Pdv de Charles
Cela fait quelques minutes que nous sommes en direction de l'hôpital. Dès que Pierre a reçu un appel nous indiquant que Lya était en ce moment même transportée vers l'hôpital le plus proche, nous n'avons pas attendu une seule seconde de plus avant de la rejoindre.
Tout ça est de ma faute.
J'aurais dû en parler plus tôt, protéger Lya. Finalement je n'ai rien réussi de tout ça et je l'ai fait souffrir pour rien.
- Arrête de ruminer Charles, ce n'est pas ta faute ! lance Pierre en gardant son regard concentré sur la route.
Je ne réponds rien. Bien sûr que c'est ma faute, à quoi cela sert de débattre ? Je n'en ai pas la force d'ailleurs même si je pourrais lister mes erreurs sur un parchemin aussi long que mon bras.
La boule qui s'est formée au creux de mon estomac grandis lorsque que mon meilleur ami se gare sur le parking. Nous sortons immédiatement de la voiture et courrons vers l'accueil du centre médical.
Alors que l'infirmière nous indique qu'elle ne peut encore rien nous dire, je pense que je vais péter un plomb. A côté de moi, Pierre n'est pas mieux.
C'est alors que nous la voyons passer non loin de nous sur un brancard et emmener vers je ne sais où.
Nous accourons immédiatement alors que le personnel soignant essaye de nous en éloigner.
Elle est inconsciente.
C'est un choc, j'ai cru qu'elle aurait pu être un peu blessée, une égratignure ou deux. Mais la réalité me frappe de plein fouet. Quel débile je fais d'avoir espéré ça. C'est fou comme le cerveau essaye de se protéger dans ce genre de situation.
Et si par ma faute je ne voyais jamais à nouveau ses beaux yeux bleus ? Et si je n'entendais plus jamais son rire ?
Je suis comme enfoncé dans un épais brouillard, rongé par la culpabilité qui m'assaille. Je n'écoute que vaguement ce que le médecin dit lorsqu'il dit qu'on lui a injecté quelque chose, je ne sais quoi, à trop grande quantité.
Putain
- Nous allons devoir l'opérer rapidement, son état se dégrade bien plus vite que nous le voudrions.
Je la regarde disparaître derrière les portes battantes où on l'emmène se préparer pour le bloc. Le médecin se retourne à nouveau vers nous, nous observe un moment puis reprend la parole.
- J'ai besoin de savoir, continue le médecin, a-t-elle des antécédents médicaux ? des problèmes de santé dont vous connaissez l'existence ?
- Non, elle va très bien... commence Pierre, elle...
- Elle a une cardiomyopathie, je le coupe
Je sens le regard de mon meilleur ami sur moi me brûler, il ne va pas tarder à péter les plombs, je le connais.
- QUOI ! s'exclame Pierre, ne raconte pas n'importe quoi.
J'essaye de ne pas prêter attention aux réactions de mon ami pour ne pas flancher et continue de me concentrer sur ce que me demande le médecin
- Vous savez la forme exacte ? demande alors le médecin
- Non, je... elle ne me l'a pas dit mais... est ce qu'elle avait son sac avec elle ? Elle l'avait forcément ! Je m'emporte
Une infirmière à ma droite me le tend justement et je me mets à fouiller activement à l'intérieur. Pierre ne comprend toujours rien.
- C'est quoi ces conneries putain, Charles !
- Voila ! dis je en brandissant la boîte de médicaments, c'est les cachets qu'elle prend, je ne peux pas plus vous aider, je suis désolé je...
- Je comprends pourquoi son état se dégrade rapidement, merci jeune homme. Une infirmières viendra vous voir dès que possible afin de vous informer de son état. Il disparaît rapidement derrière la même porte que Lya quelques minutes plus tôt.
J'hoche la tête et me laisse tomber sur la chaise derrière moi avant de prendre ma tête entre mes mains.
Mon meilleur ami brise le silence pesant avec un ton tranchant.
- Depuis quand t'es au courant ?
- Je sais plus, Pierre...
- DEPUIS QUAND ? il hurle
La colère déforme les trais de son visage. Une infirmière vient rapidement lui demander de se calmer en le menaçant d'appeler la sécurité.
Il lâche :
- Je vais prendre l'air
Il prend rageusement sa veste avant de se diriger vers la sortie de l'hôpital à grand pas.
Les minutes défilent si lentement que s'en est atroce. J'ai prévenu les amis les plus proches de Lya, Lando et Carlos ne devraient pas tarder à arriver. Pierre est toujours dehors et je suis seul, dans cet endroit qui ne me rappelle que de mauvais souvenir. Mon père, Jules...
Peu après une infirmière vient me prévenir que pour l'instant tout se passe bien, mais l'intervention est loin d'être fini.
Il faut que je prévienne Pierre. Et que je sorte de cette salle d'attente pour ne pas devenir fou. Je me dirige alors vers la sortie et trouve Pierre assis sur un banc, le regard dans le vide.
- Depuis le grand prix de Silverstone, je commence
- Hein ? dit-il en sortant de sa torpeur
Pierre relève la tête vers moi, mais mon regard reste encré à l'horizon même quand je m'assois à se côtés sur le banc.
- Je l'ai appris au grand prix de Silverstone, je répète. Je l'ai surpris plusieurs fois prendre des cachets, mais à ce moment là je ne la connaissais pas beaucoup, je ne voulais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Ce samedi soir, elle...
- Pourquoi elle ne me l'a pas dit putain Charles, elle te l'a dit à toi, sa voix se brise, je ne comprends rien, on se connait depuis toujours je...
Il prend sa tête entre ses mains. Je comprends totalement sa confusion, on se connaissait peu quand elle s'est livrée à moi. C'est dur de voir mon meilleur ami comme ça, mais je ne rien y faire à part lui dire toute la vérité.
- Avant de me raconter, elle m'a fait promettre de ne rien te dire, je ne m'attendais pas à ce que ce soit si grave... Mais tu connais l'importance des promesses Pierre.
- Où tu veux en venir Charles ?
- Tu te rappelles la promesse que tu as fait à son père avant qu'il ne décède ?
- Bien sûr, je lui ai dit que.... Oh putain, s'exclame-t-il en se levant et commençant à faire les cent pas, c'est pour ça qu'elle ne m'a rien dit ?
- Elle veut ton bonheur Pierre, et pas gâcher ta carrière. Quant à moi... je suis désolé de ne rien t'avoir dit. Je comprendrais totalement que tu m'en veuilles, je me tourne vers lui, je te demande juste de ne pas lui en vouloir à elle, c'est déjà assez dur comme ça et puis c'est parfois plus simple de s'adresser à quelqu'un d'extérieur.
J'allais partir mais il me retient par la main.
- Merci d'avoir veillé sur elle mon pote.
On s'adresse des sourires timides sans pour autant en rajouter davantage.
Je propose à Pierre de retourner à l'intérieur pour rejoindre Lando et mon coéquipier qui nous attendent.
Avant que je ne franchisse les portes automatiques, Pierre me saisit le poignet pour me retourner.
- Je sais que tu t'en veux Charles, mais je t'en prie... ne la fuis pas, reste à ses côtés, elle va avoir besoin de toi.
Je ne sais pas quoi répondre, j'hoche alors simplement la tête et nous nous remettons à marcher vers nos amis.
***
Elle est stable.
L'intervention qu'elle vient de subir a été très compliqué mais maintenant elle est stable. C'est tout ce qu'on nous a dit avec le fait que les prochaines heures vont être cruciales.
Nous sommes tous assis en silence dans cette salle aux couleurs ternes. C'est alors que mon téléphone sonne. En voyant le nom s'afficher sur l'écran, je lance un regard entendu à Pierre qui comprend immédiatement. Il me fait signe de la tête de sortir prendre l'appel.
Je n'attends pas plus longtemps et sors précipitamment afin de répondre.
- Bonjour Maître.
- Monsieur Leclerc, Bonjour, j'ai des informations importantes qui pourraient nous être fortement utiles, mais... dures à encaisser.
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Hello les amis !!
J'espère que vous allez tous bien et que le chapitre vous a plu.
On a dépassé les 18 000 vus, j'arrive pas à y croire 🥹 🥹 c'est juste incroyable. Encore une fois, MERCI de faire vivre cette histoire. 🤍 🤍 🤍
Comme d'habitude, n'hésitez pas à me donner votre avis et à voter si l'histoire vous plaît. Je vais essayer de vous poster un nouveau chapitre cette semaine si tout se passe bien. N'hésitez pas non plus à aller me suivre sur tiktok _Pau_F1 :)
A très vite, prenez soin de vous
Pau