The New Substitute - BLEACH [...

By stellart_lunae

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Et si les dix ans de paix n'en avaient pas vraiment été ? Peu de temps après la défaite du Vandenreich, de no... More

0 - Prologue
1 - Retour mouvementé
2 - La remplaçante
3 - Réunion au sommet
4 - Destins croisés
5 - À la nuit tombée
6 - Épi de blé
7 - L'ultime sacrilège
8 - Sous les apparences
9 - Le rival imaginaire
10 - Si c'est toi, ça ne me dérange pas
11 - Souffle blanc
12 - Âmes sœurs
13 - La lumière et les ténèbres
14 - Soupçons
15 - Il était une fin
16 - Le jour où le Seireitei bascula
17 - Les prémices du malheur
18 - Parole et actes
19 - Bleu
20 - L'auteure de sa tragédie
21 - L'or et le cuivre
22 - Dans la pénombre
23 - Frère et sœur
24 - Givre de février
25 - Shûhei contre la montre
26 - Dernier souffle
27 - Résolution

28 - Épilogue

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By stellart_lunae

30 Mars, Seireitei, Soul Society.

L'hiver avait progressivement cédé sa place au printemps. Les nuits étaient encore fraîches, mais les journées devenaient agréables. Dans les rues ensommeillées de la ville des shinigami, le soleil commençait à poindre et berçait la Soul Society de couleurs chaleureuses.

C'est la féérie de ce moment si particulier qui les avait décidés à s'accorder un peu de bon temps ; ils se promenaient paisiblement, gorgeant leur peau des premières lueurs du jour. Seuls leurs rires, qu'ils tentaient de garder discrets, perçaient le calme plat de cette nouvelle matinée au cœur du Seireitei.

« Il n'a quand même pas dit ça ? pouffa Tsunata.

- Je t'assure que si ! affirma Ichigo.

- Et toi, comment tu as réagi ?

- Bah, comment voulais-tu que je réagisse ? Je lui ai collé mon poing dans la tronche, et ça s'est arrêté là.

- Depuis le temps, Keigo devrait pourtant savoir qu'Orihime n'est pas intéressée par lui, ricana-t-elle.

- Je t'ai déjà dit cent fois qu'on était juste amis, elle et moi ! » rougit-il.

Tsunata riait si fort qu'elle dut s'arrêter.

« Quoi ? se vexa Ichigo. Pourquoi tu te marres ?

- À aucun moment je n'ai parlé de vous deux, imbécile ! J'y ai même pas fait allusion ! »

Le lycéen tiqua.

« Et à qui tu voulais faire référence, hein ?

- Jaloux, par-dessus le marché ?

- Arrête avec ça ! »

Elle avait les mains cramponnées sur l'estomac et pleurait de rire. Ichigo sentait l'agacement monter en lui comme la lave d'un volcan au bord de la fusion, mais il finit par se laisser contaminer par le fou-rire de sa camarade et, bras dessus bras dessous, ils se soutenaient pour éviter de s'écrouler par terre.

Cinq minutes durent s'écouler avant que l'un comme l'autre puisse reprendre contenance. Tsunata ne cessait d'afficher un sourire pensif, décidant Ichigo à lancer le sujet qui fâche sur le tapis.

« Hé, Tsunata ? »

Elle se tourna et l'observa avec intérêt.

« Oui, Ichigo ? »

Étrangement mal à l'aise, il se gratta distraitement l'arrière du crâne et poursuivit :

« Tu... tu as pris une décision ?

- À quel sujet ?

- Ne fais pas l'idiotie avec moi, tu sais parfaitement de quoi je parle. »

La tête de Tsunata bascula en avant, la queue de cheval qu'elle portait depuis quelques semaines retombant sur son épaule. Ses yeux caressaient le sol sans vraiment le voir.

« J'hésite encore, avoua-t-elle.

- Pourquoi ça ?

- C'est une lourde responsabilité, soupira Tsunata avec lassitude. Je doute toujours du fait d'être la personne de la situation. »

Le roux se frappa le front sans ménagement.

« Bon sang, ce que tu peux être stupide !

- Il a dit quelque chose, l'orang-outan ?

- Je doute encore du fait que je sois la personne de la situation, l'imita Ichigo en minaudant. Non mais sans blague ! C'est normal que tu doutes de toi, mais si tout le monde t'encourage à accepter, c'est pour une bonne raison, non ? »

Elle haussa les épaules, finissant de lui faire perdre son sang-froid. La pointant de son index furibond, il cracha d'un ton venimeux :

« T'es sacrément bornée ! Écoute un peu ce que les autres te disent, plutôt que ta foutue conscience défaillante de petite fille modèle !

- La ferme, crétin.

- Sérieusement, Tsunata ! Tout le monde te rabâche de dire oui, et toi, tu te poses des questions existentielles qui n'ont pas lieu d'être ? Je t'ai connue un peu plus perspicace que ça !

- Être capitaine de division est un tantinet plus délicat que devenir délégué de classe, Ichigo. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère.

- Et avoir cogité à ce sujet pendant un mois ne te suffit pas ?

- Apparemment, non », déclara-t-elle en croisant les bras sous sa poitrine.

Ichigo grogna.

« Si ce n'est pas moi, Inoue, ou l'un de tes amis qui te le demande, c'est toute la troisième division ! Pourquoi tu te bloques autant ? »

Tsunata ne daigna pas répondre, toujours concentrée à observer le néant. Il n'en fallut pas plus à son meilleur ami pour comprendre.

« C'est donc ça ? »

La shinigami leva sur Ichigo un regard usé.

« Ou plutôt, c'est donc lui ? poursuivit-il.

- Je ne sais pas de quoi tu parles, soupira de nouveau Tsunata.

- Après un mois, il n'a même pas essayé de savoir comment tu allais. Pourquoi tu te ferais du mouron pour ce type ?

- Je ne m'en fais pas pour lui.

- Peut-être, mais c'est lui qui t'empêche de te décider.

- Je ne vois pas comment puisque, comme tu l'as si bien souligné, on ne s'est pas adressé un mot depuis cinq semaines.

- Tu espères toujours qu'il va revenir et que vous allez reprendre vos missions ensemble. »

Une fois encore, Tsunata baissa tristement le visage ; Ichigo lui saisit l'épaule avec une douceur réconfortante. Celle d'un grand frère.

« Tu devrais arrêter de penser à Hisagi et songer un peu à ton avenir, Tsunata.

- Tu as raison, Ichigo », sourit-elle faiblement.

Fier de son effet, le jeune homme à la chevelure flamboyante décida de faire revenir la bonne humeur de cette fichue tête de mule.

« Tiens, ça me fait penser à l'autre peluche de malheur ! s'exclama-t-il. Tu sais pas ce que ce pervers fini m'a dit, l'autre jour ? »

*

Dans le cœur du Seireitei, alors que la vie gagnait petit à petit ses rues endormies, deux hommes marchaient vers la neuvième division.

« Après toutes les missions qu'on vient de se farcir, entama Kensei, prendre une journée de congés ne serait pas du luxe. Tu crois pas, Hisagi ?

- Sans doute, capitaine », répondit celui-ci.

Constatant à son plus grand désespoir que l'humeur morose de son vice-capitaine était apparemment toujours d'actualité, aujourd'hui aussi, Kensei soupira en levant les yeux au ciel.

« Qu'est-ce qui te tracasse, Hisagi ?

- Rien qui vaille la peine d'être mentionné. Veuillez m'excuser pour mon attitude.

- Je me fous de tes excuses, j'aimerais simplement comprendre ce qui arrive à mon second. On est en situation de guerre, je te rappelle : on doit rester sur nos gardes.

- J'en suis parfaitement conscient.

- Pourtant, t'as l'air un peu plus à l'ouest chaque jour.

- Ce n'est pas volontaire », assura Shûhei.

Kensei poussa un nouveau soupir.

« Je sais, Hisagi, mais je ne comprends pas ton comportement. Encore moins ton obstination.

- Je ne vous suis pas, admit-il.

- Tu refuses d'aller la voir, et tu souffres de cet éloignement ; je suis pas conseiller conjugal, et franchement, j'ai mieux à faire que de joué les entremetteurs dans les histoires de cœur des autres, mais si je puis me permettre un conseil, c'est que tu ailles une bonne fois pour toutes lui parler, si ça peut t'aider à être un tant soit peu plus concentré quand tu te tiens aux côtés de ta division.

Après un instant de méditation, Shûhei prit le parti de changer de sujet.

« Nous devrons nous rendre au Hueco Mundo lors de notre prochaine mission, j'imagine ».

Kensei, au comble de l'agacement, offrit à son lieutenant l'expression la plus terrifiante qu'il avait en réserve, celle qu'il ne dévoilait qu'en de grandes occasions en mettant en avant ses deux rangées de dents aiguisées parfaitement alignées.

« Hisagi, va parler à cette nana... »

Si, par le passé, il n'y avait jamais été confronté, nul doute que le ténébreux balafré aurait tressailli devant cette inquiétante grimace ; seulement, cela faisait belle lurette que le charme n'opérait plus sur lui. Shûhei se contenta d'observer attentivement son capitaine avant de déclarer :

« Je ne m'en sens pas la force. Pas encore.

- À trop attendre, tu le regretteras.

- Probablement.

- D'autant plus si elle accepte de remplacer provisoirement Rose : son nouveau rang ne vous permettra plus de vous fréquenter comme bon vous semble, encore moins de faire équipe.

- Elle n'a pas encore donné sa réponse ?

- Elle hésite toujours, lui apprit Kensei. Mais, vu la pression que lui mettent la troisième division et le commandant, ça ne saurait tarder.

- Alors, je serai heureux pour elle.

- Hisagi, l'amour est un combat comme un autre. Tôssen t'a appris à accepter ta peur sur le champ de bataille, vrai ? »

Shûhei observa son silence, bien que pris de court par la soudaine philosophie de son capitaine.

« C'est pareil avec elle. Si tu recules parce que tu flippes, c'est perdu d'avance. »

Comme son subalterne ne mouftait toujours pas, Kensei choisit de délaisser temporairement son plaidoyer et de revenir à leur précédente conversation.

« On va annoncer aux autres que, demain, on prend une journée de congés. Le commandant veut effectivement qu'on se rende au Hueco Mundo pour tenter de trouver la faille spatio-temporelle menant dans l'antre des kurotama.

- Très bien, Capitaine.

- Cette mission durera sûrement plusieurs semaines, Hisagi.

- Ça me convient.

- Sûr ? »

Il se sentit étrangler par une fulgurante sensation d'amertume, comme si la bile lui remontait dans la gorge. Le souvenir sourire de son ancienne coéquipière lui revint en mémoire comme un boomerang, accompagné de cette réplique qu'ils partageaient avec amusement :

« Sûr ?

- Certain. »

Il opina du chef, faisant de son mieux pour ne rien laisser paraître de son trouble.

La discussion poursuivit son bonhomme de chemin, abordant tantôt des questions d'organisation, tantôt des décisions stratégiques. Après un quart d'heure de marche, Kensei et Shûhei empruntèrent une ruelle plus calme que les autres, leur donnant l'impression d'avoir franchi un trou de verre et d'avoir atterri à des centaines d'années-lumière du Seireitei.

Alors qu'ils tenaient toujours conférence sur les mêmes thématiques, un rire mélodieux résonna tout près d'eux. Kensei feignit l'ignorance et ne s'interrompit pas dans sa tirade, mais Shûhei, lui, laissa la surprise lui dévorer le visage. Son cœur marqua un arrêt, et une désagréable décharge électrique zigzagua le long de son échine. Son regard se posa systématiquement dans la direction de cet éclat dont il connaissait l'origine, attendant la personne qu'il évitait soigneusement depuis la scène tragique de l'entrepôt en essayant de se persuader qu'il perdait les pédales et délirait éveillé.

Débouchant d'une rue annexe, Ichigo et Tsunata apparurent comme un mirage. Aussi hilares l'un que l'autre, ils ne s'aperçurent ni de la présence du brun, ni de celle de son supérieur hiérarchique : continuant à s'esclaffer tandis que le remplaçant de Karakura mettait tout en œuvre pour clore son récit, ils passèrent à côté d'eux sans leur prêter la moindre attention.

Le cœur de Shûhei se serra brutalement alors que son regard n'arrivait plus à quitter la blonde qui venait de le frôler : ses cheveux avaient poussé de façon significative en l'espace d'un mois, si bien que leurs pointes dépassaient à présent le creux de ses reins de plusieurs centimètres alors même qu'ils étaient emprisonnés dans une haute queue-de-cheval. Leur danse n'avait en rien perdu de son charme, et la même odeur sucrée se répandait sur son passage. Tsunata était restée la même : sa beauté n'avait d'égal que son rire chaleureux. La seule différence, à présent, était qu'elle ne remarquait même plus Shûhei lorsqu'ils se trouvaient à portée de voix.

Alors qu'elle sentit le regard du brun la quitter, Tsunata l'observa discrètement s'éloigner par-dessus son épaule. Shûhei non plus n'avait pas changé, tout comme le douloureux fait qu'il ne daignait toujours pas lui adresser la parole. Son sourire se crispa. Elle était si désemparée qu'elle ne remarqua l'apparition qui venait de se matérialiser devant elle et Ichigo qu'à la dernière seconde, manquant de peu la collision frontale.

« Salut, Tsunata ! »

Sursautant vivement, la blonde s'arrêta net et gratifia son camarade d'un regard interloqué.

« Izuru ?

- Eh ben, t'as ramené toute ta clique avec toi, Kira ? » remarqua Ichigo.

En effet, toute la troisième division semblait avoir répondu à l'appel et souriait chaleureusement à l'ancienne remplaçante.

Alertés par ce soudain remue-ménage, Kensei et Shûhei se tournèrent d'un commun accord dans leur direction et les observèrent silencieusement.

Izuru, en tête de liste, s'avança d'un pas vers Tsunata et déclara d'un sourire mal assuré :

« Les gars et moi voulions te parler, Tsunata. »

Inquiète, la jeune femme posa son regard sur chacun des membres de la division du désespoir.

« Nous vous en supplions, dame Tsunata ! intervint l'un d'entre eux. Devenez notre capitaine ! »

Ichigo pouffa de rire.

« Dame Tsunata... Ce qui faut pas entendre ! »

Un coup de poing dans l'épaule plus tard, sa seule réplique fut de grogner douloureusement.

« La ferme », gronda Tsunata.

Si Shûhei et elle avaient été en bons termes, aucun doute qu'il aurait été le premier à rire de la situation ; cependant, actuellement, cela n'accentuait que davantage le désagréable sentiment de nostalgie qui le tiraillait depuis un interminable mois. La nostalgie et le manque. Kensei vit la grimace qui trahissait sa peine au coin de ses lèvres pincées par le remord, impuissant.

« Dame Tsunata, fit un autre soldat de la troisième, nous ferons tout pour que vous acceptiez !

- Nous avons besoin de vous ! » appuya une tierce shinigami.

Ils opinèrent d'un commun accord en y allant de leur petit commentaire personnel, créant peu à peu une cacophonie assourdissante.

Tsunata rougit proportionnellement face au dévouement de ces personnes qui, pour la plupart, lui étaient parfaitement étrangères. Izuru, fier de l'effet de ses camarades sur la blonde, en profita pour insister une énième fois :

« Accepte, s'il te plaît. »

Tous observèrent avec un intérêt flagrant la jeune femme indécise, qu'il s'agisse des shinigami de la division du désespoir, de ses deux amis, ou encore de celui qui occupait chacune de ses pensées depuis leur rencontre hasardeuse, un jour d'hiver au Seireitei.

Encerclée par toutes ces paires d'yeux qui la dévisageaient, Tsunata Nara déglutit péniblement et, tandis qu'une perle de sueur dévala sa tempe, elle poussa un soupir sans fin.

À suivre...

_______________

Et voilà pour ce tome, cher lecteurs adorés !

Bon, je pense que vous vous en doutiez : entre l'histoire des kurotama qui n'est pas bouclée, Shûhei qui continue d'ignorer Tsunata pour des raisons qui nous échappent, et le passé de cette dernière qui est (en bonne partie) encore secret...
IL NE POUVAIT Y AVOIR QU'UNE SUITE !

(Pardon, je suis fatiguée, je craque un peu...)

Bref, tout ça pour vous dire que l'histoire ne s'arrête pas là !

Je comprendrais ceux qui se sentent désabusés et veulent en finir après ce tome. Alors, si nous sommes voués à ne plus nous revoir, je vous remercie de m'avoir lue jusque-là <3

Pour celles et ceux qui sont d'attaque pour une suite avec plus d'aventures, de rebondissements, et tutti quanti : je vous donne rendez-vous très vite !

(Un roman après le roman... Tintintin !)

Merci encore !!

Stellart 🌙

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