Chapitre 18 : Retour à Londres

229 36 4
                                    

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

pouf!

Chapitre 18

Alizée, avec l'aide de Zéphyr et des conseils pertinents de Will, vida sa valise et la sépara en deux tas distincts ; ce qu'elle allait emmener chez elle, c'est-à-dire le strict nécessaire pour se défendre en cas d'attaque de Royle, et tout le superflu. Elle entra en désaccord avec son petit-ami, trouvant que les manuels de Potions n'étaient pas superflus et qu'elle devrait les garder, mais elle finit par les fourrer avec ses capes, ses fioles de potions et ses autres livres, cahiers, plumes et encriers dans la valise qu'elle referma d'un coup sec. Il aurait paru suspect qu'elle n'emmenât pas Ambar, et il pourrait de plus lui servir à appeler Zéphyr en cas de besoin, même si en principe il devrait la surveiller en permanence, mais après tout, aucune précaution supplémentaire ne pouvait leur faire de mal.

Dans son sac à dos qu'elle avait emmené, elle mit une liasse de parchemin pour écrire à ses amis, le contraire ayant paru suspect, de la nourriture (elle ne savait jamais, après tout, ce qui pouvait arriver), sa rose d'obsidienne pour communiquer avec Karl et, évidemment, sa baguette. Celle-ci lui avait causé des ennuis, car elle savait que les mineurs avaient interdiction de faire l'usage de la magie en dehors de Poudlard ; mais d'après Karl, le ministre de la Magie devait être bien trop occupé par les attaques de plus en plus répétées de Royle pour s'inquiéter des détails mineurs comme celui-ci. Au pire, elle pourrait se justifier en disant qu'elle s'était uniquement servie d'un sortilège d'auto-défense, et ce en dehors de la présence de Moldus. Elle emmenait malgré tout, au cas où, un couteau et une corde pour s'échapper par la fenêtre si son cousin le lui demandait. Elle ajouta à cela son Rapeltout, la cage d'Ambar et... Fizwizbiz. Même si ses parents ignoraient l'existence du chat, elle ne pouvait se résoudre à se séparer de Fitz.

Durant le temps qu'il lui resta, elle s'entraîna avec Zéphyr à lancer des sorts avec sa baguette et en les disant tout hauts, puis avec sa baguette mais en lançant des maléfices informulés, puis enfin sans baguette. Elle y parvint plutôt brillamment, puis ils se mirent d'accord du signal en cas de problème ; faire apparaître un Patronus. Zéphyr lui montra le sien, un magnifique tigre des neiges à l'allure imposante qui lui assurait immédiatement une impression de réconfort. Avant d'arriver, elle se changea, enfilant un jean et un pull moldus mais gardant sa cravate rouge et or aux insignes de Gryffondor comme signe de défi envers sa famille de Serpentards. Enfin, le train se gara sur le quai en sifflant, et Alizée saisit son sac à dos, la cage de sa chouette et Fitz, qu'elle glissa sous son pull pour le cacher convenablement en lui donnant en prime l'ordre de rester cacher. Certes, c'était un chat, mais elle espérait de tout cœur qu'il l'ait à peu près comprise.

Zéphyr saisit leurs deux valises, la cage de son hibou grand-duc Rey, un beau hibou caramel et noir aux yeux ambre perçants, et l'accompagna sur le quai 9 ¾. Là, des parents, des frères, des sœurs et d'autres membres de la famille se pressaient près du train pour récupérer l'élève qu'ils étaient venus chercher, tandis que des hiboux, des chouettes, des chats divers, des corbeaux, crapauds, grenouilles et autres animaux de compagnies aboyaient, croassaient, miaulaient, hululaient ou voletaient d'un coin à l'autre de la gare, poursuivis par leurs maîtres en colère. Un vol de flamants roses qu'avait apparemment faits apparaître quelqu'un sans le faire exprès dut même être attrapé pour ne pas alerter les moldus qui grouillaient dans le reste de Kings Cross. Alizée regarda ce joyeux bazar avec un sourire émerveillé, mais se figea dès que son regard bleu tomba sur sa mère. Elle ne l'avait pas encore vue mais attendait avec patience sa fille, vérifiant avec minutie ceux qui descendaient du train.

Kathy, Albe, Annie, Kenric, Teddy, Will, Gill, Alithéa et même Quinn lui dirent au revoir, et même s'ils ignoraient tout du plan et de la traîtrise de sa mère, Quinn, Gill et Alithéa semblaient un peu trop inquiets, sentant qu'il se tramait quelque chose. Puis Alizée s'éloigna avec son petit-ami.

Zéphyr, la cage de Rey et leurs deux valises posées sur un chariot, lui glissa à l'oreille :

- Tu es sûre de ce que tu fais, Lizzie ? Je pourrais t'emmener chez moi. Ou bien on irait ensemble à Raven Cottage. Tu lui as déjà confirmé, mais tu te mets trop et inutilement en danger en t'exposant ainsi à Royle.

Un instant, elle hésita, mais elle se remotiva sans mal et redressa sa cravate rouge et or en hochant la tête.

- Il faut que je le fasse, Zéph.

- Je savais que tu dirais ça, soupira-t-il tristement. OK, Liz. Mais fais attention à toi, d'accord ? Et n'oublie pas. Tu es une battante.

- Je t'aime, souffla-t-elle.

- Je t'aime aussi. Tellement.

Il l'embrassa doucement et elle finit par s'écarter de lui pour s'éloigner. Cet au revoir ressemblait un peu trop à un adieu à son goût...

Elle s'avança vers sa mère, qui l'avait vue avec Zéphyr et l'attendait dignement à côté des rails de la locomotive écarlate. Comme d'habitude, elle était vêtue de façon sévère, avec ses cheveux noirs devenus légèrement poivre et sel mais entourant son visage de façon à la faire ressembler à un robot, et ses yeux noirs comme ceux de Karl et de tous les Samleer. Alizée était l'une des seuls à en avoir des bleus, héritage de son père, Hector Neigea. Karellia était vêtue d'une veste, d'un pantalon rayé d'argent, avec une cape émeraude, et portait sous son bras une pochette, tandis qu'une écharpe lui entourait le cou. Alizée se retourna une dernière fois vers ses amis : Kathy, Annie, Kenric, Albe, Teddy et Will lui souhaitaient bonne chance, et Gill regardait Karellia avec méfiance. Celle-ci les ignora superbement, l'air fier. Sa fille se tourna une dernière fois vers Zéphyr ; il poussait son chariot vers Karlenir, qui, grand, ses yeux et ses cheveux noirs caractéristiques des Samleer lui attirant des regards surpris, la scrutait avec inquiétude. Elle n'osa pas leur faire un geste de peur que sa mère ne voie Karl et devine qu'il lui avait dit sa trahison au monde magique.

Karellia la détailla, son petit sac à dos, sa cage contenant Ambar, son pull, son écharpe, son jean et la cravate aux armoiries de sa maison, ainsi que la bosse que faisait Fitz sous son pull de laine. Elle pinça les lèvres face à son air débraillé et sa cravate rouge et or ; son regard glissa sur ses cheveux noirs en bataille qui lui dépassaient largement la taille, ses yeux bleus, ses joues rougies par le froid, et elle se contenta de dire d'une voix sèche ;

- Bonjour, Alizée. Tu as peu d'affaires, à ce que je vois. Suis-moi, je te prie.

Puis elle ajouta en traversant le mur de briques magique qui donnait l'accès aux sorciers à la voie 9 ¾, débarquant dans le quai où les moldus grouillaient et les regardaient avec surprise, ne comprenant pas d'où sortaient sa chouette et leurs tenues extravagantes.

- Tu devrais retirer cette cravate, lâcha Karellia. J'ai pardonné ta fugue et tes mensonges, mais je ne permettrais pas que tu exhibes les couleurs de cette maison répugnante.

Alizée eut du mal à s'empêcher de hurler qu'elle, qui avait trahi le monde des sorciers pour rejoindre le camp du mage noir qui avait possédé le fils de sa sœur pour le faire passer pour un criminel, était mal placée pour parler de mensonges. Elle se força à parler calmement, alors qu'elles sortaient dans les rues enneigées de Londres.

- Mère, Gryffondor est ma maison, même si elle n'est pas la tienne. Tu ne peux pas me transformer en toi. C'est trop tard pour ça.

Au Gré des Vents / 3- l'AlbeWhere stories live. Discover now