Juste après la Fin du Monde

By KouignAmandine

4.4K 450 105

Qu'est-ce qui se passe, après la fin du monde ? More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40

Chapitre 36

53 5 3
By KouignAmandine

— Il est hors de question de repartir sans Julie !

Elisabeth tapa si fort du poing sur le torse d'Hayden qu'un bruit sourd résonna entre eux deux. Étant donné les impressionnantes armes pendues au torse de ce militaire et le sourire froid qu'il arborait, Mitsu qualifiait ce geste de courageux, bête mais courageux. Il échangea un regard entendu avec son collègue qui leva les yeux au ciel, l'air de dire "typique Eli".

Hayden prit une inspiration profonde tout en se saisissant des mains de la jeune femme, toujours sur son torse. Mille façons de la torturer avec quelques belles références à sa façon de s'enfuir en permanence lui vinrent à l'esprit mais il choisit de les taire : inutile de repartir dans une dispute sans queue ni tête avec elle. Surtout vu la situation dans laquelle ils se trouvaient présentement.

— Je vais faire mon boulot, partir avec mon équipe et aller la chercher. Vous en avez assez fait : vous êtes des civils.

Il avait appuyé sur ces derniers mots en particulier, pressant ses mains avant de les lâcher.

— Pas nous, glissa Mitsu.

Hayden aurait juré qu'il souriait tout en parlant mais il faisait si sombre qu'il n'en était pas certain. Il n'aimait pas trop l'expression suffisante du collègue de Mathias, et il semblait qu'il allait même lui donner raison.

— Il est vrai que nous pourrions avoir besoin de quelques mains supplémentaires...

— Il faut bouger, rappela sèchement un soldat qui s'était glissé derrière eux.

La plupart des militaires étaient affairés à encadrer les autres survivants, les rassembler pour pouvoir les amener dehors sans encombres mais la nouvelle qu'un groupe s'était détaché pour s'enfuir était plus que préoccupante : il fallait trouver au plus vite une nouvelle organisation.

— Quand sont-ils partis ? demanda Hayden en glissant un regard vers le tunnel en question.

— Tôt ce matin, répondit Mitsu.

Il fit craquer ses doigts tout en s'étirant avant de reprendre :

— Si on part maintenant, on peut les rattraper en quelques heures avant que...

Il laissa sa phrase en suspens, les sourcils froncés et un air soudain beaucoup plus sombre sur le visage.

— Avant que quoi ? demanda Hayden d'un ton beaucoup plus agacé.

Mais c'est vers son collègue et Elisabeth que se tourna Mitsu :

— J'ai l'impression que Martha a vraiment fondu un plomb, dit-il doucement. J'ai peur des décisions qu'elle pourrait prendre...

Mathias soupira d'un air abattu tandis qu'Elisabeth semblait animé d'un nouveau feu :

— Il y a des enfants et des innocents avec elle, sans parler des Eugénistes qui peuvent débarquer d'un instant à l'autre ! Il faut partir, Hayden !

Ce dernier porta son regard sur les couloirs sud, de l'autre côté de l'oasis, comme si il venait de se souvenir qu'une autre menace bien plus dangereuse les menaçait.

— Une explosion contrôlée pourrait les ralentir, commenta soudain Mitsu.

Alors qu'Hayden le regardait de nouveau, interloqué, il désigna du menton les sacs que les militaires avaient déposé au sol en arrivant.

— Vous avez dû prendre des explosifs, non ? Au cas où un tunnel se serait effondré.

— Mitsu, c'est ça ? - il acquiesça d'un geste sec - Tu es un représentant de l'ordre aussi, non ?

— Nous sommes dans la même unité, compléta Mathias.

Elisabeth se renfrogna, croisant les bras d'un air morgne. Elle pressentait bien qu'elle allait se faire mettre sur le côté d'un instant à l'autre.

— Dublanc ! appela Hayden.

Un soldat en train d'aider un civil à rassembler ses affaires releva la tête.

— Tu t'occupes du repli des civils, je veux un départ au plus vite. Compris ?

Un "compris" clair lui répondit, enfin Hayden se tourna vers Eli :

— Dis-moi tout ce qu'il y a à savoir sur cette Martha et les gens partis avec elle. Mitsu, Mathias, vous vous joignez à nous ?




Elisabeth avait obéi, espérant sans doute vainement qu'on ne la laisserait pas sur le carreau. Les 15 minutes imposées à Dublanc pour prévoir la sortie des civils avaient largement suffit à Elisabeth pour dresser le portrait de la calme mais impérieuse Martha, d'un Jean tête brûlée mais qui avait un gros faible pour elle et des quelques autres personnes qui s'étaient jointes à eux.

Mitsu avait quant à lui raconté la scission qui s'était opérée le matin même, comment il avait tenté de mettre du plomb dans la tête des membres d'un groupe où régnait la peur la plus pure, l'impossibilité totale de leur faire comprendre que les secours risquaient d'arriver une minute à l'autre et qu'il était littéralement suicidaire de se lancer dans un dédale dont ils ne connaissaient aucune sortie.

— Ce qui m'inquiète, expliquait-il, c'est que le ton est monté très haut. - il pointa d'un geste de l'épaule un des couloirs - On pourrait nous avoir entendu.

— On part du principe qu'ils peuvent débarquer à tout moment, dit Hayden en jetant un œil à sa montre connectée.

Ici-bas, elle ne captait rien d'autre que le signal de ses plus proches collègues mais elle avait au moins le mérite de donner l'heure. Il leva la tête pour attraper le regard de Dublanc qui hocha aussitôt la tête et les rejoignit en quelques enjambées rapides.

— Les civils ont déjà préparé leur affaires, on les rassemble pour un départ imminent.

— Très bien. - le soldat se leva d'un geste sec et tendit la main en avant - N'oublie pas celle-là, elle a tendance à se faufiler comme une anguille.

— Hayden ! s'insurgea Elisabeth.

Mais il était déjà parti, suivit de près par Edward et parlant avec agitation sans se préoccuper plus de son cas. Elle croisa le regard de Mathias qui lui accorda un sourire contrit, il comprenait son énervement mais ne pouvait pas nier qu'il pensait qu'elle n'avait plus rien à faire ici.

— Tu devrais te préparer à repartir, lui glissa Mitsu d'une voix douce.

La bouche de la jeune femme formait un pli sévère sur son visage, les yeux fixés au sol elle gardait le silence. Mathias et Mitsu n'osèrent pas parler, un peu incertain de la suite qu'elle allait donner à cette discussion et au moment où Mathias tendait une main pour la poser sur son épaule elle se leva d'un bond sec. Il retira aussitôt sa main, penaud, tandis qu'elle héla son ami soldat d'une voix forte :

— Hayden !

Il se retourna sans cacher son agacement :

— Elisabeth ?

Elle n'eut pas l'occasion de répondre. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, une explosion tonitruante résonna au sein de l'oasis. Une volée de pierre explosant dans le couloir rebondit sur le sol et créa un immense nuage de poussière, arrachant un cri de surprise à Elisabeth. Elle sentit qu'on la tirait au sol et se laissa tomber sans réfléchir, finissant accroupie derrière les sièges de fortune où ils étaient précédemment assis.

Plus loin, les soldats étaient en pleine agitation : des ordres étaient lancés pour couvrir la peur panique qui s'était emparée des civils, aussitôt appliqués par les militaires. Le nuage de poussière qui s'échappait du cœur de l'explosion leur bouchait totalement la vue : impossible de savoir ce qui l'avait déclenché et surtout si quelqu'un était déjà dans le couloir.

— Tu vas me faire le plaisir de rejoindre les civils, lui souffla Mathias dans l'oreille.

Elle jeta un œil en arrière, les autres survivants étaient en train de se faire pousser bon an mal an dans le couloir de repli, au rythme sec et brutal de ceux qui fuient la mort. Elle voulut refuser mais fut tirée une fois de plus en arrière : cette fois-ci, le châtain ne s'encombra pas de lui demander son avis et la traîna avec force derrière lui. Un regard implorant à l'égard de Mitsu lui apprit qu'il ne l'aiderait sûrement pas à échapper à un sauvetage forcé.

— Je t'ai connu de meilleure humeur, Mathias !

Elle y mettait un peu plus du sien, résignée à suivre les civils - mais elle n'allait certainement pas lui donner le plaisir d'y aller gaiement. Néanmoins, la peur de savoir les Eugénistes si près d'eux était un excellent moteur pour elle.

— Fini de jouer, lui répondit-il.

À quelques mètres de la sortie salvatrice, elle pilla net et tira à son tour sur son bras pour attirer son attention.

— Promets-moi de la ramener en haut, demanda-t-elle.

Mathias fronça les sourcils, il tenait toujours son bras, bien conscient qu'elle pouvait se rebeller à tout moment.

— Tu sais très bien qu'on ne peut pas promettre de ce genre de choses, Eli.

Surtout à toi, voulut-il ajouter mais l'urgence de la situation occupait toute son attention. Les soldats s'agitaient derrière eux : tandis que certains s'occupaient des survivants d'autres tenaient en joue le couloir inondé de poussière qui les menaçait. Elisabeth tira une nouvelle fois sur son bras.

— Promets-moi d'essayer, et que vous revendrez entier, en passant !

— Rentre là-dedans avant que je te mette un coup de pied au cul, les interrompit Hayden.

Elle grimaça mais lâcha enfin le bras de Mathias, le gratifiant d'un regard lourd de sens. Il avait intérêt à tenir cette promesse qu'il n'avait même pas faite. Il acquiesça néanmoins, il ferait au moins son possible.

Un second bruit d'explosion résonna dans l'oasis. Cette fois-ci, des éclats de pierre jaillirent du nuage de fumée pour venir s'écraser à leurs pieds.

Le monde se figea, tout le monde retint sa respiration dans le silence oppressant qui suivait le capharnaüm de l'explosion.

Sortant du néant, une balle siffla au dessus de l'épaule d'Elisabeth.

Continue Reading

You'll Also Like

40K 3.6K 35
Il était une fois 12 familles. Elles étaient très influentes et elles dirigeaient notre communauté, ces douze familles étaient spéciales. Car il est...
11M 752K 94
Mavi, une jeune fille turque de 21 ans, va rejoindre son petit ami en Espagne. Mais malheureusement, ces retrouvailles vont être le début d'un cauche...
28.8K 441 59
𝖣𝖺𝗇𝗌 𝗅𝖾𝗌 𝗍𝖾𝗆𝗉𝖾̂𝗍𝖾𝗌 𝖽𝖾 𝗅𝖺 𝗏𝗂𝖾, 𝗎𝗇𝖾 𝗆𝖺𝗂𝗇 𝗍𝖾𝗇𝖽𝗎𝖾 𝗉𝖾𝗎𝗍 𝖾̂𝗍𝗋𝖾 𝗎𝗇 𝗉𝗁𝖺𝗋𝖾 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅'𝗈𝖻𝗌𝖼𝗎𝗋𝗂𝗍𝖾́...
TIYSHA By 🎱

Adventure

110K 6.1K 95
« L'amour que je te porte, n'a pas de limites »