EN PLEINE LUCARNE

By Plusdouxquelesoleil

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Harry et Louis appartiennent tous les deux au monde du sport de haut niveau, avec des compétences bien différ... More

PRESENTATION
PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
CHAPITRE 33
CHAPITRE 34
CHAPITRE 35
CHAPITRE 36
CHAPITRE 37
CHAPITRE 38
CHAPITRE 39
CHAPITRE 40
CHAPITRE 41
CHAPITRE 42
CHAPITRE 43
CHAPITRE 44
CHAPITRE 45
CHAPITRE 46
CHAPITRE 47
CHAPITRE 48
CHAPITRE 49
CHAPITRE 50
CHAPITRE 51
CHAPITRE 52
CHAPITRE 53
CHAPITRE 54
CHAPITRE 55
CHAPITRE 56
CHAPITRE 57
CHAPITRE 58
CHAPITRE 59
CHAPITRE 60
CHAPITRE 61
CHAPITRE 62
CHAPITRE 63
CHAPITRE 64
CHAPITRE 65
CHAPITRE 66
CHAPITRE 67
CHAPITRE 68
CHAPITRE 69
CHAPITRE 70
CHAPITRE 71
CHAPITRE 72
CHAPITRE 73
CHAPITRE 74
CHAPITRE 75
CHAPITRE 76
CHAPITRE 77
CHAPITRE 78
CHAPITRE 79
CHAPITRE 80
CHAPITRE 81
CHAPITRE 82
CHAPITRE 83
CHAPITRE 84
CHAPITRE 85
CHAPITRE 86
CHAPITRE 87
CHAPITRE 88
CHAPITRE 89
CHAPITRE 90
CHAPITRE 91
EPILOGUE
TOME 2 - CHAPITRE 1
TOME 2 - CHAPITRE 2
TOME 2 - CHAPITRE 3
TOME 2 - CHAPITRE 4
TOME 2 - CHAPITRE 5
TOME 2 - CHAPITRE 6
TOME 2 - CHAPITRE 7
TOME 2 - CHAPITRE 8
TOME 2 - CHAPITRE 9
TOME 2 - CHAPITRE 10
TOME 2 - CHAPITRE 11
TOME 2 - CHAPITRE 12
TOME 2 - CHAPITRE 13
TOME 2 - CHAPITRE 14
TOME 2 - CHAPITRE 15
TOME 2 - CHAPITRE 16
TOME 2 - CHAPITRE 17
TOME 2 - CHAPITRE 18
TOME 2 - CHAPITRE 19
TOME 2 - CHAPITRE 20
TOME 2 - CHAPITRE 21
TOME 2 - CHAPITRE 22
TOME 2 - CHAPITRE 23
TOME 2 - CHAPITRE 24
TOME 2 - CHAPITRE 25
TOME 2 - CHAPITRE 26
TOME 2 - CHAPITRE 27
TOME 2 - CHAPITRE 28
TOME 2 - CHAPITRE 29
TOME 2 - CHAPITRE 30
TOME 2 - CHAPITRE 31
TOME 2 - CHAPITRE 32
TOME 2 - CHAPITRE 33
TOME 2 - CHAPITRE 34
TOME 2 - CHAPITRE 35
TOME 2 - CHAPITRE 36
TOME 2 - CHAPITRE 37
TOME 2 - CHAPITRE 38
TOME 2 - CHAPITRE 39
TOME 2 - CHAPITRE 40
TOME 2 - CHAPITRE 41
TOME 2 - CHAPITRE 42
TOME 2 - CHAPITRE 43
TOME 2 - CHAPITRE 44
TOME 2 - CHAPITRE 45
TOME 2 - CHAPITRE 46
TOME 2 - CHAPITRE 47
TOME 2 - CHAPITRE 48
TOME 2 - CHAPITRE 50
TOME 2 - CHAPITRE 51
TOME 2 - CHAPITRE 52
TOME 2 - EPILOGUE

TOME 2 - CHAPITRE 49

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By Plusdouxquelesoleil

Point de vue de Harry.

La journée a été assez longue et éprouvante depuis que Lana s'est écroulé ce matin sur la terrasse. Je ne peux m'empêcher de repenser au moment où sa peau déjà pâle l'est devenue plus encore et que ses yeux se sont révulsés. J'ai eu vraiment très peur, je crois que tout le monde autour de la table a eu très peur et a été très choqué par la manière dont son corps s'est soudainement dérobé, la laissant s'écraser violemment au sol.

Je suis soulagé que Léo n'ait pas assisté à ça et soit remonté dans sa chambre un peu plus tôt. L'évanouissement, le sang sur son pantalon, les pompiers... Romy s'est occupée de le distraire en haut le temps que Lana soit prise en charge et emmenée à l'hôpital.

Si nous avons été terriblement choqués, je crois que Eden l'a été bien plus encore. Je peux parfaitement me souvenir de son regard figé à l'endroit exact où se tenait encore Lana avant de s'effondrer jusqu'à la panique qui a traversé son regard lorsqu'il est enfin sorti de sa torpeur et a réalisé ce qui était en train de se passer.

Je crois que si nous attendions qu'il ait un électrochoc, celui qu'il a vécu ce matin ne pouvait pas être plus efficace. C'est comme s'il était redevenu notre Eden en l'espace de quelques secondes, attentif, doux, protecteur, aimant envers sa petite amie... Il n'a pas hésité une seule seconde à murmurer des mots doux à Lana pourtant évanouie jusqu'à l'arrivée des pompiers ni à se jeter dans le camion lorsqu'il l'ont emmené à l'hôpital.

J'espère sincèrement que cet électrochoc a été suffisant et lui a fait réaliser tout ce qu'il était en train de perdre avec son comportement... Il l'aime, oh ça oui, il l'aime, aucun doute après avoir observé sa réaction de ce matin lorsqu'elle s'est écroulée.

J'espère que tout ira bien désormais, qu'il sera présent pour sa petite-amie, pour leur bébé... et la manière dont les mains de notre fils étaient posées sur le ventre de Lana lorsque nous sommes entrés dans la chambre me donne beaucoup d'espoir. J'y crois, ça va aller. Je suis persuadé qu'il a compris, qu'il a réalisé que ce bébé pouvait aussi être une chance, pas juste un fardeau à porter difficilement. J'étais prêt à accepter qu'il ne reconnaisse pas cet enfant, qu'il n'en veuille pas, mais j'avoue être soulagé de voir que nous pourrons peut-être avoir la chance de devenir grands-parents dans de bonnes conditions.

-Rassure-moi, je me lance enfin en relevant la tête vers mon mari qui cuisine. Tu ne comptes quand même pas laisser notre fils dormir à l'hôtel, pas vrai ?

Mon mari relève les yeux vers moi et me fixe quelques secondes avant de se concentrer à nouveau sur son gratin. Merde, si ? Il laisserait sérieusement Eden dormir à l'hôtel ?

-Louis... Tu ne peux pas laisser ton fils dormir à l'hôtel.

-Bah c'est ce qu'on verra.

-S'il te plait... Je souffle en me levant pour m'approcher de lui.

J'enroule mes bras autour de ses hanches et me colle doucement dans son dos, mon menton sur son épaule. Je fixe quelques secondes ses mains qui découpent des tranches fines de patates, sans un mot.

-Je sais qu'il t'a beaucoup blessé, qu'il nous a beaucoup blessé... mais ça reste notre fils.

-Notre fils qu'on essaye d'aider au mieux et qui nous le reproche de manière injuste, il réplique calmement.

Je me pince les lèvres en resserrant doucement mes bras autour de ses hanches. Louis est vraiment très blessé par le comportement d'Eden... et je le comprends, mais je sais aussi que notre fils était effrayé, chamboulé d'avoir l'impression de voir tout son avenir s'écrouler à l'annonce de la grossesse de Lana.

Je lui en veux moi aussi, je suis déçu des mots qu'ils a eu à notre sujet mais il reste notre enfant et je l'aimerai toujours aussi fort, le soutiendrai toujours aussi fort et n'accepterait jamais de le laisser dans la difficulté.

-Tu dois essayer de lui pardonner, Lou...

Mon mari reste silencieux, ne me donnant aucune réponse alors qu'il termine de préparer son gratin qu'il glisse ensuite dans le four, se détachant en même temps de moi.

-Pardonnes lui si tu veux, mais ne me demande pas de le faire alors que je ne suis pas prêt.

Je me pince les lèvres en croisant le regard de mon mari et baisse la tête en acquiesçant tristement. Je suis inquiet, complètement terrifié à l'idée de voir mon mari et notre premier enfant en si gros désaccord. Ca n'est jamais arrivé jusqu'à aujourd'hui et j'ai vraiment besoin que les choses s'apaisent, que notre famille retrouve cette alchimie.

-Eden dormira à la maison tant qu'il restera à Londres, Louis, que tu le veuilles ou non.

Si mon mari a décidé de rester braqué et fâché, je ne le laisserait pas empêcher notre fils de dormir à la maison.

Point de vue de Eden.

L'angoisse me noue le ventre depuis que je suis parti de l'hôpital. Les infirmières m'ont laissé dormir avec Lana cette nuit, mais elles m'ont aussi fait comprendre que je ne pourrais pas rester toute la semaine. J'ai déjà réservé un hôtel tout près, j'ai bien compris que je ne suis plus vraiment le bienvenu chez mes parents... mais je tiens quand même à les tenir au courant de la situation, des décisions qu'on a prises avec Lana, et surtout que je m'excuse. Ils en ont bavé à cause de moi, il faut que je me fasse pardonner aussi.

Dans ma tête, tout est clair. Pourtant quand je me gare sur le parking du stade, ça ne l'est bizarrement plus. L'angoisse et la peur d'affronter mes parents prennent le dessus. Il y a aussi ce stress de savoir Lana seule à l'hôpital qui n'aide pas non plus. J'ai si peur qu'il lui arrive quelque chose pendant mon absence...

Je sursaute en entendant un coup contre ma vitre, mais me détend rapidement en voyant que ce n'est que Matt, l'adjoint de mon père. Je plaque un sourire sur mon visage et descend de la voiture.

- Les entraînements sont interdits aux visiteurs jeune homme.

Je ris légèrement alors qu'il m'enlace et me tape brièvement le dos.

- Louis m'a expliqué ce qu'il s'est passé hier... j'espère que ça va aller.

Il lui a expliqué ou il s'est encore plaint de moi ?

- Merci, on espère aussi. Il est déjà sur le terrain ?

- Non, il doit être encore dans son bureau.

Je le remercie encore et m'éloigne rapidement, alors que lui se dirige vers sa voiture. J'entre dans le complexe sportif et prends directement la direction du bureau du coach. J'envoie quand même un long message à ma copine.

"Bien arrivé au stade. Toujours en vie... pour le moment. Tout va bien de votre côté ?"

Sa réponse ne tarde pas, heureusement car j'arrive devant la porte.

"Tout va bien. Ça va aller pour toi aussi."

Je range mon portable dans ma poche et frappe contre la porte... espérant au fond de moi qu'il ne soit pas là, que je doive le chercher et repousser notre discussion.

- Entrez.

Merde. Je pousse la porte et retient un soupir de soulagement lorsque je vois que mon autre père est là aussi, assis dans le canapé du bureau. Des deux, je pense qu'il est le plus patient et ça me rassure qu'il soit là pour temporiser la conversation.

- Eden... ça va ? il s'inquiète en fermant son dossier.

- Oui, oui ça va. Je peux... on peut parler ?

- Bien sûr, viens.

Je referme la porte derrière moi et regarde mon autre père qui reste derrière son bureau. Je comprends son rejet et sa colère... mais ça fait quand même mal. Je crois qu'on n'a jamais été en froid aussi longtemps.

- Lana se repose ?

- Oui, je suis parti après que le médecin l'ai examinée. Le décollement ne bouge pas pour l'instant.

- Bon, tant mieux.

Mon père Louis reste silencieux. Je sens son regard sur moi mais je n'arrive pas à l'affronter.

- Lana et moi... on a beaucoup discuté cette nuit. De ce qu'on allait faire concernant sa convalescence, de nous... Je me suis excusé, plein de fois... on a mis tout à plat. Tout est clair entre nous.

- Et elle t'a pardonné ?

La voix froide de mon père me crispe un peu. Papa Harry murmure son prénom en le regardant.

- Elle... elle a besoin d'un peu de temps. Ce que je comprends, évidemment...

- C'est bien que vous vous laissiez tous les deux une chance. Alors... vous allez repartir à Manchester ?

- Non, on ne veut pas prendre le risque de faire un si long trajet vu la situation. Je vais faire un aller/retour à Manchester cette semaine pour nous prendre des affaires et on ira à l'hôtel en attendant de trouver un appartement ici.

- Pourquoi iriez-vous à l'hôtel ? Vous êtes tous les deux les bienvenus à la maison, tu le sais.

Si lui le pense, je sais que mon autre père n'est pas de cet avis. Le silence qui suit en dit long.

- Non, c'est mieux si on va à l'hôtel. C'est plus simple.

- Eden, arrête... venez à la maison. On s'occupera bien de Lana. Vous n'allez pas rester cloîtrés à l'hôtel pendant quatre mois.

Je secoue la tête, croisant mes bras sur mon torse. Hors de question que je cède. Je sais aussi que je ne tiendrais pas une journée avec cette tension horrible qu'il y a entre mon père et moi.

- Donc tu vas la laisser seule ici, intervient finalement Louis.

- Non, je serais avec elle.

- Et Manchester United ? Tes entraînements ?

Cette fois, j'ose. Je prends une grande inspiration et affronte le regard bleu de mon père.

- Je vais quitter l'équipe. Avec Lana on est tombés d'accord, c'est plus simple de rester à Londres. Et on veut... on veut que notre bébé soit proche de vous. En fait... j'aimerais que mon enfant ait la chance d'avoir avec vous la même relation que j'avais avec papy. Et avec la distance, ça ne serait pas possible si on reste à Manchester.

Son regard brille un peu plus, et je vois sa mâchoire se tendre un peu avant qu'il ne se racle la gorge. Je sais que mes mots le touchent, et je sais très bien qu'il souhaite la même chose.

- Tu es sûr de toi ? il insiste en se levant.

- Oui.

Je ne me détourne pas, le regardant toujours alors qu'il prend sa veste de coach.

- T'as vraiment intérêt. Si tu reproches quoi que ce soit à ton bébé concernant ta carrière, je te jure que cette fois il n'y aura pas ton père derrière toi pour te défendre.

- Louis ! S'indigne mon deuxième père.

Il l'ignore complètement et passe à côté de moi pour sortir du bureau. Les larmes me montent aux yeux, et je craque à la seconde où mon père Harry m'enlace. Il me serre fort contre lui, essayant de me rassurer et de m'aider à me calmer alors que je lâche tout. Les larmes coulent, alors qu'une angoisse étouffante remonte dans ma gorge.

J'ai vraiment tout gâché putain.

Point de vue de Harry.

-Chéri...

Le murmure et les douces caresses de mon mari dans mes cheveux me sortent difficilement du sommeil dans lequel j'étais profondément plongé. J'ouvre les yeux et grince un peu des dents en sentant la douleur atroce qui cogne toujours à l'intérieur de mon crâne contre mes tempes.

Je tente de me redresser contre les oreillers mais retombe dans les draps en grimaçant, mon corps plein de courbatures. C'est terrible cette douleur dans mes muscles.

Merde. Il faut que j'arrive à me lever, surtout aujourd'hui.

J'ai compris que quelque chose n'allait pas quand je suis rentré du travail épuisé hier après-midi. Je me suis effondré dans le canapé, m'endormant seulement quelques minutes après, ma tête posée contre les cuisses de mon mari.

C'est Léo qui m'a réveillé quatre heures plus tard, à l'heure du repas. J'ai été incapable d'avaler quoi que ce soit, écoutant difficilement le résumé de la journée de Léo et Romy malgré le mal de tête horrible qui tapait déjà dans mes tempes.

La nuit aussi a été vraiment difficile, je n'ai pas réussi à beaucoup dormir, enchaînant les crises de toux et les migraines vraiment très puissantes.

-Ça va mieux ? Murmure mon mari.

Je plisse les paupières et secoue négativement la tête, ce simple mouvement tapant douloureusement dans mes tempes.

-Rendors toi, je vais envoyer un message à Eden pour le prévenir que tu ne pourras pas aller avec lui.

-Tu dois aller avec lui, Lou.

Je rouvre difficilement les yeux pour planter mon regard dans celui de mon mari qui secoue presque aussitôt négativement la tête.

Qu'il est têtu, c'est insupportable.

-Arrêtes Louis putain, je m'agace en levant les yeux au ciel, épuisé.

Je fais attention depuis plusieurs jours à ne pas prendre parti, ne pas reprocher à mon mari d'être en colère contre notre fils... mais aujourd'hui c'est trop à supporter, encore plus alors que je suis malade et à fleur de peau.

Oui Eden nous a déçu, oui il a été un petit con incroyable avec sa petite amie et nous ne cautionnons pas ce comportement, mais il reste notre fils avant tout et nous avons promis de le soutenir quoi qu'il arrive, qu'il veuille un enfant ou pas.

-C'est ton fils, il a besoin d'aide aujourd'hui pour aller chercher ses affaires, il est hors de question que tu le laisses y aller seul.

-Ce ne serait pas la première fois qu'il fait l'aller-retour seul.

-Vraiment Louis ? Je souffle en relevant mes yeux vers les siens. Tu veux vraiment être ce père pour ton fils alors que tu as promis de ne jamais devenir un vieux con comme ton propre père ?

Je sais que mes mots sont blessants et durs à entendre... mais je sais aussi qu'ils le feront réagir. Louis ne veut pas devenir comme son père et il ne l'a jamais été. Il est un père exemplaire pour nos enfants depuis leur naissance et je refuse qu'il laisse un froid pareil se dresser entre notre fils et lui.

Mon mari détourne les yeux, la respiration haletante.

-Chéri... je murmure en me redressant difficilement pour poser mes mains sur ses joues pour le forcer à me regarder. Vous avez besoin de ce moment tous les deux.

-J'ai l'impression de ne pas être capable d'oublier... il murmure.

-Alors n'oublies pas, mais donne lui la chance de se faire pardonner, de te montrer qu'il a compris et qu'il est sur de ce qu'il veut désormais.

-Qui nous dit qu'il ne changera pas à nouveau d'avis ? Qu'il n'abandonnera pas son enfant à la naissance en nous reprochant à nouveau de le coincer dans une vie qu'il ne veut pas ?

-C'est ton fils Louis, je chuchote en caressant sa joue. Rien que pour cette raison, je sais qu'il sera un père exceptionnel en croisant le regard de son bébé pour la première fois.

Mon mari se pince un peu les lèvres et baisse les yeux, le menton tremblant. Je glisse mes doigts jusqu'à sa nuque que je caresse doucement.

-Votre relation est incroyable, mon amour, vous êtes fusionnel depuis toujours... c'est justement ce qui fait que vous soyez braqués si fort l'un envers l'autre aujourd'hui. Vous avez juste besoin de parler un peu tous les deux pour retrouver votre complicité.

-Et si on ne la retrouve jamais ?

-C'est ton fils, Lou.

Point de vue de Louis.

Je n'arrive pas à croire que j'ai cédé... que je sois sur la route avec Eden pour qu'on aille lui chercher des affaires. Je crois qu'il ne s'y attendait pas non plus, je l'ai vu à sa tête lorsqu'il a compris que je l'accompagnais à la place d'Harry. Pourtant il n'a rien dit... depuis qu'on est partis.

On arrive bientôt à Manchester et aucun de nous deux n'a prononcé le moindre mot. Ce trajet me semble bien long... Harry nous a appelé à mi-chemin, pour demander si ça allait. L'appel n'a pas duré très longtemps mais il a dû comprendre que l'ambiance n'était pas trop là.

Je me gare devant l'immeuble et descend rapidement de la voiture avec Eden. On monte en silence, un silence tendu et pesant qu'il brise lorsqu'on entre dans l'appartement.

-Lana m'a fait une liste de ce qu'elle a besoin, il me dit en sortant son portable. Je reviendrais m'occuper du reste lorsqu'on aura un appart à Londres.

Il part directement vers la chambre principale, et je comprends vite qu'ils faisaient bien chambre à part ces derniers mois. Pourtant, il semble savoir où tout se trouve. Je m'arrête devant la commode et observe la multitude de photos qu'ils ont accrochées au mur. Je reconnais certains des coéquipiers d'Eden, il y a aussi certainement quelques uns de leurs amis... et énormément de photos de nous. Les visages souriants ou boudeurs de Romy et Léo sont sur la plupart des clichés. Il y a en beaucoup de nous cinq, et quelques unes d'Harry et moi. J'avale difficilement ma salive en voyant une photo de Desmond, Eden et moi. On est sur le terrain du stade d'Arsenal. Mon petit bonhomme d'à peine 6 ans souriait de toutes ses dents en jouant au foot avec son papy.

Je tourne la tête vers Eden, et il se détourne aussitôt pour que je ne vois pas qu'il me regardait. Je me racle la gorge en m'approchant de mon fils.

-Tu as besoin d'un coup de main ?

-Lana a déjà acheté quelques trucs pour le bébé, ils doivent être dans son dressing. Tu veux bien les mettre dans un sac ?

Il me sort un sac de sport du placard et je m'occupe de récupérer les quelques vêtements taille bébé. Il n'y a vraiment pas grand chose. Je pense qu'elle s'est retenue, pour Eden. Le fait qu'elle ait rangé ces vêtements dans son dressing me le confirme. Les larmes me montent aux yeux lorsque je tombe sur un petit maillot de foot, avec le nom « Tomlinson » inscrit dans le dos. Je me rappelle le tout premier qu'on a acheté pour Eden, et ça m'émeut un peu. Harry en a gardé quelques-uns, il faudrait qu'on les ressorte.

Et dire qu'Eden a été aussi petit un jour. Je me souviens de toutes ces premières fois à la maison. De ces premières semaines qui n'ont été que bonheur et amour... et la première séparation qui a été vraiment douloureuse.

J'ai l'impression que toutes ces années sont passées en un claquement de doigts. Mon premier bébé va lui même avoir un bébé. C'est complètement fou...

-Papa ?

Je sursaute un peu, sortant de mes souvenirs et essuie mes joues avant de me tourner vers mon fils.

-J'ai fini.

Je pose le sac sur le lit et l'aide à mettre quelques affaires dedans.

Pendant une bonne demi-heure, on remplit deux grosses valises, et deux autres sacs de sport. Je pense qu'il n'a pas l'intention de revenir tout de suite ou qu'il a peur de manquer de quoi que ce soit.

Je le laisse terminer et m'occupe de vider le frigo. J'emballe correctement dans un sac isotherme ce qu'on peut ramener sans problème et je fais le tour de l'appartement pour débrancher tous les appareils électroniques.

Tout ça dans un long silence qui se prolonge.

Je n'entends plus rien dans les chambres et ça m'inquiète un peu. J'avance doucement dans le couloir et trouve Eden assit au pied du lit de la chambre principale, celle où Lana dormait. Il est concentré sur son portable et tape un rapide message. Je suis quasiment sûr qu'il parle à son père.

Je repense aux mots que mon mari m'a dit ce matin, sous-entendant que j'étais comme mon père. Je pense qu'il ne pouvait pas me faire plus mal... mais je sais qu'au fond il ne le pense pas, il cherche seulement à me faire réagir.

-Eden ? je murmure.

Il relève aussitôt la tête vers moi en verrouillant son portable.

-Je vais faire un premier voyage le temps que tu termines.

-D'accord.

Je prends une valise et deux sacs et descends avec l'ascenseur. Mon portable vibre, je regarde aussitôt et ouvre le message de mon mari.

« Comment ça se passe ? »

J'hésite, ne sachant pas trop quoi lui répondre... puis je tape un rapide message avant que les portes ne s'ouvrent.

« Je commence à charger la voiture. »

Je sors de l'immeuble et déverrouille la voiture. On a prit celle d'Harry, bien plus spacieuse et pratique pour les déménagements. Je rabats la banquette arrière pour avoir le plus de place possible et commence à remplir le coffre. Eden me rejoint avec d'autres sacs, et il nous faut faire un dernier aller-retour pour finir.

Eden verrouille l'appart et on se retrouve tous les deux dans l'ascenseur avec les dernières valises.

Même si je lui en veux encore énormément... cette tension est douloureuse. C'est déjà arrivé qu'on se prenne la tête sur des broutilles... mais ça ne durait jamais aussi longtemps. D'ailleurs on en est jamais arrivé au point de ne quasiment plus se parler.

Nos regards se croisent, mais encore une fois il détourne la tête.

Je sens que si aucun de nous deux ne lâche l'affaire, ça peut durer un moment. Il faut qu'il y en ai un qui fasse le premier pas... et je n'ai aucune envie que ce soit moi.

On termine de remplir le coffre, et alors que je m'installe derrière le volant, Eden reprend la parole.

-Ça ne te dérange pas qu'on passe au stade ? Je voudrais donner ma lettre de démission et vider mon casier.

-Non, on peut y passer.

Il s'attache et je démarre après avoir mis le GPS.

-Tu es toujours sûr de toi ? je demande, le regard rivé sur la route.

-Oui. C'est le mieux à faire pour le bébé.

Il n'ajoute rien de plus et moi je n'insiste pas. Le trajet jusqu'au stade se fait en silence.

Je l'accompagne à l'intérieur, saluant au passage quelques joueurs présents que je connais. Eden a l'air bien stressé lorsqu'il frappe à la porte du bureau du coach.

-Est-ce que tu peux... je préfère me débrouiller seul.

-D'accord, je reste là.

-Merci.

Il entre dans le bureau de son coach et referme la porte derrière lui. Je marche lentement dans le couloir, regardant les diverses photos de l'équipe qui sont encadrées sur le mur.

Eden ressort un petit quart d'heure plus tard. Erik le raccompagne et lui serre la main en lui souhaitant bon courage. Nos regards se croisent et il me sourit simplement.

-Louis, content de te revoir.

Je lui rends son sourire en lui serrant la main.

-Manchester perd un sacré joueur aujourd'hui, il soupire en regardant Eden. Accroche-toi en tout cas.

Il lui tape légèrement l'épaule et se reconcentre sur moi. On discute un peu boulot, le prochain match avec nos deux équipes approchant justement. Eden s'excuse et nous prévient qu'il va vider son casier. Je reste avec Erik, le remerciant pour le café qu'il m'offre. On parle de tout... et finalement, la démission d'Eden revient sur le tapis.

-C'est vraiment dommage qu'il s'arrête comme ça. Il avait bien récupéré après sa blessure...

-Je suis d'accord... je ne pensais pas qu'il démissionnerait aussi vite, sans rien avoir derrière, je souffle en prenant une gorgée de café. Il perd beaucoup sur son contrat ?

-Une belle somme... qu'il va devoir rembourser, à moins qu'une autre équipe ne le rachète.

Je n'ai aucune idée des projets qu'il a pour l'avenir. Est-ce qu'il va continuer à jouer au foot ?

-Arsenal va le reprendre ?

-J'en ai aucune idée, j'avoue franchement. Je ne sais même pas si c'est dans ses projets.

-Il a toujours dit qu'il retournerait à Arsenal. Je sais très bien que Manchester c'était juste pour se faire un nom loin de son père... et il a réussi.

-Honnêtement, je souffle en regardant le terrain du stade à travers la baie vitrée. Je ne sais pas si moi j'ai envie qu'il revienne. La situation est compliquée.

-C'est ce que j'ai cru comprendre... c'est réparable ?

-Oui... ça le serait déjà si on n'était pas aussi têtu l'un que l'autre.

Il ricane doucement en croisant ses bras contre son torse.

-J'avoue que sur ça, tu ne peux pas le renier. Je suis sûr que ça va s'arranger.

Je secoue simplement mes épaules et termine mon café. J'espère vraiment qu'il a raison.

***

Avant de reprendre la route, on s'est arrêtés dans un fast-food. J'avoue que je profite qu'Harry ne soit pas là pour me réprimander gentiment sur mon régime alimentaire, et puis de toute façon vu l'heure je doute qu'un resto nous servirait. Le repas a été... silencieux. Rien de surprenant. Eden est resté concentré sur son portable et moi sur le mien.

Alors qu'on débarrasse nos plateaux, Eden me prévient qu'il va appeler Lana avant qu'on ne reprenne la route. Il s'assoit sur un banc à l'extérieur, près de la voiture. Je m'installe derrière le volant pour l'attendre et l'observer un peu. Il a retrouvé le sourire, semble un peu plus détendu... je sais que ça disparaîtra dès qu'il reviendra dans la voiture avec moi. Je souffle en prenant mon portable et ouvre ma conversation avec Harry... puis je décide de l'appeler aussi. Il me répond très vite, la voix un peu enrouée.

-Tout va bien ?

-Mmh, on a mangé, on va reprendre la route.

-Vous avez réussi à discuter ?

-Non... il a donné sa lettre de démission à Erik.

-Mais... son contrat n'était pas terminé, alors...

-Ça va lui coûter cher.

-Alors raison de plus pour qu'il vienne à la maison. Ça va leur coûter une fortune d'hôtel... et sans emploi, comment tu veux qu'il trouve un logement ?

-Tu lui a proposé de venir, il a refusé...

-C'est à cause de toi qu'il a refusé. Tant que tu ne lui diras pas de venir, il restera buté.

Je lève les yeux au ciel, mais je sais très bien que c'est la vérité.

-Louis... parle-lui, je t'en prie... Ils vont se mettre dans une galère pas possible, tu ne peux pas l'abandonner.

J'inspire profondément et me masse la nuque.

-Je ne sais même pas par où commencer. Est-ce qu'il va m'écouter au moins ?

-Oui, bien sûr qu'il t'écoutera.

-Pour ensuite me reprocher que je lui impose de...

-Louis... Il est aussi terrifié que toi à l'idée de te perdre. Mais il ne fera pas le premier pas. Pas par fierté... mais parce qu'il a peur que tu le rejettes.

J'avale difficilement ma salive, réalisant un peu ce qu'il se passe dans la tête de mon fils en ce moment.

-Je vais essayer.

-Merci, mon amour.

Eden raccroche et se rapproche de la voiture. Comme je m'en doutais, son sourire disparaît.

-J'espère que tu vas quand même un peu mieux.

-J'ai toujours mal au crâne, et je suis épuisé.

-Alors je ne t'embête pas plus, va te reposer. On va repartir.

-D'accord... je t'aime.

-Je t'aime aussi.

Eden monte dans la voiture alors que je raccroche.

-Lana va bien ? je demande alors qu'il s'attache.

-Oui, ça va. Le médecin doit revenir la voir dans l'après-midi, elle m'appellera quand ça sera fait. Et papa ?

-Toujours mal... il se repose.

Il acquiesce lentement alors que je démarre. Le silence pesant qui nous entoure depuis ce matin revient très rapidement. Harry a raison... Eden ne fera pas le premier pas, je le sais très bien. Mais c'est aussi dur pour moi de le faire... je suis têtu et rancunier, ce sont deux traits de mon caractère qui sont assez forts...

-Lana va aussi démissionner ? je finis par demander.

... Mais pas aussi fort que l'amour que j'ai pour mes enfants, pour mon fils. Alors ce premier pas je le fais.

-Elle est en arrêt de travail pour l'instant, mais oui elle finira par démissionner. Elle va s'occuper du bébé les premiers mois, puis elle trouvera autre chose.

-Et toi ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

-J'en ai aucune idée, il avoue franchement. Je laisse une sacrée dette chez Manchester United, et avec ma récente blessure je ne suis pas certain de réussir à me faire racheter... Peut-être que le foot c'est fini pour moi.

C'est vraiment dur à entendre. Eden vit pour le foot depuis qu'il sait marcher... je ne comprends pas qu'il renonce aussi facilement. Surtout après ces derniers mois d'enfer où il rabâchait à tout le monde qu'il était hors de question que le bébé l'empêche de jouer et de vivre sa vie. Ce qu'il s'est passé ce week-end l'a bien secoué... peut-être un peu trop.

-Tu ne peux pas arrêter maintenant. Tu n'as que 22 ans, c'est le début de ta carrière...

-Tu voulais que je prenne conscience de l'importance de mon bébé, non ? C'est fait, et ça ne te plaît toujours pas.

-Eden, bordel, je souffle en passant ma main dans mes cheveux, essayant de rester concentrer sur la route. Ce n'est pas parce que tu vas devenir père que tu dois arrêter de jouer au foot, de faire ce qui te passionne. Et si tu ne trouves pas de club, tu sais très bien qu'Arsenal te reprendra.

-Je ne retournerai pas à Arsenal.

-Je pense que tu n'auras pas le choix si tu joues les difficiles.

-J'aimerais retourner à Arsenal, mais certainement pas dans ces conditions. Je veux qu'ils me recrutent pour mon jeu et pas encore une fois parce que je suis ton fils. Et puis on n'arrive pas à parler deux minutes sans se prendre la tête et il faudrait que tu redeviennes mon coach ? Non, hors de question.

Je souffle profondément, essayant de trouver les bons mots sans m'énerver.

-On a toujours réussi à s'entendre sur le terrain.

-Oui, avant.

-Avant que tu ne deviennes un...

Je me tais, retenant mes mots avant qu'ils ne sortent. Je ne peux pas lui balancer ce que je pense vraiment... j'aurais l'impression d'entendre mon père. Je crois que la remarque de mon mari ce matin m'a plus marquée que ce que je pensais.

-Un quoi ? insiste Eden. Vas-y, t'as besoin de vider ton sac.

C'est vrai que j'en ai besoin. Je me retiens depuis des mois parce que je n'ai pas envie d'aggraver la situation... Mais peut être que c'est ce qu'il nous faut pour la débloquer justement. J'inspire profondément, essayant de coordonner mes mots avant qu'ils ne sortent de ma bouche et tourne la tête vers lui lorsque je m'arrête au feu rouge.

-Je voulais vraiment te soutenir en étant compréhensif, tout en essayant de te faire réaliser que tu devais prendre tes responsabilités... Mais tu n'as été qu'un petit con égoïste qui en a fait baver à tout le monde. Tout le monde. Ton père et moi on voulait bien faire, on voulait t'aider, et on était prêts à assumer au moins financièrement ton bébé. Pour que tu puisses continuer ta vie tranquille. Tu as été horrible avec ta petite-amie, tu l'as accusé de choses horribles et tu lui as fait payer toute cette situation... Franchement je ne sais pas comment elle a fait pour te supporter.

Je n'hausse pas particulièrement le ton, mais je sens que ma voix est assez sèche. La mâchoire d'Eden se contracte alors que son regard reste rivé sur la route. Il encaisse, il me laisse vider mon sac.

-Tu veux la vérité ? Je ne t'ai pas reconnu et tu m'as énormément déçu. Que tu aies du mal à accepter ton bébé parce que ça chamboule tes plans c'est une chose... mais ce manque de respect envers ta copine, envers nous, ça je n'accepte pas. On ne t'a pas élevé comme ça, Eden. Et je trouve vraiment dommage que tu aies besoin d'un choc aussi important pour réaliser ce que tu as failli perdre.

J'ai été dur, je le sais... mais ça fait du bien. Mon fils acquiesce, le regard dans le vide. Il n'est pas en colère, sinon il m'aurait répondu tout de suite. Pourtant il est toujours silencieux alors que je redémarre lorsque le feu passe au vert.

Plus il reste muet, plus je panique. Les battements de mon cœur s'accélèrent subitement.

Est-ce que j'ai été trop loin ? Est-ce que je l'ai définitivement braqué ? Mon estomac se noue à l'idée de perdre vraiment mon fils, c'est une torture insupportable.

-Est-ce que tu peux t'arrêter, s'il te plaît ? il murmure.

Je lui jette un coup d'œil, un peu paniqué, mais fini par me garer dès que c'est possible. Eden inspire profondément, ses doigts jouant nerveusement avec les manches de son sweat. Finalement, il relève les yeux vers moi, retenant difficilement ses larmes.

- Je suis désolé, il murmure. J'avoue que... je ne me suis pas reconnu non plus. J'étais tellement en colère. Pas contre vous, ni contre Lana ou le bébé... mais c'est vous qui l'avez subi, cette colère.

Il ne semble pas mal prendre ce que je lui ai dit, heureusement. Ses excuses me font vraiment du bien, et me rassurent sur le fait qu'il réalise qu'il a merdé.

- Je m'en veux vraiment, chuchote Eden. Je sais que j'aurais pu tout perdre, mais c'est comme si... j'avais juste cette colère et je ne voyais plus rien d'autre. Tout s'est arrêté lorsque Lana a...

Sa voix s'étrangle un peu alors qu'il repense certainement au malaise de sa copine. Je pose ma main sur son avant-bras pour essayer de le rassurer et le calmer.

- Ça va aller maintenant. Tu vas prendre soin d'elle. On va tous prendre soin de Lana, du bébé... on fera tout pour qu'il reste au chaud le plus longtemps possible. Et pour ça... vous allez venir vous installer à la maison.

Eden craque, il pleure silencieusement et je n'hésite pas une seule seconde à me détacher pour me pencher vers lui et le prendre dans mes bras. Ça me fait un bien fou de l'avoir contre moi, de retrouver mon fils.

Ses mots et son comportement m'ont vraiment blessé, je suis malheureusement assez rancunier alors je sais que ça ne disparaîtra pas comme ça, mais ça me soulage un peu de voir qu'il se rend compte de ses erreurs.

Point de vue de Harry.

Je sursaute brusquement, réveillé par le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvre et se referme. Je relève la tête, les yeux encore collés, perdu. J'ai du m'endormir il y a quelques minutes, ou peut-être quelques heures ? Je n'en sais rien, je suis incapable de le dire.

J'entends un peu d'agitation en bas et me redresse difficilement dans le lit, mon corps encore bien courbaturé et épuisé. J'attrape mon téléphone remarque qu'il est déjà presque dix neuf heures. Merde ! J'ai dormi tant que ça ?

J'ai demandé à Romy d'aller directement récupérer Léo à la sortie de son école pour rentrer en transports, bien conscient de ne pas avoir la force de faire le trajet en voiture... mais ils terminaient tous les deux l'école a dix-sept heures et je réalise que je dors depuis le milieu de l'après-midi. Est-ce que c'est eux qui viennent juste de rentrer ?

Je panique un peu et me redresse difficilement pour sortir du lit et descendre voir. J'enfile un sweat, mes chaussons et descend lentement les escaliers, faible et courbaturé.

Des sacs sont entreposés en bas de l'escalier, près de la porte d'entrée et je fronce un peu plus les sourcils.

Lorsque j'arrive dans le salon, je suis surpris de trouver mes trois enfants et mon mari en train de mettre la table, disposant les assiettes et les verres.

-Mais...

-Ah, papa, sourit Romy en relevant la tête. Ça va mieux ?

-Vous venez juste de rentrer ? Je demande, perdu.

-Non, on est arrivés vers cinq heures et demi à la maison.

Je la fixe de longues secondes, surpris.

-On voulait pas te réveiller vu que tu dormais bien, explique Leo en venant de coller dans mes jambes. Romy a dit qu'on devait te laisser te reposer.

Je souris tendrement en passant une main dans ses bouclettes et relève mon regard vers ma fille qui me fixe en souriant.

Louis s'approche de moi et pose une main sur ma joue pour m'inciter à tourner mon visage vers le sien.

-C'est nous qui venons d'arriver, il explique. Comment tu te sens ?

-Fatigué... Je soupire doucement.

Je le fixe quelques secondes avant de reporter mon regard sur Eden qui s'installe près de sa sœur à table, souriant. Je regarde à nouveau Louis et glisse mes yeux jusqu'aux sacs entreposés dans l'entrée.

Lorsque mon regard rencontre à nouveau celui de mon mari, il me sourit tendrement et se contente de simplement hocher la tête.

Ils ont réussi à discuter, ils ont trouvé une solution.

-Pas d'hôtel alors ? Je murmure rien que pour Louis.

-Non, pas d'hôtel. Ils vont s'installer ici le temps de trouver un appartement.

Je souris, soulagé et me laisse aller contre lui, ma tête contre son épaule. Je plonge mon visage au creux de son cou et prends une longue inspiration, m'enivrant de son odeur si particulière.

-Je suis content que vous ayez réussi à vous entendre, je murmure doucement.

-Ça nous a fait du bien de nous parler, il sourit en haussant doucement les épaules.

Je confirme d'un hochement de tête et laisse Louis replacer une mèche derrière mon oreille.

-On a ramené le dîner, tu vas arriver à manger ?

Je grimace un peu à ses mots et secoue doucement la tête.

-Alors au moins quelque chose à boire, il négocie en se penchant pour embrasser le coin de mes lèvres. Tu dois reprendre un peu de forces.

-Je vais essayer de boire un thé.

-D'accord, je te prépare ça, va te mettre dans le canapé.

Je souris à mon mari et le remercie avant de rejoindre le canapé, récupérant le plaid dans lequel je m'enroule avant de m'installer correctement. Je déteste être malade et faible à ce point. J'aimerai juste pouvoir profiter de mes enfants et mon mari, oublier le temps de quelques minutes ma gorge douloureuse et ce mal de tête qui me broie les tempes.

-Changement de programme, récupérez vos assiettes.

La voix de Louis me fait froncer les sourcils alors que je relève la tête, tombant sur le visage surpris de mes trois enfants qui fixent leur père en attendant d'en savoir plus.

-On va manger dans le canapé avec papa ce soir.

Je souris tendrement à ses mots, les larmes me montant directement aux yeux, fatigué et à fleur de peau.

Mes enfants ne se font pas prier et récupèrent leurs assiettes et leurs couverts avant de me rejoindre dans le canapé sur lequel ils s'installent, Romy et Léo près de moi, Eden assis dans le fauteuil d'en face. Louis nous rejoint quelques minutes plus tard, posant les barquettes chaudes du traiteur sur la table basse.

-Je peux me mettre là, mon cœur ?

Romy acquiesce directement et se déplace pour rejoindre Eden sur son fauteuil, laissant Louis s'asseoir près de moi.

-L'odeur ne te dérange pas ? Il s'inquiète tout de même.

-Pas du tout, c'est parfait.

Ça l'est. Même si je suis au plus mal, fiévreux, douloureux et épuisé, mes enfants et mon mari sont assis près de moi et Eden et Louis discutent et sourient à nouveau, ça vaut tout l'or du monde pour moi.

Les chapitres suivants seront postés à la suite jusqu'à l'épilogue pour clore au plus vite cette histoire,
Lynn et Axelle.

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