Roses [REECRITURE]

By linamendes213

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A la mort de sa mère, Aaliyah, jeune adolescente pétillante, s'était soudainement altéré à une toute autre pe... More

CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30

CHAPITRE 19

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By linamendes213

Aaliyah

— Votre quoi ? intervins-je à l'entente de ces paroles.

Je n'arrivais pas à croire ce que je venais d'entendre, je souhaitais du plus profond de mon être que j'eus mal entendue. Je portai mon regard vers le petit objet qui, brillant de mille feux, attira, maintenant mon attention. Une bague en argent ornée d'un gros diamant au centre. Mais comment ai-je pû passer à côté de ça ?

— Et oui, Aaliyah. Ton père m'a demandé en mariage, me dit-elle toute souriante.

Je cherchais du regard mon père, qui avait visiblement du mal à soutenir mon regard. Se sentait-il coupable ? Si oui, pourquoi n'avait-il au moins pas pris la peine de m'en parler seul à seul ? Sachant très bien la réaction que j'aurais après tout ce qu'il avait pu m'annoncer ces derniers temps ?

Malgré le fait que nous vivions tous ensemble depuis quelque temps, je ne m'étais jamais vraiment dit que cette éventualité de mariage pouvait survenir un jour. Je ne pensais pas que mon père se réengagerait après la mort de sa première femme, surtout si peu de temps après. Mais encore une fois, je n'avais rien à dire à ce propos. C'était sa vie et je devais respecter son choix quoi que j'en pensais. Les deux dernières fois, j'étais devenue folle, mais cela ne l'avait aucunement fait changer d'avis et je n'avais pu que m'en prendre à moi-même en me rongeant de l'intérieur.

— Aaliyah...m'appela mon père. Je voulais t'en parler mais...
— Ça ne fait rien, le coupai-je puis mentis. Si c'est ce que tu veux et que tu es heureux. Alors je le suis aussi.

Il devait se douter au fond que je mentais, au vue de l'effroyable mine que j'affichais sur mon visage. Mais il n'y avait malheureusement rien d'autre à dire sur cette situation. Mieux valait ne rien ajouter de plus. Mais il le fit tout de même :

— Cela ne changera rien à notre vie, Aaliyah, tu n'as pas à t'inquiéter.
— Je ne m'inquiète pas. Ne t'en fais pas je t'ai dis, lui répétai-je la gorge nouée.

Cette annonce avait en quelque sorte gâchée notre réveillon, car la joie et la bonne humeur avaient laissé place à un silence glacial et maussade.

— Bon, finis-je par dire afin de briser le silence, je commence à fatiguer alors je pense que je vais rejoindre ma chambre.

Personne n'essaya de me retenir, et je regagnai ma chambre, les bras chargés des merveilleux dont j'avais été gâté cette année, mais tout ceci fut tellement insignifiant pour moi à ce moment précis. Une fois la porte refermée, je me laissai glisser le long de la porte jusqu'à atteindre le fessier au sol, les bras toujours autant remplis que je laissai également tomber autour de moi. Je rabattus mes jambes contre ma poitrine et versai les larmes que j'avais retenue quelques minutes plus tôt.

Je m'en voulais tellement de réagir de la sorte et de ne pas simplement manifester mon bonheur à ses côtés. C'était des détails de cette envergure qui nous éloignaient un peu plus chaque jour, malgré ce qu'il pouvait en penser, car cette union ne sera pas sans conséquences pour nous, pour notre famille. Je devais me faire une raison et enterrer l'avis que mon père finira ses jours avec moi seulement. Nous étions, désormais, quatre pour toujours, mon père, Abigail... Shane et moi.

— Aaliyah.

Je sursautai au coup qui retentit sur ma porte. Je séchai immédiatement mes larmes et m'empressai de ramasser mes cadeaux qui trainaient au sol.

—- Aaliyah, ouvre moi, s'il te plaît.

Je me raclai la gorge et ouvris à Shane.

— Oui ?
— Tu vas bien ?
— Oui, pourquoi ça n'irait pas ? souriai-je.
— Arrête de mentir, ma rose, t'as les yeux tout rouge.

Je soufflai et me dirigeai vers mon lit pour m'y affaler. Je sentis Shane sur mes traces lorsque j'entendis la porte se fermer et qu'il s'installa auprès de moi.

— Si tu te poses la question, je n'étais pas au courant pour le mariage.

Je fermai les yeux.

J'étais d'un côté soulagé qu'il ne le fut pas, mais assez surprise lorsque l'on connaissait sa relation fusionnelle avec sa mère. Cela ne m'étonnerait pas que c'la soit mon père qui lui ai demandé de ne rien dire, de peur que Shane m'en parle.

— A vrai dire, je ne me suis même pas dit ça.
— J'ai aussi été surpris par cette annonce. Je n'arrive pas à croire qu'on va devenir frère et sœur.

Une secousse me saisit à la promulgation de ce terme.

« Frère et sœur. »

Était-ce vraiment le terme adéquat pour qualifier notre relation ?

Je voyais beaucoup plus Malik comme étant mon grand frère que Shane. Lui je le voyais comme... Tout, mais pas un grand frère.

— Demi-frère et sœur, rectifiai-je.




Shane

C'était une fois de plus, que je me réveillai en sursaut en plein sommeil. Et pour cause, ce même cauchemar qui m'empêchait de dormir.

J'habitais encore à Toronto, je rentrais des cours et lorsque je le vis... ou du moins ce qu'il en restait. Le corps sans vie de mon père, baignant dans son propre sang... Je n'arrêtais pas de crier son nom et de pleurer...

Et comme d'habitude, c'était après cette scène que j'émergeai subitement de mon sommeil.

Mes mains tremblaient et sans m'en rendre compte je sentis mes joues humide. J'effaçai les traces de cette vulnérabilité et essayai de calmer ma respiration qui s'était grandement accélérée.

— Ça va Shane ? entendis-je.

Je me retournai à la hâte vers la personne qui venait de parler, et j'avais du mal dissimulé dans l'obscurité. Mais sa silhouette à elle, je la reconnaîtrais entre mille.

— Retourne te coucher, Aaliyah.
— Tu pleures ? ajouta-t-elle avec un soupçon de surprise que je pouvais dissimuler au ton qu'elle avait pris.
— Non, répondis-je sur la défensive en passant mes mains sur mon visage pour effacer toute preuve. J'ai juste fait un cauchemar.

Elle ignora ma demande, et vînt s'installer sur un coin de mon lit en face de moi.

— De quoi il s'agissait ?

J'hésitais à lui répondre. Mais après tout, ce n'était qu'elle. Je n'avais pas peur de ce qu'elle penserait, surtout qu'avec ce qu'elle avait vécu, elle était certainement la mieux placée pour me comprendre.

Je lui racontai alors le mauvais rêve, en lui épargnant quelques détails, comme la manière dont j'avais découvert l'état du corps de mon défunt père. Elle écoutait attentivement ce que je lui racontais et cela me rassurait. La façon dont elle était présente, à mes côtés, à essayer de me réconforter en dépit de sa propre peine, me fit réaliser davantage à quel point elle était incroyable et si... prévenante.

— Je faisais le même genre de cauchemar quand j'ai perdu ma mère..., avoua-t-elle tout bas. Tu as retrouvé ton père mort, moi ma mère est morte dans mes bras.. T'es humain, Shane. C'est normal de ressentir ce que tu ressens. N'en ai pas honte.

Je n'en avais pas honte. Ce n'est pas ça dont j'ai honte. Aucun spécialiste, ni personne ne réussira à guérir ma culpabilité.

Ne voulant pas m'attarder davantage sur le sujet, je décidais de le changer.

— Comment ça se fait que tu es réveillée à cette heure-ci ?
— Je ne dormais pas, dit-elle. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil depuis hier soir. J'ai même prit un comprimé que le Dr. Jordan m'avait donné pour essayer de me calmer mais ça n'a pas vraiment eu l'effet attendu, dit-elle amusée.

J'avais presque oublié l'existence de ces pilules. Soudainement je n'étais plus si certain que cela soit une bonne idée qu'elle en prenne.

— Et ça t'a fait quel effet ? voulus-je savoir.
— Ça m'a juste aidé à me détendre et me calmer un peu. Mais j'étais toujours aussi pensive après.

J'hochais simplement la tête, rassuré qu'elle n'ait eu aucun effet secondaire négatif.

— Et puis je voulais aller boire un verre d'eau à la cuisine et c'est là que j'ai entendu de l'agitation dans ta chambre. Du coup je suis venu voir si tout allait bien.. sourit-elle légèrement.

Malgré ce qu'elle montrait d'elle à ses débuts, Aaliyah avait plus de cœur que n'importe qui. C'était dans ces moments-là que je trouvais qu'elle ressemblait énormément à son père. Même si elle prétendait le contraire parfois, elle se préoccupait des autres comme d'elle-même.

— Merci, lui souriai-je à mon tour.
— Tu veux descendre avec moi ?

J'allais lui demander pourquoi lorsque je me souvenais pourquoi elle avait pour intention de rejoindre le rez-de-chaussée. Son verre d'eau.

Un verre d'eau qui accompagnait le plus souvent n'importe quel comprimé ou saloperie de tout genre. Je savais que c'était le moment, même si je n'avais pas envie. Mais comme d'habitude, je n'avais pas le choix. Il valait mieux commencer dès maintenant car plus j'attendrais et plus cela sera compliqué pour moi.

— Euh oui, pourquoi pas. Attends-moi dans le couloir, j'arrive.

Elle sortit de ma chambre tandis que j'essayais de me rappeler où est-ce que j'ai mis cette satanée boite de comprimés.

...

" J'étais déçu de la manière dont c'était terminé la soirée. Pour ce coup là, Mère avait fait fort en annonçant son mariage avec Tyler. Je n'arrivais toujours pas à y croire, elle n'avait donc aucune limite.

L'ambiance battait de l'aile dans le salon, alors qu'Aaliyah venait tout juste de regagner sa chambre. Déçu, Tyler fit de même juste après. Je compris que Mère allait être sur mes côtes lorsqu'elle dit à son futur mari qu'elle allait le rejoindre dans un instant.

— Phase 1 accomplie, me chuchota-t-elle. Je compte sur toi maintenant, à toi de jouer, ajouta-t-elle en me donnant discrètement une petite boîte de gélules.

Je regardais le petit récipient avec dédain et ma mâchoire se crispa lorsque je lu sa contenance.

— De la Méfloquine ? J'espère que tu plaisantes.

Je ne savais exactement ce qu'elle souhaitait que j'en fasse, du moins j'espérais de tout coeur que cela ne soit pas ce dont je pensais, mais ce qui était sûr c'était qu'encore une fois, elle ne me laissera pas le choix.

— La balle est dans ton camp à présent. Tu sais ce que tu as à faire de ceci... et ce que tu risques si tu ne t'exécutes pas."


...

Je continuai de chercher le produit sur mon bureau, puis le trouvai enfin dans le tiroir de ma table de nuit. J'ouvris le contenant et pris une gélule que je mis délicatement dans la poche de mon bas de pyjama.

— C'est bon, prévins-je en sortant de ma chambre.

— Super.

Nous avançames jusqu'au bout du couloir afin rejoindre les escaliers, puis, j'entendis des miaulements de chats se manifestaient de plus en plus, au fur et à mesure que nous avancions.

— Oh non, c'est pas vrai... grommela-t-elle.

C'est alors que je compris qu'il ne s'agissait pas d'un chat, ni même de ma troublante imagination, mais d'un ébat entre deux personnes consentantes. Je ne pouvais même pas imaginer le faire avec quelqu'un dont je n'étais pas amoureux. Mais ce n'était pas un souci pour Mère. Rien ne l'était pour elle. Le simple fait d'y penser me donnait de fortes nausées. C'est alors que la seconde qui suivit, je courus du plus vite possible en direction de la salle de bain de ma chambre (qui m'avait presque nécessité de défoncer la porte de ma chambre au passage) et vomis la tête dans la cuvette. Je vomis une seconde fois tandis que j'entendis des petits pas arrivés promptement vers moi.

— Shane, ça va ? demanda-t-elle inquiète alors que je tirai la chasse d'eau et m'assis lourdement au sol.
— Ça va, ça va... C'est juste que... C'est le gâteau de la veille. Il n'est pas passé, mentis-je.
— Oh non, c'est pas vrai... culpabilisa-t-elle en se mettant à mon niveau.

Je jetai ma tête en arrière, ne me remettant pas de me mettre dans de tels états. Certainement car je savais qu'à partir d'aujourd'hui je n'allais plus être aussi serein que je ne l'avais été ces derniers mois, que j'allais dorénavant payer les conséquences de mes décisions.

Aaliyah me caressa le bras pour me rassurer, mais j'étais trop sonné pour la repousser et lui dire de s'éloigner. Je ne méritais pas sa tendresse après ce que je m'apprêtais à faire.

Je fermais la lunette des toilettes et m'aida de cette dernière afin de me relever, avec l'aide d'Aaliyah qui tenta de soulever mon poids avec son petit corps menu. Je me rinça la bouche et me brossai les dents avant de me faire un bain de bouche afin d'éliminer toute trace de régurgitation. Je me jetai également de l'eau froide sur le visage pour me remettre les idées en place et réalisa enfin l'erreur que j'avais faite. Je soufflai et me retournai vers Aaliyah puis lui demandai :

— On pourrait ne pas reparler de ça, s'il te plaît ?
— De quoi tu parles ?

Sa réponse m'octroya le sourire dont j'avais besoin.

— Viens on descend, dit-elle en me faisant un signe de tête pour que je la suive.

Sur ses pas, je longeais de nouveau le long couloir qui demeurait, cette fois-ci, calme à mon plus grand soulagement. Arrivé à la cuisine, je m'installai sur le tabouret du bar, alors qu'Aaliyah sortit deux verres du placard.

— Tu veux boire un truc ? De l'eau ? Du sirop ? Du jus d'orange ?
— Jus d'orange ? Avec le goût du dentifrice que j'ai dans la bouche, je vais m'empoisonner. Je préférerais une menthe à l'eau, s'il te plaît.
— Oula, je vais voir s'il y en a.
— Je sens le jugement dans le son de ta voix.
— Oh mais je ne m'en suis pas cachée. Ah et bien c'est ton jour de chance ! s'exclama-t-elle en brandissant le fameux sirop détester de tous.
— Ça fait de moi quelqu'un d'unique, pas comme les autres, dis-je vaniteux.
— Non, ça fait juste de toi quelqu'un de trop bizarre.

Elle me servit une petite quantité de sirop dans un verre, puis dans l'autre, un sirop de pêche.

— Mon préféré celui-la, souria-t-elle en se servant. Tu ne peux pas comprendre, tu n'as pas un palais raffiné comme le miens.

Je pouffai de rire, mais cessai rapidement lorsqu'après qu'elle ait fini de remplir nos verres avec de l'eau pour finaliser nos boissons, je sus que c'était à ce moment-là que je devais le faire. Plus facile à dire qu'à faire. Je ramassai mon courage à deux et sortis discrètement la gélule de ma poche et l'ouvrit en deux, vidant son contenant dans le sirop de pêche d'Aaliyah en jetant quelques coups d'œil furtif pour ne pas me faire prendre. Je remuai son verre avec quelques mouvements de main circulaire lorsqu'elle se retourna subitement vers moi. Son regard passa de moi à son verre, de son verre à moi.

— Euh... hmm c'est un peu comme un thé glacé à la pêche.
— Eh le canadien je t'interdit de goûter à mon nectar divin, ici on ne partage pas l'elixir, c'est pas de ma faute si t'as des goûts de chiotte.

Je ris faussement, gêné et soulagé qu'elle n'eut rien remarqué. Je n'aime vraiment pas ça... Des sueurs commençaient à perler sur mon front, alors je pris mon verre et bus son contenu d'une traite, tandis qu'Aaliyah, elle, ne but que quelques gorgées avant de se diriger ver l'évier.

— Qu'est-ce que tu fais ?
— J'en veux plus.
— Tu ne vas pas gaspiller quand même.

Elle observa son verre quelques secondes, puis m'imita en le finissant d'une traite. Elle posa son verre dans l'évier et leva les mains en l'air.

— Et voilà ! Pas de gaspillage.
— Super, dis-je d'une voix tremblante.
— Viens, suis moi.

Elle ne me laissa pas le temps de savoir ce qu'elle voulait faire, qu'elle était déjà sortie de la cuisine. Comme ordonné, je la suivis et elle se dirigea au salon, puis déplia le canapé-lit et sortit deux gros plaids du coffre.

— Je t'en prie, installe-toi.
— Mais qu'est-ce que tu comptes faire au juste ? demandai-je tout en m'asseyant.
— Beh, on va regarder un film, répondit-elle, comme s'il était normal de regarder un film à 3h du matin.
— Maintenant ?!
— Et pourquoi pas ? Je n'arrive pas à dormir et toi tu as fait un cauchemar. Je suis désolé mais il n'y a pas meilleur moment pour regarder un film, dit-elle en allumant la télévision tout en s'allongeant sur le canapé. Allez, mets-toi à l'aise.

— Bon, c'est d'accord, finis-je par m'exécuter, mais c'est moi qui choisi le film.
— Si ce n'est que ça... fit-elle commentaire, en me passant la télécommande.
— Un film de Noël en ce 25 décembre.
— Surprend-moi.
Pôle Express ?
— Parfait !

*

J'ignorais quelle heure fut-il lorsqu'un cri me sortit de ma rêverie. Je n'eus pas de mal à reconnaître la voix de Mère qui fut effrayée par je ne savais quoi.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

A qui parle-t-elle ?

— Je vous rappelle que c'est ma maison, je vis ici.

Oh, Aaliyah...
Je comprenais que je m'étais endormi au salon... aux côtés d'Aaliyah.

— Rectification, ma grande. Cette maison est à ton père et bientôt elle sera aussi à moi ainsi que tous vos biens.
— C'est étrange, vous n'aviez pas l'air si désagréable hier devant mon père. Félicitations, vous avez bien caché votre jeu.
— Oh mais je n'ai rien caché, j'ai juste pensé qu'il était important de rétablir les circonstances des prochains évènements.
— Ne vous inquiétez pas pour moi, le message est clairement passé.
— Ton père et moi sommes fou amoureux, alors n'essaie pas de manigancer quoi que ce soit pour gâcher notre mariage.
— Ecoutez, Abby, il est vrai que nos rapports ont commencé sur de mauvaises bases mais maintenant ce n'est plus pareil. Vous allez vous marier, ce n'est plus une simple relation qu'on essaierait de fiche en l'air.

— Eh bien maintenant tu vas écouter à ton tour, petite. Cette union ne changera jamais le mépris que j'ai à ton égard.
— Faites au moins semblant alors, si vous aimez vraiment mon père. Je fais un geste vers vous, je ne comprends pas votre réaction.
— Arrête d'essayer de comprendre, cela vaut mieux pour toi.

Je ne l'entendis pas répliquer, mais à la place, je sentis le canapé bouger et des pas s'éloigner progressivement de la pièce à vivre.

J'eus de la peine pour ma rose, qui n'avait pas répondu à Abby avec l'insolence dont elle avait pour habitude d'opter avec elle. Cette histoire de mariage l'astristait bien plus qu'elle ne voulait bien en montrer.

— Laisse la tranquille, dis-je d'une voix rauque à peine réveillée.
— Oh toi tu te tais ! Ta mission n'est pas de la mettre dans ton lit, abrutie ! s'énerva-t-elle.
— Hé ! haussai-je le ton en levant la tête de mon oreiller. Ne crie pas, je viens de me réveiller.

Je ralai tout en me levant finalement et m'assis face à elle.

— Demande moi d'abord, au moins. Avant de supposer des choses idiotes.
— Surveille ton langage, prévint-elle durement. Que veux-tu dire par là ?
— Je lui ai donné une gélule cette nuit... dis-je peu fière.
— Ca alors ! Il faut croire que mon vœux de Noël s'est réalisé.
— Ouais, joyeux Noël... marmonnai-je en me levant du canapé pour rejoindre à mon tour la chambre.
— Où vas-tu comme ça ? m'interpella-t-elle. Tu n'embrasse pas ta maman ?

Je fis demi-tour puis vins me placer devant elle et la fixai droit dans les yeux.

— S'il y a bien un de tes vœux qui ne se réalisera jamais, c'est bien celui-la. Encore moins avec ce dont j'ai été témoin cette nuit.

Elle plissa les yeux, ne sachant pas où est-ce que je voulais en venir.

— C'était quoi ce que tu nous as fait cette nuit, hein ?

Elle ne dit rien, puis s'esclaffa de rire jusqu'à ne plus pouvoir s'arrêter.

— Tu es si...pudibond ! Crois-tu que nous jouons aux dames dans notre chambre parentale ? C'est normal de faire l'amour avec son fiancé.
— Ce n'est pas normal lorsque l'on aime pas la personne avec qui on le fait.
— Qui a dit que je ne l'aimais pas ? Et puis d'ailleurs je fais ce que bon me semble.
— Eh bien, la prochaine fois que tu voudras te faire baiser, assure toi que tout le monde dort ou que tu ne hurles pas comme une fille de joie.

En une fraction de seconde, sa main s'éleva de quelques centimètres mais je parvins à la retenir avant qu'elle ne s'écrase sur ma joue. La manière dont son teint porcelaine avait viré au rouge écarlate allant parfaitement avec ses yeux sombres. J'étais étonné de son actuel et inhabituel self contrôle

— Ne.. parles pas de cette manière à ta mère.

Je lâchai lourdement sa main et montai rejoindre ma chambre.

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