The New Substitute - BLEACH [...

By stellart_lunae

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Et si les dix ans de paix n'en avaient pas vraiment été ? Peu de temps après la défaite du Vandenreich, de no... More

0 - Prologue
1 - Retour mouvementé
2 - La remplaçante
3 - Réunion au sommet
4 - Destins croisés
5 - À la nuit tombée
6 - Épi de blé
7 - L'ultime sacrilège
8 - Sous les apparences
10 - Si c'est toi, ça ne me dérange pas
11 - Souffle blanc
12 - Âmes sœurs
13 - La lumière et les ténèbres
14 - Soupçons
15 - Il était une fin
16 - Le jour où le Seireitei bascula
17 - Les prémices du malheur
18 - Parole et actes
19 - Bleu
20 - L'auteure de sa tragédie
21 - L'or et le cuivre
22 - Dans la pénombre
23 - Frère et sœur
24 - Givre de février
25 - Shûhei contre la montre
26 - Dernier souffle
27 - Résolution
28 - Épilogue

9 - Le rival imaginaire

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By stellart_lunae


L'après-midi touchait à sa fin dans le Seireitei.

Shûhei était rentré chez lui après avoir rangé le désordre dans la cuisine de sa coéquipière. Tsunata ne l'avait cependant pas laissé repartir les mains vides : dans une boîte à bento, elle avait rangé de façon optimale les biscuits sablés et quelques viennoiseries.

Shûhei s'était fait la réflexion que, en temps normal, dans le monde des humains, la tradition voulait que ce soit ou les mères, ou les petites-amies, qui s'occupaient de ce genre d'attention ; les coéquipières, elles, ne se souciaient guère de telles subtilités. Tsunata, de son côté, ne voyait pas le problème, alors, Shûhei avait pris la boîte, l'avait remerciée, et était parti sans en faire des tonnes.

Après ces quelques péripéties matinales, tous deux s'étaient retrouvés au coucher du soleil pour entamer leur nouvelle mission. Marchant silencieusement l'un à côté de l'autre, ils passaient chaque recoin du Seireitei au peigne fin, en quête d'une quelconque anomalie.

Cependant, Shûhei ne supportait plus le silence : ce qu'il voulait, c'était échanger avec sa coéquipière, apprendre à la connaître davantage. Par exemple, que faisait-elle avant de devenir une shinigami remplaçante ? Était-elle étudiante ? D'ailleurs, quel âge avait-elle ? Quoi que, cette dernière question était un peu délicate : dans les encyclopédies de la bibliothèque du Seireitei, il avait appris que le sujet pouvait être sensible chez les humains. Enfin ! Il aurait sans doute l'occasion de le découvrir au détour d'une conversation, pour peu qu'il en engage une ; mais une voix stridante mit fin à toute tentative de dialogue avec Tsunata.

« Hé, blondie ! »

Les yeux de ladite blondie s'arrondirent : un sourire enchanté vint illuminer sa figure presque enfantine lorsqu'elle identifia celui qui venait de la héler.

« Ichigo ! »

Sans demander son reste, Tsunata fonça droit sur lui et lui sauta dans les bras. Ichigo lui caressa affectueusement les cheveux, visiblement amusé par la réaction de la suppléante.

Shûhei, lui, n'était pas du tout amusé.

« Comment vas-tu ? sourit Ichigo Kurosaki.

– Comment je vais ? » répéta Tsunata d'un ton acerbe.

Son poing s'écrasa lourdement sur le haut du crâne du lycéen, lui arrachant un grognement plaintif. Il frotta douloureusement la bosse qui commençait à prendre des reliefs et s'enflamma :

« Mais qu'est-ce qui te prend, sale hystérique ?

– T'oses me le demander, en plus ? Tu pars sans prévenir, sans même prendre la peine de me dire au revoir, et tu crois que je vais faire comme si de rien n'était ? Crétin ! »

Ne voulant se lancer dans une énième bagarre avec cette boule de nerfs sur pattes, Ichigo se contenta de soupirer :

« Je suis désolé, mais je n'avais pas le choix. Je devais retourner le plus vite possible à Karakura. Le hippie pense qu'ils te cherchent, c'est pour ça qu'il te garde ici.

– Oui, je suis au courant, ne t'en fais pas. »

Percevant la tristesse de son ancienne coéquipière dans les vibrations de sa voix, Ichigo sourit en sortant de son hakama un sachet en papier kraft semblable aux nombreux autres que Shûhei avait observés chez Tsunata.

« Tiens, Inoue a acheté ça pour toi. »

Des milliers d'étoiles parcoururent les yeux de Tsunata. Saisissant l'objet de sa convoitise, elle l'ouvrit brièvement et le referma dans un sourire resplendissant.

« C'est vraiment la meilleure ! Remercie-la pour moi quand tu rentreras !

– Je n'y manquerai pas, ricana-t-il. Tu lui manques beaucoup, tu sais. Elle se fait du souci pour toi.

– Elle me manque aussi... »

Ah ! la voilà qui retrouvait son air maussade. Ichigo ne pouvait pas le supporter : il tenta une approche qui – il en était convaincu – allait la faire partir au quart de tour, et lui retirer cette satanée expression du visage.

« Tu m'en passes un peu ? demanda-t-il.

– Dans tes rêves, mon grand ! Si t'en veux, t'as qu'à lui en demander toi-même ! Je suis sûre qu'elle se fera un plaisir de t'en offrir.

– Qu'est-ce que t'entends par là ? rugit Ichigo.

– Tu le sais mieux que moi, non ? Et puis d'abord, pourquoi tu lui offres pas une boîte de Pocky ? Vous pourriez la partager devant un beau coucher de soleil au bord du canal, non ? Je suis sûre que ça te plairait. »

Réalisant qu'il venait de se faire prendre à son propre jeu, il rougit des pieds à la tête et brandit son poing, une veine palpitant sur la tempe.

« Tu paies rien pour attendre, sale blonde !

– C'est quand tu veux, rouquin arriéré ! »

Tous deux se grognèrent dessus, se foudroyant mutuellement du regard, lorsqu'Ichigo réalisa enfin que Tsunata était accompagnée de Shûhei, et que ce dernier semblait s'ennuyer ferme.

« Au fait, comment ça se passe avec ton nouveau coéquipier ?

– Shûhei ? »

Tsunata se tourna vers lui et, lorsqu'elle le vit, un immense sourire, plus grand que ceux qu'elle avait pu avoir jusque-là, illumina sa figure comme un rayon du soleil d'août ; Shûhei sentit son cœur rater un battement.

Tsunata se reconcentra sur son ami du monde réel.

« Il est vraiment très gentil avec moi, avoua-t-elle à voix basse.

– Ouais, je vois ça : tu l'appelles déjà par son prénom. J'étais sûr que vous alliez bien vous entendre. »

– Comment ça ?

– Quand on s'est battus, la dernière fois, et que t'as permuté mes blessures sur toi, tu t'es évanouie, probablement à cause de la fatigue. Toujours est-il que j'étais incapable de te porter jusque chez toi, et que c'est lui qui s'en est chargé. Il a veillé sur toi jusqu'à ce qu'Hanatarô et les autres arrivent et lui disent que tu allais bien. Il s'est vraiment fait du mauvais sang pour toi, alors je me suis dit que, quitte à ce que quelqu'un me remplace, autant que ce soit une personne en mesure de prendre soin de toi, impulsive et bornée comme t'es.

– C'est... toi qui as demandé à ce qu'on fasse équipe ensemble ?

– Oui, et puis ça arrangeait le vieux donc la décision a été vite prise. Comme ça, je suis parti rassuré, et ça a soulagé Inoue de te savoir entre de bonnes mains.

– Merci, Ichigo », sourit-elle timidement.

Passant sa main derrière sa nuque, il toisa Tsunata avec un air malicieux.

« Mais il n'y a pas de quoi, très chère ! Je savais que ça te ferait plaisir, vu la manière dont tu l'as supplié de rester chez toi après qu'il t'ait ramenée. »

Tsunata rougit brutalement.

« Pardon ? fit-elle, les yeux ronds.

Reste, s'il te plaît, l'imita Ichigo en minaudant. C'était à mourir de rire ! La grande et fière Tsunata Nara implorant son prince charmant de rester à son chevet... Trop marrant !

– Mais qu'est-ce que tu racontes, abruti ! »

Elle lui décocha un crochet du droit mémorable qui intrigua Shûhei de là où il était. Alors que le lycéen massait son nez endolori, Tsunata dressa son index rageusement à son intention et s'époumona :

« Espèce de psychopathe dégénéré ! Tu fais le malin à propos d'un truc dont j'ai même pas le souvenir alors que toi, tu te fais pas prier pour reluquer Orihime dès que t'en as l'occasion !

– Plaît-il ? vociféra l'accusé.

– Parfaitement ! Chaque fois que t'es blessé, c'est le même cinéma : « Non, Tsunata, ne te fatigue pas : Inoue va utiliser ses pouvoirs pour me soigner. » Laisse-moi rire ! C'est pour la vue plongeante sur son décolleté que tu fais tant de manières, hein ? Vicieux !

– Non mais t'es malade, espèce d'excentrique ! rougit Ichigo jusqu'à la racine de ses cheveux roux.

– Pas autant que toi, sale fourbe !

– Sale fourbe ? Depuis quand tu piques les expressions moyenâgeuses de Rukia ?

– Et toi, ça remonte à quand la dernière fois que t'as ouvert un livre ?

– T'appelles les shôjo mangas des références littéraires, peut-être ?

– Je lis des shônen, sombre crétin !

– Ça m'fait une belle jambe !

– Tu veux te battre ?

– Quand tu veux ! »

Leurs fronts fiévreux se collèrent l'un contre l'autre dans des grognements bestiaux, lorsque Shûhei décida d'intervenir en se raclant bruyamment la gorge.

« Je ne voudrais pas vous interrompre, mais nous avons une mission à remplir avec Tsunata, annonça-t-il d'un air neutre.

– Hisagi ! hurla le roux. Viens ici !

– Laisse-le en dehors de ça, primate !

– J'ai deux mots à lui dire donc t'en mêle pas, fillette !

– Fillette ? siffla-t-elle. J'ai un an de plus que toi, j'te signale !

– Ah ouais ? Bah ça se voit pas : vas jouer à la marelle et laisse-moi lui causer d'homme à homme !

– Certainement pas !

– Tu me gonfles ! »

Shûhei – qui s'était rapproché d'eux dans un silence spectral – posa sa main contre l'épaule de sa coéquipière : elle retrouva aussitôt son calme.

« C'est bon, Tsunata, assura-t-il. Attends-moi là-bas, je n'en ai pas pour longtemps.

– D'accord. »

Puis elle s'éloigna, finissant d'agacer le shinigami remplaçant de Karakura.

« Ah ouais ? À lui tu lui obéis, et pas à moi ?

– T'es qui ? Ma mère ? »

Ichigo fulmina sur place, définitivement sorti de ses gonds.

« Tu voulais me parler, je crois, dit Shûhei.

– Ouais, c'est vrai, se tempéra Ichigo. Bon, je n'irai pas par quatre chemins, Hisagi.

– Je t'écoute.

– T'as intérêt à prendre soin de Tsunata, mon vieux.

– Mais encore ?

– Écoute-moi jusqu'au bout ! Veille sur elle, aux dépens de ta vie s'il le faut, mais protège-la, quoi qu'il t'en coûte.

– Je ne suis pas sûr qu'elle ait besoin d'une quelconque protection. Elle s'en sort très bien toute seule.

– Tu dis ça parce qu'elle est forte et qu'elle peut se soigner, mais la régénération spontanée n'est pas parfaite, Hisagi, et elle ne peut pas guérir tous les maux. Je n'ai pas le droit de t'en dire davantage, alors, fais en sorte de toujours garder un œil sur elle.

– Bien. »

Le subalterne de Kensei Muguruma s'éloigna, avant d'être rattrapé par le ton arrogant du suppléant.

« Autre chose, Hisagi. »

Il fit volte-face, l'air toujours impassible.

« Que je n'apprenne pas que t'as posé tes sales pattes sur elle », menaça Ichigo, les sourcils plus froncés qu'à l'accoutumée.

Shûhei s'était déjà fait une idée de la relation qui les liait l'un à l'autre, mais être témoin de la jalousie d'Ichigo, et informé de ses prérogatives, lui donna l'impression que quelque chose venait de se coincer dans sa gorge.

« Pour Inoue et moi, reprit le lycéen, Tsunata est comme une petite sœur. Elle est notre aînée d'un an, c'est vrai, mais son passé la rend plus vulnérable que tu le crois. Si tu touches à un seul de ses cheveux, t'auras du souci à te faire, et pas qu'à mon sujet, fais-moi confiance. »

Sa petite sœur ? Shûhei en tomba des nues ! Dans le fond, savoir que l'amour qu'Ichigo Kurosaki portait à sa coéquipière était seulement fraternel le ravissait ; cependant, il ne pouvait pas s'empêcher non plus d'éprouver de la compassion pour Tsunata, d'autant plus lorsqu'il songeait aux répercussions qu'aurait cette nouvelle sur elle le jour où elle l'apprendrait.

Il se contenta d'acquiescer. Ichigo rappela la remplaçante et reprit ses caresses affectueuses sur le sommet de sa cascade dorée.

« Je ne sais pas quand on pourra se revoir, mais fais bien attention à toi en mon absence.

– Tu pensais pouvoir te débarrasser de moi aussi facilement ? sourit-elle. Ne t'en fais pas, et embrasse Orihime pour moi... ou, pour toi, comme tu le sens !

– Ne recommence pas avec ça ! » s'empourpra-t-il.

Après que Tsunata se soit esclaffée devant la tête que tirait son ancien coéquipier, Ichigo les laissa et s'en alla rejoindre le monde réel par l'intermédiaire d'un senkaimon.

Sa visite inattendue avait égayé la jolie shinigami bien plus que Shûhei ne l'aurait pensé, accentuant le pincement au cœur qu'il éprouvait depuis les révélations du remplaçant.

La vérité lui brûlait les lèvres mais, peu importe dans quel sens il essayait de tourner la chose, la manière d'aborder le sujet ne lui venait pas. Ainsi, tandis qu'ils poursuivaient leur inspection du Seireitei, il demanda :

« Qu'est-ce que Kurosaki t'a donné ? »

Un sourire radieux s'offrit à lui.

« C'est un cadeau de la part d'Orihime, avoua-t-elle.

– Un cadeau ?

– Oui ! Tu te souviens quand je t'ai dit que j'adorais les pâtisseries ? »

Il hocha la tête.

« Eh bien, s'il y a quelque chose que j'aime encore plus, c'est les bonbons occidentaux ! Orihime le sait – elle me connaît par-cœur – alors, puisque je suis coincée ici, elle m'en a fait parvenir de toutes sortes. Regarde ! »

Tsunata ouvrit le sachet de papier kraft devant lui, émerveillée comme une enfant à la simple vue d'un cadeau longuement convoité.

« Tu as l'air de beaucoup tenir à elle, constata Shûhei.

– C'est ma meilleure amie. »

Le cœur du jeune homme si fort qu'il décida de se lancer.

« Tu sais, je pense qu'elle et Kurosaki... »

Les yeux arrondis de la blonde se posèrent sur lui. Il pensa d'abord qu'elle allait le gifler, se mettre à pleurer, ou à nier les faits de but en blanc, peut-être les trois en même temps, pourquoi pas, mais lorsqu'il vit son visage s'illuminer, il ne put cacher sa surprise.

« Toi aussi, tu le penses ? »

Complètement perdu, la seule chose qu'il trouva à dire se resuma à :

« Euh...

– Il n'y a que cet abruti primitif pour ne pas s'en rendre compte, gloussa Tsunata. Quel idiot !

– Ça ne te dérange pas ? s'enquit le vice-capitaine, les yeux écarquillés.

– Pourquoi ça me dérangerait ?

– Tu... tu n'es pas amoureuse de lui ? »

Le teint de la remplaçante prit brutalement une couleur défiant celle de la chevelure de Renji Abarai.

« Qu... quoi ? s'étrangla-t-elle. Moi ? Aimer ce rustre ? Non mais ça va pas ! Faut te faire soigner, Shûhei ! »

Il ne comprenait plus rien à rien. Bien décidé à y remédier, il balbutia :

« Mais... tu as été si triste quand je l'ai remplacé... »

Les yeux de la jeune femme se dilatèrent davantage.

« Je n'étais pas triste parce que tu le remplaçais, affirma-t-elle, effarée au possible, mais parce que je perdais le droit de les voir, lui et Orihime. Je les aime l'un comme l'autre de la même manière : ce sont les meilleurs amis que j'ai jamais eus, le frère et la sœur dont j'ai toujours rêvé. Je ne vois pas ce que tu as été t'imaginer ! »

Devenue blanche comme un linge, elle tremblota :

« C'est trop bizarre, Ichigo et moi... »

Shûhei se sentit soudain plus léger en comprenant qu'il s'était monté la tête tout seul avec cette histoire de sentiments. Avec le recul, il réalisait qu'Izuru avait tenté de l'avertir peu de temps auparavant, avant d'être interrompu par l'affrontement de ces deux caractères de feu.

« Ça veut dire que tu n'as personne ? lâcha-t-il, abasourdi.

– Pourquoi, ça t'étonne ? »

Face au regard de sa partenaire, le vice-capitaine de la neuvième division tressaillit, avant de comprendre que ses questions privées devaient sans doute lui paraître déplacées, venant de quelqu'un qui ne la connaissait que depuis quelques jours.

Passant nerveusement sa main dans sa chevelure sombre, il regarda ailleurs et bégaya :

« Désolé, je ne voulais pas être aussi indiscret. »

Le sourire de Tsunata suffit à le rassurer.

« Ce n'est rien : on est coéquipiers, tu as le droit de savoir. »

Shûhei lui retourna timidement son sourire et reprit son analyse méthodique des environs.

Toutefois, la voix cristalline de Tsunata brisa le silence.

« Et toi, Shûhei, tu es avec quelqu'un ? »

S'étranglant avec la question innocente de sa coéquipière, le brun vira au rouge vif.

« Non, je... je n'ai personne.

– Sérieusement ?

– Oui, pour... pourquoi ?

– Je pensais que tu étais marié depuis longtemps », dit-elle en haussant les épaules.

Les yeux écarquillés, le jeune homme demanda d'une voix plus contrôlée :

« Qu'est-ce qui t'as fait croire une chose pareille ?

– Tu es quelqu'un de bien, rougit-elle discrètement. Ça m'étonne que personne ne se soit déclaré à toi. »

Pendu aux lèvres de la blonde, le souffle coupé, Shûhei croyait rêver. Puis, son visage prit un air grave : il détourna le regard et reprit sa marche avec lenteur et lassitude.

« Il y a de nombreuses raisons qui font que je ne suis pas idolâtré par la gente féminine, tu sais. »

Tsunata l'observa s'éloigner, interdite par ce soupçon de souffrance qui avait troublé sa voix, contemplant son dos se mouvoir et ses mèches ébène danser au gré de ses pas.

Perdu dans ses pensées les plus sombres, Shûhei se remémora les passages douloureux de sa vie, ceux qui avaient fait de lui l'homme qu'il était aujourd'hui : fort et faible ; entouré mais isolé.

Soudain, Shûhei sentit une main enlacer la sienne. Faisant volte-face dans un sursaut, il découvrit le sourire chaleureux de la shinigami remplaçante.

« Je me fiche de ce que pensent les autres : si elles n'ont pas su voir en toi la personne formidable que tu es, c'est qu'aucune d'entre elles ne te méritait !

– Tu ne sais pas ce que j'ai fait par le passé, Tsunata.

– Parce que tu en sais plus à mon sujet, peut-être ? »

Un point pour elle.

« Peut-être que tu as commis des erreurs, autrefois, mais ça arrive à tout le monde. Ce n'est pas une raison pour rester enfermé dans ta solitude pour toujours : il faut vivre le moment présent sans se soucier du reste ! C'est ce qu'Ichigo et Orihime m'ont appris ; c'est ce qui m'a fait devenir celle qui se tient devant toi. »

Elle resserra sa prise sur la main du brun.

« À compter d'aujourd'hui, je fais le serment que moi, Tsunata Nara, serai toujours présente pour toi. Jamais plus tu ne seras seul, Shûhei, car quoi qu'il advienne, je resterai avec toi. »

Le vice-capitaine s'empourpra.

« Un jour, tu regretteras cette promesse », déclara-t-il.

Le rire limpide de sa coéquipière résonna dans la ruelle.

« Ça se voit que tu ne me connais pas, s'esclaffa-t-elle. D'ici peu, c'est toi qui me supplieras pour que je te fiche la paix. Allez, viens ! Je vais t'emmener quelque part ! »

Sans lâcher la main de son coéquipier, Tsunata s'élança dans une course effrénée et entraîna le jeune homme, en état de choc, avec elle.

« Et la mission ? balbutia-t-il.

– On reste dans le Seireitei, ça ne pose pas de problème ! »

Ainsi, avec un enthousiasme longtemps oublié, Shûhei et Tsunata empruntèrent le chemin menant à la forêt longeant la ville des shinigami.

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