Plus le réveillon de Noël approchait — et il n'était plus très loin –, plus Mrs. Weasley pouvait être vue en train de courir d'un bout à l'autre de la cuisine du 12, Square Grimmauld, ou encore en train de rabrouer un des habitants pour son manque d'ordre. Elle assénait Ron et Ginny de tâches ménagères, s'occupait de son mari en convalescence ou bien réprimandait l'une ou l'autre blague des jumeaux. Harry et Joanne, quant à eux, étaient laissés en paix alors qu'ils ne demandaient qu'à aider. Et pour ce qui était de Sirius, et bien...il se contentait de flâner dans la maison.
Il était prévu que tout ce petit monde – à l'exception de Sirius, activement recherché par le Ministère, et de Mr. Weasley – se rende chez les parents de Joanne, les Tyde, le matin du 26 décembre. Cette dernière était d'ailleurs en train d'achever sa dernière tâche de la journée avec Mrs. Weasley quand un bruit la détourna de son labeur.
- Pssst.
La jeune fille savait à qui elle ferait face une fois qu'elle aurait franchit la porte d'où le bruit était venu. Elle s'éclipsa et s'avança vers son rouquin préféré, avant qu'il l'entraîne dans le couloir. Profitant de leur brève intimité, il lui vola un baiser.
- Je dois aller me coucher, Fred, la prévint-elle.
- J'en ai pas envie, grogna-t-il en guise de réponse.
Joanne, sincèrement désolée, embrassa chastement les lèvres du garçon pour s'excuser.
- Attends! Maman a demandé à Hermione et Ginny de te laisser une chambre, non?
En effet, lorsque Mrs. Weasley avait appris que les trois filles se partageaient une des plus petites chambres, elle avait immédiatement arrangé cela et laissé Joanne toute seule, prétextant que c'était une invitée. Joanne en avait été plus que gênée, et avait dit à Hermione et Ginny qu'elles n'auraient qu'à la rejoindre la nuit suivante.
- Oui, pourquoi? s'inquiéta-t-elle alors.
Une seconde plus tard, elle comprit le sous-entendu de la question et son visage devint livide.
- Tu as dit que tu devais aller te coucher, alors...
Armé de son sourire en coin et d'un clin d'œil, Fred l'attrapa par la taille et la fit basculer sur son épaule. Tout en essayant de rester discrète, Joanne lui tapa dans le dos pour qu'il la repose – sans succès. Une fois dans sa chambre, Fred la déposa sur son lit, s'assit à côté d'elle et se pencha doucement jusqu'à ses lèvres. Joanne était tétanisée. Alors, il l'embrassa comme il ne l'avait encore jamais embrassée. Même avec du recul, Joanne serait bien incapable d'expliquer ce qui lui était passé par la tête à ce moment-là. Elle approfondit leur baiser, passant ses mains dans les cheveux de Fred puis sur son torse, par-dessus son pull en laine. Elle envoya valdinguer toutes les questions qu'elle se posait et prit place au-dessus du garçon. Fred, avec la jeune fille ainsi assise sur ses hanches, ne répondait plus de rien... Joanne se redressa soudain, une main barrant sa bouche et ses yeux remplis de ce que Fred croyait être de la peur. En réalité, elle se sentait plutôt honteuse.
- D-désolée, bégaya-t-elle, je ne sais pas ce qui m'a pris...
Tant bien que mal, Fred pris appui sur ses coudes pour lui faire face. Une fois assis plus ou moins confortablement, il caressa la joue de sa petite amie.
- Hé, c'est pas grave.
Joanne se défit alors de son étreinte et s'allongea à côté de lui. Leurs fronts étaient collés, et aucun d'eux n'osait parler.
- Je pense que je te l'ai déjà dit, commença enfin Joanne, mais tu...je n'ai jamais connu ça, avant toi.
- Je sais.
- Alors, tu comprends, je ne veux pas...
- Aller trop vite?
Face au regard compréhensif de Fred, elle acquiesça.
- Je comprends, blondinette, et tu dois savoir que je...je ne te presserai jamais, ok? Tu sais quoi? On va même carrément changer de sujet, conclut-il avec un grand sourire.
Il voyait bien que Joanne était embarrassée, et il voulait plus que tout y remédier.
- Et si tu me parlais un peu de ton enfance? J'ai besoin d'anecdotes gênantes pour être préparé, plaisanta-t-il.
- Tu n'en loupes vraiment pas une, toi. T'es incroyable.
- Ça aussi, je sais.
Les deux amoureux rigolèrent doucement, soucieux de ne pas se faire repérer, et après une longue conversation dans le même style, ils s'endormirent.
{...}
Quand elle entra dans la chambre de Joanne, Ginny Weasley était partagée entre l'envie de s'attendrir et celle de mettre la honte à son frère. En effet, le spectacle qui s'offrait à elle était plutôt mignon : Fred et Joanne étaient enlacés et dormaient comme des loirs, toujours vêtus de leur tenue de la veille. « Au grands maux, les grands moyens... », pensa la jeune sorcière. Elle s'approcha du lit, saisit les épaules de son frère et le secoua violemment.
- Fred! Joanne! Maman veut que vous vous leviez et je vais lui dire que vous avez dormi ensemble si vous n'êtres pas debout dans dix secondes!
Les deux tourtereaux furent immédiatement tirés de leur sommeil et lorsqu'ils se redressèrent, Ginny ne put réprimer son rire. Les cheveux de Joanne étaient ébouriffés au possible et les yeux de Fred étaient encore marqués par la fatigue.
- Ginny! C'est pas du tout...enfin...
- C'est bon, Jo, ma sœur n'ira pas nous balancer, parce que moi, j'ai de quoi l'en dissuader, la taquina alors Fred, un peu plus vivace.
Joanne, elle, avait les joues rouges comme des tomates.
- Oui, bon, euh...je vais me changer, annonça-t-elle alors timidement en fuyant dans la salle de bain.
Ginny foudroya Fred d'un regard assassin qui aurait bien pu faire pâlir le Seigneur des Ténèbres.
- Je te préviens, Fred. Si tu lui fais quoi que ce soit, je serai très en colère.
Le concerné ricana devant les menaces de sa petite sœur avant de regagner sa propre chambre.
- Jo'?
- Je s-suis là, Ginny.
Devinant les sanglots de son amie, Ginny se précipita dans la petite salle de bain jouxtant la pièce. Elle posa ses mains sur les épaules de la jeune femme appuyée contre le lavabo et la berça doucement.
- Qu'est-ce qu'il se passe? Tu veux qu'on en parle toutes les trois?
La jeune femme répondit à l'invitation en hochant la tête. La rouquine ne se fit pas prier : elle partit rapidement chercher Hermione dans leur chambre et la ramena dans celle de Joanne, car une réunion entre filles s'imposait.
- Bon, commença Hermione, confortablement installée sur un pouf. Quel est le problème?
- Mon imbécile de frère, Fred Weasley, annonça Ginny.
- D'accord. Il a fait quoi?
- Mais...rien, en fait, se lamanta Joanne. Il n'a rien fait, c'est moi, c'est juste que... Je ne sais pas je... Je perds tous mes moyens dès que je suis en sa présence, et hier soir et bien... Oh mon dieu hier...
L'adolescente enfouit son visage dans ses mains et sanglota de plus belle.
- Tu n'es pas obligée d'en parler Jo'... On comprend, ajouta Ginny. Tu as honte?
Joanne opina.
- Il ne faut pas, rigola doucement Hermione. Tu sais, l'amour c'est très compliqué comme sentiment. Comment tu te sentais sur le moment?
- Merveilleusement bien, avoua la jeune fille, son visage émergeant doucement de ses paumes.
- Alors ne te pose pas de questions... Je sais que même si mon frère est quelqu'un d'étonnement stupide, il n'est pas méchant. Il ne te fera pas de mal, tenta de la rassurer Ginny. Je pense même qu'il commence vraiment à être fou de toi.
- Tu crois? espéra Joanne, un sourire surgissent soudainement sur son minois.
- J'en suis certaine. J'ai toujours eu plus facile à cerner les jumeaux que mes autres frères. Et je pense sérieusement que je ne me trompe pas. Allez, file t'habiller! Maman a fait à manger et on attendait plus que vous.
{...}
Le repas préparé par Molly était succulent, mais Joanne n'en savourait pas pleinement le goût. La jeune femme était angoissée. Angoissée par le soir du réveillon, angoissée par le départ chez ses parents, angoissée de la réaction de ceux-ci, bref, angoissée. Son jumeau n'avait pas manqué de le remarquer, car sa voix résonna dans sa tête.
- Angoissée?
- Même pas.
- Ne me prend pas pour plus bête qu'un troll ,Joanne. Détend-toi...
Elle ne répliqua même pas, sachant pertinemment bien que son frère avait raison. Elle fit alors de son mieux pour participer aux conversations, quand Fred l'interpella.
- Blondinette, George et moi on sort faire nos achats de Noël. Tu viens avec nous?
- Oh, euuuh, et bien, pourquoi pas !
Les rues de Pré-Au-Lard n'étaient pas bondées, mais elles n'étaient désertes non plus. Les boutiques étaient ornées de leurs plus belles décorations, et l'ambiance du village était drôlement chaleureuse malgré la neige et la température. Fred avait attrapé la main de sa petite amie et son frère jumeau marchait à ses côtés. Au moment même, il pensa qu'il avait de la chance. De la chance car il était né en même temps que l'idiot à côté de lui, et aussi car il était tombé sur la jeune et jolie blonde dont les doigts étaient noués aux siens. Il ignorait toujours ce qu'il allait bien pouvoir lui offrir, mais il ne s'en inquiétait pas trop ; il aviserait. La blonde, quant à elle, avait une petite idée derrière la tête. Ils rentrèrent tous les trois chez Honeydukes et ils achetèrent chacun des friandises pour leur famille et leurs amis. Une fois qu'ils eurent fait le tour et acheté ce dont ils avaient besoin, Joanne proposa de terminer leurs achats dans des boutiques Moldues. Ils transplanèrent donc non loin d'une jolie rue commerçante où Joanne trouva son bonheur. Elle acheta une robe de soirée vert irlandais à Ginny, évasée et très élégante. Pour Hermione, elle choisit une robe grise, dont le bas scintillait de milles feux grâce à des petites paillettes méticuleusement cousues au tissu. Elle se dit qu'elles pourraient les porter pour la réception des Tyde. Elle acheta par la même occasion un costume Moldu à Harry. Elle laissa le soin à Fred et George de choisir les leurs de leur côté. Elle trouva un magnifique service en porcelaine chez un antiquaire, pour Mr. et Mrs. Weasley. Ils s'apprêtaient à transplaner au 12, Square Grimmauld quand Joanne se rendit compte qu'elle n'avait pas ce qu'il lui fallait pour Fred et qu'il lui manquait encore sa robe. Elle fila donc seule dans une boutique de décoration et acheta une petite étoile en argent, un accessoire Moldu qui, d'origine, servait de décoration de table. Elle était assez petite pour tenir dans une poche, c'était donc parfait. Elle s'en retourna ensuite dans la boutique où elle avait trouvé les robes de ses amies et s'en procura une, espérant qu'elle plairait à Fred.
- Me voilà! s'exclama-t-elle, essoufflée de sa course.
- Enfin! plaisantèrent les jumeaux.
Ils transplanèrent ensuite tous les trois au QG de l'Ordre du Phénix, heureux d'avoir trouvé tout ce qui leur fallait.
Le réveillon arriva sans que personne ne s'en aperçoive. Joanne, dès le matin, avait déposé ses cadeaux sous le sapin de Noël. Désormais, tous les résidents de la maison des Black se trouvaient dans le petit salon. Sirius était assis dans un fauteuil à côté du sapin, une Bièraubeurre à la main. Hermione et Ron étaient assis côte à côte, Harry traînant non loin d'eux. George discutait avec son père, Ginny s'était perdue dans la contemplation des guirlandes lumineuses et Mrs. Weasley s'affairait toujours dans la cuisine, criant que le repas serait prêt d'une minute à l'autre. Joanne, elle, était assise sur les genoux de Fred, lui même adossé dans un gros fauteuil. Il lui tenait les deux mains, et les deux amoureux étaient captivés par le feu qui dansait dans l'âtre de la cheminée.
- À table! claironna la voix de Mme Weasley.
Cette fois, tout le monde sans exception apprécia le repas à sa juste valeur. Pour le dessert, Molly avait préparé une délicieuse tarte à la mélasse, au plus grand plaisir de Harry. Puis vint enfin minuit, et par conséquent, l'heure d'ouvrir les cadeaux. Mrs. Wealsey avait confectionné des pulls en laine pour tout le monde, y compris Hermione, Harry et Joanne. Le sien était d'un doux orange qu'elle affectionnait beaucoup. La lettre J était quant à elle en laine marron foncé. Mrs. Weasley fut ravie de découvrir le cadeau de la blonde, et la remercia à renfort d'étreintes. Ginny et Hermione adoraient leurs cadeaux et Harry, lui, était embarrassé par tant d'attention. De son frère, elle reçut un livre sur les plantes et les créatures aquatiques. Visiblement, son jumeau avait remarqué qu'elle était plus qu'attentive en botanique et en soin aux créatures magiques. Ensuite ce fut au tour de Fred de lui offrir son cadeau. Il s'approcha de la blonde avec un écrin à bijou rectangulaire et de couleur noire. Lorsqu'elle ouvrir le paquet avec délicatesse, elle découvrit une fine chaînette en argent avec un magnifique pendentif en forme de plume. Elle fit glisser le métal entre ses doigts et aperçut une fine gravure au dos de la plume. Elle reconnut l'écriture du rouquin.
«Là où est ton coeur, le mien l'est aussi.»
L'adolescente ne savait pas quoi dire. C'était magnifique. Cependant, elle trouva quelques mots à lui glisser à l'oreille.
- Si j'en crois cette phrase, ton coeur est bien à l'abri dans ta cage thoracique, car c'est là que le mien se trouve, lui murmura-t-elle.
Fred fut déstabilisé un court instant, puis retrouva son sourire en coin. Il embrassa discrètement Joanne au coin des lèvres avant qu'elle ne sorte quelque chose de la poche de son gilet. Elle lui tendit alors une petite étoile grise qui semblait scintiller.
- Qu'est-ce que c'est?
- Ton cadeau. Je t'expliquerai plus tard à quoi il sert. En attendant, jette-y un coup d'œil de temps à autre.
La jeune femme lui glissa un clin d'œil malicieux, puis partit rejoindre ses amis. Fred, quant à lui, s'en alla près de son jumeau, les yeux fixés sur la petite étoile scintillante. Il la retourna sous tous les angles, puis songea qu'il commençait à tomber follement amoureux de cette fille. Il n'aurait jamais pensé ça il y a quelques mois, et pourtant...
- C'est quoi ça Forge? lui demanda son jumeau.
- Le cadeau de Joanne. Je ne sais pas à quoi ça sert. Je cherche, mais...
- Pourquoi tu ne lis pas ce qui est écrit? le taquina-t-il.
- Il n'y a rien d'é-
Il se coupa net. En effet, une fine gravure était apparue sur une des branches argentées.
«Tant que pour toi mon coeur brûlera, cette étoile scintillera.»
Alors là, s'il s'y attendait... Il croyait pouvoir impressionner sa petite amie avec son pendentif, mais ce que cette dernière lui avait offert surpassait tout. C'était absolument magnifique et si Joanne avait eu la même étoile que lui, elle aurait brillé de mille feux en ce moment même. Un sourire énorme fendit le visage du rouquin. Il la tendit à son frère afin qu'il lise, mais dès que l'étoile quitta les doigts de Fred pour ceux de George, le scintillement disparu. L'étoile n'était plus qu'une décoration banale et sans éclat particulier. George, après avoir lu l'inscription, fit signe à Fred de reprendre l'étoile, qui se remit immédiatement à scintiller. Le sourire de celui-ci se fit plus grand encore. Il leva les yeux en direction de Joanne. La blonde s'aperçut qu'il l'observait, et en apercevant l'étoile scintillante et le sourire du rouquin, elle su qu'il avait compris son fonctionnement. Et là, elle lui lança un clin d'œil, et ce fut le premier clin d'œil qui fit rougir Fred, chose qu'il ne faisait jamais.
L'heure du coucher était à présent dépassée, mais personne n'était fatigué. C'est à quatre heures et vingt-trois minutes précisément que tout le monde capitula et se résigna à regagner sa chambre. Non sans un baiser de bonne nuit accordé à sa belle, Fred Weasley regagna son lit. Une fois sous sa couverture, il sortit la petite étoile et dès qu'il la toucha, elle se mit a scintiller. Il la plaça sous son oreiller : ainsi, il n'aurait qu'à glisser les doigts dessous pour savoir que la belle qui avait volé son cœur lui destinait toujours le sien.
{...}
- Dépêchez-vous le Portoloin part dans cinq minutes!
Depuis cinq heures du matin, en ce 26 décembre, Molly Weasley s'époumonait dans toute la maison. Elle devait faire transplaner tout le monde jusqu'au Terrier, afin qu'ils prennent tous le Portoloin qui les amènerait au 7, Hourlay Road.
- George! Fais transplaner Harry et Ron. Ginny, Hermione! Avec moi. Arthur chéri, tu es sûr que ça ira? Sirius, prend soin de lui, d'accord ? Fred, tu transplanes avec Joanne.
La mère de famille donnait ainsi ses indications, une à une. Ainsi, ce joyeux petit monde se retrouva dans le jardin du Terrier, où un vieux peigne commençait à briller. Tous coururent poser leur doigt sur l'objet, qui s'envola aussitôt dans les airs. Ils atterrirent dans un terrain vague, non loin de leur destination. Tous se relevèrent et se mirent en route. Arrivés devant la porte de Rita et Hugh Tyde, ce fut Joanne, leur fille adoptive, qui sonna. La porte s'ouvrit sur une femme très petite, un mètre cinquante-cinq tout au plus, les cheveux blond foncé et un peu rondouillarde.
- Maman! s'écria la blonde tout en se jetant dans les bras de la femme. Tu m'as manqué!
S'ensuivirent les inévitables présentations. Alors que Joanne présentait ses amis à ses parents, Rita Tyde ne pouvait s'empêcher de détailler avec soin chaque garçon qu'elle voyait. Le jeune Ronald regardait Hermione avec un mélange de tendresse et d'autre chose, et donc elle comprit qu'il ne pouvait pas s'agir du petit ami de sa fille. Le garçon aux cheveux noirs était Harry, elle l'avait immédiatement reconnu : il avait exactement les mêmes yeux que Lily et Joanne. Elle en déduit alors que celui qui occupait les pensées de sa fille était un des jumeaux. George ou Fred? À moins que ce ne soit Fred ou George? Elle n'en avait pas la moindre idée : les différencier n'était pas chose aisée. Tergiversant toujours, elle fit entrer tout le petit monde dans le vaste salon, depuis trop longtemps déserté par leur fille. Une fois que tout le monde eut sa place dans le canapé, les conversations s'engagèrent. Mmes. Tyde et Weasley parlaient ménage et famille dans la cuisine tandis que Mr. Tyde était très intéressé par les farces et attrapes de George. Joanne décida de rejoindre sa mère maintenant que Mrs. Weasley avait rejoint le salon.
- Mon petit poussin, tu m'as tant manqué!
- Toi aussi, maman, dit la jeune sorcière, répondant à l'étreinte de sa mère.
- Alors? C'est lequel? lui demanda pressement sa mère, un éclat typique aux mères inquiètes et intriguées dans le regard.
- C'est Fred, rigola doucement la jeune fille.
- Mais comment Diable peux-tu les reconnaître?
- Et bien, c'est simple! George a un grain de beauté dans le cou, et pas Fred.
- Tes talents d'observatrice m'étonneront toujours. Alors, ça va à Serpentard?
- Oui, j'ai des amis là-bas également. Tout va très bien. À quelle heure arrivent-ils? interrogea-t-elle, faisant allusion à la branche outre-Atlantique de sa famille.
- Ta tante Kate est censée arriver vers treize heures, et ton oncle Toby arrivera à seize heures. Ils dorment à l'hôtel du centre de la ville, comme chaque année.
La jeune fille acquiesça puis retourna dans le salon, invitant ses amis à l'étage. Toute la troupe la suivit dans les escaliers, s'extasiant sur la taille de la maison. Elle avait l'air modeste, vue de l'extérieur, mais l'espace intérieur était si bien agencé, de telle sorte que la bâtisse semblait immense.
- Joanne, quel métier font tes parents ? Leur maison est juste... Waouh, s'étonna Harry.
- Oh, mon père est à la tête d'une grande agence de voyage et ma mère ne travaille pas, elle a hérité de ses grands-parents et elle est obligée de rester à la maison de toute façon, elle a des problèmes de dos. Elle nettoyait dans des écoles, avant.
Ils suivirent donc leur amie jusqu'à la chambre de celle-ci, où un canapé installé devant sa télévision leur permit de s'assoir. Harry, Hermione et George s'assirent sur le petit canapé tandis que Fred, Ron et Joanne prirent place sur le tapis. Fred était appuyé sur ses mains, Ron sur ses coudes et Joanne était assise en tailleur.
- Bon, maman m'a chargée de vous expliquer comment ça va se dérouler. À treize heures, ma tante Kate et sa famille vont arriver. Ils sont nombreux, commença la jeune fille.
Avant de continuer, Joanne s'empara d'une photo de famille posée sur sa table de nuit.
- La brune avec une longue jupe noire là, c'est ma tante Kate, expliqua-t-elle. La blonde à côté d'elle, c'est ma tante Tess, c'est la femme de Kate. Lui, dit-elle en désignant un blond, c'est le fils biologique de Tess, les autres ont été adoptés, comme moi. Les deux rousses, ce sont mes cousines, Tracy et Jade, des jumelles. Elles sont faciles à différencier, Jade a les yeux verts et Tracy les a bruns. Le petit qui est dans les bras de Tracy, c'est Scott, il était jeune là, maintenant il doit avoir cinq ans. Le grand dadet qui est tout au bord, c'est Jack, le meilleur ami de ma cousine. Il vit chez ma tante parce que... Enfin, ses parents sont partis.
- Ils sont morts? demanda George, le regard désolé.
- Non, juste partis. Ils se sont volatilisés quand Jack avait quatre ans et n'ont laissé qu'un mot d'excuse ridicule. Enfin... Au moins mes tantes l'ont recueilli et il fait partie de la famille.
Fred remarqua qu'un sourire commençait à naître sur le visage de sa belle tandis qu'elle parlait de ce Jack. Ce Jack, il avait des cheveux blonds, étonnamment clairs, et des yeux très bleus.
- Quel âge a-t-il maintenant ? demanda Fred.
- Il a seize ans maintenant, il en avait treize sur la photo. Bon, heureusement, mon oncle Toby ne vient pas avec autant de monde, rigola-t-elle. Sa femme Holland et lui arriveront à seize heures. Vos valises sont où?
- Dans le sac de Maman, je va le chercher, annonça Ron.
Cinq minutes de plaisanteries et de rigolades plus tard, Ron arriva, complètement essoufflé et à bout de force, avec le grand sac ensorcelé de Mme Weasley. Ils rangèrent leurs valises dans un coin de la chambre de Joanne et sortirent leurs tenues.
- Il est déjà midi, donc on mange un bout, et après on pourra se changer, proposa Joanne.
Ils descendirent à la cuisine et Joanne sortit du pain et de la confiture de fraises du frigo.
- Je suis désolée, mais on a le droit de toucher à rien d'autre avant ce soir, rigola la jeune fille.
Ils se passèrent les aliments chacun leur tour afin de se servir, et une fois leur maigre repas ingéré, ils remontèrent vite dans la chambre qu'ils avaient quittée à peine dix minutes plus tôt.
- Bon, les garçons, vous pouvez utiliser la chambre d'ami et sa salle de bain, c'est la porte à côté. N'oubliez pas vos valises! ajouta Joanne en voyant Harry et Ron quitter la chambre sans leurs affaires.
Les garçons partis, la jeune femme et ses deux amies pouvaient enfin se préparer. Ayant enfilé leur robe, Ginny, de loin la plus douée des trois dans ce domaine, s'occupa de maquiller un peu ses deux camarades. Alors que Joanne et Hermione désespéraient devant la perfection des cheveux de Ginny, cette dernière se moquait gentiment des deux autres. En effet, elles ne savaient pas comment dompter leur crinière. Ginny soupira et secoua la tête. Elle se résolut quand même à aider ses amies et arrangea le problème. Les cheveux d'Hermione étaient désormais presque lisses grâce au fer à lisser emprunté à la mère de Joanne. Quant aux cheveux blonds et épais de cette dernière, ils étaient maintenant relevés en un élégant chignon dont s'échappaient tout de même quelques mèches rebelles.
- Les enfants! Kate est là! cria le Hugh dans les escaliers.
Les trois amies se regardèrent et allèrent frapper à la porte des garçons. Visiblement, ils étaient déjà en bas. Alors, elles descendirent les marches de l'escalier en colimaçon.
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Kiss kiss mes p'tits horcruxes
-Cxlxnx13
Update : une légère incohérence que m'a gentiment fait remarquer un de mes merveilleux lecteurs vient d'être corrigée. Encore mille mercis à toi!
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Chapitre révisé le 04.05.2020
Oh la la, ce chapitre fait pitié. Que quelqu'un frappe le moi de 15 ans, je vous en supplie!