(T2) Chapitre 7 - Convainquons-là

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La Tête de Sanglier n'était pas fort fréquentée, aussi le groupe de jeunes sorciers était-il seul. Chacun avait une Bièraubeurre devant lui, mais Joanne n'avait pas encore touchée à la sienne. Recroquevillée sur sa chaise, elle ne disait pas un mot tandis que ses anciens (?) amis cherchaient des solutions. Hermione lui avait déjà parlé de sa potion auparavant, et elle savait que sans son sang, elle serait totalement inutile.

- Les gars... je vous ai parlé de la potion que j'ai trouvée, et c'est la seule solution que je vois, intervint-elle justement.

- Oui, mais...pour le dernier ingrédient ?

- Tu peux tout dire Ron, Joanne est déjà au courant, je lui en ai parlé ce matin. N'est-ce pas Jo ?

- Euh, oui, c'est...vrai.

- Donc tu te rappelles bien de ce qu'il me manque hein ?

- Parfaitement, répondit-elle calmement. Mais vous ne l'obtiendrez jamais, tu t'en rappelles de ça ?

- Je me rappelle que t'étais jamais aussi sûre de toi, donc tu doutes forcément, annonça Seamus, qui s'était montré peu loquace depuis que la jeune fille était revenue avec Fred.

- C'est bon Seamus, on a compris que t'étais le seul à te souvenir d'elle, le coula ce dernier, qui avait insisté pour s'installer à côté de la blonde.

- Fred, il t'a pas sonné à ce que je sache, alors oui, je n'étais jamais sûre de moi auparavant, mais les gens changent.

Si elle voulait qu'ils abandonnent l'idée de cette potion, elle allait devoir leur montrer qu'elle n'était vraiment plus comme avant, que l'ancienne Joanne était perdue, partie, irrécupérable. Elle devait les persuader qu'elle n'éprouvait plus aucune sorte d'affection pour aucun d'eux.

- Maintenant je suis sûre de moi, vous n'aurez jamais ce que vous cherchez. Vos souvenirs ne reviendront pas.

- Pourquoi ? demanda Fred, presque implorant.

Pour la premier fois depuis qu'elle le connaissait, le jeune homme avait l'air faible. Toute force semblait avoir déserté son corps et son esprit, léguant leur place à une personne suppliante. L'éclair de tristesse qui passa dans les yeux du rouquin déchira le coeur de la jeune Potter, mais elle n'avait en aucun cas le droit de se montrer affectée.

- J'ai changé, je ne suis plus l'amie que j'ai peut-être été par le passé, leur expliqua-t-elle, plus froide qu'un glacier. Je sais qui sont mes amis, je sais aussi ce que j'ai à faire. J'ai choisi mon camp, vous avez choisi le vôtre. Les Serpentard ne sont pas connu pour leur courage, mais pour leur ruse. Alors oui, j'ai peut-être choisi la facilité, mais au moins, moi, dans cette histoire, je ne souffre pas, je ne suis pas en colère, et je n'ai peur de perdre personne.

- Absolument personne ? l'interrogea Fred.

- Je n'ai plus personne à perdre, plus personne à aimer, donc non.

Elle s'en alla en laissant là un Harry en colère, un Ron et un Seamus consterné, un George choqué, une Hermione troublée, un Fred triste et sceptique.

{...} Poudlard, cachots des Serpentard, chambre de Joanne Potter

La poutre ne tenait même plus. Pourquoi réparer les dégâts ? Elle savait que la chambre se retrouverait très vite dans le même état.

On frappa trois coups. Allongée dans son lit, elle savait qui se tenait derrière la porte et n'eut pas besoin de parler pour que son visiteur se permette d'entrer. La tête blonde de Draco Malfoy passa dans l'entrebâillement de la porte, constatant avec désespoir l'ampleur des dégâts.

- Tu l'as revu.

Le garçon n'avait pas posé une question, il avait affirmé une triste réalité, et l'un et l'autre savaient de qui il était question.

- Je suppose que Saint Potter et sa bande t'ont embrigadée pour te parler.

- Non. Je me suis laissée embrigader, c'est différent.

- Ils te tirent vers le bas Joanne ! s'exclama le blond, perdant son sang-froid.

- Laisse-moi décider de qui me tire vers le bas ou non Draco ! De toute manière, je suis déjà au plus bas.

- Tu crois que j'en avais envie moi peut-être ? Tu crois que la situation m'arrange ?

- Et moi ? Tu sais ce que c'est d'aimer quelqu'un qui ne se souvient même pas de toi ?

- Et aimer quelqu'un qui ne t'aime pas c'est quoi hein ?

La jeune fille fut alors incapable de répondre. Toute la douleur du monde était lisible dans les yeux gris de Draco, poussant la blonde à se remettre en question. Elle ne valait peut-être pas mieux que les Mangemorts après tout : à quoi servait-elle, si ce n'était à détruire son ami ? Une idée lugubre germa aussitôt dans son esprit. Et si... non. Elle savait que le Seigneur des Ténèbres était capable de tout, elle n'en doutait pas. Mais Narcissa et Lucius, aussi lâche que soit ce dernier, n'auraient jamais pu laisser faire une chose pareille.

- Draco, je crois que je viens de comprendre quelque chose.

- Ah oui ? Vas-y, fais-moi donc part de ton immense savoir, lâcha sèchement mais tristement le blond.

- Tu ne trouves pas ça bizarre ? Comme si c'était... minutieusement prévu ?

- Là c'est officiel, t'es complètement incompréhensible Joanne, réussit à plaisanter Draco.

- Je le sais aussi ça, mais, réfléchis un instant. Ils m'ont forcée à modifier la mémoire du seul garçon que j'aime. Et ils te forcent à t'unir a une fille qui n'éprouve pas les mêmes sentiments que toi. Et s'ils essayaient de semer... le trouble ?

  - Je n'ai toujours pas compris, annonça le garçon.

  - Ils nous manipulent Draco ! Ils essaient de nous rendre vulnérable, c'et sûrement ce qu'ils essaient de faire.

  Le Serpentard, perplexe, réfléchissait. Joanne disait-elle vrai ? C'était tout à fait possible : le Seigneur des Ténèbres était réputé pour son sadisme, sa cruauté. La théorie de la sorcière tenait la route. Il comprenait : Voldemort savait que Joanne ne l'aimerait jamais. Dans les yeux de cette dernière, il lut de la pitié. Non, pas ça bon sang ! Il ne voulait pas de sa pitié ! Il était déjà tellement faible...
Draco s'avança soudainement vers la jeune fille. Si le but du Maître était de l'affaiblir, ou encore de lui faire perdre la tête, il n'y parviendrait jamais aussi bien que Joanne Potter.
  Pensant donc qu'il n'avait plus rien à perdre, il enserra la taille de la jeune fille, posant son front contre son épaule. Il n'avait jamais été à l'aise avec les démonstrations d'affection, accordant celles-ci à sa mère uniquement. Il murmura presque imperceptiblement, une part de lui espérant secrètement qu'elle ne saisirait pas ses paroles.

  - Je t'aime.

  Si la jeune sorcière resta silencieuse, elle n'en avait pas moins bien compris ce qu'il avait dit.

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Voilà le chapitre du week-end les amis. Je m'excuse, vraiment, car j'ai conscience que la qualité n'est pas vraiment là, mais je m'efforce de me creuser l'esprit.

Kiss kiss mes p'tits horcruxes !

Encore merci à jadouille2706 , qui supporte mes plaintes incessantes quant à mon manque d'inspiration ou de temps. ❤️

- Cxlxnx13

Hidden TwinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant