chasse gardée.

De Celinours_60

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Dereck Hadisson ? On le connait plus généralement sous le nom du " chasseur " dans son lycée. Il n'en reste p... Mais

Chapitre 1.
Chapitre 2.
Chapitre 3.
Chapitre 4.
Chapitre 5.
Chapitre 6.
Chapitre 7.
Chapitre 8.
Chapitre 9.
Chapitre 10.
Chapitre 11.
Chapitre 12.
Chapitre 13.
Chapitre 14.
Chapitre 15.
Chapitre 16.
Chapitre 17.
Chapitre 18.
Chapitre 19.
Chapitre 20.
Chapitre 21.
Chapitre 22.
Chapitre 23.
Chapitre 24.
Chapitre 25.
Chapitre 26.
Chapitre 27.
Chapitre 28.
Chapitre 29.
Chapitre 31.
Chapitre 32.
Chapitre 33.
Chapitre 34.
Chapitre 35.
Chapitre 36.
Chapitre 37.
Chapitre 38.
Chapitre 39.
Chapitre 40.
Chapitre 41.
Chapitre 42.
Chapitre 44.
Chapitre 45.
Chapitre 46.
Chapitre 47.
Chapitre 48.
Chapitre 49.

Chapitre 30.

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De Celinours_60

Je reste un instant immobile face à ce que je viens de lire. Je ne comprends pas, cependant. Que c'est-il passé pour qu'elle me demande de rentrer plus tôt ? Elle a dit que c'était urgent. Mon pouls s'accélère à l'évocation de ce mot. J'aimerais me lever de ma chaise et rentrer comme elle me la demandé, mais ce ne serait pas correct. J'essaye de canaliser mon angoisse jusqu'à la fin du cours mais c'est tout juste si j'arrive à écouter ce que l'enseignante raconte. Lorsque le cours se termine enfin, je bondis de ma chaise, remballe rapidement mes affaires et m'éclipse de la classe en courant. Je décide de ne pas aller déposer mes cahiers dans mon casier car ce serait une perte de temps inutile. Je sors en trombe de l'établissement et arrive au parking où se trouve ma voiture. Je m'y engouffre et jette à l'aveuglette mes affaires sur le siège passager. J'enclenche les clés du véhicule et démarre le moteur qui s'ébranle dans un nuage de fumée grise. Je finis par dépasser les 80 km/h, puis les 90. Arrivé chez moi, je me gare de manière grotesque sur la chaussée du trottoir et ne prends même pas la peine de retirer les clés. Je sors en vitesse et accoure jusqu'à l'entrée. Là, j'empoigne la poignée et pousse la porte à la volée. Je me rus dans le salon où je suppose qu'elle doit être. En effet, elle est assise au bout du canapé, la tête plongée dans ses mains. Elle relève la tête, et à l'instant où nos regards se croisent, je comprends qu'il s'est passé quelque chose de grave. Ses yeux sont rouges et humides. Je viens m'asseoir à côté d'elle et pose ma main sur son épaule. Et, dans un élan, elle enroule ses bras autour de mon cou et colle sa tête contre mon torse. Elle est secouée de sanglots et un flot de larmes coulent le long de ses joues. Je la serre contre moi, en lui caressant doucement les cheveux pour essayer de l'apaiser mais en vain.

-Maman, qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je, d'une voix patiente.

-C'est... Sia. fit-elle, d'une voix couverte par les pleurs.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? ! répété-je, sentant l'angoisse m'envahir.

-Ta sœur est malade Dereck. déclare-t-elle, en me regardant dans les yeux.

-Non... murmuré-je, sentant mon cœur se resserrer dans ma poitrine.

-Les docteurs disent qu'elle est atteinte du cancer du sein. m'annonce-t-elle, lorsqu'elle reprit un semblant de calme.

-Ça veut dire qu'elle va mourir, c'est ça ? m'enquis-je, en haussant le ton malgré ma gorge nouée.

Elle ne répond pas mais pose sa main sur la mienne. Je pense qu'elle n'en sait rien, en vérité. J'ai l'impression que son contact est la seule chose qui me prouve que ce qu'il se passe est réel. Néanmoins, je n'ai pas le sentiment d'y croire. C'est comme si j'étais dans un monde parallèle, où il n'existe aucunes issues, où rien n'est prédit d'avance et que tout peut basculer. J'ai la sensation qu'il faut que je fasse quelque chose, maintenant. J'essaye de trouver ce que c'est mais je n'y arrive pas. Je suis dans un trou noir, sans contours, sans présence, sans rien. Mon monde est dévasté, détruit, anéanti, inexistant. Ma gorge se noue, mon pouls s'accélère, mon cœur semble rétrécir et je n'éprouve plus la possibilité de formuler une quelconque pensée lucide dans mon esprit. Je n'ai plus de contrôle sur moi. Je n'ai plus de but, d'objectif ou de repère désormais. Je me sens tellement impuissant, et je pense que c'est irrévocablement l'une des pires sensations que l'on puisse éprouver. L'impuissance de sauver ses proches, sa famille, les gens que l'on aime, c'est insupportable.

Je bondis tout à coup du canapé, et suis pris d'une sorte d'étouffement. Je dois sortir, me dis-je. J'accoure vers la porte d'entrée que j'ouvre d'une traite et m'engouffre dans l'air de la nuit. Une rafale de vent glacé me frappe au visage et semble stimuler mes émotions car de singulières larmes commencent à couler le long de mes joues. Je m'élance et cours devant moi dans l'obscurité jusqu'à ma voiture. Je m'y enfonce et à peine ai-je démarré le moteur que j'appuie sur l'accélérateur à toute vitesse. Je ne sais pas où je vais. Je sais seulement qu'il faut que je m'éloigne le plus possible de tout ça pour y voir plus clair. Une série d'analepses fusent dans ma tête. Quelques fragments de ma vie aux côtés de Sia et de la dernière fois où nous nous sommes vus.

Soudain, une voix suave s'échappe des enceintes et inonde l'atmosphère grise qui m'englobe. Je lis sur l'écran de ma voiture qu'il s'agit de " How To Save A Life " d'un certain The Fray. Je me demande si les forces suprêmes ne tentent pas de m'envoyer un message en passant cette chanson ou bien si elles me narguent car je n'ai pas le pouvoir nécessaire pour arranger les choses. Mon poing rencontre tout à coup l'enceinte d'où proviennent les rythmées de la musique. Je n'arrives pas à contrôler mes pulsions de colère, j'en suis conscients, mais au fond, c'est contre moi-même d'où je tiens toute cette haine. C'est un cercle vicieux qui ne s'arrêtera sans doute jamais, mais que puis-je y faire ? 

Je m'engage maintenant dans un petit quartier à l'apparence désert et décide de m'arrêter un moment. Je me gare contre un trottoir et stoppe le moteur. Là, inerte sur mon siège, je regarde le vide devant moi, tel un zombie. Tout à coup, quelque chose vibre dans mon pantalon. J'en retire mon téléphone et remarque un nouveau message de la part d'Ariana. 

" Salut, tu veux qu'on se voit pour parler du livre ? :) "

Je fixe le message durant une bonne minute avant de refermer mon téléphone violemment et de le jeter à l'arrière. Je n'ai envie de voir ni de parler à personne présentement. Je pense qu'elle peut comprendre que je ne sois pas disponible à chaque moment de la journée. me dis-je.

Je ressens le besoin de faire quelque chose, n'importe quoi. Maintenant que j'y pense, j'aimerais me défouler. Soudain, une idée me vient. J'allume le moteur et appuie sur l'accélérateur. Les kilomètres heures augmentent progressivement jusqu'à diminuer brusquement lorsque j'arrive à destination. Là, je me gare juste devant l'établissement et sors du véhicule. J'entre à l'intérieur du bâtiment et sors ma carte qui se trouve dans l'une de mes poches afin de la montrer au garçon de l'accueil. Il m'adresse un hochement de tête ainsi qu'une salutation que j'ignore car je suis déjà arrivé aux vestiaires. Je me dévêtis seulement de mes chaussures, de ma veste et de mon jean que je remplace par mon short de sport qui se trouve dans mon casier et m'empare de mes gants. Je sors du vestiaire pour arriver dans la salle où se trouve tout le matériel de boxe et entreprends de m'orienter vers un sac de boxe. Je me place devant celui-ci, positionne mes poings au niveau de mon visage et commence à frapper dans le sac. Une fois, deux fois, trois fois. La souffrance est toujours là. Elle s'envenime d'avantage à mesure que je me remémore l'annonce de ma mère. La boxe m'aide à me détendre, elle m'aide à me changer les idées et à voir plus clair dans mes pensées. Et c'est exactement ce qu'il me faut. 

Ça doit faire une heure que je m'enrage contre ce pauvre sac et j'ai finalement retirer mes gants afin de mieux ressentir les choses. Mes jointures sont blanches et je commence à ressentir une crampe au niveau du bras droit. Le garçon m'informe qu'il faut que je parte car il est l'heure de partir. Je ne bronche pas et me retire aux vestiaires, vidé. 

*

Soudain, je me rends compte d'une chose. Il est évident qu'il faut informer nos proches de l'état de Sia. Cette pensée me plombe à nouveau le moral. Non pas que ça n'était pas le cas avant, seulement, j'imagine bien qu'elle va-être leur réaction et je n'ai envie d'y assister. Cependant, je décide de composer le numéro de mon cousin car c'est à lui que j'ai pensé en premier. Il décroche au bout de deux sonnerie et énonce un allô las.

-Shain, c'est Dereck. dis-je.

-Ah ! Ça va comme tu veux ? s'enquit-il, chaleureux.

-Il faut que je te dise quelque chose vieux, tu peux venir au parc de la ville dans combien de temps ? 

-Oulà, je n'aime pas beaucoup ça. fit-il, son ton joyeux disparu soudain. Okay, j'arrive dans un quart d'heure. 

-D'accord, à toute. dis-je, avant de raccrocher. 

Je me dis que si j'en informe déjà Shain, il en parlera au reste de sa famille qui elle fera de même donc ce sera déjà ça de fait. Je retourne dans ma voiture et roule jusqu'au point de rendez-vous. Lorsque j'y arrive, il n'y a pas de Shain. Ça ne m'étonne pas puisqu'il a dit qu'il viendrait un peu plus tard. Je décide de l'attendre sur un banc à l'entrée du parc. Je m'assois sur le dossier et lève la tête pour y découvrir un simple mais légendaire ciel étoilé. J'ai toujours aimé regarder les étoiles. Car alors, tous nos problèmes semble disparaître soudainement. Il ne reste plus que le ciel, les étoiles et vous. On se sent si petit face à tout ça. Je décide de sortir une cigarette de mon paquet et la place entre mes lèvres. Je sors ensuite mon briquet et l'enflamme. Je tire dessus et souffle une bouffée de fumée qui s'évapore dans la pénombre.

-Tu demandes, me voilà. s'exclame-t-il, en brisant le silence de la nuit.

-Content de te voir vieux. dis-je, sincère.

-Moi aussi, mais j'ai l'impression que je ne vais plus l'être pour très longtemps. fit-il, en prenant place à mes côtés sur le dossier du banc.

-Tu as raison. affirmé-je, marquant un temps de pause avant d'enchaîner. Sia est malade. 

Un silence pénétrant suit mes paroles. Je ne prends pas la peine de lui lancer un regard car je sais ce qu'il ressens. Il est sonné, hébété. Je lui laisse un long moment pour lui donner le temps d'encaisser la nouvelle.

-Je... Je suis vraiment désolé. bredouille-t-il, en posant une main sur mon épaule. Depuis quand le sais-tu ? 

-Il n'y a pas plus de quatre heures. 

-Et, vous savez ce qu'elle a ? s'enquit-il, peiné.

-Les médecins ont dit à ma mère qu'elle avait le cancer du sein et elle est à l'hôpital en ce moment. D'ailleurs, je passe la voir demain. Tu viendras avec moi ? 

-Bien sûr, pour quelle heure ? 

-Dans les environs de dix heures, mais je ne pense pas que j'irais en cours de la journée demain. 

-C'est évident. Eh, tu sais que je suis toujours là hein ? N'importe où, n'importe quand. m'assure-t-il.

-Merci mon frère, j'en suis certain. dis-je, en esquissant un faible sourire.

Nous restons finalement une bonne heure assis là, à regarde le ciel, à parler de tout et de rien puis, nous décidons de nous en aller. Nous nous faisons une accolade et rentrons chacun chez nous. 

*

-Oh mon dieu, Dereck ! Mais où étais-tu passé ! s'écrie ma mère en me voyant rentrer.

-Désolé maman mais j'avais besoin de prendre l'air...

-Tu m'as fais une de ces peurs ! J'ai cru que... qu'il t'avait arrivé... bafouille-t-elle, secouée mais soulagée.

-Je suis désolé. Je n'aurais pas dû partir comme ça, vraiment, je suis désolé maman. fis-je, dans un murmure.

-Tu es rentré et tu vas bien, c'est l'essentiel. réplique-t-elle, d'une voix doucereuse.

Elle m'enveloppe de ses bras et pose sa tête contre mon torse tandis que je resserre son étreinte.Ça fait du bien de sentir la chaleur de sa mère contre soi. Je n'ai pas envie de la lâcher mais il le faut si nous voulons dîner alors je me détache d'elle délicatement en lui rappelant que nous n'avons toujours pas manger.

-Ah, oui, c'est vrai. Tu m'aides à préparer le soupé ? s'enquit-elle.

-Je ne sais rien faire mais tu vas m'apprendre. répondis-je, avec un sourire.

Elle me rend mon sourire et nous nous engageons vers la cuisine. Là, nous sortons les ingrédients nécessaire à la confection du repas et commençons la recette. 

*

-J'en ai informé Shain. Il est désolé pour nous, et il propose de nous emmener à l'hôpital demain car je lui ai dis que j'irais la voir. lui confié-je, lorsque nous finissons notre repas.

-C'est gentil de sa part. dit-elle doucement, en esquissant un léger sourire.

-Maman, je suis là, moi. Si jamais... 

Elle m'arrête d'un geste de la main en secouant faiblement la tête.

-Je ne veux pas penser à ce qu'il se passera si ta sœur... s'en va. finit-elle par dire, après un instant d'hésitation. Je t'aime, mon fils. Et, je crois aux progrès de la médecine et aux savoirs des docteurs. Il suffit d'y croire Dereck. relate-t-elle, d'une voix sirupeuse.

Elle se lève de table et entreprend de débarrasser la vaisselle. Je me lève à mon tour et commence à faire de même. Ensuite, nous nous souhaitons une bonne nuit et montons nous coucher. Je rentre dans ma chambre, me dévêtis, me douche et m'enveloppe d'un simple caleçon puis pars me glisser entre les couvertures. Je reste un long moment immobile à scruter le plafond sans savoir quoi y chercher. 

" Il suffit d'y croire. " me répété-je, en tentant de me convaincre moi-même.





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