POINT DE VUE DE MAEL
Je sors de la salle de bain, soulagé de mon problème typiquement masculin. Je passe à nouveau devant la chambre de Mia, me forçant à ne pas y rentrer.
Je sais. Je fais n'importe quoi. J'en suis terriblement conscient, mais je n'arrive pas à faire autrement. Je repousse son lien génétique avec mon meilleure ami à chaque fois, me disant que je résisterais plus tard. Et pas besoin d'être Einstein pour savoir que plus tard, ce n'est pas maintenant.
Elle m'obsède. Il me faut une force surnaturelle à chacune de nos.. rencontres charnelles pour la repousser. J'espère sincèrement qu'elle ne le prend pas mal, je ne fais pas ça pour la brusquer. C'est simplement que je ne veux pas dépasser les limites, enfin pas plus que les limites que j'ai déjà enfreins.
Je dévale les escaliers, retrouvant autour de la salle à manger mes deux compères, visiblement réveillés. Je ris en m'essayant en face Max, qui est côte-à-côte avec un Julien qui n'a pas l'air en grande forme.
- Alors Ju, dure cette soirée ?
Il me lance un regard noir, qui fait rire mon second meilleure ami.
- J'arrête de boire, il grommelle.
Je ris de bon cœur, on dit tous ça après une putain de cuite. Et pourtant nous voilà, deux jours après, un verre à la main. De mon côté, je suis assez content. Malgré l'alcool ingurgité, je n'ai pas la gueule de bois ce matin.
- Dis pas ça aujourd'hui, il y a l'anniversaire de Vanessa demain.
Je lève vivement la tête vers Max, qui me regarde bizarrement.
- Quoi ? Il rit, ne me dis pas que tu avais oublié.
Et bien si.
- Non, c'est ma copine mec.
Je suis dans la merde. Elle est celle que j'ai le plus oublié dans cette histoire avec Mia. Il va falloir que je prenne une décision. Je n'ai pas envie de la quitter parce qu'elle reste une fille que j'apprécie, enfin plus que toutes mes ex confondues et – cherry on the cake – je peux coucher avec elle. Je sais que c'est dégueulasse pour Vanessa, je parle d'elle comme d'un vulgaire trou mais c'est la vérité.
- Tu vas lui offrir quoi, d'ailleurs ?
Je hausse les épaules, en attrapant un bol vide au centre de la table. Cette discussion m'agace. On peut dire que je suis vite redescendu de mon putain de nuage.
- Aie.. c'est quoi cette tête ? M'interroge Max.
Je lève les sourcils, ne comprenant pas où il veut en venir.
- Quelle tête ?
Il donne un coup de coude à Julien qui me sourit en coin.
- La tête qui dit que tu as une autre proie dans tes filets et que tu te lasses de la volcanique Vanessa.
Oh. Oh. Merde. Je me force à paraître normal, alors qu'à l'intérieur, je bouillonne.
- Je.. non.. c'est pas..
Très convaincant Maël. Applaudissement. Les deux autres se marrent, pendant que je cherche une parade.
- Je peux savoir ce qui vous fait rire ?
Je pivote vers la voix de Mia, la découvrant encore en pyjama. Je dévore son corps des yeux avant de me souvenir de la merde dans laquelle je suis. Il ne manquait plus que ça.
Je me tourne vers les gars en leur faisant les gros yeux, espérant qu'ils taisent. Mais ça, c'est sans compter sur un Max sournois et bavard.
- Maël a des vues sur une autre fille que Vanessa mais il veut pas l'avouer.
J'essaie de ne rien montrer, m'emparant sans trop trembler du paquet de céréales. Elle s'assoit à côté de moi, trop loin à mon goût d'ailleurs. Comme si tout était normal, elle entreprend de se servir un verre de jus d'orange tout en me parlant :
- Ah oui ?
- Non, c'est faux. Il n'y a que Vanessa.
Je répond froidement et elle quitte son verre des yeux pour me lancer un rapide regard. Pas besoin d'être mentaliste pour deviner que ça la blesse. Et je ne comprend pas pourquoi. Elle devrait être contente que je joue le jeu sans bafouiller comme il y a quelques secondes. Je ne dis pas que je pense ce que je viens de dire, j'essaie simplement de préserver un secret qui pourrait tout détruire.
- Pas la peine de parler comme ça à ma sœur Maël.
Je reviens à Julien, visiblement étonné par ma soudaine agressivité.
- Désolé, je marmonne.
Nous reprenons notre petit déjeuner en silence pendant que je me demande comment je vais me sortir de mes galères. Vanessa, Mia, Vanessa, Mia. Je sens que je vais devoir jongler. Je ne veux pas prendre la décision qui finira par s'imposer à moi. Pas maintenant.
Je crois que nous sursautons tous lorsque la sonnette retentit. Je ne suis pas chez moi, alors je fais comme si de rien n'était pendant que Mia se lève.
- Non ! L'interrompt son frère, laisse-moi y aller.
Le soudain engouement de Julien me fait froncer les sourcils, tout comme Max.
- Qu'est-ce qu'il fabrique ? Il demande.
Je hausse les épaules en soupirant, qu'est-ce que j'en sais.
- Entre, entre.
J'ai beau me contorsionner le cou, je n'arrive pas à voir la porte d'entrée d'ici. Foutu mur.
- Oui, elle est réveillée.
Julien fait à nouveau son apparition, et lorsque mes yeux tombent sur la mystérieuse personne je me décompose.
- Hugo ?
Mia se lève, me jetant un coup d'œil affolé.
Le petit con se tient tout sourire au côté de mon meilleur ami, qui jubile. La jeune fille s'approche de lui visiblement embarrassé. Et il y a de quoi. J'anticipe ce qui va arriver, détournant la tête pour revenir à mon bol de céréales. Je préfère ça que de le voir poser ses lèvres là où étaient les miennes il n'y a pas si longtemps.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- C'était mon idée, répond Julien, je voulais m'excuser pour.. enfin tu sais. Et comme je sais que vous vous êtes pas vu depuis l'incident..
Un silence s'en suit, et ma curiosité prend le dessus. Je reviens à eux, découvrant une Mia gigotant sur place.
- Je..
- Va te préparer, s'exclame Hugo, je t'emmène avec moi.
Non. Je ne le veux pas. Elle ne peut pas partir avec lui. Oui je suis jaloux, et alors ? Ça ne signifie rien, je vous vois déjà venir. Je suis un homme et je sais ce qui va se passer si elle part avec lui.
Je sais que se serait suspect si elle déclinait son invitation, mais ça me mettrait en rogne qu'elle accepte.
- D'accord, j'en ai pour 5 minutes.
Je me crispe, contractant la mâchoire. Mia s'éclipse, laissant mon meilleur ami et l'adolescent discuter entre eux alors que je boue de l'intérieur. Je n'ai même plus faim. Je reviens quand même à mon petit-déjeuner pour reculer le bol de ma vue. Je finis par lever les yeux vers un Max qui me fixe suspicieusement.
- Quoi ? Je grogne.
- Rien, il soupire, rien du tout.
**
Hello ! Je sais déjà que ça faisait longtemps, pas la peine de me le dire. Je ne suis pas fière de ce chapitre, mais je vous promet de me rattraper.
J'ai pris une décision : Je ne publierai que le Mercredi et le Dimanche. Ce ne sera pas nécessairement d'une semaine sur l'autre mais se sera pour des raisons pratiques. Et cela vaut pour toutes mes histoires confondues. Les chapitres seront postés sur ces deux jours.