[TOME 4]L'Amour du Temps

By trenchaholic

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" Vous m'expliquerez pourquoi toutes les personnes que j'aime finisse par mourir prématurément. " J'ai fui. E... More

Prologue
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Comment je vois Annabella ?
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Epilogue
Remerciements
Bonus : Vaïyon
Bonus : memes

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By trenchaholic

ANNABELLA

- Vous n'avez pas fait ça ? rit la jeune femme.

- Et comment que je l'ai fait ! m'exclamai-je. Comment voulais-tu que je me retienne ?

- C'est vrai que c'était bien trop tentant, approuva Luba. Mais quand-même, c'était osé.

- Le coach Hedge leur a interdit de se retrouver seuls tous les deux après ça. Je me suis senti légèrement coupable.

- Même si c'était excellent ? sourit-elle.

- C'est mon lot de consolation, ris-je. Si tu avais vu leurs têtes ! Au moins, je ne suis pas une inconnue. Je connais Percy depuis à peu près six ans, presque sept même, et Annabeth depuis dix ans. Ils sont un peu ma famille. En fait, me corrigeai-je, ils sont littéralement ma famille.

- Comment faites-vous pour vous en sortir ? demanda Luba avec une lueur admirative dans le regard. Sérieusement, si il y avait autant de personnes dans ma famille...

- J'ai abandonné ma raison en chemin, souris-je. Et je t'en supplie, tutoies-moi.

- Vous êtes la Suprême, rappela-t-elle.

- Je me vois plus comme une sorte de régente en attendant la prochaine Suprême.

Elle rosit légèrement et ajouta :

- Vous... Tu es la personne la plus puissante que je connaisse, et pourtant, au Château, je vis entourée de personnes puissantes.

- Et ce n'est pas ce qui fait de moi quelqu'un de recommandable, soupirai-je. Je suis heureuse de voir que vous avez accepté de dîner en ma compagnie.

- Je ne pouvais pas refuser, dit-elle.

- Vous pouviez, assurai-je.

- Pardon, rit-elle. Je ne voulais pas refuser.

J'ai senti mes propres joues me brûler, me trahissant, et son sourire s'est fait plus éclatant. Encore une fois, je me suis rendue compte d'à quel point elle était belle. Ses cheveux reflétaient la lumière des lampes, et lesdites lampes rendaient son sourire encore plus brillant. Je l'avais observée toute la soirée, et je connaissais la plupart de ses mimiques et habitudes. Son nez se plissait quand elle souriait, elle avait ce frémissement de la narine dès qu'elle riait, elle pinçait souvent les lèvres en me regardant, comme si elle retenait un sourire... Souvent, elle frottait l'ongle de son auriculaire avec son pouce.

Nous sommes rentrées au Château en marchant côte à côte. Nous riions, et sa compagnie m'était de plus en plus plaisante. J'arrivais presque à savoir ce qu'elle allait dire avant qu'elle ne le prononce, et je m'amusais à terminer ses phrases sous son air surpris.

Soudainement, une femme cria :

- Vous !

Son cri était presque animal, il tenait plus du rugissement. C'était une démone, et elle s'est littéralement jetée sur moi, à corps perdu. Comme un réflexe, un rayon doré s'enroula autour de mes doigts avant de se projeter vers l'attaquante. Luba leva un bouclier autour de nous.

Le corps de l'inconnue s'affaissa, agité de soubresauts, mais finit par s'arrêter. Le silence se fit dans la rue, encore fréquentée à cette heure. Personne ne l'avait vue arriver. Les boucliers de Luba s'abaissèrent, et j'ai reculé de quelques pas.

- Skaïpra...

Les mots se sont échappés d'entre ses lèvres, comme un dernier soupir. C'en était un. Elle était morte. Je l'avais tuée.

Là où le premier instinct de Luba avait été de me protéger, le mien avait était de tuer. Je méritais le nom qu'elle m'avait donné. Skaïpra, la Reine du Sang.

Tuer ne m'avait jamais dérangée, en période de guerre. Je me battais pour mon intérêt et tuais mes ennemis. Mais là, nous étions en période de paix, et je n'avais même pas réfléchi, obéissant à mon instinct le plus primaire. N'étais-je pas née pour ça ?

Luba m'a prise par le bras et nous a téléportées vers le Château. Elle m'a emmenée dans son appartement, et je me suis laissée tomber sur une chaise en me prenant la tête entre les mains. Elle s'est accroupie en face de moi.

- Est-ce qu'il faut que j'aille chercher quelque chose ?

- Juste à boire, déclarai-je.

Elle a commencé à servir de l'eau et je l'ai arrêtée.

- En fait, je parlais d'alcool.

- Oh, fit-elle, gênée. D'accord.

- Tu ne bois pas souvent ? demandai-je.

- Jamais, affirma-t-elle en faisant apparaître deux verres d'alcool fort. Mais je peux bien faire une exception. 

- On dirait que je t'entraîne dans les vices, soupirai-je en vidant mon verre cul sec. D'abord le meurtre, ensuite l'alcool.

- Tu t'es défendue.

- J'aurais pu faire autrement. J'aurai pu l'immobiliser. Toi, tu m'as protégée, pourquoi je n'ai pas fait pareil ?

- Parce que tu as fait ça toute ta vie ? proposa-t-elle. De ce que tu racontes, tu t'es toujours battue. Moi, je ne sais pas me battre. Enfin, théoriquement, mais je ne me suis jamais battue. Toi, tu es une guerrière. Je suppose que c'est le prix à payer.

- Et pour toi, quel est le prix à payer ? chuchotai-je, alors qu'elle se penchait sur mon épaule.

- Dépendre des gens comme toi, murmura-t-elle en posant un chaste baiser sur ma joue.

La retenant par les joues, j'ai renversé la tête en arrière afin d'atteindre ses lèvres. Je l'ai embrassée doucement, puis plus fort. Nous nous sommes détachées quelque secondes afin de trouver une position plus confortable pour continuer.

J'avais besoin de réconfort, et elle aussi se sentait affreusement seule. Peut-être que nous profitions seulement l'une de l'autre, peut-être qu'il y avait quelque chose caché derrière tout ça. Mais cette soirée, nous étions toutes deux là, nos corps s'emboitant sur le canapé, et seules au monde.


LUKE

Je ne me suis pas levé quand je l'ai entendu crier dans la nuit noire. C'était déchirant, mais Annabella m'avait déjà bien fait comprendre qu'elle voulait garder ses distances. J'ai du me faire violence pour ne pas aller la réveiller, même l'entendre souffrir était horrible. C'était l'effet du Tartare. Elle avait eu l'audace et la force de le traverser, et elle devait en payer le prix. Le risque ou la récompense. Dans son cas, elle avait pris le risque, gagné, et attendait encore la récompense.

Mais quand je l'ai entendue pleurer, un peu plus tard ? Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller la voir. Elle avait besoin de moi. Pas forcément de moi en particulier, juste de quelqu'un, et il fallait que je sois cette personne.

Je me suis précipitée vers le canapé, et je l'ai trouvée les cheveux en bataille, roulée en boule au pied du canapé. Je me suis assis à côté d'elle. Elle n'avait jamais eu l'air aussi pitoyable. Elle fixait le vide comme si c'était la seule chose à laquelle elle pouvait se rattraper.

- J'ai encore tué quelqu'un, avoua-t-elle. Et cette fois, ce n'était pas pour faire le bien.

Je l'ai attirée contre moi et je lui ai caressé les cheveux.

- Le Tartare l'a fait ressortir ?

- Avec tous les autres, murmura-t-elle. Hélène...

- Tu sais bien qu'Hélène ne t'en voudrait pas.

- Je ne sais plus, dit-elle. Je ne me souviens même plus de son visage. Ce sont juste des silhouettes au visage plus ou moins flou. A quel point est-ce horrible ? Je ne me souviens même plus des gens que j'ai assassiné. La femme que j'ai assassiné, elle m'a appelée Skaïpra. Tu sais ce que ça veut dire ?

Je secouai la tête.

- Ça veut dire la Reine de Sang. Et ça me va tellement bien. Tellement, Luke. Mon règne est marqué par le sang de mes ennemis. Combien de temps ça prendrait si je devais écrire le nom de toutes les personnes que j'ai tué ? Je ne les connais même pas tous.

- Tu as fait la guerre, dis-je.

- Et toi Luke ? demanda-t-elle. Est-ce que tu connaissais leurs noms ?

J'ai tressailli. Elle faisait référence à mon sombre passé aux côtés de Cronos. Non, je ne connaissais pas tous leurs noms, seulement la plupart. Je me souvenais des sang-mêlés. Je me souvenais d'Ethan. D'Hélène. De Silena, de Beckendorf, de Lee, de Castor. Je me souvenais de mes amis, mes frères, morts par ma faute. Je me souvenais des fois où je me réveillais brièvement dans le Tartare. De toutes ces fois, où l'horreur m'assaillait. Les dieux avaient essayé de me protéger, en récompense à mon sacrifice. Mais il y avait des forces que même eux ne pouvaient pas vaincre.

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