Après la libération de Karl, Alizée se retrouve au cœur des évènements dramatiques qui habitent le monde des sorciers ; Royle, qui avait possédé son cousin, est à présent pleinement lui-même et collectionne les partisans et les victoires diverses ;...
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
Chapitre 25
Les cinquièmes et septièmes années étaient en pleine période de stress ; les examens approchaient, et, pour eux, cela voulait dire les B.U.S.E. et les A.S.P.I.C., ce qui causait de terribles tensions et de plus en plus de révisions. Il n'y avait plus aucun devoir à faire tant les professeurs savaient qu'ils révisaient autant qu'ils le pouvaient ; les carnets de sujets d'anciennes années circulaient, ainsi que les potions d'aide-mémoire, les Rapeltout et les agendas de révision enchantés. Alizée avait acheté les quatre.
Elle ne se voyait plus que rarement avec Zéphyr, tant lui aussi était plongé dans la révision de ses examens ; Teddy était le seul encore joyeux à faire des blagues, vu que ses B.U.S.E. ne se dérouleraient que deux ans plus tard. Tout le monde stressait, même Kenric, malgré ses sourires lorsqu'on lui demandait s'il était inquiet pour ses notes ; Alizée passait son temps enfermée dans sa chambre à lire des manuels ou bien à dévorer des livres à la place de la nourriture lors des repas. Elle trouvait malgré tout le temps de s'occuper d'Annie, qui, une fois par mois, se sentait à nouveau mal, même si, à présent, elle savait pourquoi.
Ils savaient tous pertinemment que tout le monde allait être très stressé, aussi, la seule surprise fut la réaction de Gwendolyn.
Au lieu d'être renfermée, acerbe et mauvaise, d'aboyer sur le premier venu et de se morfondre dans son coin, comme dans tous les examens depuis sa dispute avec Annie, elle était ouverte et souriait plus que d'habitude. Elle ne quittait plus son sac, ses programmes de révision et ses lunettes, mais elle révisait souvent avec d'autres personnes au lieu de rester seule et riait un peu plus de ses erreurs. Elle ne traînait définitivement plus avec Walters et Ruth, mais restait avec Cassandra et Alithéa, tout en essayant de sympathiser avec Will. Celui-ci la repoussait toujours, pour la même simple raison.
- Elle est sympa, mais après ce qu'elle vous a fait, à Annie et toi, je ne peux pas vraiment l'apprécier sans me demander à chaque phrase qu'elle m'adresse si ce n'est pas une tactique pour gagner ma confiance.
- Tu ne dois pas te baser sur nous, Will, essayait à chaque fois de le raisonner Annie. C'est ta vie et tes amis.
Cela n'y changeait rien, pourtant.
Dans le même temps, alors que les B.U.S.E. approchaient et que la pression était à son comble, le professeur McGonagall annonça que les entrevues d'orientation (où elle parlerait avec son élève de la carrière qu'il souhaitait entretenir) auraient lieu dans le jour suivant.
Alizée, étant dans les N, passait après Kenric et Kathy, dans les M et les E. Quant à Annie, Zéphyr, Alithéa, Albe, Quinn, Klyr et Gill, ils étaient dans les F, B, G, C et K, donc eux aussi avant eux.
Ils attendaient dans la salle commune que leur tour vienne et tous les amis d'Alizée partirent, sauf Kenric qui était juste avant elle ; dans la salle, il ne restait que peu de personnes, dont Will, dans les S, Ruth, dans les L, et Gwendolyn, elle aussi dans les M. Alors qu'elle révisait, Alizée aperçut la jeune fille qui s'approchait de Kenric et elle.
- Oh, Lizzie, lança Kenric en se levant et en cherchant visiblement une excuse pour fuir Gwendolyn, il faut que je te rende un truc, non ? Tu m'accompagnes ?
- Vas-y sans moi, j'ai quelque chose à faire.
Elle était curieuse de savoir ce que lui voulait la jeune fille, à qui elle n'avait pas reparlé depuis une éternité. Son ami lui jeta une œillade inquiète puis sortit et se dirigea vers les dortoirs des garçons.
L'autre Gryffondor prit place aux côtés de son ancienne amie et lui tendit avec un grand sourire son livre de Potions ;
- Tu peux m'aider à réviser, vu qu'il n'y a personne d'autre ?
- Will ne veut pas ?
- William est occupé.
Elle prit avec méfiance le livre, s'attendant presque à ce qu'il explose entre ses mains, mais il ne se passa rien. On appela Ruth Lebb, qui s'éloigna en leur lançant un regard furieux.
- Alors, euh...
Alizée se demanda si son plan était d'avoir tout juste pour lui montrer qu'elle était plus forte, mais, au fur et à mesure des questions, sa théorie s'effondra comme un château de carte ; elle faisait des erreurs et les reconnaissait, lui demandait conseil, était gentille. Elle était presque... agréable, comme avant.
Elle continuait de sourire même lorsqu'elle foirait toute une question.
Après Cassandra, lorsqu'on l'appela, elle se pencha pour récupérer son livre et renversa un pot de plumes ; elle s'assit en s'excusant pour le ramasser, et souffla ;
- Je sais que tu me détestes, mais Ruth a prévu de t'attaquer cette année.
Elle se leva et la salua allègrement avant de sortir de la salle, comme si rien n'était arrivé.
Alizée cligna des yeux, totalement sonnée. Pourquoi lui disait-elle ça ? Ne voulait-elle pas, elle aussi, sa mort ? Elle croyait qu'elle la détestait jusqu'à la haine. Pourtant... elle l'avait avertie du danger. Et si c'était un piège pour la faire baisser ses gardes l'an prochain ? Ou si elle regrettait ses actes et souhaitait se faire pardonner ? Elle l'ignorait, mais elle espérait de tout cœur que ce soit une tentative de se racheter et non pas un piège ingénieux ou un mensonge.
- Alizée Neigea ?
- Oui !
Elle se leva d'un bond, surprise, n'ayant pas vu Kenric partir, trop concentrée sur ses réflexions. Elle suivit le professeur McGonagall jusqu'à son bureau.
De toute façon, elle savait déjà ce qu'elle voulait être plus tard.
La trahison de sa mère ne changeait rien au fait qu'elle eût déjà hâte d'être Auror ! Son rêve était plus près que jamais !
Des paroles prononcées d'une voix douce durant un cours de Potions lui revinrent. « Auror, c'est pas un peu... classique, comme métier ? Magizoologiste, c'est original ! Et tu en parles avec passion, vraiment ! Je pense que ce métier devrait te plaire... Je dis ça, je dis rien, mais je te vois plus en magizoologiste qu'en Auror... »
Elle les chassa avec brusquerie et fureur. Comment pouvait-elle ne serait-ce qu'envisager cette option ? Migizoologiste, non mais, n'importe quoi ! Se traîner dans la boue pour sauver des bêtes, sympathiser avec elles, dormir à la belle étoile et écrire des livres sur son savoir inexploré, se repérer dans les étoiles et traverser des jungles touffues et enchantées, c'était... une horreur. Elle n'en avait absolument pas envie... Non, absolument pas...
« Ce serait quand même trop cool ! »
Trop cool, mais, non, mais pas du tout, elle n'avait pas pensé ça...
Son futur était d'être Auror...
Son futur était d'être Auror !
Elle ne savait plus qui elle cherchait à convaincre.
