The New Substitute - BLEACH [...

By stellart_lunae

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Et si les dix ans de paix n'en avaient pas vraiment été ? Peu de temps après la défaite du Vandenreich, de no... More

0 - Prologue
1 - Retour mouvementé
2 - La remplaçante
4 - Destins croisés
5 - À la nuit tombée
6 - Épi de blé
7 - L'ultime sacrilège
8 - Sous les apparences
9 - Le rival imaginaire
10 - Si c'est toi, ça ne me dérange pas
11 - Souffle blanc
12 - Âmes sœurs
13 - La lumière et les ténèbres
14 - Soupçons
15 - Il était une fin
16 - Le jour où le Seireitei bascula
17 - Les prémices du malheur
18 - Parole et actes
19 - Bleu
20 - L'auteure de sa tragédie
21 - L'or et le cuivre
22 - Dans la pénombre
23 - Frère et sœur
24 - Givre de février
25 - Shûhei contre la montre
26 - Dernier souffle
27 - Résolution
28 - Épilogue

3 - Réunion au sommet

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By stellart_lunae


Les premières lueurs orangées du soleil s'emparèrent des rues assombries de la Soul Society.
Un de ses rayons s'infiltra par la fenêtre de Tsunata Nara pour narguer sa peau dénudée, l'extirpant des bras de Morphée.

Elle ne conservait que de vagues souvenirs de la veille : par exemple, elle se rappelait qu'Ichigo et elle s'en traînaient, et qu'une fois encore, il n'avait pu résister à la provoquer en réclamant qu'elle se batte avec un sabre ; excédée, elle n'avait plus répondu de rien, au plus grand dam des malheureux arbres qui s'étaient trouvés sur leur passage. Du reste, tout était brumeux pour elle ; néanmoins, ses courbatures abdominales la laissaient supposer que les choses avaient pris un mauvais tournant.

Elle se redressa péniblement et remarqua le sang coagulé qui maculait son kosode. En l'écartant un peu, elle s'étonna de trouver sa peau si propre. La shinigami se mit debout avec tous les efforts du monde et se rendit vers la cuisine qu'elle avait arrangée personnellement dans les appartements que le commandant lui réservait lors de ses visites récurrentes dans le monde spirituel, faute de mieux. Personne ne s'y trouvait, hormis quelque chose qui flottait dans l'évier. Elle en vida le contenu et comprit que, à en juger par la couleur rougeâtre qu'avait l'eau souillée et l'odeur métallique qui s'en dégageait, quelqu'un avait probablement nettoyé ses plaies. Seulement, qui ?

Cette question en suspens, Tsunata s'accorda une douche qu'elle estima amplement méritée, enfila un shihakushô propre, se coiffa rapidement avec une minutie particulière pour sa longue frange, et sortit.

Dieu soit loué ! Elle n'allait, pour une fois, pas être en retard à son entraînement quotidien. Le combat contre Ichigo s'était tenu en fin d'après-midi et, selon les options qui se présentaient à elle pour combler le vide de la veille, sa perte de connaissance avait dû survenir peu de temps après ; à la lumière de ces informations, il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'elle soit aussi matinale, pour une fois.

Arrivée sur le lieu où elle se rendait chaque matin lorsqu'elle se trouvait au Seireitei – et qu'elle se réveillait à l'heure –, elle sourit chaleureusement à ses maîtres d'apprentissage.

« Tiens, Tsunata ! fit Ikkaku Madarame. Ça faisait un bail !

– Et pour une fois en plus, tu n'es pas en retard, constata Yumichika Ayasegawa. Serais-tu tombée du lit, ce matin ? »

La jeune femme leur offrit un profond sourire et sauta dans la fosse. Attrapant au passage un bokken, elle les observa avec un regard débordant de détermination.

« Bon, on commence ? »

Aujourd'hui, Tsunata avait décidé de devenir une meilleure shinigami.


Cette nuit-là avait été très agitée pour Shûhei Hisagi.

Après avoir constaté l'effet que lui faisait la nouvelle remplaçante engagée par le Gotei 13, il s'était fait un devoir de garder ses distances avec la concernée, demeurant cependant attentif à l'évolution de son état. Lorsqu'une équipe dépêchée par la quatrième division était enfin arrivée, il était sorti le temps de l'auscultation, profitant de ce court laps de temps pour reprendre ses esprits.

Hanatarô Yamada, aujourd'hui cinquième lieutenant de sa division, avait certifié que Tsunata allait bien, qu'elle dormait paisiblement et qu'il ferait bien d'en faire autant. Shûhei s'était incliné et était rentré chez lui.


Les questions fusaient dans son esprit pour tenter d'expliquer son attitude envers la blonde. Le corps des femmes avait toujours eu un certain effet sur lui, certes, mais jamais d'une telle manière. D'ailleurs, il n'y avait pas que les courbes de son corps qui le perturbaient : il y avait aussi son regard, sa voix, son parfum, sa présence, la souplesse de ses cheveux sous les caresses du vent de mars...

Shûhei avait ruminé sa rencontre avec elle jusqu'à ce que les premiers rayons du Soleil percent le noir d'encre du ciel nocturne. Impossible : cela voulait dire qu'il n'avait pas fermé l'œil de la nuit ! Pourtant, s'accorder une grève du sommeil n'était pas un luxe qu'il pouvait s'offrir, pas après son éprouvante, son interminable mission passée ! Il s'était  tiré de son futon avec une humeur déplorable, des cernes noirs tatoués sous ses yeux agressés par la vive lumière qui inondait peu à peu les reliefs du Seireitei.

Le vice-capitaine était épuisé, et pas seulement sur le plan physique : son cœur lui jouait des tours et le faisait souffrir un peu plus chaque jour. La sensation que son âme s'enfonçait dans des ténèbres abyssales l'angoissait autant qu'elle l'anéantissait.

Shûhei, déambulant dans les rues éveillées de la ville avec une démarche spectrale, était plongé si profondément dans ses pensées qu'il n'entendait aucun des soldats le saluer sur son passage. Tous ces sentiments désagréables qu'il ressentait depuis quelques temps déjà avaient été multipliés au centuple après sa rencontre avec la jolie blonde : quelque chose chez elle l'obsédait, et pour leur bien à tous les deux, il fallait qu'il en découvre l'origine avant d'espérer la revoir.

C'est alors qu'il reçut une énorme claque dans le dos. Shûhei sursauta, la main sur le manche de Kazeshini, prêt à dégainer, quand il entendit la voix de Rangiku.

« C'est comme ça qu'on traite une femme dans la neuvième division ? s'offusqua-t-elle.


– Rangiku ? s'étrangla-t-il.

– En personne ! Ça fait dix minutes qu'on t'appelle, Izuru et moi, et que tu ne réponds pas !

– T'es dans la lune, ou quoi ? lâcha Izuru.

– N-non, bafouilla Shûhei. Je suis juste fatigué.

– Oh, il s'est passé quelque chose avec la belle Tsunata ? » roucoula Rangiku avec un clin d'œil.

Shûhei s'empourpra jusqu'aux cheveux.

« Non mais ça va pas !

– C'est bon, on plaisante, tempéra le blond. Elle va mieux ? »

Il soupira, recouvrant son calme, au moins en partie, et hocha la tête.

« La quatrième division est arrivée peu de temps après qu'on l'ait ramenée chez elle : Yamada a assuré qu'elle avait seulement besoin de repos.

– Ah là là, souffla Rangiku, c'est bien du Tsunata tout craché, ça ! »

Izuru acquiesça, éveillant la curiosité de Shûhei.

« Pourquoi tu dis ça ?


– Ça t'intéresse ? » rétorqua-t-elle.

Ses joues s'enflammèrent de nouveau sous le regard amusé de ses meilleurs amis : Rangiku savait appuyer sur la corde sensible et ne s'en privait visiblement pas.

« P-pas du tout !


– Rangiku, arrête de le faire rougir, fit Izuru.

– Je ne rougis pas ! »

Affirmait-il derrière l'incendie de son visage. Rangiku et Izuru éclatèrent se rire.

« Arrêtez de vous marrer ! vociféra Shûhei. Je me demande juste ce que vous pouvez bien trouver à cette fille ! Tout le monde n'a que son nom à la bouche, alors qu'elle ne casse pas trois pattes à un canard ! Sans oublier qu'elle n'a de shinigami que le nom ! »


Leurs rires se turent subitement. Rangiku arborait un air terrible Shûhei aurait préféré ne jamais connaître.

« Ne dis plus jamais ça d'elle.

– Attends, Rangiku, je...

– Tu ne peux pas la juger sans la connaître, le coupa-t-elle. Tsunata est une fille formidable qui nous dépassera probablement tous un jour. Personne ne te demande de l'apprécier, et si tu ne la supportes pas, rien ne t'empêche de l'ignorer, tout simplement. Cependant, je ne tolèrerai aucune insulte à son encontre. »

Le ténébreux écarquilla les yeux : loin de lui l'idée de vouloir blesser qui que ce soit, ses mots avaient dépassé sa pensée sous le coup de l'embarras. De là à ce que son amie soit contrariée à ce point, cela ne pouvait signifier qu'une chose : il venait de dépasser les bornes.

« Ce n'est pas la peine d'aller aussi loin, Rangiku, sermonna le blond. Toutefois, Hisagi, je suis d'accord avec elle sur un point : tu ne devrais pas tirer de telles conclusions. Tsunata ne paie pas de mine au premier abord mais, sans elle, on ne serait pas là en train de discuter, à l'heure qu'il est.

– Comment ça ?

– Elle m'a sauvé la vie, il y a trois semaines de ça. »

Shûhei n'en croyait rien. Au même moment, alors qu'il voulut demander plus de détails à son meilleur ami, deux présences apparurent dans leur dos.

« Tiens, qu'est-ce que vous faites là ? demanda Renji.

– Pas grand-chose, répondit Izuru, on se promène. Et vous ?

– Nous devons nous rendre sur les lieux de l'entraînement au sabre, expliqua Rukia. Le commandant nous demande de lui amener un shinigami qui s'y trouve. Vous voulez nous accompagner ? »

Renji et Rukia effectuaient la plupart de leurs missions ensemble depuis un certain temps, déjà ; or, plus le temps passait, plus les deux amis d'enfance devenaient inséparables : ils se taquinaient, chahutaient, se tenaient plus proches l'un de l'autre, au point que leurs mains se frôlaient sans cesse, comme à l'instant précis. Shûhei était convaincu qu'il ne leur faudrait plus longtemps avant de se déclarer et d'officialiser leur relation.


« Pourquoi pas, souffla Rangiku. De toute façon, nous n'avons rien de mieux à faire. Pas vrai, Shûhei ? »

Son ton cinglant suffit à convaincre le ténébreux : il abdiqua, et tous partirent en direction de l'endroit où se tenait l'entraînement quotidien des jeunes recrues du Gotei 13.

Après une quinzaine de minutes de marche durant lesquelles Shûhei sentit le poids du regard lourd de reproches de Rangiku peser dans son dos, ils arrivèrent à leur destination. Pour plus de sécurité, les exercices de kidô et de combats au sabre se faisaient dans une large fosse dont il était interdit – sauf autorisation – de s'approcher de trop près.

Rukia, étant celle qui détenait ce fameux laissez-passer, continua seule vers Yumichika, chargé aujourd'hui de veiller au bon déroulement et à la sécurité de l'entraînement. La brune lui montra son ordre de mission : le troisième lieutenant descendit appeler la personne demandée.

Rukia revint vers son groupe d'amis d'un pas plein d'entrain.

« Alors ? s'empressa Renji.


– C'est bon, elle arrive. Au fait, Hisagi, le capitaine-général te demande aussi.

– Quoi ? fit-il d'un air surpris. Pourquoi ça ?

– Tu verras bien quand t'y seras, rétorqua le rouge. On a reçu l'ordre de vous emmener dans son bureau, pas de tailler une bavette avec vous pour passer le temps. »

Son ton acerbe piqua Shûhei au vif : il était si énervé qu'il n'en remarqua pas la soudaine apparition du soldat qu'ils attendaient.

« Te voilà enfin, lança Renji.

– Désolée de vous avoir fait attendre. »

La voix calme et douce de celle qui venait d'arriver face à eux mit un terme à la rage grandissante de Shûhei. Il ne pouvait pas le croire. Tout, mais pas elle !

Pourtant, elle était bien là : ses joues étaient rosées, encadrées par quelques mèches blondes humides qui traduisaient l'effort physique qu'elle venait de livrer. Sa bouche, entrouverte, aspirait de petites bouffées d'air frénétiques en brillant légèrement au soleil.

Le visage de la cadette du clan Kuchiki s'adoucit à mesure où un chaste sourire s'y dessinait.

« Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vues, Tsunata, dit-elle d'une voix étrangement chaleureuse.


– Oui, lui sourit cette dernière, notre mission a duré un peu plus longtemps que prévu. »

Les yeux de Shûhei s'écarquillèrent à leur paroxysme, son cœur rata un battement et ses joues se mirent à le brûler. Pourquoi diable fallait-il que ce soit elle ?

« Le commandant te demande, intervint Renji. On doit se dépêcher.


– Ichigo n'est pas avec... vous ? »

Le sourire de la blonde s'éteignit lorsque son regard se plongea dans celui éberlué de Shûhei, ses pommettes prenant une couleur plus vive. Lorsqu'elle voulut le saluer, il tourna la tête. Son cœur se serra : à ses yeux, ce geste était le symbole du mépris du vice-capitaine pour sa condition de shinigami remplaçante – elle avait appris à ses dépens que ce statut ne suscitait pas l'admiration de tous au Seireitei. Tsunata se résigna : pour le moment, elle avait d'autres chats à fouetter. Elle fit mine de ne pas y prêter attention.

« Non, lui répondit Rukia ; mais nous devons nous presser, il a dit que c'était urgent. »

Rangiku ne put s'empêcher de remarquer l'attitude de goujat de Shûhei, la mettant dans une colère noire. Elle savait que Tsunata pouvait jouer l'indifférence, ses yeux la trahissaient toujours : toutes ses émotions passaient au travers de ce regard d'un vert si particulier, aussi voyait-elle parfaitement qu'elle n'allait pas aussi bien qu'elle essayait de le faire croire.

« Très bien, allons-y. »

La shinigami remplaçante passa à côté du vice-capitaine de la neuvième division sans lui prêter la moindre importance. Sa chevelure dorée ondulait à chacun de ses pas. Sa démarche voluptueuse avait quelque chose d'hypnotisant, d'irréel. Shûhei la regarda en coin, serrant les poings le long de son corps.

C'est ainsi que toute la bande partit vers le bureau du capitaine à la tête des treize divisions, Shunsui Kyôraku, ne se doutant nullement de la tournure qu'allait prendre cette douce journée d'hiver ensoleillée.

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