Fred Weasley dormait mal dans son appartement au 93, Chemin de Traverse. Son esprit était préoccupé par une blonde qui ne voulait pas s'en échapper. Il n'en avait jamais parlé à ses amis, tout simplement car il ne...pouvait pas. Dès qu'une parole sur la jeune fille menaçait de s'échapper de sa bouche, ses cordes vocales cessaient de fonctionner. De plus, il savait ce que ses amis et sa famille pensaient de l'étudiante. Il n'y a pas si longtemps, elle était leur amie, et ils étaient désormais convaincus que Joanne s'était rangée du côté de Voldemort. C'était pour Harry que c'était le plus dur : sa sœur jumelle, faisant équipe avec l'assassin de leurs parents. Cependant, Fred ne voulait pas y croire, non. Sa dulcinée ne pouvait pas faire cela, elle lui avait déjà confié ses craintes quant à son avenir, et il était persuadé qu'elle ne pouvait pas dévier à ce point. Il ignorait où elle était. Selon Harry, elle était dans sa famille. Il n'y tenait plus, il devait la voir, même si la jeune fille avait ignoré l'entièreté des lettres qu'il lui avait envoyées. Il écrivit rapidement ces quelques mots à l'intention de son frère, lui promettant d'être de retour pour l'ouverture de leur magasin. Ensuite, le rouquin transplana sur le terrain où ils s'étaient retrouvés lors de la réception du 26 décembre et une fois sur le perron, il frappa trois coups à la porte. Rita ouvrit la porte, se demandant qui pouvait bien être leur visiteur. Elle reconnut vite le rouquin que sa fille aimait tant.
- Fred c'est ça ? Entre, entre.
- Merci Madame Tyde, est-ce que Joanne est là ?
Le regard de la femme s'assombrit quelque peu.
- Tu n'es pas au courant ? Harry l'est, je pensais qu'il t'aurait prévenu.
- Ah, oui, mais apparemment elle est ici non ?
- Écoute Fred, Joanne a fait son choix et elle n'est pas ici. Elle a choisi le côté sombre, et nous avons tout fait pour la raisonner, je te le promets.
- Mais où est-elle dans ce cas ? s'inquiéta le garçon, incertain d'être capable d'encaisser la réponse.
- Fred, elle est chez son ami Draco, elle ne vient plus ici maintenant...
- Pardon ?
- Tu as bien entendu. Mon mari passe ses journées au piano, mais il ne joue pas. Et moi... J'essaie de survivre pour deux.
- Vous lui avez parlé ? Vous l'avez vue ?
- Non, elle nous a envoyé une seule et unique lettre, depuis c'est silence radio. Fini.
Un grand silence s'installa entre les deux individus. La dame, ses traits vieillis par l'inquiétude et le manque de sommeil, avait les yeux dans le vide, fixant un point indéterminé. Le jeune homme quant à lui, était en colère. Sa petite amie était chez Draco Malefoy, à qui elle plaisait beaucoup. Dieu sait ce qu'il pourrait se passer là-bas, tout le monde savait que Lucius était un Mangemort. Si on touchait à un seul de ses cheveux... Il ne le leur pardonnerait pas.
- Madame Tyde, je vais devoir prendre congé. Essayez de ne pas trop vous en faire, vous connaissez votre fille, elle n'est pas comme ça, dit-il afin de rassurer autant la mère angoissée que lui même.
Il regagna le terrain vague, et transplana devant le magasin. La façade était joyeuse, contrairement aux autres boutiques qui avaient presque toutes mis la clef sous la porte. Il soupira et entra d'un pas lourd dans leur local. Les rayonnages étaient parfaitement rangés, formant un désordre malicieusement organisé. Le pas toujours pesant, il gravit les escaliers qui menaient à l'appartement, veillant à ne pas réveiller son frère. Il ouvrit la porte de sa chambre, remarquant immédiatement la crinière blonde de l'adolescente frêle assise sur son lit. Il fut d'abord fou de joie, puis se rendit compte de deux choses : une, Draco Malefoy se tenait non loin d'elle et deux, la jeune fille, autrefois si belle, ne ressemblait plus qu'à un corps dénué d'âme et de vie. Il faillit exploser mais se retint. À la place, il s'agenouilla devant sa blondinette et lui saisit la main.
- Joanne...
- Fred.
Son ton était sec, sans appel et n'augurait rien de bon.
- Tu n'es pas seule.
- Tu as raison.
- Les rumeurs sont vraies alors ?
- Quelles rumeurs ? Ce sont des faits. J'ai choisi mon camp. Il vaut bien mieux que le vôtre.
La jeune fille se brûlait la langue en proférant de telles horreurs, mais elle n'en laissa rien paraître, elle devait tenir son rôle à la perfection.
- Joanne, tu ne peux pas penser ça, tu n'es pas comme ça, tu as des amis qui t'aiment et-
- J'ai des amis qui m'aiment dans ce camp aussi.
Draco opina discrètement pour appuyer ses dires.
- Joanne, je t'aime moi, soupira Fred, tu ne peux pas me faire ça, ni aux autres.
- Aussi étrange que ça puisse paraître, je t'aime aussi. C'est pour ça que je suis là. Un dernier moment, pour se dire au revoir, comme il se doit. Draco, tu peux retourner au manoir si tu en as envie, revient me chercher dans... Disons quatre heures ?
Le jeune homme blond, sans un mot, sorti de la pièce et disparut on ne sait où. Une fois le garçon hors de vue, Joanne fondit sur les lèvres de son bien aimé.
- Je n'ai pas beaucoup de temps, je n'ai pas le choix d'accord ? Je t'aime, et je ne veux pas qu'il vous arrive malheur, à toi et aux autres. Ils commenceront par mes parents, puis mes amis, et ils te garderont pour la fin. Alors oublie-moi, débita-t-elle, les larmes ruisselant sur ses joues rosies.
- Comment pourrais-je t'oublier ?
- Tu le dois... Tout le monde l'a fait, tu y arriveras.
- Tu n'as même pas répondu à mon hibou d'anniversaire, je m'inquiétais. Et je m'inquiète toujours.
- Ne te méprends pas, fêter mes seize ans éloignée de toi et de Harry, c'était horrible. Mais je suis là, pas pour longtemps, mais je suis là. Alors profitons et oublions la situation un moment tu veux ?
- Tu es sûre de ce que tu fais ?
- Oui.
- Alors je te fais confiance. Mais je ne t'oublierai jamais.
Le garçon embrassa tendrement sa petite amie, qui décida d'approfondir leur étreinte. L'adolescente se retrouva bien vite sous le rouquin. Elle l'aida à retirer son T-Shirt, et elle retira son débardeur. Fred eût alors tout le loisir de détailler le corps meurtri de sa compagne. Son ventre était plus plat que d'ordinaire, ses petites poignées d'amour avaient disparu. Il pouvait voir, juste après la dentelle du soutien-gorge, les clavicules, saillantes, de la jeune fille. Elle ne lui était jamais apparue si fragile.
- Tu es sûre que c'est ce que tu veux ? s'enquit le garçon.
- De nouveau, j'en suis certaine. Je n'ai plus l'envie de fuir, je t'aime Fred Weasley, et ce sera dur de changer ça.
La suite fut comme un feu d'artifice pour les deux jeunes gens. La fille apprécia pleinement ce corps aimé, elle en dévorait des yeux chaque parcelle, gravant dans son esprit les courbes des épaules du rouquin, la ligne de sa mâchoire, la courbure de son dos. Lui, la couvrait de baisers, mordillant ses lèvres. Ils s'accordèrent parfaitement, plus que jamais heureux d'être là. Pendant un instant volé à la vie, ils n'étaient que deux jeunes totalement épris et fous l'un de l'autre. Il n'y avait ni Voldemort, ni rien. La jeune femme laissa son amant s'endormir dans ses bras, tout en caressant ses cheveux roux. Quand il fut profondément assoupi, elle s'habilla et sortit sa baguette, elle vérifia l'heure. Minuit quarante-huit. Draco allait bientôt arriver sur le Chemin de Traverse et la ramènerait au manoir Malefoy, manoir où elle recommencerait une nouvelle vie, loin des siens. Elle leva son bout de bois, à contrecœur, et le pointa vers l'homme endormi. Elle s'apprêtait à prononcer la formule, à sceller son destin à tout jamais. Elle se pencha, et déposa ses lèvres sur le front du garçon, lui murmurant un dernier "je t'aime" au creux de l'oreille. Elle redirigea sa baguette dans la bonne direction, et, pleurant, prononça la formule.
- Oubliettes.
{...}
Le Chemin de Traverse était sombre. Les devantures des boutiques étaient condamnées ou bien complètement détruites. Joanne marchait, une bride de son débardeur pendant sur son épaule. Elle n'était vêtue que d'un jean et ses épaules étaient nues, mais le climat du mois d'août était chaud. Elle attendait depuis un moment quand le garçon blond se montra enfin. Elle leva vers lui des yeux humides, et Draco sut, à son regard, qu'elle ne tiendrait plus longtemps debout. Il lui fallut seulement deux grands pas pour rejoindre la jeune femme avant qu'elle ne s'effondre totalement. Il se cramponna solidement à son amie, et il transplana.
{...}
Fred se réveilla, nu comme un vers, sous ses couvertures au 93, Chemin de Traverse. Il ne se souvenait pas s'être couché, et les couvertures à côté de lui étaient démises, comme si quelqu'un avait dormi là. Peut-être avait-il ramené une conquête qui, le matin, avait pris la fuite. Quoi qu'il en soit, il avait un magasin à faire tourner. Il sauta sous la douche, tout de même un peu troublé par une étrange sensation sur son front, comme une lointaine caresse. Il chassa vite cette pensée plus qu'étrange de son esprit et rejoignit son frère pour l'ouverture. Les jumeaux avaient toujours dégagé cette prestance incongrue, mais jamais elle n'avait été aussi forte que maintenant. Leurs clients leurs témoignaient du respect malgré leur jeune âge, et à leurs yeux, c'était leur plus grande réussite. Oui, les jumeaux étaient fiers der ce qu'ils avaient accompli. Fred se tenait à gauche de son jumeau, qui adressait un dernier mot à leur assistante, Verity. Un groupe de jeunes écoliers entra en premier dans le magasin. Ils étaient trois, et devaient avoir douze ou treize ans. Le premier étudiant, un garçon, avait des cheveux châtain foncé. Le second, encore un garçon, avait des yeux d'un bleu très clair et des cheveux blonds d'une nuance très sombre. Le dernier membre du trio était une fille, assez frêle. Elle avait de long cheveux blonds qui coulaient dans son dos, ce qui n'était pas sans déclencher en Fred une désagréable sensation de déjà vu. Il ne connaissait pas cette gamine, mais il avait déjà rencontré une tignasse de ce genre. Enfin, il ne devait pas penser à ça, ce n'était rien. Cependant, le rouquin ne put que se passer une main sur le front, se rappelant, durant un bref instant, la douceur d'un baiser volé.
{...}
- Joanne ?
- Hmmm ?
- T'es réveillée ? Je peux entrer ?
- Fais ce que tu veux.
Le marmonnement de la jeune fille était clair, elle n'allait pas bien. Draco avait entendu son sanglot remonter à la fin de sa phrase. Aussi, les cheveux décoiffés et son pantalon de pyjama froissé, il entra dans la chambre de Joanne, voisine à la sienne. Comme il l'avait craint, l'adolescente, qui n'avait pas encore repris tout le poids qu'elle avait perdu, était recroquevillée sur son lit, les épaules tremblantes. Sans un mot, le blond s'allongea près de Joanne, passant un bras maladroit autour de ses épaules. Il savait que ce qu'il allait lui annoncer n'allait pas la ravir, mais il n'avais pas vraiment le choix, après tout.
- Joanne...
- Non, tais-toi Draco, laisse-moi un instant, et tais-toi.
- Joanne, j'aimerais bien mais... ma mère m'a appelé, et... Il veut nous voir.
L'emphase que Draco avait mise dans sa phrase ne trompait pas la jeune femme. Elle savait qu'ils allaient devoir rendre des comptes pour leur absence de la semaine dernière. Après leur visite chez les jumeaux, ils avaient passé le reste de la nuit dans un pub londonien. Ils avaient discuté, ou plutôt, Draco avait tenté de remonter le moral de Joanne. L'adolescente enfila rapidement un jean et garda son débardeur. Draco, quant à lui, se recoiffa et enfila un jean et une chemise propres. Ils descendirent dans l'immense salle à manger, où la longue table en bois vernis continuait de dégager sa constante inhospitalité.
- Prenez donc place les enfants, siffla une voix que les deux adolescents ne connaissaient que trop bien. J'ai des choses à vous dire.
Obtempérant, Draco et Joanne s'assirent à une distance respectable de Voldemort.
- Joanne, ma chère, aurais-tu l'amabilité de m'expliquer votre longue et regrettable absence jeudi dernier ?
- J'ai accompli la mission que vous m'aviez confiée Maître, et Draco est venu m'apporter son aide. Fred Weasley n'as désormais plus aucun souvenir de moi.
Elle avait expliqué cela d'un ton impassible, mais Draco savait à quel point cela lui coûtait.
- Parfait. Je suis très fiers de vous, vous êtes tous les deux des fidèles...comment dirais-je...prometteurs. Cependant, je pense que vous pourriez accomplir bien plus ensemble. C'est pourquoi, j'ai décidé qu'il fallait vous unir.
Les yeux des deux adolescents s'écarquillèrent de surprise et, s'ils se reprirent bien assez vite, une larme perla au coin de l'œil de la jeune fille.
- Vous devez vous demander comment, pourquoi. C'est normal, mais j'ai pensé à tout. Vous êtes encore jeunes pour vous marier, il est vrai. Toutefois, il existe d'autres moyens de lier deux personnes, autres qu'une cérémonie de mariage. Votre union aura lieu le trente-et-un août. Magnifique date non ? Qu'en penses-tu Draco ?
- Je ne remets en aucun cas vos idées en doute Maître, mais pourquoi cela est-il nécessaire ? demanda l'interpellé d'une voix hésitante.
- Vous serez tellement plus puissants une fois unis. Vous me serez d'une aide considérable. N'est-ce pas là une raison valable à tes yeux ?
- Si, bien entendu, Maître.
- Très bien, reprit alors le Mage Noir. C'était la première partie de mon annonce. C'est réjouissant, certes, mais j'ai une autre faveur, si je puis dire, à vous soumettre.
Malgré son attitude froide, Voldemort semblait excité de faire son annonce, son éternel serpent, Nagini, se baladant sur les épaules de son Maître.
- Pour que votre lien soit complet, il me faudra une dernière chose. Je sais que vous êtes fort jeunes, mais cela ne devrait pas poser problème.
Le Seigneur des Ténèbres marqua une longue pose, et, tandis que la sueur perlait sur le front des deux adolescents, il ouvrit la bouche afin de prononcer les mots qui achèveraient la jeune femme.
- J'ai besoin que vous me procuriez un héritier.
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Tadaaaaaa ! Alors, que pensez-vous de ce premier chapitre et de la mission que Voldemort vient de leur confier ? Du trouble de Fred devant les trois écoliers ? Des adieux de nos deux amoureux ? Comment vont réagir Joanne et Draco selon vous ? Dites-moi tout dans les commentaires !
Sinon, je viens de voir que "Hidden Twins" a atteint les 1000 vues ! C'est énorme ! Merci à vous touts/toutes ! Je ne vous connaît absolument pas mais je vous aime déjà !
Kiss kiss mes p'tits horcruxes !
-Cxlxnx13
MàJ : excusez-moi, certains "l" avaient décidé de se faire la malle (cette touche de mon clavier d'ordinateur ne fonctionne pas bien, très pratique oui...) et j'ai calé sur le mot "union", ne cherchez pas à comprendre, j'étais crevée. Kisouilles 😋