[TOME 4]L'Amour du Temps

By trenchaholic

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" Vous m'expliquerez pourquoi toutes les personnes que j'aime finisse par mourir prématurément. " J'ai fui. E... More

Prologue
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Comment je vois Annabella ?
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Epilogue
Remerciements
Bonus : Vaïyon
Bonus : memes

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By trenchaholic

LUKE

Avant de partir, Annabella a tenu à attribuer des chambres aux enfants elle-même. Elle les a regroupés par groupe de 4 dans une chambre, et a placé Léo et Calypso ensemble dans une autre. Mais il s'est avéré que si le Château s'étendait de l'intérieur, ce n'était pas infini. Elle m'a regardé comme si c'était de ma faute.

- On dirait qu'on se retrouve ensemble.

J'ai acquiescé, préférant ne pas répondre. Quelque chose me disait que ma voix l'irriterait plus qu'autre chose. L'air fatigué, elle m'a fait signe de la suivre. J'ai obtempéré.

Sa chambre, ou plutôt ses appartements, n'étaient pas très loin, mais la marche dans un silence absolu l'a rendue plus longue.

- Fais-toi plaisir, a-t-elle soupiré en me laissant entrer. Je n'arrive pas à croire qu'ils ont tout laissé tel quel.

J'ai suivi son regard. Dans l'entrée, très large au passage, il y avait un meuble. Des tas de photos représentant une famille se trouvaient dessus. J'ai reconnu Annabella sur la plupart des photos, ainsi que Teresa, et parfois une femme blonde aux traits traits similaires à ceux de la blonde. J'en ai déduit qu'il s'agissait de sa mère, mais je ne comprenais pas comment c'était possible. Elle était morte depuis des années. Il y avait aussi un type qui me ressemblait étrangement, et comme il semblait très proche d'Annabella, j'ai éprouvé un pincement de jalousie. Sur d'autres photos, il y avait un enfant.

- C'est qui tous ces gens ? demandai-je.

- Des morts, répondit-elle. Et ma mère, aussi, je crois qu'elle est en vie. Mais ce n'est pas important. Ce n'est plus important.

- A ton expression, ça l'est, déclarai-je.

- Ne rends pas les choses plus compliquées, Luke, soupira-t-elle. Je veux oublier, et revenir n'était pas le bon moyen. Ce n'est un secret pour personne, mon fils fait partie des pertes à déplorer lors de la guerre contre les démons, et Anaël, le grand blond, a été tué par vengeance. C'est tout ce que j'ai à dire.

- Il me ressemble, fis-je remarquer.

- Seulement le physique, sourit-elle. Tu as beaucoup de défauts, mais même si tu draguais tout ce qui bouge, tu restais un minimum fidèle. Anaël... Au bout d'un moment, il ne se cachait même plus, ou à peine.

- Comment pouvais-tu accepter ça ?

J'étais indigné. Si cet enfoiré avait été vivant, je l'aurais tué sans hésitation. Annabella était géniale, et elle méritait ce que le monde avait de mieux à offrir. 

- Parce que, Luke, une Suprême accompagnée d'un homme fort fait toujours meilleur effet. Je n'aime pas ça, mais c'est la vie. Et puis, on était organisé, c'était plus une habitude. Je... Je ne sais pas, OK ? Ne pose pas de questions.

Elle avait effectivement l'air perdue. Comme si une partie de sa vie s'était effacée et qu'elle venait de se la prendre en plein visage.

Mais comme elle me l'avait demandé, j'ai fermé ma gueule.

Elle a commencé par faire un tour. Elle s'est accroupie devant un réfrigérateur, mais elle a regretté de l'avoir ouvert en sentant l'odeur qui s'en dégageait.

- C'est dingue, dit-elle, le frigo pue plus de la gueule qu'un drâkon.

Un sourire m'échappa, et elle-même rit de sa blague. Elle a continué à inspecter, et je suis resté au même endroit, je n'osais pas bouger.

Elle s'est arrêtée devant un miroir. J'ai compris qu'elle avait terminé son tour. Avec une moue, elle s'est examinée. Elle a passé les mains devant son visage, et s'est tournée vers moi.

- Tu n'as pas d'affaires, mais je suppose qu'il reste encore celles d'Anaël si tu as besoin. Mais pour le moment, j'aimerais bien rendre visite à quelques personnes avant d'aller à Stenyar.

- Stenyar, répétai-je. C'est une ville ?

- La capitale de l'empire, répondit-elle avec une forme de fierté. C'est plus qu'une ville, crois-moi. Dans le temps où j'étais au pouvoir, l'ambiance dans les rues étaient incroyable. Jusqu'à la guerre, et là, tous les soirs, nous traversions la ville en tenant nos morts. C'était moins joyeux, mais tout aussi incroyable et beau. Je suis sûre que tu vas aimer.

- Ouais, sûrement.

Elle m'a fait signe de la suivre et elle m'a montré une chambre. Elle a ouvert une armoire et après réflexion, elle m'a fourré un jean et une chemise dans les bras. Elle m'a indiqué le chemin de la salle de bains et m'a dit:

- Je t'interdis de te balader à mes côtés en t-shirt déchiré. Va te changer.

Elle m'a poussé dans la pièce et fermé la porte derrière moi. J'ai essayé les habits. Ils étaient plus ou moins à ma taille, et l'image de l'homme sur les photos m'est revenu en tête. J'ai rassemblé les informations que j'avais sur lui. Il s'appelait Anaël, vivait dans les mêmes appartements et était mort. En plus de ça, il semblait être un con fini.

Je suis sorti et ai trouvé Annabella penchée sur la table basse. Elle analysait des dossiers avec un certain intérêt. Je n'ai pas osé la déranger, mais elle a fini par relever la tête, l'air soucieuse.

- J'avais oublié ce dossier en partant, expliqua-t-elle. Mais ce n'est plus important, l'affaire est classée. En tout cas, je vois que les vêtements sont à ta taille. Alors sors de là.

Elle semblait calmée depuis nos retrouvailles. Je me demandais si elle n'avait pas décidé de faire confiance à Thalia.

Annabella m'a guidé à travers le Château, et je crois que nous l'avons traversé dans son intégralité.

- C'est un endroit qui va sans doute te plaire, sourit-elle.

D'un geste de la main, les portes se sont ouvertes. Tout le monde s'est tourné vers elle, et en une fraction de seconde, tout le monde était à genoux.

- Levez vous, soupira-t-elle. Vous savez que je déteste ça. (Elle s'est tournée vers un grand noir qui lui souriait.) Ahmed !

Il l'a serrée dans ses bras, et elle lui a rendu son étreinte. Elle avait l'air très heureuse de le revoir, et j'en ai ressenti un pincement de jalousie. Mais je me suis vite rendu compte que je n'avais aucune raison de m'inquiéter.

- Ahmed, je te présente Luke, dit-elle avec un sourire contrit.

Il a posé des yeux chaleureux sur moi, et s'est penché pour me serrer la main. Nous nous sommes souri, et Annabella a déclaré :

- Luke, je te présente Ahmed Aghawe, Maître des Guerriers, et une des personnes que j'aime le plus sur cette planète. C'est un peu un père pour moi, tu vois.

- Tu me vieillis, sourit Ahmed.

- Tu aurais l'âge d'être mon père, fit-elle remarquer.

- Largement, oui.

Elle lui a tapoté le dos , et a lancé :

- Retourne travailler, c'est mieux.

- Ta mère habite toujours l'aile est, informa le Maître. Bonne chance avec elle.

Annabella a grimacé.

- J'avais pas l'intention de la voir tout de suite. Elle est sacrément remontée ?

- Plutôt, oui.

- Merde, jura-t-elle.

- Langage, dis-je machinalement.

Elle m'a lancé un regard mi-amusé, mi-découragé.

- Je vais t'égorger et te jeter dans le Styx, déclara-t-elle.

J'ai souri, mais je la soupçonnais d'en être capable. Alors j'ai préféré ne pas répondre, simple précaution. 

Après encore quelques échanges, nous avons quitté Ahmed pour Stenyar. Annabella avait raison, c'était absolument fantastique. L'ambiance dans les rues était animée, et tout le monde la reconnaissait quand elle traversait la rue. Les gens lui souriaient, allaient jusqu'à la saluer, lui serrer la main. Elle semblait dans son élément. Elle surprenait les artistes de rue en riant, et m'a même lancé un sourire éclatant quand elle a croisé mon regard. Nous traversions la ville, mais ça ressemblait plus à des retrouvailles qu'à une visite.

J'ai réussi à la rejoindre à travers la foule. Elle souriait beaucoup, mais au fur et à mesure que nous avancions, le masque de cette très bonne actrice se fêlait. Une cassure se révélait dans ses yeux. Cet endroit lui faisait autant de bien que de mal.

- Je peux te demander où on va ?

- Vers l'hôpital, répondit-elle. On va encore rendre visite à quelqu'un.

- Tu connais combien de gens, ici ? demandai-je.

- Tu n'imagines même pas, soupira-t-elle. Et encore, pour le moment, tu n'as vu que quelques amis. J'ai encore plus d'ennemis.

J'ai médité cette réflexion en regardant autour de moi. Les gens étaient tous aussi étranges les uns que les autres. Il y avait une diversité folle. Mais je remarquais que certains regardaient Annabella d'un œil torve, comme s'ils n'étaient pas heureux de la voir. Ils avaient tous un point commun : des veines sombres sillonnaient leurs visages.

- Quelle est la cause de toute cette diversité ? demandai-je.

- Nous avons de toutes les races à Stenyar. Des nephilims, quelques anges, même s'ils sont peu, des sphinx, des nains, aussi de simples humains. Depuis peu, les démons ont le droit de franchir la limite des limbes. Grâce à moi, et les lois que j'ai rédigées avant de quitter Vaïyon. C'est ce qui les retient de me sauter dessus. Ils me sont reconnaissants de leur liberté, et m'en veulent d'avoir tué des centaines de leurs congénères.

- Des émotions contradictoires, dis-je.

- Exactement. En plus, je suis un ange, et nous sommes leur ennemi naturel.

J'ai gardé le silence. Effectivement, la situation était un peu compliquée pour elle. Plus je la regardais, mieux je me rendais compte de son attitude. Elle semblait constamment sur le qui-vive, et effleurait sa cuisse où elle cachait sans doute une arme. Ça me semblait logique.

Nous sommes finalement arrivés jusqu'à l'hôpital. Annabella a parlé à la personne de l'accueil, un jeune homme avec des yeux d'argent et un nez qui semblait taillé dans de la pierre. Elle devait sans doute lui demander où était l'ami qu'elle cherchait. Elle est revenue vers moi avec un sourire.

- C'était...

- Le mec de l'accueil, coupa-t-elle. Et accessoirement un sphinx. Allons chercher Sebastian.


ANNABELLA

J'avais été étrangement heureuse de savoir que Sebastian avait eu du mal à se remettre de ma disparition. C'était quelqu'un que j'appréciais malgré nos nombreux différends. Nous nous étions disputés longtemps, mais nous savions tous les deux que nous formions une très bonne équipe.

Luke sur les talons, nous avons traversé la clinique. Sebastian passait généralement le plus clair de son temps dans son cabinet du Château, mais il lui arrivait aussi de venir en cet endroit, et je savais qu'il était là-bas ce jour-là.

Quand je l'ai trouvé, il n'a pas été surpris de me voir.

- Tu en as mis du temps, dit-il simplement.

- Je suis à l'heure, souris-je.

- Tu aurais du être en avance, me reprocha-t-il.

Nous nous sommes serrés dans nos bras comme de vieux amis, sans que nous ne sachions si nous en étions.

- Tu ne m'as pas manqué, plaisantai-je.

- J'étais tellement heureux de ne plus te voir, grimaça-t-il.

- Ce n'est pas tout à fait ce qu'on m'a dit.

- Teresa, grogna le Guérisseur.

- Elle n'a jamais su tenir sa langue. C'est pour ça que je l'adore.

- Oui, je m'en doute, soupira-t-il. Qu'est-ce que tu deviens ?

J'ai désigné Luke.

- Comme d'habitude, je ramène des gens d'entre les morts, je fous la merde un peu partout, quelques guerres, tout ça... Tu me connais.

- Un aimant à problèmes, résuma-t-il.

- Je me demande si ça vient vraiment de moi, ris-je.

- Qui d'autre ?

- Ne pose pas de question.

- Je ne vois pas qui de qui d'autre ça pourrait venir. Ce n'est pas une question, fit-il.

- Je te déteste, lâchai-je.

- Je sais.

Luke nous regardait, son regard passant de l'un à l'autre. Il semblait plutôt amusé. J'ai souri à Sebastian et nous avons pris congé. Nous avions tous du travail. Je comptais aider Luke à se repérer dans le Château et lui montrer les couloirs où je passais le moins. Je commençais à croire qu'il n'était pas possédé, mais je n'avais pas envie de le voir plus que ce dont nous avions  besoin. J'avais peur. Si Cronos était encore présent, quelque part, ça signifiait mon arrêt de mort.

- Au fait, demanda le blond, tu avais dit qu'il y avait d'autres enfants de Cronos. Qui ?

Je me suis lentement tournée vers lui.

- Écoute, Luke. Nous sommes des sang-mêlés depuis assez longtemps pour savoir que ce n'est que désastres, batailles et morts. Laisse-les respirer un peu leur liberté et insouciance, OK ? Oui, il y a un deux enfants de Cronos. Mais je ne veux pas leur dire. C'est assez compliqué comme ça. Et si tu les avais regardés, tu aurais su. Les yeux ne trompent pas.

- Aussi étrange que ça puisse paraître, je n'ai pas eu le temps, ironisa-t-il.

- Et tu n'auras pas plus de temps, soupirai-je. Mon retour va faire du grabuge, et vous ne serez pas en sécurité près de moi. Malheureusement, je ne compte pas les renvoyer seuls avec toi, alors vous devrez rester. Et de toute façon, j'ai refermé le Portail en revenant, et il faut rassembler les ingrédients pour le rouvrir de ce côté. Tout ça... Ça va être compliqué. Mais laisse les gosses respirer et profiter. Ils y ont droit. Maintenant, viens, je vais te montrer la salle d'entraînement.

Il m'a à nouveau suivie dans le dédale de couloirs du Château. J'ai encore ouvert de grandes portes qui menaient vers une grande arène ronde avec un sol en sable.

- Ça me rappelle la Colonie, dit-il en regardant autour de lui.

- Ce n'est absolument pas voulu, déclarai-je. Moi, ça me fait plus penser à l'arène dans le Labyrinthe. Avec moins de monstres.

- Est-ce que c'est un reproche ? demanda-t-il avec un ton amer et dur.

- On dirait que je ne fais que ça, soupirai-je.

- Tu ne fais que ça.

- Est-ce que c'est un reproche ? fis-je.

- Oui, totalement ! Si tu voulais bien m'expliquer pourquoi tu me ramènes d'entre les morts pour m'abandonner ? Pourquoi tu me gardes près de toi, mais tu refuses de me parler comme avant ?

- Luke, tu n'as pas compris que je te surveille ? Je suis obligée, je ne veux courir aucun risque. Imagine que Cronos revienne, dans ton corps ? Ce serait encore de ma faute, et je préfère largement éviter. Je préfère encore te tuer.

- Merci, murmura-t-il.

- Ce n'est pas vraiment contre toi, dis-je en lui prenant le bras. C'est contre Cronos, et c'est de la prudence. Je... Je ne peux rien faire de mieux.

- Tu te rappelles de ce que tu disais avant que je meure ? Qu'on trouverait un moyen.

- Et toi, tu te rappelles de ce que tu as répondu ? Qu'il n'y avait pas d'autre alternative.

- Il n'y a pas de prophétie, cette fois, fit-il remarquer.

- Peut-être, mais ça pourrait. Je n'en sais rien. Je ne sais rien de ce qu'il se passe chez les dieux. Je ne veux plus me battre.

- Tu es une guerrière, Annabella, dit-il doucement. La plus forte que j'ai connue. Tu ne peux pas arrêter de te battre comme ça.

- Tu ne comprends pas. Je ne veux plus continuer. Je n'en peux plus. Tous ces morts, ce n'est pas fait pour moi. J'en ai vraiment plus que marre. Je ne veux plus tuer tout le monde sur mon passage.

- Tu ne tues pas tout le monde sur ton passage, dit-il. Tu fais ton devoir.

- Je crois que nous n'avons pas la même conception du devoir, Luke, crachai-je.

- Tu sais très bien ce que je veux dire. Les sang-mêlés...

- Sont des êtres humains, coupai-je. La mort nous use. Je pensais que tu le saurais.

Il a baissé la tête, et j'ai su que je l'avais blessé. Je ne voulais pas, bien sur, mais cet acte me procurait une satisfaction malsaine.

- Excuse-moi, dis-je tout de même. Je pense bien que tu ne voulais tuer personne. Et je pense que toi aussi, tu en as marre, mais tu n'es pas aussi égoïste que moi.

- Je le suis bien plus, sourit-il. Mais je fais des efforts pour m'améliorer. 

- Tant mieux. Allez, viens. Maintenant que tu as vu ça, je peux te ramener à l'appartement, et je filerai dans mon bureau. Dépêche.


J'ai fini par retrouver mon bureau. Celui accolé au mien, autrefois celui de Samantha, mon assistante, était vide. Je supposais qu'elle était partie, je ne savais pas si elle était vivante, et j'allais sans doute avoir besoin de quelqu'un d'autre. Pendant un moment, je me suis demandé ce qui m'avait pris quand j'avais repris mes fonctions.

-Il y a une soirée, vendredi, dit une voix.

J'ai levé la tête vers Teresa.

- Ta présence est requise, alors, interdiction de refuser. Il y aura des grands représentants comme Achar et Susan, donc je pense que tu devrais éviter de faire une scène.

- Généralement, c'est eux qui en font. Tu te rappelles de quand Achar s'est pointé pour me déchoir ?

- Oh, par les dieux, rit Teresa. C'était incroyable.

- Et il y a aussi la fois où Susan a monté tout un plan pour m'enlever. Et elle a tué mon fils aussi.

Teresa a perdu son sourire.

- Tu viens de casser l'ambiance. Et tu sais que Susan n'est pas si horrible que ça.

- Elle a tué mon fils, répétai-je. Et je ne sais pas comment je vais réagir en la revoyant. Je ne pourrais jamais lui pardonner. Tu connaissais Julian. C'était un rayon de soleil. Le jour où elle l'a tué, elle m'a pris tout ce que j'avais.

Mon amie a gardé le silence.

- Est-ce qu'elle vient souvent au Château ? demandai-je froidement.

- Elle était très amie avec Erika, répondit Teresa les yeux baissés.

- Pas étonannt. Je te prie de te rappeler qu'elle a tenté de te tuer.

- Elle a fait ce qu'elle pensait bon...

- Combien de personnes a-t-elle tué pour ça ? coupai-je.

- Oh, comme si tu n'avais jamais tué personne ! s'exaspéra-t-elle.

Ses paroles nous ont toutes les deux choquées, je l'ai vu dans son regard. J'ai senti un irrépressible tremblement parcourir ma main.

- Excuse moi, marmonna-t-elle. Je suis consciente de ce qu'a fait Susan.

- Je ne te demande pas de prendre parti, dis-je. Donne-moi les dernières nouvelles.

- Pourquoi Anaël ? demanda Teresa.

Je devais avoir une expression plutôt originale, à en juger par son frémissement du coin de la lèvre. Elle a ajouté :

- Pourquoi c'est lui que tu as choisi ? Ils étaient nombreux à être volontaire.

- Je n'ai jamais compris pourquoi, souris-je. Je n'ai pas un visage très charmant, je suis maigre à faire peur...

- Oh, arrête, s'exaspéra Teresa. Tu as cette attraction à qui personne n'a jamais pu résister. Tu as vu comment les gens te regardent quand tu passes près d'eux ?

- C'est l'effet du pouvoir.

- Oui, et ça te rend irrésistible, en plus de ton charme. Personne ne peut résister à ça, je suis sérieuse.

J'ai secoué la tête en riant.

- Au lieu de dire des conneries, fais ce que je te demande, s'il te plait.

- Tu n'as même pas répondu à ma question, dit-elle en s'asseyant en face de moi, ce qui promettait une longue discussion.

- Tu sais très bien pourquoi Anaël.

- Je veux te l'entendre dire.

- Et bien non. Je ne le dirai pas.

- Tant pis, déclara-t-elle en haussant les épaules. Mais je te préviens : tout ne va pas te plaire. En fait, je dirai même que rien ne va te plaire...

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