Chapitre 27

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Pdv de Charles

Cela fait quelques minutes que nous sommes en direction de l'hôpital. Dès que Pierre a reçu un appel nous indiquant que Lya était en ce moment même transportée vers l'hôpital le plus proche, nous n'avons pas attendu une seule seconde de plus avant de la rejoindre.

Tout ça est de ma faute.

J'aurais dû en parler plus tôt, protéger Lya. Finalement je n'ai rien réussi de tout ça et je l'ai fait souffrir pour rien.

- Arrête de ruminer Charles, ce n'est pas ta faute ! lance Pierre en gardant son regard concentré sur la route.

Je ne réponds rien. Bien sûr que c'est ma faute, à quoi cela sert de débattre ? Je n'en ai pas la force d'ailleurs même si je pourrais lister mes erreurs sur un parchemin aussi long que mon bras.

La boule qui s'est formée au creux de mon estomac grandis lorsque que mon meilleur ami se gare sur le parking. Nous sortons immédiatement de la voiture et courrons vers l'accueil du centre médical.

Alors que l'infirmière nous indique qu'elle ne peut encore rien nous dire, je pense que je vais péter un plomb. A côté de moi, Pierre n'est pas mieux.

C'est alors que nous la voyons passer non loin de nous sur un brancard et emmener vers je ne sais où.

Nous accourons immédiatement alors que le personnel soignant essaye de nous en éloigner.

Elle est inconsciente.

C'est un choc, j'ai cru qu'elle aurait pu être un peu blessée, une égratignure ou deux. Mais la réalité me frappe de plein fouet. Quel débile je fais d'avoir espéré ça. C'est fou comme le cerveau essaye de se protéger dans ce genre de situation. 

Et si par ma faute je ne voyais jamais à nouveau ses beaux yeux bleus ? Et si je n'entendais plus jamais son rire ? 

Je suis comme enfoncé dans un épais brouillard, rongé par la culpabilité qui m'assaille. Je n'écoute que vaguement ce que le médecin dit lorsqu'il dit qu'on lui a injecté quelque chose, je ne sais quoi, à trop grande quantité.

Putain

- Nous allons devoir l'opérer rapidement, son état se dégrade bien plus vite que nous le voudrions.

Je la regarde disparaître derrière les portes battantes où on l'emmène se préparer pour le bloc. Le médecin se retourne à nouveau vers nous, nous observe un moment puis reprend la parole.

- J'ai besoin de savoir, continue le médecin, a-t-elle des antécédents médicaux ? des problèmes de santé dont vous connaissez l'existence ?

- Non, elle va très bien... commence Pierre, elle...

- Elle a une cardiomyopathie, je le coupe

Je sens le regard de mon meilleur ami sur moi me brûler, il ne va pas tarder à péter les plombs, je le connais.

- QUOI ! s'exclame Pierre, ne raconte pas n'importe quoi.

J'essaye de ne pas prêter attention aux réactions de mon ami pour ne pas flancher et continue de me concentrer sur ce que me demande le médecin

- Vous savez la forme exacte ? demande alors le médecin

- Non, je... elle ne me l'a pas dit mais... est ce qu'elle avait son sac avec elle ? Elle l'avait forcément ! Je m'emporte

Une infirmière à ma droite me le tend justement et je me mets à fouiller activement à l'intérieur. Pierre ne comprend toujours rien.

Les regards ne trompent pasWhere stories live. Discover now