Chapitre 23 : Premier soir à Raven Cottage

207 33 6
                                    

Chapitre 23

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Chapitre 23

Alizée resta au lit pendant deux jours durant lesquels elle ne mangea pas, se contentant de boire quelques verres d'eau. Non pas qu'elle dorme. Elle faisait des tests, essayant de se calmer pour éviter de nouvelles tempêtes de rage, de se concentrer. À chaque fois qu'elle croyait se contrôler, Karl venait l'informer qu'une assiette ou un lustre tombait à l'étage du bas.

Enfin, avec force de concentration et de blagues nulles que lui envoyait Kenric par lettres, elle finit par se contrôler, totalement. Elle parvenait à faire flotter ou tomber des objets sans baguette et sans un mot, mais lorsqu'elle le désirait et non pas lorsque la panique la submergeait.

Un matin, elle prit donc son courage à deux mains et sortit de son lit.

Seul léger problème ; apparemment, rester tout ce temps au lit à se concentrer sur le contrôle de sa puissance mentale avait déréglé son horloge interne, car la montre sur son bureau indiquait minuit passé de sept minutes seulement. Elle siffla, surprise, mais ne retourna pas sous ses draps ; après deux jours sans boire ni manger, elle avait plusieurs choses à rattraper. Premièrement, elle descendit dans la salle de bain pour prendre une douche puis enfila un pyjama propre, avant de se laver les dents et se regarder dans le miroir, à la lueur d'une petite lampe pour ne pas réveiller toute la maisonnée. Elle fut ahuri de se voir maigre à faire peur, les joues creuses, après son séjour chez ses parents où le régime était strict et les deux jours de jeun ; en fait, son dernier repas remontait aux deux cuillérées de soupe rapportées par Kenia. Elle se sentit faiblir face au reflet de cette fille aux longs cheveux noirs et aux yeux bleus, comme perdue.

Décidée, Alizée descendit les escaliers en colimaçon descendant dans la petite cuisine surchargée de casseroles et plats sales, jetés sans ménagement dans l'évier et abandonnés là. D'après l'odeur, le menu avait été des pâtes bolognaise. « Oh, non, je veux ça !!! » pensa-t-elle aussitôt avant d'ouvrir le frigo. Il y avait bien une assiette abandonnée de spaghettis, et un bol de sauce rouge. Elle hésita à leur jeter un sort pour les réchauffer mais après tout, songea-t-elle, avec les ravages qu'elle avait faits chez elle et dans la lande, elle n'était pas à un sort près ; elle amplifia les pâtes et les réchauffa puis les avala en quelques bouchées, totalement soulagée de sentir le goût de tomates et basilic chaud sur sa langue. Lorsqu'elle eut fini, elle ouvrit le congélateur et en sortit un pot de glace, avant d'attraper un livre sur une bibliothèque. Assise en tailleur sur le carrelage blanc et turquoise, elle lisait avec sa baguette au bout de laquelle elle alluma à l'aide d'un Lumos une lumière tremblotante, tout en mangeant au pot avec une grande cuiller la glace vanille-caramel-cookies qu'elle avait dénichée. Le roman qu'elle avait choisi s'avéra passionnant, racontant l'odyssée d'une cracmole, une moldue et une sorcière censées cohabiter, et elle ne vit pas le temps passer.

Nous marchâmes pendant une éternité, les pieds endoloris et le dos courbé, pour voir enfin, au bout du chemin, la lumière du soleil levant. Cendre et Aurora m'eurent tuée dans leur étreinte reconnaissante si je n'eût pas crié en voyant, au loin, l'ombre solitaire d'une bête imposante. Il aurait certes fallu que j'eusse prit mon épée, mais Aurora tirait déjà son arc tandis que Cendre, seule sorcière des nôtres, saisissait sa baguette, et je me sentais paralysée par la terreur. L'ombre s'allongea sur le sol, tandis qu'avec lenteur Cendre éclairait le visage voilé de la bête...

Alizée sursauta en entendant du bruit tandis qu'une casserole se renversait dans l'évier. Elle se redressa et regarda l'heure, totalement abasourdie de voir qu'il était déjà trois heures du matin. Elle ferma « épopée d'Ashley la Cracmole » et la glissa dans une étagère, avec les livres de Gilderoy Lockhart – enfin, ceux qu'il prétendait avoir écrits. Elle monta dans la salle de bain, se brossa les dents et se lava le visage, puis elle remonta, toujours en pyjama, au grenier. En chemin, elle croisa trois chats qui poursuivaient une souris ; l'un était gris, l'autre blanc et roux et le dernier... Tout noir avec des yeux brillants ! Elle s'arrêta net.

- Fitz ?

Il se retourna et miaula en la voyant.

- Oh, Fizwizbiz, tu vas mieux ? Tu n'es plus blessé, au moins ?

Il secoua la tête comme s'il la comprenait et retourna auprès de ses nouveaux amis ; Alizée eut un soupir de soulagement. Après leur « évasion » de chez elle, entre ses pouvoirs inattendus et ses deux jours de confinement volontaire dans sa chambre, elle avait oublié les blessures de son chat.

Elle dépassa Fitz et ses deux meilleurs amis et retourna dans sa chambre ; elle chassa un autre chat de son lit et s'y roula en boule, mais le sommeil ne venait pas. Elle récupéra donc son manuel de Potions et son cahier de vacances et se dirigea vers son coin lecture lorsqu'elle marcha sur une main...

- AÏE !

- Aaarght !

La Gryffondor cria en s'écartant brutalement de Zéphyr, étendu sur un matelas avec un coussin sous la tête, qui s'était redressé d'un bond. Il eut un rire en agitant sa main rougie.

- Ouch ! Non mais, ça va pas !

- En même temps, qu'est-ce-que tu fais dans ma chambre ?

Il eut un sourire.

- Je veille sur toi ! T'as pas idée du temps que t'as dormi !

- Je ne dormais pas. Enfin, pas tout le temps.

- Ah oui, et tu faisais quoi ? Tu révisais ?

Il loucha vers le cahier de vacances et son livre de Potions, qu'elle essaya vainement de cacher derrière son dos.

- Tu dois être la seule fille de l'univers prête à fuguer pour aller faire des Potions dans un cahier de vacance.

Elle répliqua ;

- Non, je ne révisais pas. Je m'apprenais à contrôler mes pouvoirs.

Le matelas, avec Zéphyr dedans, se souleva à dix centimètres au-dessus du sol. Totalement fasciné, il la pria de le reposer au sol, et elle s'exécuta sans broncher, fière de ses efforts qui avaient enfin porté leurs fruits. Il lui fit un nouveau sourire et elle s'assit à côté de lui, sur le matelas, en essayant de ne pas rougir malgré son pyjama bleu cousu de petits Sombrals.

Enfin, lui n'était pas beaucoup mieux ; il essayait de cacher le pyjama trop grand qu'il portait, de couleur mauve.

- Il est à toi ? s'amusa-t-elle. Je ne savais pas que tu aimais le violet.

- Il est à Karl, répliqua-t-il. Mais je crois que je vais lui rendre. Son petit frère a mit de la peinture partout.

- Ah, il a un frère ? s'étonna Alizée.

- Frère par adoption. Apparemment, Jole, le frère de Leyler, avait laissé un enfant seul, du coup... Enfin, c'est une longue histoire.

Elle hocha la tête et posa celle-ci sur ses genoux, tandis qu'il lui caressait ses cheveux noirs avec douceur, adossé à un placard, ses épis ébouriffés en tout sens.

- Tu te plais, à Raven Cottage ? lui demanda-t-elle.

- Plutôt. Mais j'ai l'impression que, maintenant que tu es réveillée, ça va aller beaucoup mieux.

Alizée avait la même intuition.

Au Gré des Vents / 3- l'AlbeWhere stories live. Discover now