The New Substitute - BLEACH [...

By stellart_lunae

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Et si les dix ans de paix n'en avaient pas vraiment été ? Peu de temps après la défaite du Vandenreich, de no... More

0 - Prologue
1 - Retour mouvementé
2 - La remplaçante
3 - Réunion au sommet
4 - Destins croisés
5 - À la nuit tombée
6 - Épi de blé
7 - L'ultime sacrilège
8 - Sous les apparences
9 - Le rival imaginaire
10 - Si c'est toi, ça ne me dérange pas
11 - Souffle blanc
12 - Âmes sœurs
13 - La lumière et les ténèbres
14 - Soupçons
15 - Il était une fin
16 - Le jour où le Seireitei bascula
17 - Les prémices du malheur
18 - Parole et actes
19 - Bleu
20 - L'auteure de sa tragédie
21 - L'or et le cuivre
22 - Dans la pénombre
23 - Frère et sœur
24 - Givre de février
25 - Shûhei contre la montre
26 - Dernier souffle
28 - Épilogue

27 - Résolution

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By stellart_lunae


Deux semaines s'écoulèrent au Seireitei.

Tsunata avait émergé de son sommeil de plomb sept jours après l'incident de l'entrepôt ; elle avait appris de la bouche de Rangiku que son corps d'humaine avait succombé, signifiant de ce fait qu'elle était à présent une shinigami à part entière.

Ichigo et Orihime, avec l'aide non négligeable de Kisuke Urahara, avaient pu lui rendre visite pour prendre de ses nouvelles et passer un peu de temps à ses côtés tant que sa convalescence la maintenait clouée au lit.

Izuru, lui aussi, s'était rendu à son chevet ; le soulagement s'était emparé de la jeune femme lorsqu'elle avait constaté, heureuse au possible, à quel point il s'était remis de ses traumatismes. Il lui avait assuré que, sans elle, rien de tout cela n'aurait été possible ; butée comme elle l'était, elle s'obstinait à nier farouchement.

Rukia et Renji avaient passé quelques heures avec elle, à lui conter les événements qu'elle avait manqués. Pourtant, rien d'extraordinaire ne s'était produit : le capitaine de la troisième division, Rôjûrô Ôtoribashi, avait été transféré dans une chambre spéciale de la quatrième division pour y recevoir divers soins jusqu'à présent sans effets ; Mayuri Kurotsuchi et ses subordonnés eux-mêmes s'étaient lancés dans la recherche d'un traitement pour permettre à l'état de Rose d'évoluer ne serait-ce que d'un peu, seulement rien n'avait pour le moment fonctionné. Il s'était alors dit dans le Seireitei qu'en vue de la guerre qui prenait jour après jour un peu plus d'ampleur aux horizons de la Soul Society, le commandant Shunsui Kyôraku allait se voir contraint de nommer un capitaine de substitution jusqu'à ce que Rose soit en mesure de reprendre son poste ; cependant, les deux amis d'enfance ne purent informer Tsunata de l'identité de l'heureux élu.

Ils lui apprirent également que la neuvième division était de retour, tous sains et saufs, et tous bredouilles : la seule information qu'ils étaient parvenus à glaner après ces deux mois d'enquête fut était les kurotama se cachaient probablement dans une dimension parallèle dissimulée on-ne-sait où dans le repaire des hollow. Pour ce qu'il en était de leur localisation précise, ils avaient fait chou blanc. Ainsi, Shûhei avait pu retrouver les siens, au même titre que son rôle de vice-capitaine.

Parce qu'à l'étonnement général, la seule personne n'ayant daigné se rendre dans les infirmeries du Seireitei pour s'assurer de l'état de santé de la blonde n'était autre que son ancien coéquipier, Shûhei Hisagi. Personne n'en connaissait vraiment la cause : Rangiku et Izuru avaient tout tenté pour lui faire entendre raison, mais rien n'y avait fait. Rangiku lui avait hurlé qu'elle ne comprenait rien à son comportement, alors que si Tsunata était revenue à elle – qui plus est, avec ses souvenirs –, c'était grâce à lui, et sans doute pour lui. Pourquoi l'avoir ramenée à la vie avec leur passé gravé dans sa mémoire comme dans du marbre, si c'était pour ensuite l'abandonner à son sort ?

En effet, lorsque Tsunata s'était éveillée dans sa chambre d'hôpital, branchée de partout avec un tube dans le nez, personne n'était à ses côtés : aucune trace de Shûhei. Isane lui avait tristement révélé qu'après la leur avoir confiée, le jeune homme n'était plus jamais revenu. Alors, l'ancienne remplaçante en avait conclu que ce devait être lié au fait qu'elle lui avait désobéi, qu'il avait mis sa parole à exécution et la détestait à présent.

Elle en était arrivé à cette conclusion car son dernier souvenir en date était celui de leur dispute, le soir de son enlèvement. Son court réveil dans l'entrepôt, enlacée dans les bras de Shûhei avec un Ichigo complètement retourné... rien de tout cela ne lui revenait. Ses amis lui avaient expliqué tant bien que mal qu'elle se trompait : après cette fameuse dispute et l'intervention de feu Miya Tanabe, Shûhei avait volé à son secours. Pour Tsunata, cependant, ce n'était qu'à charge de revanche : s'il l'avait sauvée, c'était pour qu'ils soient quittes et n'aient plus aucune raison de se fréquenter.

Ainsi, depuis une semaine, Tsunata n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle tentait de son mieux de dissimuler sa peine aux autres, mais cela ne prenait pas : elle était transparente, à tel point qu'Ikkaku lui-même s'inquiétait de la voir dépérir. Se souvenir de la douleur dans ses yeux finissait de sortir Rangiku de ses gonds lorsqu'elle se confrontait à Shûhei. Pourtant, rien ne changeait : les deux membres du shûnata ne s'adressaient plus la parole. Tout était fini.

Aujourd'hui, Tsunata avait décidé de ne plus se laisser aller au désespoir : après tout, elle pouvait se vanter d'avoir survécu et de jouir de la vue offerte par le splendide lever de soleil qui s'esquissait chaque matin devant la fenêtre de sa chambre. La vie n'était pas si moche, peut-être. Il fallait aller de l'avant.

C'est ainsi qu'elle décida d'entamer sa rééducation comme une grande. Son objectif du jour était simple : atteindre la porte d'entrée et retourner se coucher avant l'arrivée d'Isane. Si ses jambes la portaient, ce serait déjà ça de gagné.

Au début, elle faillit s'étaler par terre avec la désagréable impression qu'elle avait de la marmelade à la place des genoux. À défaut de pouvoir compter sur ses muscles, ses réflexes étaient toujours au rendez-vous : elle se rattrapa aux barreaux de son lit et se remit debout. Elle chancelait comme si elle marchait sur le ponton d'un navire en pleine tempête, mais en prenant le temps de poser un pied après l'autre et de souffler quand sa tête lui tournait, elle atteignit triomphalement la porte d'entrée.

Tsunata sourit. Il n'y avait pas de petites victoires ! Son corps la faisait encore souffrir, mais avec un peu d'entraînement et de volonté, elle parviendrait à retrouver sa forme d'antan d'ici quelques jours. Ce n'était qu'une question de temps et de motivation.

Finalement, retourner se coucher maintenant ne lui plaisait plus. Elle était sûre de pouvoir atteindre la fenêtre : de là, elle pourrait contempler la vie animer la Soul Society. Elle avait besoin d'air, être enfermée entre quatre murs commençait à lui taper sérieusement sur le système.

Elle en était arrivée à la moitié du chemin lorsque la porte s'ouvrit doucement, laissant apparaître la grande silhouette d'Isane Kotetsu.

« Bonjour, Tsunata ! Tu as de la visite aujourd... »

Elle s'interrompit lorsqu'elle la vit, debout sur ses jambes flageolantes. Tsunata glissa une main dans ses cheveux et lui sourit d'un air gêné.

« Bonjour, Isane ! Belle journée, n'est-ce pas ? »

Le visage d'Isane s'empourpra de colère.

« Tsunata ! gronda-t-elle. Dois-je te rappeler que tu es en pleine convalescence ?

–  Oui, mais je...

–  Pas de mais ! Retourne te coucher immédiatement !

–  Je vais finir par avoir des escarres à force de rester allongée dans ce fichu lit !

–  Ne dis pas n'importe quoi ! Les shinigami ne peuvent pas avoir d'escarres, d'autant plus lorsqu'ils sont dotés de pouvoirs comme la régénération spontanée, grosse maline ! Au lit, et plus vite que ça ! »

Isane l'attrapa par le bras et l'aida à reprendre sa place. Tsunata s'asseyait précautionneusement sur son matelas quand quelqu'un frappa timidement et ouvrit grand la porte.

« Tiens ! Comment ça va, ma petite Tsunata ? On essaye déjà de s'évader ?

–  Commandant Kyôraku ? Que faites-vous ici ?

–  Je suis venu prendre de tes nouvelles, comme tu le vois. Oh, je ne suis pas venu seul : entre donc, mon ami ! »

Une lueur d'espoir brilla dans le regard de Tsunata, avant de disparaître. Néanmoins, en voyant Izuru s'avancer, un sourire sincèrement ravi se dessina sur ses lèvres.

« Salut, Tsunata !

–  Ça me fait plaisir de te voir, Izuru. »

Il répondit au sourire de la blonde, bien que conscient de sa déception. Après tout, qui pouvait le lui reprocher ?

« Que venez-vous faire ici, ensemble ? demanda-t-elle.

–  Je te l'ai dit, rappela Shunsui, c'est uniquement pour nous assurer de l'avancée de ton état, Tsunata.

–  Sans vouloir vous offenser, commandant, j'ai de sérieux doutes à ce sujet. »

Il ricana en se passant une main dans la nuque.

« Ah, là, là ! On ne peut rien te cacher, hein ? »

Isane, qui avait fini d'aider la jeune femme, sortit de la chambre pour les laisser à leur discussion ; Shunsui et Izuru s'avancèrent.

« Que se passe-t-il ? interrogea-t-elle.

–  Je ne t'apprends rien en t'affirmant qu'à présent, tu es un membre à part entière du Gotei 13 ? argua le commandant.

–  En effet, c'est ce qu'on m'a fait comprendre.

–  Puisque tu n'es plus une remplaçante, il faut te trouver une place au sein du Seireitei.

–  C'est vrai que je n'y avais pas pensé.

–  Tu vois, Tsunata, avant la mort définitive de ton enveloppe charnelle, ton pouvoir égalait aisément celui des troisièmes lieutenants et de la majorité des vices-capitaines, expliqua Izuru.

–  Où voulez-vous en venir ?

–  Maintenant que tu es une shinigami à cent pourcent, continua Shunsui, tes pouvoirs ont dû se décupler. En fait, c'est même sûr. C'est pour cette raison que, lorsque tu sortiras d'ici, j'aimerais que tu passes me voir.

–  Pour quoi faire ?

–  Passer un test, répondit le blond.

–  Un test ? répéta-t-elle. Quel test ?

–  Celui que l'on réserve aux capitaines de division, ma petite Tsunata. »

Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent sublimement.

« Je vous demande pardon ?

–  Les onze autres capitaines n'y voient aucune objection. J'ai seulement besoin de m'assurer de ton niveau pour te proposer ce poste.

–  Mais de quel poste parlez-vous ? Le Seireitei possède actuellement ses treize capitaines, je vois mal comment je pourrais prétendre à ce titre ! Et j'ai pas l'intention de croiser le fer avec eux.

–  On ne te demande pas de faire une vendetta, intervint Izuru. La troisième division à provisoirement besoin de quelqu'un à sa tête. Tu sais, le temps que le capitaine Ôtoribashi revienne à lui.

–  Ne te méprends pas en pensant que tu ne seras qu'une remplaçante, une fois encore : lorsque Rôjûrô Ôtoribashi se réveillera, nous te confierons un rôle de même envergure au sein de nos armées. J'ai déjà quelques idées à ce sujet », confessa Shunsui.

Tsunata était littéralement effarée.

« Vous entendez ce que vous dites ? »

Elle se tourna vivement vers son ami.

« Izuru, pourquoi tu ne t'en charges pas ? C'est largement à ta portée !

–  Non seulement je ne m'en sens pas capable, mais en plus, si je devais être nommé capitaine provisoire de ma division, il faudrait que le troisième lieutenant devienne vice-capitaine de substitution, et ainsi de suite : toute la hiérarchie serait bouleversée.

–  Aux vues de l'ampleur que prend chaque jour la guerre contre les kurotama, nous ne pouvons nous permettre de semer le moindre trouble dans nos rangs, et tous les postes majeurs doivent être occupés. De plus, il n'est pas à exclure que certaines des personnes impliquées dans ce genre de remplacements ne prennent goût à leur poste temporaire et se rebellent au moment de reprendre leurs places respectives.

–  Tsunata, je t'en prie. Je te le demande aussi bien en tant qu'à mi que comme porte-parole de la troisième division : tout le monde souhaite t'avoir comme capitaine. Nous t'attendons et t'accueillerons à bras ouverts. »

Tsunata rougit légèrement, avant de baisser tristement la tête et d'avouer d'une voix étranglée :

« Je ne sais plus vraiment où j'en suis alors, pour ce qui est de savoir si je me sens les épaules nécessaires pour être à la tête d'une division, même provisoirement...

–  Mais enfin, tu ne seras pas seule ! Je serai là pour t'aider ! C'est à ça aussi que sert un vice-capitaine ! »

Tsunata sursauta au souvenir des paroles de Shûhei :

« Je serai toujours à tes côtés. »

Un voile de tristesse obscurcit son visage : le simple fait de penser à son prénom était suffisant pour la rendre morose. L'absence de Shûhei était difficile à surmonter. Vraiment difficile.

Izuru s'en aperçut et posa sa main contre la sienne qui, inconsciemment, serrait un morceau de drap blanc avec assez de force pour faire craquer ses articulations. Surprise, elle redressa ses yeux humides vers le blond qui, bien qu'attristé par son regard, lui adressa un sourire réconfortant.

« Hé, ça va aller. »

Elle acquiesça et s'essuya rapidement les yeux.

« J'ai besoin d'un peu de temps, si vous me le permettez.

–  Ne t'en fais pas, ma petite Tsunata ! Prends tout le temps qui te sera nécessaire ! Enfin, n'attends pas que Rose se réveille pour prendre ta décision, bien entendu. Nous allons te laisser. Tu viens, Kira ?

–  Oui, je... »

Mais il n'eut pas le temps de s'éloigner : Tsunata avait agrippé la manche de son kosode. Interloqué, il se tourna vers elle et l'interrogea du regard. Kyôraku, quant à lui, la gratifia d'un sourire aimable.

« Remets-toi vite, Tsunata.

–  Je ferai de mon mieux, commandant. »

Sur ces paroles, il sortit de la pièce.

« Qu'y a-t-il, Tsunata ? » s'inquiéta le blond.

Elle hésita longuement avant de parler, mais elle avait peur d'exploser si elle gardait le silence plus longtemps.

« Je sais que ça doit être pesant pour Rangiku et toi, mais...

–  Ça ne nous pose aucun problème, Tsunata. Hisagi se porte bien. »

Elle montra à Izuru un sourire trahissant son désespoir.

« Tant mieux, je suis rassurée. »

N'y tenant plus, elle se cacha le visage dans les mains. Le bruit de sa respiration saccadée et de ses larmes s'écrasant les unes après les autres sur le drap était comme un coup de poignard dans le cœur d'Izuru. Il s'assit au bord du lit et lui caressa affectueusement les cheveux.

« Allez, ça va aller, Tsunata.

–  Pourquoi ça fait si mal ? »

Ses sanglots redoublèrent. Izuru prit l'initiative de la cajoler dans ses bras, bien plus maigres que ceux de Shûhei.

« Tu l'aimes, hein ? »

Elle s'interrompit, puis souffla douloureusement :

« Oui, bien sûr que oui...

–  Ne t'en fais pas, il reviendra. »

Mais quel imbécile ! songea le blond tout en dorlotant son amie. Hisagi, t'es le pire des abrutis que la Soul Society ait jamais abrité !

*

Une demi-heure plus tard, dans les rues animées du Seireitei.

« Sérieusement ?

–  Rangiku, calme-toi... tenta de l'apaiser Izuru.

–  Non ! Cette fois, c'en est trop ! Cet idiot a suffisamment fait durer les choses, elle a assez souffert comme ça !

–  Je sais, mais lui rentrer dedans ne va rien changer.

–  Tu veux parier ? menaça-t-elle. Si j'attrape ce crétin, il va amèrement le regretter ! »

Ledit crétin, qui venait de rentrer d'une courte mission avec une partie de sa division, surgit dans le dos de ses amis.

« On parle de moi ? » constata-t-il d'un air détaché.

Ils sursautèrent, puis Rangiku se tourna rageusement et siffla en le foudroyant du regard :

« Alors toi, t'en rates jamais une !

–  Je suis ravi de te voir, moi aussi.

–  Ne te fous pas de moi ! Ça te fait jubiler de la faire souffrir, Shûhei ? Tu prends du plaisir à savoir qu'elle est anéantie ? »

Il s'assombrit.

« Ne parle pas de ça, s'il te plaît.

–  Et pourquoi m'en priverai-je ? Tsunata est mon amie, et ça me met hors de moi de te voir la traiter de la sorte ! Surtout après ce qu'il s'est passé !

–  Je pensais être ton ami, moi aussi.

–  Bien évidemment que tu l'es !

–  Alors, pourquoi n'essaies-tu pas de me comprendre ? »

La vice-capitaine, d'abord interdite, poursuivit dans la même fougue :

« Parce que tu ne me dis rien, Shûhei ! Ni à moi, ni à personne d'autre !

–  Tsss. »

Il la contourna et entreprit de nouveau sa route.

« Je vais essayer de lui parler », assura Izuru.

Puis il se mit aux trousses de son meilleur ami et le rattrapa sans trop de peine, accueilli par un grognement.

« Qu'est-ce que tu veux ?

–  Te comprendre, affirma Izuru.

–  Tu n'y parviendrais pas. Comme les autres, comme elle.

–  C'est normal que Tsunata ne te comprenne pas, mon vieux : elle se réveille un beau matin en ne se souvenant que de votre dispute, et tu n'es plus là.

–  Je ne parlais pas de Ts... »

Il déglutit péniblement. Le simple fait de devoir prononcer son nom lui faisait monter les larmes aux yeux.

« Je ne parlais pas d'elle, se ravisa-t-il, mais de Rangiku.

–  Moi, en tout cas, je sais pourquoi tu agis comme ça », confia Izuru.

Shûhei l'observa, intrigué.

« Je n'en ai parlé à personne, ce n'est pas à moi de le faire. En revanche, si je puis me permettre une remarque, Hisagi, c'est que tu empruntes la mauvaise voie pour parvenir à tes fins.

–  Dans ce cas, je ne crois pas qu'on se soit compris, toi et moi.

–  Oh que si ! répliqua Izuru. Mais, tu connais Tsunata mieux que moi, non ? Pour le moment, elle ne te court pas après parce qu'elle est encore trop faible pour ça, mais dès qu'elle le pourra, elle va te tanner pour avoir des explications. »

Sans qu'il ne s'en aperçoive, les lèvres de Shûhei s'étirèrent dans un maigre sourire.

« Tiens, je parie que ça ne t'étonnera pas : tout à l'heure, je suis allé la voir, et madame était déjà en train de cavaler dans sa chambre ! Enfin, ça, c'était avant que le capitaine Kotetsu ne la prenne en flagrant délit et commence à s'arracher les cheveux. »

Shûhei ne put réprimer un gloussement. Izuru savait sur quelle corde appuyer pour illuminer son visage, même si cela ne durait qu'un instant. Avec un arrière-goût amer de nostalgie, le brun ajouta :

« Quelle tête de mule... »

Il avait le regard un peu rêveur, et Izuru décida d'en profiter pour aller droit au but.

« Elle ne va pas très bien, Hisagi ; pas sans toi.

–  Elle devra apprendre à aller de l'avant.

–  Dans ce cas, c'est toi qui ne comprends rien. »

Shûhei arqua un sourcil.

« Que veux-tu dire ?

–  À trop jouer avec elle, tu risques de la perdre définitivement. Que feras-tu le jour où tu voudras retourner vers elle mais qu'elle ne daignera même pas te regarder ? Et puis elle va rester au Seireitei, mon vieux. Comment tu vas vivre le fait de la croiser tous les jours sans pouvoir ne serait-ce que l'approcher ? »

Izuru se rapprocha de lui, posa une main sur son épaule et lui confia dans le creux de l'oreille :

« Elle ne t'attendra pas éternellement, Hisagi. Crois-moi, si tu ne vas pas t'expliquer maintenant avec elle, tu le regretteras sévèrement d'ici peu. »

Puis il tourna les talons et rejoignit Rangiku, laissant derrière lui un Shûhei pantois et indécis.

Malgré tout, le brun se ressaisit et rentra chez lui. Il était déterminé à tenir bon, à faire abstraction de ses sentiments pour y parvenir. Tsunata appartenait au passé, les jours heureux aussi.


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