Juste après la Fin du Monde

By KouignAmandine

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Qu'est-ce qui se passe, après la fin du monde ? More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40

Chapitre 7

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By KouignAmandine

Elisabeth avait convaincu Mitsu de lui-même convaincre Mathias que partir en pleine nuit avec les « ressources du camp » était une mauvaise idée. Il serait bien plus facile, selon elle, de faire passer la pilule auprès des gens avec une fille dans leur groupe et des jolis mots. Elle avait précisé qu'elle n'attendait rien concernant ce sujet de Mathias, Mitsu avait pouffé mais n'avait pas dit non. Ils avaient discutés tous les deux du fameux magasin de matelas et de ce qui pouvait être fait dès le lendemain à ce sujet puis des personnes qu'ils estimaient un peu dangereuses au sein du camp.

Si les deux policiers avaient eu des doutes ou plutôt des intuitions concernant la jeune femme, il s'avérait que ses propres analyses étaient justes et que son désir d'aider était certain. Ils s'étaient séparés pour aller prendre quelques heures de repos comme ils le pouvaient, convenant qu'ils se retrouveraient le lendemain matin. L'Asiatique avait rejoint son collègue toujours en train de râler et Elisabeth avait rejoint Julie pour se trouver une place où dormir. C'était contre toute attente Martha qui avait trouvé de quoi ramollir un peu le sol sous elles pour qu'elles puissent y dormir. Curieusement, personne n'alla se placer dans l'obscurité pour dormir : tout le monde resta aux alentours de la palmeraie, bien dans la lumière comme si ils avaient peur des monstres qui pouvaient se tapir dans l'obscurité.

Le matin était venu, ou tout du moins c'était ce que les montres indiquaient, et la colonie s'était peu à peu éveillée. Ce fut Jean qui le premier ramena le sujet de l'excursion sur le tapis : il se hissa sur un bout de béton et se mit à crier dans le hall alors que certains venaient à peine de sortir du sommeil.

— Après avoir passé une journée et une nuit ici, il faut admettre que nous allons être coincés ici un certain temps !

Elisabeth interrompit ce qu'elle était en train de faire - replier son matelas de fortune - pour se tourner vers lui, elle voyait qu'il avait réussi son coup et avait attiré l'attention de tout un tas de gens, quasiment tous. De l'autre côté de l'oasis, elle aperçut Mathias qui visiblement rongeait son frein et Mitsu qui fidèle à son poste se tenait à côté de lui, les bras croisés. Ce dernier lui fit un signe de tête pendant que Jean continuait à s'égosiller :

— Il faut s'organiser, compter les ressources, peut-être faire des tours de gardes...

— Et chercher une sortie ! Répondit Elisabeth d'une voix forte.

Quelques têtes se tournèrent vers elle et elle vit même quelques hochements de tête, le tas de muscles lui, tira la moue.

— J'croyais qu'on avait déjà réglé ça hier, dit-il.

— On a dit qu'on en reparlerait, cria une nouvelle voix en provenance de la foule.

La rumeur grandit, visiblement la décision ne semblait pas aussi unanime que Jean voulait bien le croire. Tout en restant à une distance raisonnable de lui, elle le rejoint sur son piédestal pour défendre son point de vue :

— On n'a aucune idée de ce qui se passe dehors, ni même de qui occupe la ville en ce moment... Ce qu'on sait c'est qu'on n'entend rien et que notre temps ici est compté. Ces couloirs sont immenses et il y a en forcément un qui donne dehors quelque part ! Il nous suffit de quelques lampes de poches et nous pouvons faire des rondes, marquer les voies sans issue...

— Nous ? Demanda Jean d'une voix acerbe. Parce que tu comptes te joindre à cette excursion en plus ?

Elisabeth décida de sauter à pied joint dans ce piège qu'il s'était tendu tout seul comme un grand, finalement il serait très facile de rallier tout le monde à leur cause :

— C'est quoi le problème, que je sois une femme ou que je ne partage pas ton avis ?

Si les longs cheveux raides et la peau noire d'Elisabeth ne lui avait jamais causé d'ennuis de manière directe à proprement parler, elle ne tombait certainement pas sur le premier abruti un peu obtus qui lui donnait du fil à retordre. Et si c'était une simple maladresse de sa part, la faim justifiait les moyens. Et comme prévu, un murmure agacé et agressif parcourut soudain l'assemblée, elle entendit même quelques claquements de langues réprobateurs dans la foule.

Jean était devenu rouge - de honte ou de rage ? - et encore une fois elle était heureuse d'avoir fait un pas de côté pour ne pas être juste à côté de lui. Elle décida de ne pas pousser le bouchon trop loin, coupant court à ce moment gênant :

— Je pense qu'on peut régler ça très facilement, qui est d'accord pour que nous partions en exploration ?

Elle leva elle-même la main pour montrer ce qu'elle attendait, suivit de très près par Julie - qui espérait sans doute venir, Elisabeth soupira intérieurement - et de Martha, le groupe d'étudiants, les familles et les deux gaillards de la police, le tout complété par quelques groupes épars. Inutile de compter, pas loin de 3/4 des membres présents étaient en train de lever la main. Elle jeta un regard désolée à son pseudo opposant politique et descendit du muret pour rejoindre Mitsu et Mathias. Il était temps de préparer leur excursion.

— Le mieux serait de tout rassembler en bordure du hall, bien au frais.


Elisabeth ajusta les sangles de son sac à dos en tirant d'un coup sec. Après avoir prévu les détails de leur excursion avec les garçons, elle décida de discuter logistique avec Martha -et Julie- et en l'occurrence des vivres et du matériel dont ils pourraient avoir besoin. Martha n'était pas une meneuse et les gens n'allaient pas écouter et boire ses paroles comme du petit lait, par contre, ils écouteraient ses conseils et si elle avait des directives à donner à des petits groupes, ils le feraient. Elle savait d'expérience que les étudiants étaient tous admis à la cause de Martha qu'ils trouvaient « vachement cool ». Julie serait l'atout mignon de cette réorganisation.

— Je compte sur toi pour veiller sur Martha, d'ailleurs, lui dit-elle justement.

Un très bon moyen de s'assurer que la petite fille resterait non loin d'elle, sans pour autant avoir l'impression de se faire fliquer. Elle n'avait pas eu beaucoup à se battre pour la convaincre de ne pas se joindre à eux, ce qui l'inquiétait un peu.

— Oui, et je vais m'occuper des matelas !

La jeune femme lui donna une petite tape sur la tête avant de serrer la main de Martha, il y avait un petit quelque chose de solennel dans ce départ. Dans tous les cas, elle trépignait d'impatience.

— Eli' !

Mathias l'appelait quelques mètres derrière, et elle détestait ce surnom d'ailleurs mais elle était persuadée que si elle lui disait il n'aurait de cesse de l'utiliser. Elle lui fit un signe de la main, remarquant qu'ils n'était pas deux mais trois en passant puis salua une dernière fois ses nouvelles amies, c'est le terme le plus proche qu'elle pouvait trouver pour les décrire.

Près des deux policiers, un troisième jeune homme l'attendait. Elle croyait reconnaître le jeune blond qui les avait aidé à déblayer les corps durant les premières heures. Et en parlant de corps...

— Il faut faire quelque chose de ces cadavres, murmura-t-elle, ils vont attirer les rats si ils restent trop longtemps là.

La température était tempérée dans ces couloirs mais certainement pas assez frais pour arrêter la décomposition. Elle jeta un œil vers le couloir où ils les avaient emmenés et recouverts de bâches dénichées dans le magasin.

— On ne peut pas les brûler ici, lui répondit Mitsu. On y pensera quand on reviendra, pour le moment c'est l'heure d'aller se dégourdir les jambes.

— Émile, se présenta le blond pour couper court.

Ils se serrèrent la main et Elisabeth se rappela qu'effectivement c'était bien lui qui les avait aidé la veille. Elle le reconnut à son poids plume, elle s'était demandé comment quelqu'un d'aussi fin pouvait porter autant de poids. Sans doute une de ces personnes au métabolisme ultra-rapide, tant qu'il ne mangeait pas comme quatre ça lui allait.

— Elisabeth, répondit-elle.

— Tu peux l'appeler Eli', glissa Mathias.

Il parlait peu mais toujours pour casser les pieds aux autres celui-là, il était en train de s'étirer le dos, les bras derrière la tête quand il avait parlé et la brune en profita pour mettre un coup de coude bien senti au niveau de son nombril. Alors qu'il se pliait de douleur, elle se dirigea vers le boyau qu'ils avaient décidé de commencer à parcourir tout en sortant sa lampe de poche de son sac.

— Tu prends les notes, Mitsu ?

Ce dernier allait tracer le trajet qu'ils allaient parcourir à pieds, d'abord sur une des cartes du centre commercial qu'ils avaient trouvés puis sur des feuilles de papier si nécessaire. Ils n'avaient aucune sombre idée de ce qu'ils allait découvrir dans ces couloirs. Ils espéraient y trouver une sortie.

Une sortie en terrain ami.

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