tu prennes les commandes. Ensuite, je ne t'en parlerais jamais plus. Alors qu'est-ce que tu en dis Granger ? On a un deal ?
Elle se pencha sur la pointe des pieds, darda sa langue sur les lèvres de Drago. Ce dernier ne bougea pas, il attendait le cœur battant. Il la vit fermer les yeux au moment où leurs langues entraient en contact. Il enserra Hermione Granger dans ses bras et elle glissa une main dans ses cheveux. Elle y mettait une douceur infinie. Il lui sembla que ce moment durait l'éternité et il ne voulait pas qu'il dure moins que cela. Elle détacha ses lèvres, le souffle court. Drago avait toujours les yeux fermés et il humait désormais le parfum des cheveux de Granger. Il sentait le souffle chaud de Granger contre son cou.
-Nous sommes quittes. Je ne veux plus jamais que tu fasses la moindre allusion sexuelle devant moi ou encore que tu m'embrasses ou que tu me frôles. C'est assez clair ? Tu ne m'approches plus, lui mumura-t-elle à l'oreille d'une voix assez ferme.
Elle se détacha et repartit par là où ils étaient arrivés. Drago attendit encore quelques instants, le cœur affolé par ce baiser qui était l'un des meilleurs de sa vie, avant de repartir chercher les deux adolescents.