EN PLEINE LUCARNE

By Plusdouxquelesoleil

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Harry et Louis appartiennent tous les deux au monde du sport de haut niveau, avec des compétences bien différ... More

PRESENTATION
PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
CHAPITRE 33
CHAPITRE 34
CHAPITRE 35
CHAPITRE 36
CHAPITRE 37
CHAPITRE 38
CHAPITRE 39
CHAPITRE 40
CHAPITRE 41
CHAPITRE 42
CHAPITRE 43
CHAPITRE 44
CHAPITRE 45
CHAPITRE 46
CHAPITRE 47
CHAPITRE 48
CHAPITRE 49
CHAPITRE 50
CHAPITRE 51
CHAPITRE 52
CHAPITRE 53
CHAPITRE 54
CHAPITRE 55
CHAPITRE 56
CHAPITRE 57
CHAPITRE 58
CHAPITRE 59
CHAPITRE 60
CHAPITRE 61
CHAPITRE 62
CHAPITRE 63
CHAPITRE 64
CHAPITRE 65
CHAPITRE 66
CHAPITRE 67
CHAPITRE 68
CHAPITRE 69
CHAPITRE 70
CHAPITRE 71
CHAPITRE 72
CHAPITRE 73
CHAPITRE 74
CHAPITRE 75
CHAPITRE 76
CHAPITRE 77
CHAPITRE 78
CHAPITRE 79
CHAPITRE 80
CHAPITRE 81
CHAPITRE 82
CHAPITRE 83
CHAPITRE 84
CHAPITRE 85
CHAPITRE 86
CHAPITRE 87
CHAPITRE 88
CHAPITRE 89
CHAPITRE 90
CHAPITRE 91
EPILOGUE
TOME 2 - CHAPITRE 1
TOME 2 - CHAPITRE 2
TOME 2 - CHAPITRE 3
TOME 2 - CHAPITRE 4
TOME 2 - CHAPITRE 5
TOME 2 - CHAPITRE 6
TOME 2 - CHAPITRE 7
TOME 2 - CHAPITRE 8
TOME 2 - CHAPITRE 9
TOME 2 - CHAPITRE 10
TOME 2 - CHAPITRE 11
TOME 2 - CHAPITRE 12
TOME 2 - CHAPITRE 13
TOME 2 - CHAPITRE 14
TOME 2 - CHAPITRE 15
TOME 2 - CHAPITRE 16
TOME 2 - CHAPITRE 17
TOME 2 - CHAPITRE 18
TOME 2 - CHAPITRE 19
TOME 2 - CHAPITRE 20
TOME 2 - CHAPITRE 21
TOME 2 - CHAPITRE 22
TOME 2 - CHAPITRE 24
TOME 2 - CHAPITRE 25
TOME 2 - CHAPITRE 26
TOME 2 - CHAPITRE 27
TOME 2 - CHAPITRE 28
TOME 2 - CHAPITRE 29
TOME 2 - CHAPITRE 30
TOME 2 - CHAPITRE 31
TOME 2 - CHAPITRE 32
TOME 2 - CHAPITRE 33
TOME 2 - CHAPITRE 34
TOME 2 - CHAPITRE 35
TOME 2 - CHAPITRE 36
TOME 2 - CHAPITRE 37
TOME 2 - CHAPITRE 38
TOME 2 - CHAPITRE 39
TOME 2 - CHAPITRE 40
TOME 2 - CHAPITRE 41
TOME 2 - CHAPITRE 42
TOME 2 - CHAPITRE 43
TOME 2 - CHAPITRE 44
TOME 2 - CHAPITRE 45
TOME 2 - CHAPITRE 46
TOME 2 - CHAPITRE 47
TOME 2 - CHAPITRE 48
TOME 2 - CHAPITRE 49
TOME 2 - CHAPITRE 50
TOME 2 - CHAPITRE 51
TOME 2 - CHAPITRE 52
TOME 2 - EPILOGUE

TOME 2 - CHAPITRE 23

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By Plusdouxquelesoleil

Point de vue de Louis.

- T'as vu avec le service com pour le transfert de Smith ? Ils devaient faire passer un article dans British Sport News cette semaine.

-Je pense qu'ils attendaient que tu valides ? me répond Matt sans lever les yeux de ses mails.

-Ah, merde, c'est vrai. Je vais monter voir ça. Tu surveilles les gars ?

-Pas de soucis.

Je retourne à l'intérieur du stade et ne retiens pas mon sourire en croisant mon mari.

-Mais tu me suis ? Dommage que je rentre alors...

-C'est Matt qui gère l'entraînement ?

-Ouais, je vais au service com par rapport à l'article sur Smith. J'en ai pas pour longtemps.

-A tout de suite, alors.

Il effleure mes lèvres et rejoint le bord du terrain alors que je monte dans les bureaux. J'y vais vraiment rarement, c'est pas mon job et je sais bien que derrière un bureau je m'emmerderais bien vite.

Je donne un coup contre la porte et l'ouvre directement, m'attendant à voir Céleste mais me stoppe net en voyant un grand brun... assez canon assit derrière le grand bureau. Il lève les yeux de son ordinateur et me lance un sourire éclatant en relevant ses lunettes sur le haut de sa tête.

- Coach Tomlinson.

- Désolé... je suis dans le bon bureau ? Céleste n'est pas... Ah, c'est vrai, elle vient de se faire opérer, je me rappelle subitement alors qu'il se lève pour me rejoindre à l'entrée du bureau.

- C'est ça, il sourit en me tendant sa main. Je suis Victor, je remplace Céleste le temps de son arrêt.

Je lui rends sa poignée de main en souriant.

- Enchanté.

Notre poignée de main dure sûrement quelques secondes de trop mais il finit par me relâcher, son regard bleu plongé dans le mien.

- Je venais vous voir concernant l'article sur le transfert de Smith.

- Ah, oui. Il est juste là.

Victor récupère sa tablette sur le bureau et se rapproche de moi pour me le montrer. Il est vraiment très près. Je ne peux pas m'empêcher de constater notre différence de taille. Le remplaçant de Céleste doit faire à peu près la même taille qu'Harry... ou peut-être un peu moins ? J'ai du mal à me rendre compte.

- Voilà, dîtes-moi ce que vous... On pourrait peut-être se tutoyer ?

J'acquiesce simplement, préférant me concentrer sur l'article. Victor s'assoit au bord de son bureau et je sens son regard sur moi alors qu'il m'observe lire. C'est assez étrange et honnêtement... ça me perturbe un peu. Dans quel sens ? J'en ai aucune idée. Je ne suis pas à l'aise mais je ne sais pas si c'est positif ou négatif.

Je survole brièvement l'article avant de lui redonner la tablette.

- Ça a l'air bien. Je vais retourner sur le terrain si c'est bon pour vo... toi.

- Tout est bon, je fais partir ça. N'hésite pas à repasser si tu as besoin de quoi que ce soit.

Je souris par automatisme alors que nos regards se croisent à nouveau. Il faut que je sorte de là.

- Alors... bonne journée, je souffle en rouvrant la porte.

- A plus tard, j'espère, il me sourit en retournant s'asseoir derrière son bureau.

Je sors de la pièce en soupirant. Ok, il est plutôt pas mal ce remplaçant.

***

- Moi je coupe et toi tu mets les pommes sur la tarte. D'accord ?

Léo acquiesce en retroussant ses manches, content de me donner un coup de main. Je découpe en quartier les pommes que j'ai déjà épluchées et laisse mon fils les prendre pour les placer. Il s'applique, essayant de les arranger au mieux.

Je sacrifie un quartier pour qu'il croque dedans et j'en mange le reste alors qu'il se dandine sur son tabouret au rythme de la musique, fredonnant quelques paroles qu'il connaît.

- Il rentre bientôt papa ?

- Oui, bientôt. Il doit déjà être parti du stade si sa réunion n'a pas traîné.

Je jette un coup d'œil aux amoureux dans le canapé. Ils se chuchotent quelque chose, ça fait rire Romy puis elle repose sa joue sur son épaule. Avec Harry on voit bien qu'ils sont de plus en plus proches et même si ça nous fait un peu peur on essaye de leur laisser leur espace.

- Petit voleur, je ris en voyant Léo prendre un quartier de pomme pour lui.

- Mais c'est trop bon papa ! il soupire en prenant un air dramatique. Tiens, ça c'est pour toi.

Je mange le bout qu'il me tend avant de me reconcentrer sur la pomme que je découpe.

Lorsque j'ai terminé, j'aide Léo à finir d'arranger la tarte, accoudé au plan de travail. Mon petit garçon me raconte ce qu'il a fait aujourd'hui à l'école, la bonne note qu'il a obtenue en lecture... j'ai toujours du mal à me faire à l'idée qu'il lit, et très bien en plus.

On est tous les deux si concentrés qu'on n'entend même pas Harry rentrer. C'est lorsque je sens sa main dans le bas de mon dos que je réalise.

- Ça sent trop bon, il sourit en effleurant mes lèvres lorsque je me redresse. Je suis sûr qu'on va se régaler.

- C'est normal, c'est papa et moi qui l'avons fait ! s'exclame Léo en tendant les bras vers son papa.

Harry le porte aussitôt pour le caler sur sa hanche et embrasse tendrement son front.

- Tu m'as manqué, mon bébé... c'était bien l'école ?

- Trop, trop, trop ! J'ai eu une bonne note en plus.

Je souris en les regardant. Léo déballe la même histoire qu'il vient de me dire et Harry est captivé, esquissant quelques sourires parfois. Je mets la tarte au four et commence la vaisselle avant que mon mari ne râle.

- Alors, ça a été avec le service com ? J'ai appris que Céleste était en arrêt en plus.

La question d'Harry me sort de mes pensées alors que j'ai les mains pleines de mousses.

- Oui, ça a été. Son remplaçant s'en est occupé.

- Laure n'a pas arrêté de s'extasier sur lui avant la réunion. Apparemment il est vraiment canon.

Je ris doucement en imaginant la kiné baver sur Victor.

- Il n'est pas moche, c'est clair, je finis par dire en posant le saladier sur l'égouttoir. Mais un peu jeune pour elle je pense.

Harry se colle contre mon dos et m'enlace en posant son menton sur mon épaule.

- Je vais lui répéter tout ça, elle va adorer.

Je lève les yeux au ciel mais me fond un peu contre lui, savourant son étreinte sans arrêter ma vaisselle.

Point de vue d'Harry.

« On va prendre un café à la salle de pause avant le début de l'entraînement? »

Je lève un peu les yeux au ciel à la lecture du message de Louis et laisse un grand sourire étirer mes lèvres, amusé par son message. Même après des années de mariage, il continue régulièrement à m'inviter à boire un café en salle de pause.

« Je termine rapidement mon compte rendu de réunion et j'arrive »

« Parfait, je t'attends là-bas. »

Je pose mon téléphone sur mon bureau, jette un coup d'œil à l'heure et me remet rapidement au travail sur mon ordinateur. Une petite dizaine de minutes plus tard, j'envoie le compte rendu de la réunion du début de semaine à tous mes collègues et referme mon ordi avant de me lever pour sortir de mon bureau dont je referme la porte avant de traverser les couloirs jusqu'à la salle de pause.

J'entends le rire de Louis avant même d'y pénétrer et ne peux empêcher mon sourire en l'entendant. J'adore le voir sourire, l'entendre rire, le savoir heureux.

Je pousse la porte de la salle de garde, un grand sourire aux lèvres et me fige un peu lorsque je réalise avec qui Louis rit. Je l'ai croisé plusieurs fois dans les couloirs du stade depuis le début de la semaine et je comprends pourquoi toutes les femmes du staff veulent soudainement travailler au service communication... en revanche, je ne m'étais pas préparé à le retrouver assis autour d'un café avec mon mari, discutant et riant sans même remarquer mon entrée dans la pièce.

Je les observe quelques secondes, un peu bloqué à l'entrée de la salle de pause. C'est vrai que ce fameux Victor est un très bel homme, grand, brun, une barbe taillée proprement et une chemise toujours impeccable... un très bel homme peut-être un peu trop proche de mon mari, là tout de suite.

Louis semble absorbé par ses paroles, riant aux mots du nouveau chargé de communication. Je referme la porte en me raclant un peu la gorge et m'avance dans la pièce. Mon mari et Victor relèvent quelques secondes les yeux en me voyant avancer.

-Salut, Harry, c'est ça ? Le responsable du staff médical ?

-C'est ça, je confirme en serrant brièvement la main qu'il me tend avant d'aller me servir un café.

Je les entends se remettre à parler presque aussitôt et sent une pointe de jalousie gonfler dans ma gorge un peu plus à chaque seconde. Je n'ai pas ressenti ça depuis des années et des années, mais voir mon mari rire ainsi avec un autre homme, un homme aussi séduisant... c'est trop pour moi, même après tant d'années d'amour.

Une fois mon café prêt, je récupère mon gobelet et me dirige vers la table à laquelle ils sont installés, discutant encore.

Je m'installe sur la chaise à côté de celle de Louis et tente d'attirer son attention en posant doucement ma main sur sa cuisse. Mon mari me jette un regard, me sourit et pose sa main par-dessus la mienne tout en se reconcentrant sur Victor pour répondre à sa question.

D'accord...

J'avale difficilement ma salive en prenant une courte inspiration pour calmer les battements rapides de mon cœur. J'ai l'impression d'être totalement invisible aux yeux de mon mari pourtant assis à quelques centimètres de moi et ça ne me plaît pas.

Je retourne ma main dans la sienne et glisse mes doigts entre les siens mais là encore, il ne me lance qu'un bref sourire avant de poser plus de questions à Victor sur l'anecdote à priori incroyable qu'il est en train de raconter.

Je bois quelques gorgées de mon café en essayant de me calmer, de relativiser.

Louis est simplement vraiment intéressé par les histoires de Victor, aucune raison de paniquer ou de devenir jaloux à cause d'une simple discussion...

Les minutes passent et l'heure de l'entraînement approche. Ses doigts liés aux miens sur sa cuisse, Louis ne me lance pas un seul regard, complètement absorbé par ce ... con de la com.

Je lui en veux un peu de m'avoir proposé un café tous les deux pour ne pas m'adresser un seul regard, m'accorder un minimum d'attention...

-Coach Tomlinson ?

Louis relève la tête vers l'entrée de la salle de pause en même temps que moi et sourit en voyant un des stagiaires du club le regarder timidement.

-Matt dit que les joueurs sont prêts à commencer.

-Très bien, j'arrive tout de suite.

Le stagiaire disparaît aussi vite qu'il est apparu et Louis finit les quelques gorgées de son café avant de se lever pour jeter son gobelet à la poubelle.

Victor se lève à son tour, gardant son café encore à moitié plein dans la main et sourit.

-Je t'accompagne, ça fait longtemps que je n'ai pas assisté à un match de foot.

-Tu sais que ce n'est qu'un entraînement ? Rit Louis.

-L'entraînement des meilleurs joueurs du pays ça doit être sympa.

Louis rit à nouveau et hoche la tête avant de s'approcher de moi, se penchant pour embrasser le coin de mes lèvres.

-A tout à l'heure, on déjeune ensemble ?

-hm.

-Je t'aime.

Il sourit en posant un nouveau baiser au coin de ma bouche et sort de la salle de pause, Victor sur ses talons.

Point de vue de Louis.

Mon mari est bien silencieux depuis qu'on a quitté le stade. Sans quitter la route du regard, je pose ma main sur sa cuisse et la caresse doucement. Il n'a pas vraiment parlé non plus durant notre déjeuner mais là ça commence à m'inquiéter.

- Ça va ? je chuchote.

Il soupire en laissant sa tête en arrière.

- Très bien. Et toi ? Tu as passé une bonne journée ?

- C'est quoi ce sarcasme dans ta voix ?

Il secoue ses épaules alors que sa jambe tremble nerveusement sous mes doigts.

- C'est juste que j'aurais aimé que mon mari fasse un peu plus attention à moi, surtout quand c'est lui qui propose qu'on se voit.

Voilà, je m'en doutais...

- Je suis désolé, il est venu dans la salle de pause et on a commencé à parler... je me voyais mal le lâcher dès que tu es arrivé.

Harry reste silencieux, il fait clairement la gueule et je ne sais pas quoi faire pour rattraper ça. Je ne pensais vraiment pas qu'il le prendrait si mal...

- J'avais l'impression de déranger d'ailleurs.

- Mon amour, je souffle en prenant sa main.

Il esquisse un mouvement pour m'échapper mais se laisse finalement faire.

- T'es jaloux, là ?

- Non.

Je souris et m'arrête au feu rouge avant de me pencher vers lui. Je prends son visage entre mes mains pour l'attirer vers moi et l'embrasser... un peu de force, c'est vrai.

- Vingt-cinq ans ensemble et tu as toujours peur que j'aille voir ailleurs ? Comme si je n'étais pas déjà assez comblé avec mon merveilleux mari...

- Ce n'est pas parce que tu penses que je te comble que tu n'auras jamais envie de... nouveauté ? il demande, visiblement peu sûr de sa formulation. Justement, après vingt-cinq ans tu as peut être envie d'autre chose, tu peux te laisser séduire par...

Je n'aime vraiment pas la tournure de cette discussion. Est-ce qu'il est en train de m'avouer ses propres doutes ? Ses envies de... nouveauté ? J'ai envie d'approfondir, mais le feu passe au vert et je dois redémarrer. L'estomac noué, j'avale difficilement ma salive en essayant de rester concentré sur la route.

- Toi, tu as envie d'autre chose ? De quelqu'un d'autre ?

- Non ! il s'exclame aussitôt. Non, c'est pas... Louis, ne retourne pas ça contre moi. Je n'essaie absolument pas de te faire passer un message, j'ai juste... j'aimerai comprendre ce qu'il se passe... ou même si il se passe quelque chose.

- Il n'y a rien à comprendre et il ne se passe rien. Ce n'est qu'un gars de la com, il est sympa mais c'est tout. Tu n'as pas à t'inquiéter, je n'ai pas l'intention d'aller voir ailleurs, de chercher de la nouveauté ou... Harry, je souffle. On est heureux tous les deux. Pourquoi j'aurais besoin de plus ?

Mon mari reste silencieux alors que j'appuie sur le boîtier qui ouvre le portail. Je m'avance dans l'allée, espérant avoir réussi à le rassurer...

- Tu vas me dire qu'il ne te plaît pas ? Tout le monde le voit depuis le début de la semaine.

Je freine au milieu de l'allée et râle en prenant mon visage entre mes mains. Ça me gonfle qu'il insiste sur ça, qu'il ne me fasse pas confiance.

- Oui, il me plaît. T'es content ? T'as ce que tu voulais ?

C'est sorti tout seul, sans que je m'en rende compte. Le visage de mon mari se décompose et il se détache pour descendre de ma voiture.

- Non, attends... c'est pas ce que je voulais dire...

Il ne m'écoute pas et claque la portière. C'est pas vrai...

Je le regarde entrer dans la maison alors que moi je n'arrive pas à bouger. Je devrais me garer correctement et le rejoindre pour m'excuser, lui dire que je ne le pensais pas...

Mon portable vibre dans le vide poche, je baisse les yeux pour voir que c'est un message de Victor.

Merde. C'est bien le moment.

Je souffle en déverrouillant l'écran.

"Super entrainement ! Définitivement les meilleurs joueurs du pays."

Bon, ça va, c'est pas...

Un autre message apparaît en bas de la conversation et je sais que j'ai parlé trop vite.

"Ça serait sympa d'aller boire un verre quand tu seras dispo."

J'hésite, mais supprime le dernier message avant de redémarrer pour me garer correctement devant la maison. Je récupère mes affaires et celles d'Harry avant d'entrer. Les enfants sont dans le salon, Romy semble faire ses devoirs alors que Léo colorie près d'elle.

- Salut papa ! ils lancent sans lever les yeux de leurs activités.

- Coucou les enfants, je force un sourire en refermant la porte.

Harry apparaît au bout du couloir, les laisses des chiens à la main.

- Qu'est-ce que tu...

- J'ai besoin de prendre l'air.

- Attends, on peut parler, je chuchote en essayant d'enlacer sa taille mais il me repousse aussitôt.

- T'as qu'à discuter avec lui, il murmure encore plus bas, juste pour moi.

Je ne le laisse pas s'éloigner, retenant son poignet alors qu'il appelle les chiens, les faisant quitter le canapé.

- C'est pas ce que je voulais dire, je...

- Tu l'as dit et c'est vraiment sorti naturellement alors si, tu le pensais. Tu ne voulais peut-être pas l'avouer, mais tu le pensais.

Je vois bien qu'il est en colère, qu'il retient ses larmes... même si c'est difficile, c'est peut-être mieux qu'il se calme un peu, surtout que les enfants sont à la maison... Harry en profite, il attache les chiens et sort de la maison. J'avale difficilement ma salive et me tourne vers Romy et Léo qui me fixent, intrigués par cet échange.

- Ça va ? s'inquiète ma grande fille.

J'acquiesce et retire ma veste avant de venir les embrasser. Je profite du câlin que mon fils m'offre pour essayer de me calmer moi aussi.

Point de vue d'Harry.

Je ne sais pas depuis combien de temps je marche, observant les chiens courir sur le chemin devant moi, celui qui mène au lac à quelques kilomètres de la maison, mais ça doit faire au moins une heure, peut-être deux. Je n'arrive pas à me sortir les mots de Louis de la tête depuis que j'ai quitté la maison. Ca tourne en boucle, sa voix résonne encore et encore dans ma tête et le fait qu'il m'avoue aussi brusquement être attiré par un autre homme que moi m'empêche de penser à autre chose.

Je ne comprends pas, j'essaye de réfléchir à ce que j'ai pu rater pour que mon mari soit attiré par un autre. Est-ce que je n'ai pas été assez présent ? Est-ce que j'ai trop pris notre relation et notre mariage pour acquis ?

Toutes ces questions tournent en boucle dans ma tête alors que je m'assois sur un rocher près du lac, surveillant au mieux les chiens à travers l'obscurité. En insinuant que Louis pouvait être attiré par Victor, je ne m'attendais pas à ce qu'il me réponde si honnêtement... Je crois que ça l'a lui-même surpris de laisser échapper ça.

Je ne peux pas empêcher mes pensées de retourner à ce matin, dans la salle de pause. Je repense à leur discussion, les rires de Louis, son regard fixé sur l'autre homme... et ma gorge se noue si fort que je suis obligé de me mordre les lèvres pour ne pas recommencer à pleurer.

J'ai confiance en Louis et je le crois lorsqu'il me dit qu'il ne s'est rien passé... mais en revanche, l'idée même de savoir qu'il pourrait en avoir envie me retourne l'estomac. Je les imagine ensemble, j'imagine les lèvres d'un autre homme sur la peau de mon mari, les soupirs de Louis pour un autre que moi et mon coeur manque de violents battements avant de repartir plus fort encore.

Je ne peux pas. Je ne peux pas laisser mon mari m'échapper, pas après tout ce que nous avons vécu. Je ne peux pas accepter qu'un autre homme l'attire... lui procure des envies... Ça me terrifie.

Je récupère le bâton que Snow pose à mes pieds et le lance un peu plus loin en laissant échapper quelques larmes. C'est horrible cette douleur qui me serre la poitrine, plus fort à chaque seconde qui passe.

" Oui, il me plaît. T'es content ? T'as ce que tu voulais ? "

Putain... bien sur que non ce n'est pas ce que je voulais entendre... ce n'est pas ce que j'avais besoin d'entendre.

J'avais juste besoin d'être rassuré... à presque cinquante ans, j'ai juste besoin d'entendre que mon mari me désire encore, me trouve encore beau et séduisant malgré les années passées... pas d'entendre qu'un autre homme arrivé de nul part lui plait, le fait rire et fait briller ses yeux comme ça en racontant une histoire ridiculeusement ennuyante.

Mais je ne peux pas blâmer Louis pour ça... s'il en vient à être attiré par un autre homme, à avoir envie d'un autre que moi c'est que j'ai raté quelque chose, moi, pas lui.

Est-ce que je me laisse trop aller ? Est-ce que je ne prends pas assez soin de moi ? Peut-être que mes cheveux sont trop longs, trop bouclés. Ceux de Victor sont coupés assez courts dans une coupe très travaillée. Peut-être que je devrais laisser pousser ma barbe et la tailler bien droite moi aussi ? Ça plaira très certainement à Louis... Une nouvelle coupe de cheveux, une nouvelle apparence pour redevenir la personne qui lui plait ?

Est-ce que ça sera suffisant ? Est-ce que mon mari ne me trouve pas trop vieux ? Peut-être que les dix ans de moins Victor lui plaisent, le font sentir à nouveau plus jeune lui aussi ?

Est-ce que notre quotidien a fini par le lasser, l'ennuyer ? Est-ce qu'il regrette d'être enfermé dans cette vie de famille avec moi, nos trois enfants, notre grande maison et nos deux chiens ?

J'essuie rageusement mes larmes en sentant ma gorge se serrer un peu plus alors que toutes ces questions se bousculent dans ma tête. J'essaie de comprendre, d'analyser ce que je dois changer pour redevenir assez bien, assez séduisant et désirable pour Louis moi aussi.

J'ai besoin d'être à nouveau la seule personne aux yeux de mon mari comme il est le seul à mes yeux depuis vingt-cinq ans.

Je sors mon portable de ma poche en le sentant vibrer contre ma cuisse et réalise en jetant un regard à l'heure que je ne suis pas juste sorti depuis une heure ou deux comme je le pensais, mais depuis un peu plus de trois heures maintenant.

Je déverrouille l'écran et ouvre le message reçu de Louis, le cœur battant la chamade.

" Ou est-ce que tu es ? Je m'inquiète Harry... Les enfants aussi. On a fini de dîner, on t'a attendu au maximum... Léo ne veut pas dormir sans que tu viennes lui faire un bisou."

Je sens de nombreuses larmes supplémentaires glisser le long de mes joues à la lecture du message de Louis. Je dois rentrer à la maison, les enfants doivent être complètement perdus et inquiets. Quand je suis rentré tout à l'heure, je les ai embrassés avant de disparaître à nouveau et j'imagine ce qu'il doit être en train de se passer dans leurs têtes...

Je siffle les chiens en me relevant, verrouille mon téléphone que je glisse à nouveau dans la poche de mon pantalon et reprend le chemin de la maison, prêt à tout pour changer et plaire à nouveau à mon mari.

Point de vue de Louis.

Assis contre la tête de lit de Léo, mes doigts glissés dans ses cheveux j'essaye de l'apaiser un peu et de l'inciter à dormir. Harry n'est toujours pas rentré, il ne m'a même pas répondu.

- Tu ne veux pas dormir un peu ? je chuchote. Papa viendra te faire un bisou lorsqu'il rentrera, c'est promis.

Il secoue la tête, quelques larmes coulant encore de ses yeux fatigués. Je souffle discrètement et regarde à nouveau mon portable, espérant voir un message apparaître, mais rien...

J'avoue qu'en plus de m'inquiéter, ça m'énerve. Il a vu mon message. Il sait que Léo est mal, mais il ne répond pas, il ne rentre pas.

Je sursaute légèrement en entendant la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer. Les chiens courent jusqu'à la cuisine pour boire et manger, puis j'entends les pas de mon mari dans l'escalier. Les battements de mon cœur s'emballent alors que Léo se redresse.

- Papa ? il l'appelle, la voix encore tremblante.

Mon mari apparaît à l'entrée de la chambre, les traits tirés et les yeux rouges. Léo se détache de moi pour sauter dans les bras de son papa lorsqu'il est assez proche.

- T'es parti longtemps papa !

- Pardon mon coeur, il chuchote en le serrant fort contre lui avant de s'asseoir au bord du lit.

Je les regarde pendant un petit moment. Harry évite mon regard et je n'arrive pas à dire si c'est parce qu'il m'en veut encore ou s'il sait qu'il va pleurer s'il pose les yeux sur moi.

Je me lève finalement et me penche pour embrasser les cheveux de mon fils.

- Je te laisse avec papa. Fais de beaux rêves, mon ange.

- Bonne nuit papa !

Je lui donne son doudou qui était resté sur moi et Harry l'attrape. Nos doigts s'effleurent brièvement mais il ne me regarde toujours pas.

Je sors de la chambre, la gorge nouée. Je pense qu'il m'en veut encore...

Je descends à la cuisine et termine de débarrasser la table. Je remplis le lave-vaisselle puis le mets en route. Je range, je m'occupe un peu en attendant qu'Harry descende... si il descend. Peut-être qu'il va directement aller se coucher, évitant cette discussion qu'on doit avoir.

Alors que je commençais à vraiment désespérer, j'entends ses pas dans l'escalier. Au début, je l'ignore, faisant semblant de me concentrer sur les couverts que je range dans le tiroir.

Aucun de nous deux ne parle, alors je décide de me lancer.

- Je sais que tu m'en veux, mais tu ne peux pas disparaître comme ça. Léo et Romy étaient inquiets.

- J'avais besoin d'un peu d'air, il murmure en s'asseyant sur un des tabourets du bar. De réfléchir un peu.

- Réfléchir à quoi ?

Je ne le regarde toujours pas, prenant tout mon temps pour ranger ces quelques couverts.

- A nous. A ce que je devais faire pour que tu ne vois à nouveau que moi.

- Mais je...

Je ne termine pas ma phrase, bien trop happé par son regard triste lorsque je relève la tête. Toute ma colère s'évapore subitement, ne me laissant que la culpabilité et la douleur de voir mon mari aussi mal.

J'abandonne les couverts pour m'approcher de lui et prendre son visage entre mes mains. Il ferme les yeux et baisse la tête, évitant mon regard.

- Regarde-moi...

Il hésite, mais ses iris retrouvent finalement les miennes.

- Je ne vois déjà que toi. Je ne désire que toi, seulement toi. Depuis vingt-cinq ans et jusqu'à la fin de notre vie.

- Mais tout à l'heure...

- Je ne le pensais pas. Je ne... il ne me plaît pas. Il est beau, c'est un fait... mais il ne m'attire pas de cette façon là. Mon amour...

Je caresse délicatement ses joues avec mes pouces, espérant l'apaiser un peu. J'appuie doucement mon front contre le sien, puis laisse mes doigts glisser dans son cou, sur ses épaules, le long de ses bras... jusqu'à atteindre ses mains et entrelacer nos doigts. Il se laisse faire et les serre légèrement alors que son nez glisse contre le mien, son souffle chaud et tremblant chatouillant le bas de mon visage.

- Je t'aime, je chuchote. Un peu plus chaque jour, quoi que tu fasses... Ça ne changera jamais. Qu'on ait trente, soixante, quatre-vingt ans... mon cœur ne bat et ne battra toujours que pour toi.

Il laisse échapper quelques larmes avant de se fondre contre moi. Je libère ses mains pour pouvoir l'enlacer et le serrer fort contre moi. Nos corps s'emboîtent naturellement, heureux de se retrouver et de se rassurer après ces dernières heures de doutes.

Hello,

Lewis Capaldi nous a mis de bonne humeur hier soir alors nous avons décidé de vous poster un nouveau chapitre... et de partir nous cacher.

A bientôt !

Lynn et Axelle ❤️

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