Chapitre 32
- Moi ?
Gill Kary recula d'un pas, fouillant du regard la clairière, cherchant du soutien, mais la plupart d'entre eux était trop abasourdi pour réagir. Alithéa, elle, s'avança avec un air sévère qui rappela à Alizée celui de McGonagall et fit face à Zéphyr, les mains sur les hanches et les sourcils froncés, sa natte brune sur l'épaule.
- De quoi tu parles ?
- Oh, répondit Zéphyr en tremblant de fureur, mais Gill voit très bien de quoi je parle. Pas vrai ?
- Je ne vois pas, répondit-il d'une voix tremblante. Tu t'es cogné la tête, Zéph ?
- Je te retourne la question. Comment as-tu pu ne serait-ce qu'envisager de faire ça ?
Alizée ne savait trop qu'en penser ; d'un côté, oui, elle avait entendu les mots de Royle dans sa semi-inconscience, mais, de l'autre, il aurait bien pu avoir menti... Ce serait bien son genre pour les monter les uns contre les autres. Elle s'interposa entre eux.
Entre la mort d'Albe et sa chute dans les profondeurs des mers, elle se sentait un peu étourdie, mais elle n'allait pas laisser ses amis se disputer. La jeune fille se mit entre Alithéa et Gill et Zéphyr. Elle annonça à Gill avec sérieux ;
- OK, Gill, n'en veux pas à Zéph. C'est Royle qui nous a dit que tu étais le traître. As-tu une preuve qu'il a menti ?
Il resta un instant immobile, les lèvres serrées, et Alizée comprit immédiatement qu'il n'en avait pas. Il murmura alors, la bande d'amis entière pendue à ses lèvres tremblantes :
- Je ne vais pas mentir ; il a dit vrai. Mais j'ai une excuse ! fit-il aussitôt, paniqué, en voyant les réactions du groupe et Zéphyr qui essayait de se jeter sur lui.
Klyr et Quinn ne firent pas un geste, trop accablés par la nouvelle de la mort d'Albe pour réagir, Kathy, Kenric, Annie et Alizée étaient plutôt posés, car ils n'étaient pas particulièrement proches de Gill, enfin, pas autant que d'autres de ceux présents dans la clairière. Zéphyr, par contre, venait de voir l'un de ses meilleurs amis avouer qu'il avait rejoint les disciples de Royle et sa petite-amie pouvait presque voir son cœur déjà fragilisé par la mort de leur amie se disloquer en morceaux coupants et brillants pour se répandre à ses pieds. Il tenta de sauter sur Gill, ainsi que Ted et Will ; Alithéa ne le protégea même pas, trop surprise pour réagir.
- Il a dit qu'il tuerait Théa si je ne coopérais pas ! Je n'avais pas le choix ! Je voulais la protéger !
- Ça aussi, tu ne peux pas le jurer sous Véritasérum, pas vrai ? lança amèrement Alizée, interposée entre lui, Will, Ted et Zéphyr. Bon ça suffit les gars on se calme par Merlin !!!
Elle forma un bouclier avec sa baguette et un petit Protégo qui assura à la fois la sécurité de Gill et qui l'empêchait aussi de fuir. Zéphyr et ses deux amis furent propulsés en arrière dans la clairière, et Alithéa, Alizée et Gill se retrouvèrent enfermés dans la bulle magique. La jeune fille qui avait invoqué le charme du bouclier fouilla la clairière du regard ; Kenric et Kathy fixaient le jeune homme emprisonné avec fureur tandis que Quinn et Klyr, ainsi qu'Annie, restaient dans leur coin à discuter à voix basse.
- Je peux le jurer sous Véritasérum, ça ! assura Gill. C'était pour protéger Théa...
- Mais tu la mettais plus en danger qu'autre chose ! hurla Zéphyr en frappant la paroi enchantée de ses poings, l'air furieux, tandis que les cheveux de Teddy changeaient de couleur une fois par seconde et que ses yeux devenaient rouge vif. On aurait pu la protéger, nous, si tu nous avais prévenus, on aurait pu te couvrir aussi, on aurait pu vous sauver et tu n'aurais pas eu à mettre Lizzie et nous tous en danger ! Je te faisais confiance ! Tu étais mon ami ! Je pensais que tu étais mon ami !!!
- Mais je suis ton ami ! protesta Gill.
- Tu dis ça, cria Will, en rajustant ses lunettes sur son nez, après avoir condamné Albe et mis tous tes prétendus amis en danger de mort ? Espèce de faux-jeton !
- Ça suffit ! hurla Alizée.
Elle cria tellement fort qu'ils se turent, même à travers la bulle géante de protection ; Alithéa avait commencé à pleurer, assise par terre, et c'était bien normal. Elle venait d'apprendre que son petit-ami était un traître qui avait fourni des informations à celui qui avait tué son amie.
Même si c'était pour elle qu'il l'avait fait, Alizée savait pertinemment que c'était difficile à accepter – sa mère avait fait la même chose pour, d'après elle, la protéger et elle avait tout de même été furieuse. Elle lui prit doucement la main, puis l'aida à se relever et elle s'appuya sur son épaule pour sangloter tandis que Gill essayait de lui prendre le bras. Mais elle la repoussa sans problème et se cacha derrière Alizée, qui cria ;
- Je sais que vous êtes furieux et je vous comprends, mais réfléchissez avant d'agir : il m'est arrivé la même chose avec ma mère et je me suis laissée dominer par ma colère. Le résultat ? Mes pouvoirs ont beau être devenus plus puissants, ils sont aussi incontrôlables. Alors réfléchissez ! Nous nous occuperons de Gill plus tard. Vous pouvez sombrer dans la peur, la tristesse ou la colère, c'est vous qui voyez, à votre guise, mais moi, je vais me battre et me venger, je vais détruire ceux qui ont détruit Albe et qui ont anéanti votre amitié avec Gill. Je ferais ce qu'il faudra pour vous et pour notre monde menacé. On pleurera plus tard. Premièrement, on doit se focaliser sur notre plan. Qui reste à Poudlard, qui part voir Newt Scamander et qui part avertir les autres sorciers étrangers du danger que représente Royle ? Quelqu'un a une préférence ?
- Moi !
Harry Potter lui-même sortit de derrière un arbre, un grand sourire sur les lèvres.
- Ravi de savoir que vous voulez réunir l'Armée de Dumbledore. Je reste à Poudlard pour m'occuper de ça...
Il sortit un Gallion très particulier de sa poche et Alizée écarquilla les yeux.
- Le Gallion créé par Hermione Granger pour réunir l'A.D. ! Pas possible ! Ouahh !
- J'appelle Neville, Luna, Ron, Ginny et Hermione tout de suite, assura-t-il.
Alizée, aux anges, dévora le Gallion du regard, sachant la place historique qu'il avait occupée lors de la dernière guerre des sorciers.
- Qui d'autre reste à Poudlard ?
- Moi ? fit une voix timide.
Une jeune fille sortit de derrière un arbre, des lunettes violettes sur le nez, ses cheveux frisés rejetés en arrière et sa peau matte rougie par l'embarras de se trouver là. Elle portait son uniforme de Gryffondor. Annie hurla en s'écartant de Klyr et Quinn pour lui foncer dessus et la frapper au bras, aux jambes, à l'aide de ses poings et de ses pieds, hors d'elle, décomposée de fureur.
Gwendolyn la repoussa doucement, l'air triste de la voir aussi furieuse contre elle ; Alizée lui sauta elle aussi dessus, complètement abasourdie de son culot. Après les avoir trahis et avoir aidé Ruth à la pousser de la tour, elle souhaitait rejoindre leurs rangs, cette sale petite peste ?!
- Comment tu oses venir nous voir !? hurla Annie. Je viens de perdre ma meilleure amie alors tu cours voir si la place est libre, c'est ça ?
- Albe est... morte ? s'étonna Gwendolyn, l'air sincèrement touchée. Je ne savais pas.
- Tu as aidé Ruth tout à l'heure ! cria Alizée, les poings serrés.
- Quoi ? De quoi tu parles ? s'écrièrent Zéphyr et Kathy, mais Gwendolyn ne fit pas attention à eux.
- Non ! Je... C'est moi qui t'ai sauvée !
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Et voilà !
Maintenant je suis prête à vous annoncer la nouvelle, puisque vous ne pourrez pas me jeter d'Avada Kedavra, vu que vous avez besoin du chapitre suivant, non? ;) Oui je suis machiavélique. Et vicieuse. En vrai non mais j'aime quand vous essayez de deviner ce qui va se passer.
En gros, je serrais en vacance pendant huit jours (enfin je pars en vacances parce que je suis déjà logiquement en vacances mais je suis restée à Paris) donc à partir de demain je posterai peu, voire pas du tout... Désolée, mais je vous mets ce chapitre comme lot de consolation, et je vous prépare aussi un LONG chapitre et un chapitre spécial où nos personnages s'envoient des lettres "inédites". Bref, vous allez me manquer pendant cette semaine, allez je vous adore !
Bises !
Hermy