– Avada Kedavra !
– Expelliarmus !
Le coup fut comme un souffle de canon, et les flammes d'or qui éclatèrent entre eux deux, le centre du cercle qu'ils avaient fait en marchant, marquaient le point où les charmes se heurtèrent. Les spectateurs durent se protéger les yeux à cause du flash de lumières provoqué par les deux sorts.
Luaine vit l'éclair vert de Voldemort rencontrer le jet rouge de son ami qui ne faillit pas, elle vit la baguette de l'homme serpent pointer vers le haut, foncer contre le lever de soleil qui commençait à apparaître à l'extérieur, tournant à travers le plafond enchanté comme la tête de Nagini quelques minutes plus tôt, tournant dans l'air vers le maître qu'il ne tuerait pas, qui était venu pour prendre pleine possession d'elle. Harry, avec la compétence infaillible de l'attrapeur qu'il avait été, attrapa la baguette magique pendant que Voldemort tombait en arrière, les bras évasés, la fente des pupilles des yeux écarlates roulant vers le haut.
Tom Jedusor frappa le plancher avec un son banal, son corps faible et rétréci, ses mains blanches et vides, le visage de serpent vide et méconnaissable. Voldemort était mort, tué par le retour de sa propre malédiction, Harry tenait deux baguettes magiques dans sa main, regardant fixement vers le bas le corps de son ennemi.
Un tremblement après le silence, le choc du moment suspendu : alors le tumulte arriva autour d'Harry comme les cris perçants et les acclamations et les hurlements des observateurs dans l'air. Le nouveau soleil brillait par les fenêtres pendant que la foule arrivait vers lui, et les premiers à l'atteindre étaient Ron, Luaine et Hermione, c'était leurs bras qui étaient enroulés autour de lui, leurs cris incompréhensibles qu'il entendait.
Ginny, Neville et Luna étaient là, et puis tous les Weasley ainsi que Hagrid, Kingsley, McGonagall et Flitwick.
Le soleil s'était levé de façon constante au-dessus de Poudlard, et la grande salle flamboyait de vie et de lumière. Le corps de Voldemort fut déplacé, étendu dans une pièce à l'écart de la grande salle, loin des corps de Fred, Tonks, Lupin, Finn, Thomas, Colin Crevey, et de cinquante autres qui étaient morts en le combattant. McGonagall avait remit en place les tables de la salle, personne ne se reposait désormais dans cette pièce : tous étaient mélangés, les professeurs et les élèves, les fantômes et les parents, les centaures et les elfes de maison, et Firenze qui récupérait étendu dans un coin, Graup regardait à l'intérieur par une fenêtre cassée, les gens jetaient de la nourriture dans sa bouche riante.
Kingsley avait été élu Ministre temporaire le temps de régler ce qui devait être réglé. Les mangemorts furent enfermés rapidement à Azaban et ceux sous imperium revenaient enfin à la raison. Luaine étaient assises aux côtés de sa cousine et de son ami rouquin qui prenait un petit plaisir à lui raconter leur premier baiser au combien peu romantique dans la chambre des secrets. Du coin de l'oeil, la violette gardé un regard vers le reste de la famille Weasley qui était en deuil face aux nombreux corps, surtout face à celui de Fred qui était désormais recouvert d'un drap blanc. Luaine s'était refusée d'aller rejoindre les corps sans vies de son père et de son oncle, elle préférait occuper son esprit avec les vivants. Pour ne pas craquer.
– C'est moi ,murmura Harry, se tapissant entre eux. Vous venez avec moi ?
Ils se levèrent immédiatement, et ensemble lui, Ron, Luaine et Hermione laissèrent le grand hall. Des grands morceaux de l'escalier de marbre étaient absents, une partie de la balustrade était partie, des décombres et des taches de sang se trouvaient sur tous les étages qu'ils montaient. Dans les couloirs, quelque part au loin ils pouvaient entendre le bourdonnement irritant de Peeves chantant une chanson de victoire de sa propre composition :
" Nous l'avons faite, nous les avons frappés ces corps, celui du petit Potter, Et Voldy est allé moisir, nous laissant maintenant tellement nous amuser ! "
– Il donne vraiment un sentiment de tragédie à la chose, n'est-ce pas ? dit-Ron, poussant une porte pour laisser entrer Harry et Hermione.
Luaine souhaitait désormais une chose, c'était bien de se reposer. Se réveiller le lendemain et pouvoir réellement constater que toute cette guerre était enfin terminée. Mais d'abord, Harry devait une explication à Ron et Hermione par rapport à la forêt interdite et ces évènements, eux qui étaient toujours restés à ses côtés, et qui méritaient la vérité. Soigneusement il raconta ce qu'il avait vu dans la Pensine quelques minutes avant son grand départ et ce qui s'était produit dans la forêt, ils n'avaient pas même commencé à exprimer tout leur choc et stupéfaction, quand enfin ils arrivèrent à l'endroit jusqu'où ils devaient aller, bien qu'aucun d'entre eux n'ait mentionné leur destination.
Depuis la dernière fois qu'elle l'avait vue, la gargouille qui gardait toujours l'entrée du bureau du directeur avait été frappée de côté; elle se tenait inclinée, regardant un peu de travers, la violette se demanda si elle pouvait entendre les mots de passe.
– Pouvons nous monter ? demanda le noiraud à la gargouille.
– Je me sens libre, gémit la statue.
Ils grimpèrent au-dessus d'elle et sur l'escalier de pierre en spirale qui se déplaça lentement en montant comme un escalator. Harry poussa la porte ouverte au dessus. Luaine put apercevoir la Pensine en pierre sur le bureau du directeur, et alors, un bruit à crever les tympans l'incita à hurler, pensant aux malédictions, aux Mangemorts et la renaissance de Voldemort.
Mais c'était des applaudissements.
Tout autour des murs, les directeurs et les directrices de Poudlard lui firent une ovation debout ; ils secouaient leur chapeau et dans certains cas leur perruque, ils passaient de cadre en cadre pour se féliciter mutuellement; certains sanglotaient honteusement, ils dansaient de haut en bas sur leurs chaises sur lesquelles ils avaient été peints : Dilys Derwent sanglotait, Dexter Fortescue ondulait son oreille-trompette et Phineas Niggelus appela Harry de sa haute voix caverneuse, il fit remarquer que la maison de Serpentard avait joué son rôle, que sa contribution ne devait pas être oubliée, disait-il.
Mais Harry n'avait d'yeux que pour l'homme qui se tenait dans le plus grand portrait directement derrière le fauteuil du directeur. Les larmes glissaient vers le bas par derrière les lunettes en forme de demi-lune dans la longue barbe argentée, et la fierté et la gratitude émanant de lu. Enfin, Harry leva ses mains, et les portraits tombèrent avec un respect silencieux, rayonnant et essuyant leurs yeux, attendant ardemment pour lui parler.
– La chose qui était cachée dans le Vif d'Or, commença-t-il, Je l'ai laissée tomber dans la forêt. Je ne l'ai pas ici, mais je ne vais pas aller le rechercher. Vous convenez ?
Luaine se mordit la lèvre inférieure, n'osant pas avoué qu'elle l'avait pris sous la panique.
– Mon cher garçon, je sais, dit Dumbledore. Une décision sage et courageuse, mais aucun moins que moi n'avait prévu plus de toi. Quelqu'un d'autre sait où il est tombé ?
Le noiraud tourna son regard vers le violette qui hocha nerveusement la tête.
– Seulement Luaine, indiqua Harry, et Dumbledore inclina la tête avec satisfaction. Je vais garder le présent d'Ignotus, bien que...
– Mais naturellement, Harry, il est à toi pour toujours, jusqu'à ce que tu le donnes!
– Et alors il y a ceci, Harry montra la baguette de l'ancien directeur.
Ron, Luaine et Hermione le regardèrent avec une vénération que, même étant confus et privé de sommeil, Harry ne semblait pas aimé voir ça.
– Je ne la veux pas. dit Harry.
– Quoi ? dit Ron. Tu es fou ?
– Je sais qu'elle est puissante, dit Harry d'un air fatigué. Mais j'étais plus heureux avec la mienne. Alors...
Il fouilla dans une de ses poches, et en retira les deux moitiés de sa baguette de houx juste reliées entre elle par un fin morceau de la plume de Phénix. Il plaça la baguette magique cassée sur le bureau du directeur, la toucha avec le bout de la baguette de sureau, et dit :
– Reparo.
Comme sa baguette magique se resouda, des étincelles rouges volèrent hors de son extrémité. Luaine était tout bonnement impressionnée par cette puissante magie. Réparer une baguette irréparable.
– Je vais remettre la baguette de sureau là où elle était, dit-il à Dumbledore.
– Est-tu sûr ? dit Ron.
– Je pense que c'est le droit d'Harry, fit Luaine en lui souriante légèrement à ses côtés.
– Cette baguette me vaudra plus d'ennui, dit Harry. Et pour être tout à fait honnêtement, j'ai eu assez d'ennuis pour une vie.
Le quatuor eut un rire en repensant à toutes ces années entre ces murs et tout ce qui avait pu se passer depuis.