Roses [REECRITURE]

By linamendes213

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A la mort de sa mère, Aaliyah, jeune adolescente pétillante, s'était soudainement altéré à une toute autre pe... More

CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30

CHAPITRE 15

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By linamendes213



Aaliyah

  Bras dessus, bras dessous en compagnie mon meilleur ami, nous suivîmes mon père aux trousses qui eut l'air de savoir où nous nous trouvions.

  J'adorais ma ville, j'avais même tendance à sortir pas mal avant le décès de ma mère mais je devais avouer que je n'avais jamais remarqué la présence de ce restaurant à cet angle là de la rue. Je l'avais peut-être confondue avec un hôtel car sa façade en donnait tout l'air.

  Une fois devant le seuil de l'établissement, je fus ébahie par la splendeur du lieu. Tout était très lumineux grâce aux grands lustres en cristaux et les plafonds de dix mètres de haut donnaient plus de grandeur au lieu qui était déjà immense. Le chic et la sophistication qui émanaient de cet endroit en était presque déstabilisant. Je n'osais même pas penser au malaise qui se serait emparé de mon corps si Malik n'avait pas été là pour me faire changer de tenue.

  Nous nous dirigeâmes vers l'accueil, puis je remarquai que Abigail et Shane manquèrent à l'appel. J'essayai de les chercher entre les serveurs qui firent des aller venir entre la salle de restauration et la cuisine mais en vain. La voix de mon père me fit cesser de chercher.

   —  Gabriel ! Comment vas-tu ? s'exclama-t-il heureux.
   —  Tyler ? C'est pas vrai ! s'enthousiasma le fameux Gabriel en prenant mon père dans ses bras. Attends de voir quand John te verra ! JOHN ! VIENS VOIR QUI VIENT NOUS RENDRE VISITE ! cria-t-il à travers les cuisines.

  J'ignorai qui il était, j'ignorai qui était ce fameux "John", me sentant un peu embarrassée au milieu de tout cet enthousiasme. Puis je me souvenais que mon père avait été cuisinier par le passé. Il ne m'avait jamais vraiment dit où cela se situait mais j'en déduisis donc qu'il avait travaillé aux côtés de ces personnes là pendant quelques années.

  Des secondes plus tard, un vieux monsieur âgé d'un soixantaine d'année, sorta des cuisines en essuyant les mains – qu'il venait sûrement de laver – avec un torchon.

   —  Qu'est-ce qu'il y a Gab... Je n'y crois pas Tyler !
  Le fameux "John" fit à son tour une accolade à mon père. Il avait l'air vraiment heureux de le voir.
   —  Comment vas-tu, mon grand ? ajouta-t-il.
   —  Ça va merveilleusement bien, merci, dit-il tout sourire.

  Je détournai furtivement la tête de ces retrouvailles et je remarquai que Abigail nous avait rejoint, mais aucun signe de Shane.

  Le hasard faisant bien les choses, ce dernier apparut quelques secondes plus tard dans l'entrée du bâtiment accompagné d'un drôle d'air... énervé ?

  Impossible, me dis-je par la suite.

   —  L'équipe et moi pensions que tu nous avais oublié.
   —  Je suis dans l'incapacité de vous oublier, rit-il.
   —  Je vois que tu es venu avec toute la petite famille. J'ai appris que tu avais refait ta vie, dit-il d'un ton qui se faisait moins audible. Toutes mes condoléances pour la perte de Mélissa.

  Je vis qu'il fit une petite pression sur l'épaule de mon père pour lui témoigner son courage, alors que mon père se pinça ses lèvres tout en hochant la tête et le remercia de sa sympathie. 

  Il changea soudain de sujet en faisant les présentations un à un, puis vint à me présenter.

   —  Aaliyah ? Je peine à y croire, fit-il remarque, des étoiles dans les yeux.

  Ce commentaire ne fit qu'accroître la gêne en moi, car je ne me souvenais absolument pas de cet homme si chaleureux.

  Mon mouvement de tête confirma que oui, j'étais bien Aaliyah Rose Davis, la fille unique de Tyler Simon Davis.

   —  Tu as tellement grandi. Tu es vraiment devenue une ravissante petite femme. Tu ressembles tellement à Mélissa.

  Ce compliment me fit sourire. J'aurais voulu lui ressembler sur tous les plans et pas seulement physiquement. Sur sa sagesse, sa bonté, sa gentillesse, sa patience et bien d'autres choses que je craignais de ne jamais réussir à faire preuve.

   —  La dernière fois que je t'ai vue, tu devais avoir quatre ou cinq ans et tu avais cassé une pile d'assiette qui faisait deux fois ta taille, dit-il amusé.
   —  Maladroite depuis la nuit des temps, commenta Malik, riant.
   —  Tu ne t'en rappelles pas, je me trompe ?
   —  J'aurais adoré me rappeler de vous, mais malheureusement non, désolé.
   —  Ça ne fait rien, me rassura-t-il en posant une main réconfortante sur mon épaule.
   —  Je vois que les affaires marchent toujours aussi bien, remarqua mon père en apercevant le monde fou dans le restaurant.
   —  Tu ne crois pas si bien dire. Même si j'ai cru que j'allais perdre une étoile quand tu nous as quitté.
   —  T'as travaillé ici Tyler ? demanda Malik.
   —  Pendant cinq ans. John m'a tout appris sur l'art culinaire. J'ai adoré travailler ici, surtout les samedis soir.
   —  Pourquoi ? Il y avait quoi les samedis soir ? demandai-je à mon tour.
   —  Des musiciens venaient jouer sur la petite scène, ce qui rendait l'ambiance plus chaleureuse et cela attirait plus de monde aussi. Travailler en enchaînant les plats à la minute, il n'y avait rien de plus trépidant pour moi.
   —  Il dirait pas ça s'il avait travaillé en plein rush à McDo, me susurra mon meilleur ami au creux de mon oreille.

  Je me pinçai les lèvres pour m'empêcher d'exploser à son commentaire.

   —  Ça se fait toujours d'ailleurs ? se questionna mon père concernant la venue hebdomadaire des artistes.
   —  On ne change pas les bonnes habitudes ! Même si ce soir je suis un peu contrarié qu'ils nous aient laissés à la dernière minute.
   —  Ah bon ? fit-il étonné. Que s'est-il passé ?
   —  Apparemment, l'un d'entre eux est malade.

Je ne peux pas leur en vouloir au fond. J'espère juste que les clients ne s'en apercevront pas. Surtout que certains viennent exclusivement pour ça.

   —  Ne t'en fais pas John. Crois-moi ils ont d'autres raisons de venir ici.
   —  Bon les p'tits Davis ! Je vais vous installer ! Vous n'êtes pas venu pour rester debout, que je sache !

  Nous suivîmes le patron du restaurant qui nous dirigea vers notre table. Alors que tout le monde me devançai, je ralentis le pas afin d'arriver au niveau de Shane qui ne fit pas abstraction de ma présence.

   —  Shane, l'interpellai-je.

  Il ne me répondit pas.

  Je l'appelai de nouveau en avançant le pas plus rapidement pour le rattraper et je posai ma main sur son bras pour l'appeler.

   —  Quoi ?! dégaina-t-il d'un ton agressif.

  Surprise, je tressaillis malgré moi et me remarquai même d'avoir reculée d'un demi pas tant je fus déconcerté par ce comportement qui ne lui ressemblait pas.

  Il vit ma réticence à son égard et son regard s'adoucit instantanément. Il se frotta les yeux avec son pouce et son index et dit :

   —  Excuse-moi, Aaliyah. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.

  Il m'a appelé "Aaliyah". Pourtant nous n'étions que nous deux. Je pouvais m'empêcher de camoufler le sentiment de frustration qui se réveilla en moi.

   —  Que t'arrive-t-il ? Tu n'as pas l'air dans ton état normal.
   —  Je n'ai rien, je suis juste un peu fatigué.
   —  C'est ta mère qui t'as contrarié ?
   —  Aaliyah arrête s'il te plait, lâcha-t-il à cran. Je te l'ai déjà dit. Il n'y a rien.

  Pourquoi as-tu le regard fuyant alors ? Pourquoi ne cesse-tu pas de frotter ta main contre ta cuisse ? ... Pourquoi m'appelles-tu par mon prénom ?

  Des questions que je voulus lui poser mais je finis par m'en défaire et acquiesçais simplement d'un mouvement de tête puis le contournais pour rejoindre les autres qui avait déjà pris place sur une table d'hôte.

  La table ronde ne fut non loin de la scène. Mon père était installé à côté d'Abigail, à droite de cette dernière, tandis que Malik lui était à deux places d'elle, nous laissant ainsi Shane et moi. C'est naturellement que Shane prit place aux côtés de sa mère et moi entre les deux jeunes garçons.

  Un serveur se dirigea vers nous et nous donna la carte du restaurant.

  La carte proposait divers plats ayant l'air plus raffinés les uns que les autres. Heureusement qu'il y avait la composition des assiettes sous chaque plat car de moi-même je n'aurai jamais compris le contenant.

  D'après papa la carte n'avait pas tellement changé depuis son départ, c'est pour cela que nous commandâmes sous ses recommandations.
 

  Nos plats arrivèrent et nous fûmes tellement émerveillés par la délicatesse et la beauté de la présentation que nous ne voulions pas y toucher, mais nous finîmes bien sûr par les entamer afin de satisfaire nos estomacs qui criaient famine.

  L'ambiance était similaire à celle que nous rencontrions désormais chaque soir à table mais on pouvait notifier que le fait d'être en extérieur rendait tout le monde un peu plus détendue. Tout était presque parfait. Mais il était vrai qu'il manquait un brin de musique en fond pour parfaire le tout, surtout lorsque l'on voyait la scène vide, c'était assez décevant.

   —  Ça va, je ne te gêne pas ? demandai-je auprès de Malik qui piqua dans mon assiette.
   —  Beh si justement tu me gênes. Tu peux enlever ta fourchette s'il te plaît, que je puisse me servir correctement ?
   —  Tu es effronté quand même, dis-je en levant ma fourchette et poussant mon plat vers lui.
Tu aurais aimé que je fasse de même ?
   —  N'y pense même pas. J'aurais aucune pitié à te couper les mains, me menaça-t-il, alors que je levai les yeux au ciel.

  Pendant que Malik dégusta le reste de mon plat, je tournai la tête vers Shane. Je lui envoyai un petit coup d'épaule pour le sortir de ses pensées. Cela fonctionna et il me souria après que je lui offris le mien.

   —   Ça va ? chuchotai-je.

  Il hocha simplement la tête. J'allai dévier du regard lorsque je sentis une chaleur au creux de ma main. Je le regardai de nouveau et compris qu'il me tenait la main. Mes yeux ancrés dans les siens, je compris sans qu'il ne dise un mot ce qu'il me disait. Il me remerciait.

  Je me détachai de son regard et retirai délicatement ma main de la sienne lorsque je me souvins que nous étions entourés de nos proches.
  Je bus un peu d'eau pour me rafraîchir.

   —  Mange pas tout ! criais-je à Malik qui avait presque fini mon plat.
   —  J'te connais, t'as plus faim, menteuse !
  Abigail nous lança un regard noir et leva les yeux au ciel en secouant sa tête.
  Je me retins d'en placer une. Madame rabat joie avait encore frapper.
   —   Qu'est-ce qu'elle a ? me demanda Malik à voix très basse.
   —   Rien. C'est Abigail, que veux-tu que je te dise de plus.
   Il ne dit rien.
   —   Tu sais, maintenant que je vois cette situation là avec plus de recule, je dois admettre que t'es courageuse d'accepter tout ça, finit-il par dire.

  Par "tout ça" je voyais où il voulait en venir.
   —   Je le fais pour mon père. Il a l'air heureux regarde le.

   Nous le regardâmes parler et rire avec sa copine et son fils.

   —   J'ai pu trouver un terrain d'entente avec moi-même pour accepter ça malgré moi. Pour lui et pour moi aussi. Je n'ai plus envie de vivre comme j'ai vécu ces derniers mois qui ont certainement étaient les pires de mon existence. Et je n'ai que 16 ans. Des coups durs, des pertes, je sais que j'en aurais d'autres malheureusement au cours de ma vie, alors si je me laisse abattre dès mon plus jeune âge, je n'arriverais jamais à rien dans le futur. Il faut avancer.

  Je ne m'étais rendu que je m'étais élancé dans un monologue pendant de très longues secondes. Malik me regardait avec un sourire admiratif et me pris dans ses bras.

   —   Je suis vraiment fière de toi. Je retrouve ma petite sœur.

  Je répondis à son étreinte en lui tapotant dans le dos. J'étais contente de sa réaction car son avis comptait énormément pour moi. Il avait toujours été très patient pendant cette période compliquée et je sentais que maintenant tout irait pour le mieux.

   —   Elles étaient bonnes tes pâtes.

  Nous attendîmes nos desserts tout en discutant tous ensemble, lorsque mon attention fut prise par tout autre chose.

  Une dame, accompagner d'un homme, fit son apparition dans la salle de restauration vêtu d'une magnifique robe moulante noir haute couture qui épouser les petites formes de son coprs à la perfection, parchemé d'une fourrure blanche sur ses épaules et une coiffure relever pour mettre en valeur les moindres détails réflechit de son look de la soirée. Elle sentait la richesse à plein nez. Papa n'avait pas menti, ce restaurant était vraiment très populaire.

  Il se firent conduire à une table près de la nôtre et ce fut sans gêne que je me mis à écouter leur conversation.

   —   Dites-moi cher monsieur. N'y a-t-il habituellement pas des musiciens le samedi soir qui viennent nous divertir ?

   —   Oh oui, répondit le serveur maladroitement et manifestement gêné de devoir lui annoncer la nouvelle, mais malheureusement ils n'ont pas pû être présents ce soir. Toutes nos excuses.

  La dame regarda de manière insistante l'homme à ses côtés que je compris être son époux lorsqu'il dit : son conjoint et lui fit un regard douteux.

   —  Je suis navré, nous ne resterons pas dîner ce soir. Ma femme est très mélomane et c'st l'une des raisons principales de notre venu. Nous reviendrons certainement la semaine prochaine, ajouta-t-il en se levant.

  J'étais autant triste pour ces gens, que pour le serveur qui ne savait que dire ou que faire pour retenir le couple. Si pour eux ce concert du samedi était une nécessité, il ne fallait peut-être pas leur en vouloir, mais comme l'avait dit mon père plus tôt, il y avait d'autres raisons de dîner ici. La gentillesse du personnel, la qualité des produits, la cuisine goûteuse et raffinée et j'en passe. Inconsciemment, je m'étais complètement retourné pour suivre ce qu'il venait de se passer et je remarquais que je n'étais pas la seule.

   —   Tu as vu ? Ça me fait un peu peine.

  Sans que je ne comprenne pourquoi, Malik se leva de table et alla à leur rencontre.

   —   Qu'est-ce que tu fais ? lui demandai-je.
  Il ne répondit pas, bien trop déterminé sur ce qu'il avait en tête et que j'ignorais.

  J'allai écouter leur conversation mais Shane se mit à me demander ce que faisait mon meilleur ami, ce qui me fit perdre le fil de leur dialogue.

  Je me retournai vers eux et je vis que les tourtereaux de rassirent tout en souriant.

   —   Que leur as-tu dit ? fronçai-je les sourcils, alors qu'il se dirigeait vers moi.

  Il me tendit sa main et me dit :

   —   Viens avec moi, princesse. On monte sûr scène.
   —   Quoi ? Malik, tu plaisantes j'espère, paniquai-je. C'est ce que tu leur as dit ? Pour qu'il accepte de rester ici ?
   —   Ce n'est pas toi, il y tout juste deux secondes qui était triste pour ce restaurant qu'ils ne restent pas ? Fais le pour John.

  Il n'avait pas le droit de me prendre par les sentiments. Même si John était une personne incroyable et que j'aurais bien évidemment fait n'importe quoi pour aider le mentor de mon père, l'homme qui avait tant appris à mon père, mais c'était au dessus de mes capacités pour ce soir.

   —  Juste une chanson, je ne t'en demanderais pas plus, ni moi, ni ce couple.  Si tout ce que tu m'as dit tout à l'heure à table est vrai, viens avec moi, dit-il en me tendant sa main. Je serais à tes côtés.
   —   Je... je suis désolée de te décevoir Malik, mais j'en suis incapable. Ne me fait pas culpabiliser.

  Il ferma la main qu'il me tendait d'une déception que l'on percevait à l'œil nue sur son visage et tourna les talons pour s'installer derrière le piano.

  Je ne voulais pas le regarder, je ne voulais même pas l'entendre jouer,  ni même chanter. Je regrettais maintenant toutes ces fois où il avait été un peu trop attentif à mes récitales lorsque j'étais plus jeune. 

  Les premières notes retentirent, attirant l'attention de presque toute la salle. Il allait le faire, il allait vraiment jouer pour me faire venir à ses côtés, lui qui avait honte de jouer d'un instrument, lui qui avait honte d'avoir une belle voix, car il ne voulait pas que l'on se moque de lui.

  Shane regarda Malik d'un air curieux, de même pour Abigail. Mon père lui avait l'air aux anges.

  Les notes suivantes firent irruption du piano à queue, je reconnus immédiatement la musique qu'il chantait. Ce n'était pas "Love of My Life", ce n'était pas non plus une chanson préférée ou une chanson que j'affectionnai en particulier. C'était une chanson subliminale qu'il chantait pour me faire passer un message.

  Il enchaînait les paroles de « Read All About it » et je me retenais de le regarder dans les yeux lorsqu'il chanta :
   —-    Let's get the TV and the radio to play our tune again; It's 'bout time we got some airplay of our version of events; There's no need to be afraid
I will sing with you my friend...

  Il n'eut pas besoin de finir son second complet que je ramassai le courage enfoui en moi et le rejoignit, ne pouvant m'empêcher de dégainer à tue-tête les paroles de cette chanson pour libérer toute la rage qui était en moi, surtout lorsque les paroles suivant son complet étaient « Come on, come on ».     

  Je ne pus m'empêcher de m'exécuter à la satisfaction de mon ami. Mais au moment où je chantais à mon tour, elle fut ma satisfaction à mon tour. Malik me laissa finir la chanson tout en restant à mes côtés en m'accompagnant au piano, comme il me l'avait promis. Je ne chantais pas seulement, j'extériorisais encore une fois mon chagrin et mes peines et plus je chantais plus j'étais énerver contre moi-même de m'être renfermé sur depuis la mort de ma mère alors que j'étais entourée des meilleures personnes. Je réalisai en chantant à quel point j'avais pu faire du mal à ceux qui m'aimaient. Ils étaient eux aussi en souffrance. Malik considérait ma mère comme la sienne et mon père... mon pauvre père. Il s'était réfugié dans les bras d'Abigail pour faire son deuil. Je lui en était soudainement reconnaissante pour ça, d'avoir été là pour lui.

  Je fredonnais les dernières paroles de la chanson de Emeli Sande sur les ultimes notes du piano, et j'expirai un grand coup après cette prestation improvisée de dernière minute. Tout le monde applaudit, également la dame qui était à côté de notre table. Elle applaudissait avec beaucoup d'entrain et un sourire scotché sur le visage, on pouvait voir la satisfaction dans son regard. J'étais contente que John n'ait pas perdu de clientèle ce soir.

  Alors que nous regagnâmes nos places, mon père s'approcha de moi et me pris dans ses bras. Je répondis à son étreinte et enroula mes bras autour de sa taille. Tout aller rentrer dans l'ordre maintenant,  je le sentis lorsque mon père me dit :

   —   Je suis fière de toi, trésor.

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