Point de vue de Louis.
- Tu dois bien avoir une idée quand même, je souffle. Steve, ça fait combien de temps qu'on se connaît déjà ?
Mon portable collé à l'oreille, je pose un sac sur le lit et commence à le remplir avec la pile de vêtements que j'ai déjà préparée.
- Beaucoup trop longtemps, si je le dis à voix haute ça va nous foutre un coup de vieux à tous les deux.
Je ris en glissant les deux paires de chaussettes dans un coin du sac.
- Très bonne réponse. Alors ?
Le président du club d'Arsenal soupire. Peut-être que je ne devrais pas insister, mais j'ai besoin d'avoir une réponse avant de partir, sinon ça va me travailler toute la soirée.
- Je pense qu'Eden devrait surveiller ses appels demain matin...
Je retiens un soupir de soulagement. Ouf. Je m'en doutais un peu, mais ça me rassure quand même de l'entendre.
- Ils vont lui proposer une période d'essai. L'autre jour ce n'était qu'un match d'entraînement, je pense qu'ils veulent voir ce qu'il vaut vraiment en pleine action. Il ne faut pas non plus qu'il s'attende à un salaire extraordinaire, étant donné qu'on prend en charge ce qu'il doit à Manchester United.
- Je comprends. Merci beaucoup, Steve. On se revoit lundi ?
- Je serai absent la semaine prochaine, mais je reste joignable.
- Ça marche. A bientôt alors.
On raccroche et je jette mon portable sur le lit pour finir mon sac.
Eden va rejouer avec Arsenal.
Je pense que ce qui freine un peu les investisseurs c'est le fait qu'il ai lâché Manchester avant la fin de son contrat et qu'il est resté un moment sans jouer à cause de sa blessure, mais ils verront vite qu'il a bien récupéré.
Je lève la tête en entendant deux coups donnés contre la porte de ma chambre et souris en voyant Eden. Il n'est pas encore au courant de ce qui se prépare et je ne sais pas si je dois lui en parler ou lui laisser la surprise.
- Tu as changé d'avis ?
- Non, il rit légèrement en venant s'asseoir au bord du lit.
- Parce qu'on comprendrait si tu ne voulais pas t'occuper de ton frère et ta sœur ce soir et demain.
- Ça ne me dérange pas. Puis Léo est cool, Romy se gère seule. J'ai juste à vérifier qu'ils se lèvent, se préparent et à les déposer à l'école.
- Et les nourrir.
- C'est obligé ?
Je lui tape gentiment l'épaule en riant. Avec Harry on a toujours été d'accord sur le fait que nos aînés ne sont pas des baby-sitters pour les plus jeunes. C'est vraiment exceptionnel qu'on leur demande de s'occuper aussi longtemps de Léo.
- T'es sûr que ça va aller ? je m'inquiète quand même.
- Mais oui, papa, soupire Eden. C'est plutôt à moi de te poser cette question d'ailleurs...
- Moi ? je demande en fronçant légèrement les sourcils. Oui, ça va. Pourquoi ?
- Bah...
Il hésite, semblant chercher ses mots. Je rajoute un chargeur dans mon sac et vérifie l'heure. Harry ne devrait pas tarder et il faut que tout soit prêt pour qu'on parte directement.
- Papa, je me demandais... On se demandait... Ça vous dérange qu'on soit là, Lana et moi ?
- Mais non, bien sûr que non. Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que vous partez à l'hôtel avec papa...
- Ce n'est pas à cause de vous, je lui souris en le décoiffant un peu. Parfois on a besoin de se retrouver un peu tous les deux, c'est tout.
- Oui, mais bon... Si on vous gêne on peut...
- Eden, je le coupe en partant vers la salle de bain pour faire nos trousses de toilettes. Ton père et moi on a des projets qui sont plus facilement réalisables si nos enfants ne sont pas dans les parages.
- Raaah, papa, il râle aussitôt en se relevant.
- T'as insisté, je ris.
- Oui, mais j'ai pas demandé à... Bon, bref. Je m'occupe de Romy et Léo, partez tranquille, il lance en sortant de la chambre.
Je secoue doucement la tête en souriant. Eden et Lana ne nous dérangent pas, c'est un bonheur qu'ils soient à la maison... mais Harry et moi on a aussi besoin de se retrouver à deux, d'avoir une intimité qui n'est pas forcément liée au sexe. On a eu beaucoup de choses à gérer ces derniers temps... et j'avoue m'en vouloir un peu pour l'autre soir. Pris dans ma conversation avec Eden, je n'ai pas vu le temps passer et lorsque je suis monté, mon mari s'était déjà endormi. Alors je rattrape le coup en nous préparant une petite virée en amoureux.
Je termine de faire notre sac et descends avec, alors qu'Harry rentre du stade. Son regard se pose aussitôt sur moi, il sourit, puis regarde mon sac et fronce les sourcils.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
Mon sourire doit le rassurer car il ne panique pas plus que ça et répond à mon baiser lorsque je suis assez près de lui pour l'embrasser.
- Tu dis au revoir aux enfants et tu viens avec moi, je chuchote contre ses lèvres.
- Quoi ? il rit légèrement en se reculant pour glisser ses doigts dans mes cheveux et repousser ma mèche.
- Je t'ai préparé une petite surprise...
Il se mord la lèvre, retenant difficilement son sourire et se penche pour déposer de longs baisers contre mon cou.
- Merci... J'ai le temps de me doucher ?
- D'accord, mais vite... j'ai trop hâte qu'on se retrouve tous les deux.
Son sourire s'agrandit et il m'embrasse une dernière fois avant de se reculer.
- Je me dépêche.
Harry laisse ses affaires dans l'entrée et avant de monter à l'étage, il rejoint les enfants dans le salon pour les embrasser. J'entends Léo râler un peu parce qu'il sait qu'on s'en va, mais Harry le rassure aussitôt et lui promet une sacrée journée dimanche pour se rattraper.
Le temps qu'il se prépare, je commence à préparer le dîner pour qu'Eden n'ait pas à se prendre la tête et ne se serve pas de notre absence comme excuse pour commander.
Lorsque mon mari redescend enfin, il s'est coiffé et porte une belle chemise qu'il n'a pas entièrement boutonné. Il est magnifique, et ça me touche qu'il ai fait un petit effort vestimentaire... alors qu'il va devoir se déshabiller dès qu'on arrivera à ma surprise.
- Tu es sage avec Eden, d'accord ? rappelle une dernière fois Harry en prenant Léo dans ses bras.
Ils se chuchotent des choses que je n'entends pas mais qui font sourire mon mari avant qu'il ne me passe notre fils pour un gros câlin. On embrasse aussi Romy, puis Eden et Lana que je remercie encore de leur aide.
On quitte enfin la maison et c'est moi qui prend évidemment le volant.
- J'ai le droit à un petit indice ?
- Non... surprise, tu sais ce que ça veut dire ?
Je caresse sa cuisse et il pose sa main sur la mienne pour lier nos doigts. Le temps du trajet, on se raconte nos journées, on discute un peu des enfants... et lorsque je me gare devant l'hôtel qui se situe à quelques kilomètres du centre de Londres, Harry fronce les sourcils, ne comprenant pas.
- On dort à l'hôtel ?
- Oui... mais pas que.
Mon mari se penche pour m'embrasser, sa main caressant ma joue.
- Je ne sais pas ce que tu as prévu mais j'aime déjà beaucoup.
Point de vue d'Harry.
Je souris tendrement en papillonnant des paupières, les doigts de Louis dessinant des formes abstraites dans mon dos depuis plusieurs minutes.
Je remonte mes bras sous l'oreiller et pose ma joue, mon visage tourné vers mon mari. Mes yeux s'ouvrent doucement et mon regard tombe aussitôt dans celui de Louis. Il me sourit en retour et continue à tracer des formes sur ma peau nue du bout des doigts.
On se fixe en silence, sans un mot. Le calme qui nous entoure est reposant, agréable. Je me sens détendu, parfaitement relaxé.
L'empressement qui nous a habité lorsque nous sommes entrés dans cette chambre d'hôtel laisse doucement place à la douceur, au calme.
Le côté très physique de nos retrouvailles laisse maintenant place à la relaxation la plus intense. C'est agréable de se retrouver comme ça.
Je souris en sentant Louis se rapprocher de moi. Ses lèvres posent un premier baiser sur mon épaule, puis un deuxième, un troisième...
Un long frisson remonte le long de mon dos en le sentant faire et je ne perds pas une minute pour me tourner et me blottir contre son corps, mon visage plongeant au creux de son cou alors qu'une de ses jambes glisse entre les miennes.
Ses doigts continuent à retracer mon dos de haut en bas, à travers son torse collé au mien, je peux sentir les battements forts et puissants de son cœur.
-J'ai une surprise... il murmure.
-C'était pas ça la surprise ?
-Faire l'amour ? Il rit doucement. Ça en fait partie, mais pas que...
Je souris, amusé par ses mots et retire mon visage de son cou pour pouvoir l'observer, ma joue posée contre l'oreiller.
-Maintenant ? Je murmure doucement.
-Non, je veux te garder dans mes bras encore un petit peu avant...
Je souris et m'approche pour coller nos fronts, les yeux fermés.
-Ça fait tellement de bien...
-Quoi ? Il murmure.
-D'être ici, avec toi... juste tous les deux. Ça fait du bien.
Louis approche un peu plus son visage et fait glisser doucement le bout de son nez contre le mien.
-On avait besoin de ce moment juste tous les deux.
**
-Du champagne ? Je souris en nageant dans l'eau chaude.
Louis, assis au bord de la piscine, les jambes dans l'eau sourit et hoche positivement la tête en ouvrant la bouteille de champagne que vient de déposer un des employés de l'hôtel.
-Tu as privatisé la piscine de l'hôtel... tu nous fait livrer du champagne... on fête quelque chose ? Je demande en m'approchant.
Je nage jusqu'à lui et me glisse entre ses jambes sur lesquelles je pose doucement mes bras.
-On fête cette belle soirée tous les deux, le fait de bientôt devenir grands parents.
Ses mots me font sourire et je remonte mes mains le long des cuisses de Louis en le sentant se pencher vers moi pour un baiser.
Je l'embrasse tendrement, mes mains appuyées contre ses cuisses alors qu'il tient mon visage entre ses mains, ses pouces glissant délicatement le long de mes tempes.
-J'arrive pas à me faire à l'idée qu'on va devenir grands-pères... je murmure contre ses lèvres. J'ai toujours l'impression d'avoir trente ans et d'être dans le début de notre relation.
-Ça c'est parce que mon corps d'athlète n'a pas changé depuis toutes ces années...
J'explose de rire aux mots de mon mari et glisse mes mains jusqu'à sa taille toujours aussi fine, même après l'arrêt de sa carrière sportive.
-Qu'est-ce que j'aime ce corps d'athlète... je murmure en embrassant sa mâchoire.
Je tire sur les hanches de mon mari pour l'attirer plus près. Il se laisse glisser contre le rebord de la piscine jusqu'à être face à moi dans l'eau. Mon corps coince doucement le sien contre la paroi de la piscine et je souris en le sentant enrouler ses bras autour de ma nuque.
J'embrasse délicatement ses lèvres, mes mains autour de ses joues.
-Alors, on trinque ?
Louis sourit et acquiesce en effleurant ma bouche.
-On trinque.
Il met fin à notre baiser et tend le bras derrière lui pour attraper nos flûtes de champagne, m'en tendant une avant de plonger son regard dans le mien en souriant.
-A nous, à cette belle soirée...
Je souris à ses mots et fait tinter doucement mon verre contre le sien.
-A nous, mon amour.