- Julien ?
Je me plante devant le jeune homme qui est visiblement très occupé à loucher vers la poitrine de sa voisine, qui ne cesse de rire à chaque fois que mon meilleur ami ouvre la bouche.
- JU-LIEN.
Je cris, au dessus de la musique, attirant enfin son attention. Mais la seule chose qu'il veut bien m'offrir, c'est un regard noir et vitreux.
- Il faut que je te parle !
Je ne sais pas si il ne m'entend pas ou si il le fait exprès mais il se contente d'un léger signe de la main, pour m'envoyer balader.
Mais il est hors de question que je me démonte. Cette situation ne peut plus durée, chaque jour qui passe me rapproche un peu plus de Mia et de la mort certaine qui m'attend quand Julien l'apprendra.
Je ne sais pas ce que je vais lui dire, je crois que je vais faire simple et rapide. Pas dans le sens : « Mon petit Ju, dès que je vois ta soeur j'ai qu'une envie c'est la baiser dans tout les sens, d'ailleurs je l'ai fait jouir pour la première fois dans ces toilettes il y a 10 minutes ». Non, j'opterai d'avantage pour un simple « J'aimerai essayé quelque chose avec ta soeur parce-que je tiens à elle, c'est une fille géniale, magnifique bla bla bla.. ». Bref, l'idée est là. Mon état d'ébriété et moi improviserons sur le moment.
Voyant que je ne bouge pas, le jeune homme se lèvre brusquement après s'être excusé auprès de sa conquête du moment.
Il me bouscule en me passant devant, m'intimant de le suivre. Je le suis, avant que mes yeux n'accrochent ceux Mia, visiblement inquiète.
Je peux lire sur ses lèvres un « Vous allez-où ? » et je me contente d'un sourire crispé pas vraiment rassurant.
Immédiatement, elle comprend et ses yeux s'écarquillent. Mais elle n'a pas le temps de m'empêcher de faire quoi que se soit que je m'enfuis, me pressant auprès de Julien qui se dirige tant bien que mal vers la terrasse.
- Bon, mec, qu'est-ce que tu me veux ?
Énervé, avec un sérieux coup dans le nez, il s'appuie contre la balustrade de la terrasse, ne tenant pratiquement plus debout.
- Si c'est pour la fille, je..
- Non, je le coupe, ce n'est pas pour cette fille-là.
Je tente de garder mon regard sur le sien, même si c'est assez compliqué vu qu'il n'arrête pas de chanceler.
J'aurai aimé être suffisamment courageux pour le lui dire à un autre moment que celui là, un moment où il serait en pleine possession de ses moyens. Mais je ne le suis pas. Alors tant pis, c'est pour maintenant.
- Et-et c'est, qui ?
Mon coeur s'emballe, au moment où ma bouche s'entre-ouvre.
- C'est ta..
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que mes yeux se baissent vers mes chaussures, désormais pastichées de vomi. Julien vient de me vomir sur les pieds.
- Maël !
Je ne me tourne même pas vers l'interpellation de Mia, préférant resté bloqué sur ma paire hors de prix et désormais fichues, et sur un Julien encore nauséeux qui finit de vomir par-dessus la balustrade. Chose, à mon avis, qu'il aurait du faire dès le début.
- Oh.. ne me dis pas que..
Mes yeux se posent enfin sur la jeune fille, au visage déformé par l'inquiétude.
- Julien.. ça va ? Elle demande en s'approchant de lui.
Comme réponse, le jeune homme, toujours penché dans le vide, se contente de lever un pouce vers le ciel.
- Ok..
Elle soupire lourdement, en revenant vers moi.
- Tu ne lui as pas..
- Non, je chuchote, je n'ai rien dit.
Un sourire la trahi et je ne sais pas trop quoi en penser. Ne voulait-elle pas que je le lui dise ? Est-ce qu'elle veut qu'on continue à se cacher, alors que je n'en ai plus aucune envie ?
Finalement, son sourire retombe et elle grimace en se pinçant le nez.
- Mes chaussures.
- Hein ?
- Ce sont mes chaussures qui puent le vomi.
Ses yeux tombent sur ma paire souillée et elle ne peux s'empêcher de se mettre à rire.
- Tu veux que dire que mon frère..
- .. a degueulé sur mes chaussures.
Je suis en colère de la tournure de cette soirée, de mon incompétence à avoir pu dire la vérité à Julien et de cette paire bousillée. Mais dès que je la vois et que je l'entend rire, tout s'allège et me paraît complètement dérisoire.
Finalement, mon regard retombe sur un Julien, aussi blanc qu'un cachet d'aspirine et les yeux vitreux.
- Rentrons à la maison.
Si il y a bien une chose qui fut périlleuse c'est le retour. Nous avons du récupérer Max, notre conducteur sobre qui ne voulait pas quitter la jeune fille dans laquelle il avait fourré sa langue. Je ne compte pas non plus le nombre de fois où nous avons failli tomber en soutenant Julien. Rajoutez à cela, l'obligation de retirer mes chaussures et de les abandonner sur le parking. Puis, le retour jusqu'à chez Julien qu'il a fallu monter jusque dans sa chambre.
En fin de compte, ce n'est pas une soirée si différente des autres.
J'observe Mia border un Julien grincheux depuis l'embrasure de la porte, au côté de Max.
- Je vais commander un taxi pour rentrer, tu le prends avec moi ? Il me demande.
- Non.. je vais rester ici, avec Julien.
J'évite son regard, espérant avoir été suffisamment détaché dans ma réponse.
- Avec Julien, hein ?
Bien entendu, son ton était ironique. Alors, je ne répond rien, le laissant poursuivre :
- Tu ne pourras pas m'en vouloir de ne pas t'avoir prévenu.
- Me prévenir ?
- De la merde que tu vas foutre dans leurs vies.
Sans un mot de plus, et sans que je n'ai eu le temps de lui répondre, il tourne les talons, me laissant seul.
Je refuse de réfléchir à ce qu'il vient de me dire, c'est une discussion sans fin. Il n'y a pas de bons ou de mauvais choix. Quoi qu'il en soit, je dois, j'ai du en faire un. Et le mien c'est porté sur une Mia à mes côtés.
Doucement, Mia revient vers moi et ferme la porte derrière elle.
- Où est Max ?
- Il vient de partir.
Elle hoche doucement la tête, avant d'ajouter :
- Tu es.. resté ?
- Apparemment.
Je lui souris et elle en fait de même, tandis que je sens une tension, désormais habituelle s'installer entre nous.
- Julien va mieux ? Je demande.
- Oui, mais je pense que demain il aura un gros mal de tête.
- Et d'estomac, j'ajoute.
Elle rit, en montrant mes pieds nus du doigt. Nus ? Oui, mes chaussettes n'ont pas non plus survécu à cette attaque nucléaire remplie de bile et de bout de pizza.
- Tu crois que ton pantalon en a pris aussi ? Elle demande.
Je grimace.
- Possible.
- Tu devrais l'enlever alors.
À peine ces mots prononcés que mon cerveau a déjà une idée très précise de la suite et que mon coeur cogne comme un malade contre cage thoracique. Immédiatement, je lui fais un clin d'œil en commençant à défaire ma ceinture.
- Oh mon dieu, elle éclate de rire, non je ne disais pas ça dans ce sens-là !
Elle cache son visage entre ses mains, rouge comme une tomate.
- Quoi, tu ne veux pas que je me déshabille ? Très bien.
Vexé, je remet la boucle de ma ceinture, boudant comme un enfant.
- Non ce n'est pas..
Elle soupire lourdement en souriant, retirant ses hauts escarpins en grimaçant.
- Je voulais simplement te le mettre à laver, ça n'avait rien de.. sexuel.
J'aimerai continuer à bouder comme un bébé mais je crois que je suis bien trop fatigué pour ça.
- D'accord.
Cependant, cela ne veut pas dire que je n'ai pas le droit de la narguer un peu. Alors, je retire mon pantalon et mon tee-shirt pour me retrouver simplement en caleçon. Je vois bien qu'elle essaie de ne pas regarder, en attrapant les vêtements que je lui tend mais c'est peine perdu. Je suis bien trop parfait.
- Je vais aller me coucher avec Julien, bonne nuit.
J'attend sa réponse, ne l'imaginant que trop bien me supplier de venir dormir avec elle. Mais on va dire que ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais.
Mia arque d'abord un sourcil, avant de laisser tomber mes habits sur le sol. Doucement, elle triture à l'aide de ses mains dans son dos, faisant descendre la fermeture de sa robe, j'imagine jusque dans le bas de son dos avant de délicatement la faire glisser jusqu'à ses chevilles. À son tour, elle se retrouve en sous-vêtements, me rendant littéralement fou. Sauf que contrairement à moi, il lui manque le bas, oublié dans les toilettes de la boîte de nuit.
Elle se baisse, très mais alors vraiment très lentement jusqu'à récupérer sa robe, mes affaires et ses chaussures avant de me faire face à nouveau, tandis que mon caleçon explose.
- Bonne nuit, Maël.
Et avec un dernier sourire diabolique, elle me tourne le dos, me laissant une vue extraordinaire sur ses fesses nues.
Je suis surpris de sa soudaine audace, mais j'ai comme l'impression qu'en ce moment, je suis de plus en plus étonné par la jeune fille.
Je reste planté là, au garde-à-vous, comme un con alors qu'elle vient de fermer la porte de sa chambre à l'autre bout du couloir.
- Qu'est-ce que tu fous ?
Je sursaute en virevoltant vers Julien.
- Je..
- Il faut que j'aille vomir, tu ferais mieux de dormir sur le canapé.
Sans un mot de plus, il me dépasse pour aller jusqu'à la salle de bain, tandis que je suis comme tétanisé. S'il était sorti quelques secondes plus tôt, je n'imagine même pas ce qu'il aurait pu se passer. D'ailleurs, toute la tension qui m'animait vient de redescendre.
Si Mia et moi voulons continuer, et cela sans rien dire à Julien, on ne peut plus faire ça sous son toit. Certes, rien de ce que je fais n'est respectueux pour lui mais il vaudrait peut-être mieux que j'installe, que nous installions des limites.
Sachant que j'ai quelques minutes avant que Julien ne revienne, je me précipite vers la chambre de la jeune femme, entrant sans frapper.
Mia est déjà sous la couette, et je suis presque déçue qu'elle ait revêtue un tee-shirt.
- J'ai cru que tu n'allais jamais venir.
Je m'assois sur le bord du lit, perdant ma main dans ses cheveux.
- Tu n'as pas envie que je parle à Julien.
Elle semble chercher ses mots pendant un moment avant de finalement laisser échapper un :
- Pas vraiment. Du moins, pas pour le moment.
- C'est bien ce qu'il me semblait.
- Alors il ne faut pas qu'il se passe des choses entre nous lorsque Julien est là. Si il l'apprend en nous surprenant, ce sera encore pire.
Ces yeux se baissent vers le bas et je lui relève la tête du bout des doigts.
- Mia..
- Hmm.
- Je n'ai aucune envie de me cacher mais pour le moment, si c'est ce que tu veux, il faut que nous mettions en place certaines limites.
Elle ne me répond rien, dans un premier temps, préférant balayer des yeux mon visage. Et je ne me suis jamais senti aussi gêné. Ce n'est pas forcément négatif mais j'ai l'impression que lorsqu'elle me regarde comme ça, elle lit beaucoup trop de choses que j'ai du mal à dire moi-même.
- Tu devrais y aller, Maël.
Immédiatement, je prend peur. Qu'est-ce que cela veut dire ? Elle ne veut peut-être plus me voir. Après ce que je lui ai fais cette après-midi, je comprendrai mais je sais aussi que je deviendrai fou.
- Quoi ? Je..
Sans que je n'ai le temps de me prendre d'avantage la tête, elle s'extirpe de la couette, me laissant découvrir sa petite culotte. Mia s'assoit à califourchon sur moi, perdant à son tour sa main dans mes cheveux.
- Tu as raison. Je ne dis pas que l'idée me plaît, mais c'est la meilleure solution. Du moins, la plus respectueuse pour mon frère.
Doucement, j'approche mon visage du sien avant de l'embrasser du bout des lèvres. Je n'ai aucune envie de lui en donner trop, sinon je sais très bien comment cela va finir.
- C'est le moment où tu dois partir, alors ?
J'acquiesce d'un simple hochement de tête, en l'embrassant une dernière fois.
- Bonne nuit.
- Bonne nuit ma belle.
Je la soulève pour la remettre dans son lit, n'ayant aucune envie de la quitter. Cependant, une nouvelle idée commence à émerger dans ma tête.
- Ne prévois rien pour demain.
- Comment ça ? Elle demande.
- Soit prête à 10h.
Je recule pour me diriger vers la porte, tout en la regardant s'interroger sur cette invitation.
- Qu'est-ce qu'on va faire ?
- Surprise.
- Non, dit-moi !
- Surprise.
- Tu m'énerves.
- Je sais, bébé.
Elle tente une moue mais c'est inutile, je ne craquerai pas. Vous savez pourquoi ? Parce-que je n'ai moi-même aucune idée de ce que nous allons faire. Mais ça, elle ne le saura pas.
- À demain.
**
Coucouuuu, j'espère que ce nouveau chapitre vous plaira ! Je ne le trouve pas très intéressant mais le prochain le sera d'avantage.
Love,
Vicky