⚠️ Le chapitre 23 a été posté ce matin, pensez à bien aller le lire avant celui-ci si vous ne l'avez pas encore fait.
Point de vue de Louis.
-Tout va bien ?
Je détourne mon attention de l'entraînement pour tourner la tête vers Victor, qui s'est approché du bord du terrain avec deux gobelets de café.
-Oui, oui ça va. Et toi ?
Je ne vais pas dire que je l'évite depuis trois jours mais c'est vrai que je fais un peu plus attention, espérant qu'Harry ne nous surprenne pas et se fasse des films. Je ne veux pas le blesser plus qu'il ne l'est déjà.
-Pourtant tu m'évites.
-Non ? Je suis pas mal occupé, mais...
-Louis, c'est bon, il rit doucement en me donnant un de ses gobelets. Je comprends.
-Merci... comment ça, tu comprends ?
Il prend une gorgée de son café, le regard tourné vers les joueurs.
-Ton mari ne m'aime pas tellement... et je comprends, je réagirai certainement pareil à sa place.
Je cligne plusieurs fois des paupières, ne comprenant pas. Nos regards se croisent brièvement et il me sourit d'un air gêné. Mais qu'est-ce qu'il insinue ?
-De quoi tu parles ?
-Et bien de... nous ?
J'ai du mal à avaler mon café. Je tousse un peu avant de me tourner complètement vers lui.
-Nous ?! Attends mais tu...
-Vu ce qu'il s'est passé... Je comprends que ton mari soit inquiet. Mais je t'assure que...
-Stop, je le coupe aussitôt. Il ne s'est rien passé ? Tu...
-Tu ne t'en souviens vraiment pas ?
Son regard bleu se plonge dans le mien, essayant sûrement de me faire passer un message que je ne capte pas. Il secoue doucement la tête et se recule lorsqu'un de mes joueurs passe près de nous pour prendre une bouteille d'eau.
-On devrait en reparler plus tard.
Victor me fait un petit sourire et retourne à l'intérieur du stade. Mais qu'est-ce que...
-Coach ? m'interpelle Junior. Je peux...
-Demande à Matt.
Je fais signe à mon suppléant que je prends une pause et suis Victor à l'intérieur. Il est déjà près des ascenseurs, jetant son gobelet de café après avoir appuyé sur le bouton d'appel.
-On devrait en parler maintenant, parce que je n'ai vraiment aucune idée de...
-D'accord, c'est peut être mieux si tu ne t'en souviens pas en fin de compte. Je pensais que tu faisais semblant pour que ça ne soit pas trop bizarre mais visiblement...
Il soupire en entrant dans la cabine et je le suis aussitôt, le cœur battant bien trop vite.
-De quoi je devrais me souvenir ?
Il s'appuie contre la paroi, sans me quitter du regard. Les portes se referment et la tension qui envahit soudainement l'habitacle me coupe le souffle.
-Il y a 25 ans mon profil sur Grindr a matché avec le tien. On s'est vus, chez moi... et je ne te fais pas un dessin de la suite.
Oh merde.
Je le détaille un peu plus, essayant de me souvenir de quelque chose... mais rien. Son visage, son nom... ça ne me dit absolument rien.
-Vraiment désolé, mais je ne m'en souviens pas. Il y a 25 ans... ça remonte un peu.
Il sourit toujours et se rapproche lentement de moi, son regard toujours ancré dans le mien. Par réflexe je recule, mais je suis vite bloqué par les portes de l'ascenseur.
-Tu ne te souviens pas... de cette longue, très longue nuit ? il murmure en se penchant vers moi, trop près de mes lèvres. On a très peu dormi, mais ce n'est pas le manque de sommeil qui t'as empêché de partir ce matin là.
J'avale difficilement ma salive, mon regard alternant entre le sien et ses lèvres bien trop proches.
-Moi, je me souviens de ce petit souffle très sexy que tu fais juste avant de jouir, le corps tremblant d'impatience. Je me souviens que tu aimes avoir le dessus avant de te laisser complètement posséder...
Je sursaute en sentant ses mains se poser sur mes hanches et pose ma main libre sur un de ses poignets par réflexe.
-Je me souviens aussi que tu avais beaucoup aimé la tache de naissance que j'ai sur la fesse droite...
Mon cœur rate un battement lorsque je réalise... et que je me souviens. Bon, vaguement. C'est vraiment flou mais je revois un jeune homme d'à peine 18 ans... très endurant. J'ai un énorme coup de chaud et je ne sais pas si ça vient de notre proximité ou du souvenir de cette nuit.
-Ça te revient maintenant ?
J'acquiesce difficilement et ça le fait sourire.
-J'espère que c'était un bon souvenir alors.
-Tu... tu l'as fait exprès de venir travailler ici ?
-Non, absolument pas. C'était une bonne opportunité, un salaire intéressant pour un contrat si court... je ne pensais pas qu'on se parlerait, ni qu'on s'entendrait encore assez bien.
Son regard retrouve le mien alors qu'il pose sa main sur ma nuque. Je suis complètement figé, ignorant complètement comment bouger ou le repousser.
Mon regard est attiré par les chiffres des étages qui défilent. Alors que j'espère qu'elles vont bientôt s'ouvrir, Victor appuie sur le bouton d'urgence et stoppe l'ascenseur.
-Mais a quoi tu...
Ma voix s'évanouit lorsqu'il écrase ses lèvres contre les miennes. Il y a quelques secondes de flottement... et malgré moi, sans comprendre ce qu'il se passe, je réponds à son baiser. Victor prend aussitôt ça pour une invitation, il se colle contre moi en tenant mon visage. Sous le choc, je lâche mon gobelet et m'agrippe à ses bras.
Qu'est-ce que je suis en train de faire ?
Je tourne la tête, mettant fin à son baiser. Le cœur battant, les larmes me montent aux yeux et la culpabilité m'étouffe déjà alors qu'il descend ses baisers contre mon cou.
C'est lorsque je sens sa main passer dans mon jogging que je le repousse vraiment.
-Stop, arrête. Tu ne... je suis marié. J'aime mon mari. Ce qu'il s'est passé entre nous c'était dans une autre vie. Je suis fidèle, et jamais je ne...
-Pourtant ça a l'air de bien te plaire...
Il se recolle contre moi, posant directement sa main sur le début d'érection qui est apparu dans mon jogging. Victor essaye de m'embrasser mais je me décale et appuie sur le bouton pour remettre la cabine en marche. Je m'éloigne le plus possible de lui, la respiration haletante. Oh c'est pas vrai... mais qu'est-ce que j'ai fait ?
Heureusement, les portes s'ouvrent assez vite et je sors de l'ascenseur, me moquant complètement de l'étage où on est. Victor m'appelle, mais je l'ignore, bousculant sans faire exprès les quelques personnes que je croise.
Merde, merde, merde...
Point de vue de Harry.
Trois jours sont passés depuis notre dispute, trois jours pendant lesquels j'ai essayé de me répéter encore et encore les mots de mon mari, essayant de me raccrocher à ça pour me rassurer, me sortir de cet état de doutes constant dans lequel je suis depuis l'autre soir. Evidemment ses paroles m'ont fait beaucoup de bien, ont réussi à rassurer un peu mes peurs, mais il y a cette petite voix au fond de moi qui ne cesse de me répéter que s'il a dit que Victor lui plaisait, c'est que d'une manière ou d'une autre il le pensait, et ça me terrifie qu'il se voile peut-être la face lui aussi sur ce point.
J'ai peur du moment où peut-être il réalisera que oui, cet homme de dix ans plus jeune que lui pourrait lui offrir des choses que moi je ne peux pas, lui faire ressentir des choses différentes... peut-être meilleures ?
J'ai passé ces trois derniers jours la boule au ventre en allant au travail, tétanisé à l'idée de les trouver encore tous les deux. Je crois que Louis fait attention et fait en sorte de ne pas laisser Victor l'approcher de trop, mais je ne suis pas aveugle et je vois bien les regards que le nouveau chargé de communication lance à mon mari dans la salle de pause, dans les couloirs...
Il ne cesse de l'observer, lui sourire, lui faire lire certains communiqués pour qu'il les valide, comme si il avait besoin de Louis pour ça.
Je suis jaloux, terriblement jaloux et je ne peux rien faire contre ça. C'est ancré au plus profond de moi, ça me tord le ventre, douloureusement.
Je sors un peu de mes pensées lorsque la portière de ma voiture s'ouvre sur ma fille qui s'installe sur le siège passager avant de se pencher pour embrasser ma joue.
-Salut papa, elle souffle joyeusement avant de se figer, les sourcils froncés.
Elle m'observe de longues secondes, je peux sentir son regard me détailler alors que je redémarre la voiture pour rentrer à la maison.
-Léo et papa sont déjà à la maison ? Elle demande finalement après quelques secondes de silence.
-Oui, ils nous attendent.
Ma fille hoche la tête et commence à me raconter sa journée de cours, les notes qu'elle a eu et les quelques scoops de son groupe d'amies. Elle est joyeuse, heureuse et rayonnante et je préfère vraiment la voir comme ça que lorsque Junior et elle étaient séparés.
Une fois à la maison, je me gare à côté de la voiture de Louis et descend après avoir coupé le contact. Romy me surprend un peu en faisant le tour de la voiture, se blottissant contre moi quelques secondes en silence avant de me relâcher pour entrer dans la maison la première. Je la suis, dépose mes affaires dans l'entrée et rejoint le salon dans lequel Louis et Léo sont installés devant un dessin animé.
Le visage de mon mari se tourne aussitôt vers le mien et mon coeur déjà bien trop rapide s'emballe un peu plus en lisant le choc dans ses yeux lorsque son regard se pose sur moi, sa bouche entrouverte.
-Papa ! s'exclame Léo en me remarquant enfin.
Il se lève en vitesse et commence à venir vers moi mais se fige brusquement au milieu du salon, les sourcils froncés.
Ses petits yeux m'observent de longues secondes avant qu'il ne plisse un peu le nez. Du coin de l'œil, je peux voir Louis se lever à son tour pour s'approcher lui aussi de nous.
-Pourquoi tu as coupé tes cheveux ? demande subitement mon fils en faisant une grimace. T'es pas beau comme ça papa.
Mon cœur manque un battement et se serre douloureusement à ses mots alors que le regard de mon mari se braque dans le mien. J'avale difficilement ma salive et baisse un peu les yeux, mal à l'aise. Les mots de mon fils tournent en boucle dans ma tête, "T'es pas beau comme ça papa", encore et encore.
-Ca te va bien papa, me rassure Romy en passant près de moi pour rejoindre le canapé, ébouriffant un peu les cheveux de son frère au passage.
Je la remercie d'un petit sourire qui ne remonte pas jusqu'à mes yeux pour autant et me concentre à nouveau sur Louis et Léo qui n'ont pas encore bougés, toujours figés au milieu du salon.
-Tu n'aimes pas mon cœur ? Je demande doucement à mon fils. Pourquoi ?
-C'est pas beau, on dirait plus toi...
C'est très douloureux à encaisser, surtout aujourd'hui... mais je ne me laisse pas abattre pour autant. Je ne l'ai pas fait pour Léo. J'avale difficilement ma salive et relève mon regard pour le planter dans celui de Louis.
-Si papa aime, c'est tout ce qui compte, je souffle, la voix un peu tremblante.
Le regard de Louis se braque dans le mien en retour, l'espoir qu'il me rassure palpite dans ma poitrine jusqu'à ce que je comprenne qu'il ne le fera pas. Il ne dit rien, se contente de me fixer de longues secondes avant de déglutir et poser sa main sur l'épaule de Léo.
-Tu vas te laver les mains pour passer à table ?
Mon cœur manque un battement avant de repartir avec violence dans ma poitrine. Il n'aime pas... Ça ne lui suffit pas.
-Je vais... je déglutis difficilement. Je vais me changer.
Je me retourne rapidement, retenant au mieux mes larmes et m'échappe dans l'escalier en entendant Louis prononcer doucement mon nom. Je ne peux pas. Je ne veux pas craquer devant lui, devant les enfants.
Je m'enferme dans la salle de bain en arrivant à l'étage et prends une longue inspiration tremblante en me fixant dans le miroir. J'avais beaucoup d'espoir, j'espérais créer une réaction positive chez mon mari, lui prouver que je peux aussi prendre soin de moi pour continuer à lui plaire... mais je ne m'attendais pas à ce qu'il ne dise rien, à ce qu'il déteste a ce point cette coupe de cheveux sur moi.
Point de vue de Louis.
Je n'arrive pas à le regarder. Je suis à deux doigts de vomir dès que nos regards se croisent.
Putain, mais qu'est-ce que j'ai fait ?
Harry ne me pardonnera jamais.
Il va m'en vouloir, encore plus qu'il ne m'en veut maintenant.
J'ai un mari incroyable, vraiment parfait qui fait tout ce qu'il peut pour me plaire, pour me rendre heureux... et je suis faible, nul, égoïste.
Il va me détester autant que je me déteste maintenant.
Je ne le mérite clairement pas. Je ne sais pas comment il fait pour encore m'aimer et me supporter... mais là, c'est trop. Comment il pourrait tolérer une erreur comme celle-là ?
- Tu n'aimes vraiment pas ?
Harry me sort de mes pensées en montant dans le lit. Je tourne la tête vers lui, mais évite de le regarder directement.
- De quoi ?
Je l'entend soupirer alors qu'il s'allonge et ça me noue le ventre. Je me déteste, il va me détester.
- Excuse-moi... ça te va bien cette coupe.
- Quel enthousiasme...
- Pardon, pardon... J'ai juste...
Je souffle en remontant mes jambes contre mon torse et passe mes mains dans mes cheveux.
- C'est peut-être mieux que tu ne dises rien finalement... La prochaine fois je m'abstiendrais d'essayer de plaire à mon mari. Peut-être que je devrais essayer de plaire à un autre, là ça te fera peut-être réagir ?
-Harry, je souffle en laissant retomber mes mains. Ça n'a rien à voir avec tes cheveux...
-Alors pourquoi t'es si silencieux, si...
Il soupire longuement en s'appuyant contre la tête de lit. Un long silence pesant nous entoure.
Il faut que je lui dise... mais je n'arrive pas à prononcer le moindre mot. Je sais que je vais lui briser le cœur, lui faire mal comme jamais...
-Louis, parle-moi...
J'inspire profondément, essayant de me lancer.
Je sais que je n'arriverai jamais à lui cacher, donc c'est retarder l'inévitable.
-C'est... c'est à propos de Victor.
Au soupir de mon mari, je sais que ça démarre mal.
-D'accord. Qu'est-ce qu'il se passe avec Victor ?
Il est tourné vers moi, essayant de capter mon regard mais je n'y arrive pas.
- Louis, je commence à me faire plein de films, là...
- Il y a... c'est...
Nos regards s'accrochent et j'avale difficilement ma salive en voyant qu'il a déjà les larmes aux yeux, se doutant certainement de la suite de cette conversation... Quoi que, Harry imagine toujours le pire du pire. Il doit déjà me voir en train de le quitter alors que... moi je me demande si ce n'est pas lui qui va me quitter.
- Avant... avant de t'expliquer je veux te dire que je t'aime, et je m'en veux énormément pour...
Mon mari se lève brusquement du lit, s'éloignant de moi.
- Je m'en doutais, je te...
- Attends, s'il te plaît. Attends avec de... Laisse-moi m'expliquer.
Je pose ma main sur sa place dans le lit, mais il secoue la tête et croise ses bras sur son torse. D'accord...
- Il y a environ vingt-cinq ans... je ne sais plus exactement si c'était avant ou après qu'on se rencontre mais ce n'est certainement pas arrivé lorsqu'on était ensemble, je te le promets.
- Qu'est-ce... qu'est-ce qui est arrivé ? il hésite, la voix rauque.
Je n'arrive pas à le dire, et je sais qu'Harry a compris.
- C'était... une de tes nombreuses conquêtes, il murmure. Donc il te plaît, ou il t'a plu en tout cas à une époque... Est-ce que tu l'as... tu le savais depuis le début ? Tu l'as reconnu ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- Non, non, je souffle en secouant la tête. Je ne m'en souvenais absolument pas, c'est Victor qui...
- Arrête de dire son prénom, s'il te plaît.
Sa voix tremble un peu, il n'arrête pas de gigoter, de trembler. J'aimerai trouver quoi lui dire pour le réconforter, pour m'excuser... mais je n'y arrive pas. Ma gorge est nouée, complètement sèche.
- C'était... c'était avant, il chuchote. Je ne peux pas t'en vouloir pour quelque chose qui est arrivé avant qu'on soit ensemble.
Je ne sais pas lequel de nous deux il essaye de convaincre. Est-ce qu'il essaye de me cacher à quel point ça lui fait mal ? Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Pourquoi il essaye de me préserver alors que je ne...
- Et il ne s'est rien passé depuis ? C'est juste... amical, entre vous ?
Les battements de mon cœur sont en train de me rendre presque sourd. J'ai de plus en plus de mal à avaler ma salive. Je ne peux pas lui mentir, mais j'ai aussi tellement de mal à lui dire la vérité.
- Louis... dis-moi qu'il ne s'est rien passé parce que là, je...
Il panique, tout comme moi. Je secoue lentement la tête, retenant mes larmes.
- Il m'a... embrassé, ce matin. Et je... je ne l'ai pas vraiment repoussé... au début.
Point de vue de Harry.
- Il m'a... embrassé, ce matin. Et je... je ne l'ai pas vraiment repoussé... au début.
Les mots de mon mari mettent quelques secondes à prendre réellement sens et j'écarquille brusquement les yeux en comprenant ce qu'il est en train de me dire. Mon cœur se serre de la manière la plus douloureuse que j'ai pu connaître jusqu'à maintenant et mes yeux s'emplissent de larmes en un quart de seconde, me brouillant immédiatement la vue.
-Quoi... je murmure, sous le choc.
-Je suis... Je suis tellement désolé Harry, c'est pas...
-Arrête ! Je le coupe en criant, réalisant seulement après que les enfants dorment. Arrête... je murmure plus bas. Tais-toi.
Louis se lève rapidement du lit, les larmes aux yeux. Je secoue négativement la tête en l'observant s'approcher de moi à toute vitesse et me recule de quelques pas.
C'est horrible ce que mon coeur bat fort, c'est douloureux, désagréable. Ses mots tournent en boucle dans ma tête et la nausée me vient en l'imaginant en train d'embrasser un autre homme que moi.
-Je te jure que c'était rien, ça veut rien dire, c'est pas...
-T'as embrassé un autre homme, Louis ! je m'exclame douloureusement, un torrent de larmes coulant le long de mes joues.
-Il m'a embrassé, il se justifie aussitôt, les larmes aux yeux.
-Tu ne l'as pas repoussé...
-Si ! si... je l'ai repoussé, je te le promets, j'ai fini par le repousser, Harry... je suis tellement désolé, je m'en veux tellement tu...
-Quand ?
-Quoi ? il murmure, perdu.
-Quand est-ce que tu as fini par le repousser ? Je demande, mon regard brouillé de larmes se braquant durement dans le sien.
Les battements de mon cœur sont si forts et si violents qu'ils résonnent dans tout mon corps, j'ai l'impression de n'entendre plus que ça. Le regard de mon mari soutient le mien quelques secondes avant qu'il ne baisse honteusement les yeux, les lèvres pincées.
-A quel moment est-ce que tu as fini par le repousser, Louis.
Ma voix est aussi tremblante que froide et la bile me monte à nouveau lorsque les yeux pleins de larmes de mon mari se relèvent vers les miens.
-Quand... quand il a mis sa main dans mon...
D'accord, stop, c'en est trop pour moi. Je ne peux pas en entendre plus. Mon souffle se coupe brusquement et je m'écarte d'un coup pour sortir de la chambre, mais je n'ai pas le temps d'ouvrir la porte que les bras de Louis s'agrippent autour de moi, son corps s'accrochant brusquement au mien, me coinçant contre la porte.
-Non... il halète, un violent sanglot lui coupant la parole. Non... s'il te plait.
-Lâche-moi.
Ma propre voix est elle aussi brisée par les sanglots malgré toute la volonté que je mets à essayer de la contrôler. C'est trop dur, trop douloureux, j'ai l'impression qu'il est en train de m'arracher le cœur.
-S'il te plait... Harry, il halète. S'il te plait...
Je reste quelques secondes silencieux, les yeux figés dans le vide alors que le corps de mon mari accroché au mien m'empêche de bouger. Tout se bouscule dans ma tête, chaque mot de Louis résonne un peu plus fort en moi à chaque seconde.
-Tu m'as promis... je commence en murmurant, un sanglot dans la gorge. Tu m'as promis il y a trois jours qu'il n'y avait que moi, qu'il n'y aurait toujours que moi, que tu n'avais d'yeux pour personne d'autre que moi... Il y a trois jours Louis !! je ne peux m'empêcher de crier, blessé.
-C'était vrai, il répond aussitôt. C'est vrai Harry, il n'y a que toi.
-Tu ne peux pas continuer à dire ça après m'avoir avoué avoir embrasser un autre homme il y a cinq minutes, Louis. Tu ne peux pas. Il n'y a que toi à mes yeux depuis vingt-cinq ans, je n'ai jamais embrassé ou même été attiré par quelqu'un d'autre. Jamais.
-Granit... il tente.
-Non ! Je m'exclame brusquement en le repoussant pour me défaire de son étreinte qui m'étouffe. Non, n'essaye même pas de comparer ces deux situations, Louis. J'ai mis à peine un quart de seconde à repousser Granit ce jour-là, je n'ai pas attendu qu'il foute sa main dans mon caleçon pour réaliser que c'était mal et que je ne le voulais pas !
Mes mots froids et tranchants ont pour effet de faire baisser la tête à Louis qui se mord la lèvre en essuyant ses larmes. Je profite qu'il ne me tienne plus pour ouvrir brusquement la porte. J'ai besoin de m'éloigner de lui, de m'isoler avant de dire des choses que je ne pense pas, des choses qui pourraient lui faire plus mal que ce que j'ai mal actuellement.
-Où est-ce que tu vas ? il murmure, la voix tremblante.
-Dans la chambre d'amis. Je ne peux même pas te...
Je me coupe en lui lançant un regard écoeuré. Je n'arrive même pas à le regarder dans les yeux sans avoir dans la tête des images de lui et de cet enfoiré.
-Tu pouvais pas me faire plus de mal, Louis, je conclus en secouant doucement la tête avant de sortir en claquant la porte de la chambre, courant presque pour m'enfermer dans la chambre au bout du couloir.
Je verrouille la porte contre laquelle je me laisse glisser, les yeux écarquillés et relâche enfin cette énorme boule qui gonfle en moi depuis de longues minutes. J'éclate en sanglot, plaquant ma main contre ma bouche pour les camoufler au mieux.
Il fait froid et sombre dans cette pièce, presque autant que dans mon cœur.
Rebonjouuuur,
A la suite du chapitre 23 ce matin, voici le chapitre 24... et nous partons nous cacher encore plus loin.
Un peu de rebondissements dans cette fiction bien trop calme ça ne fait pas de mal.
A très vite, promis.
Axelle et Lynn
❤️ ( le cœur c'est pour vous amadouer)