EN PLEINE LUCARNE

By Plusdouxquelesoleil

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Harry et Louis appartiennent tous les deux au monde du sport de haut niveau, avec des compétences bien différ... More

PRESENTATION
PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
CHAPITRE 33
CHAPITRE 34
CHAPITRE 35
CHAPITRE 36
CHAPITRE 37
CHAPITRE 38
CHAPITRE 39
CHAPITRE 40
CHAPITRE 41
CHAPITRE 42
CHAPITRE 43
CHAPITRE 44
CHAPITRE 45
CHAPITRE 46
CHAPITRE 47
CHAPITRE 48
CHAPITRE 49
CHAPITRE 50
CHAPITRE 51
CHAPITRE 52
CHAPITRE 53
CHAPITRE 54
CHAPITRE 55
CHAPITRE 56
CHAPITRE 57
CHAPITRE 58
CHAPITRE 59
CHAPITRE 60
CHAPITRE 61
CHAPITRE 62
CHAPITRE 63
CHAPITRE 64
CHAPITRE 65
CHAPITRE 66
CHAPITRE 67
CHAPITRE 68
CHAPITRE 69
CHAPITRE 70
CHAPITRE 71
CHAPITRE 72
CHAPITRE 73
CHAPITRE 74
CHAPITRE 75
CHAPITRE 76
CHAPITRE 77
CHAPITRE 78
CHAPITRE 79
CHAPITRE 80
CHAPITRE 81
CHAPITRE 82
CHAPITRE 83
CHAPITRE 84
CHAPITRE 85
CHAPITRE 86
CHAPITRE 87
CHAPITRE 88
CHAPITRE 89
CHAPITRE 90
CHAPITRE 91
EPILOGUE
TOME 2 - CHAPITRE 1
TOME 2 - CHAPITRE 3
TOME 2 - CHAPITRE 4
TOME 2 - CHAPITRE 5
TOME 2 - CHAPITRE 6
TOME 2 - CHAPITRE 7
TOME 2 - CHAPITRE 8
TOME 2 - CHAPITRE 9
TOME 2 - CHAPITRE 10
TOME 2 - CHAPITRE 11
TOME 2 - CHAPITRE 12
TOME 2 - CHAPITRE 13
TOME 2 - CHAPITRE 14
TOME 2 - CHAPITRE 15
TOME 2 - CHAPITRE 16
TOME 2 - CHAPITRE 17
TOME 2 - CHAPITRE 18
TOME 2 - CHAPITRE 19
TOME 2 - CHAPITRE 20
TOME 2 - CHAPITRE 21
TOME 2 - CHAPITRE 22
TOME 2 - CHAPITRE 23
TOME 2 - CHAPITRE 24
TOME 2 - CHAPITRE 25
TOME 2 - CHAPITRE 26
TOME 2 - CHAPITRE 27
TOME 2 - CHAPITRE 28
TOME 2 - CHAPITRE 29
TOME 2 - CHAPITRE 30
TOME 2 - CHAPITRE 31
TOME 2 - CHAPITRE 32
TOME 2 - CHAPITRE 33
TOME 2 - CHAPITRE 34
TOME 2 - CHAPITRE 35
TOME 2 - CHAPITRE 36
TOME 2 - CHAPITRE 37
TOME 2 - CHAPITRE 38
TOME 2 - CHAPITRE 39
TOME 2 - CHAPITRE 40
TOME 2 - CHAPITRE 41
TOME 2 - CHAPITRE 42
TOME 2 - CHAPITRE 43
TOME 2 - CHAPITRE 44
TOME 2 - CHAPITRE 45
TOME 2 - CHAPITRE 46
TOME 2 - CHAPITRE 47
TOME 2 - CHAPITRE 48
TOME 2 - CHAPITRE 49
TOME 2 - CHAPITRE 50
TOME 2 - CHAPITRE 51
TOME 2 - CHAPITRE 52
TOME 2 - EPILOGUE

TOME 2 - CHAPITRE 2

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By Plusdouxquelesoleil

Point de vue de Louis.

Calé contre mon mari, je somnole en essayant quand même de suivre le film qu'on regarde. On a finalement dîné devant la télé, en discutant de tout et de rien. J'adore ce genre de moments rien qu'à nous.

-Tu t'endors, me chuchote Harry en remontant le plaid sur moi.

-Pas du tout.

-Si, il rit en se penchant pour embrasser mon front. On va se coucher ?

On sursaute tous les deux en entendant la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer. Je me redresse aussitôt, subitement bien réveillé.

-Eden ? je souffle en le voyant retirer ses chaussures dans l'entrée. Ça va ? je panique aussitôt.

-Oui papa ça va, il soupire en nous rejoignant.

-Pourquoi tu rentres si tôt ? s'inquiète Harry. Il s'est passé quelque chose ?

-Il faut vraiment que vous arrêtiez de stresser autant tous les deux. Je vais bien. La soirée était bien, mais... je vous dérange ?

-Non, on regardait un film. Mais quoi ?

J'observe notre fils se rapprocher pour s'asseoir sur le bord du canapé. Quelque chose le tracasse, je le vois aussitôt et jette un coup d'œil vers Harry qui a l'air aussi inquiet que moi.

-Je... j'avais besoin de rentrer pour... vous voir.

J'ai cette bouffée d'angoisse qui monte soudainement en moi, me demandant ce qu'il se passe. Il avait l'air d'aller bien en partant... je ne comprends pas et ça me stresse bien trop. J'ai besoin de savoir ce qu'il arrive à mes enfants, surtout quand ça ne va pas. Je remonte ma jambe contre mon torse et passe mon bras autour de ma cheville. Habituellement, Harry m'aurait obligé à changer de position, mais là, il est trop absorbé par notre fils.

-Je suis désolé. C'est votre soirée, je voulais pas...

-C'est pas parce que c'est notre soirée qu'on n'est subitement plus des parents, plaisante légèrement Harry. On est toujours là si vous avez besoin de nous.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? je demande doucement. Il y a un problème ? Tu as un problème ?

-Tu sais que tu peux tout nous dire, l'encourage Harry.

Il joue nerveusement avec la manche de son sweat, torturant le tissu entre ses doigts alors que son regard est rivé sur le sol. Je suis quand même assez proche pour voir qu'il a les larmes aux yeux et ça me retourne l'estomac.

-Je sais que je peux. C'est juste... difficile.

Eden inspire profondément et pose ses mains à plat sur ses cuisses pour les frotter lentement.

-J'ai peur de vous décevoir, il avoue finalement.

-Voyons mon ange, je souffle en me rapprochant de lui pour poser ma main sur son épaule. Comment on pourrait être déçu ?

Je lui frotte doucement le dos, essayant de le rassurer sans trop l'étouffer.

-C'est pas quelque chose de grave, il tente de nous rassurer. C'est juste... une décision que j'ai prise.

Ça y est, il veut partir de la maison. Je savais que ce jour arriverait mais je n'y suis pas du tout préparé. J'aurais aimé avoir quelques mois, même quelques années de plus... je sens mon cœur se serrer en l'imaginant faire ses cartons et prendre son envol, mais j'essaye de ne rien laisser paraître.

-Tu veux... tu veux déménager ? je demande prudemment.

-Oui, il va falloir... mais c'est pas juste ça. Papa, il y a quelques semaines les recruteurs de Manchester m'ont contacté. Je leur ai dit que j'avais besoin d'un petit peu de temps pour y réfléchir... mais j'ai vraiment envie d'accepter leur offre.

Oh mon dieu.

Je sens mon cœur s'arrêter de battre pendant quelques secondes avant de se serrer douloureusement.

Je n'imaginais pas qu'il partirait aussi loin pour prendre son indépendance. Je ne pensais pas qu'il s'éloignerait autant de nous.

Eden ose enfin me regarder, sûrement parce que je suis resté silencieux bien trop longtemps.

-Je sais que ce n'est pas ce que tu avais prévu, mais... moi j'en ai besoin. Je ne peux pas rester à Arsenal.

-Ce que je... mais Eden...

Là je me prends une claque. Je ne sais même pas quoi dire. Je jette un coup d'œil perdu vers Harry, la culpabilité me rongeant déjà.

-Le foot, je pensais que... je pensais que c'était ce que tu voulais. Jouer dans une équipe pro, en faire ta carrière... je t'ai trop poussé ? C'est ce que...

-Non, non, papa, me coupe aussitôt Eden secouant la tête. C'est pas ça du tout. J'adore le foot, c'est vraiment ce que je veux faire... mais plus avec Arsenal, plus dans votre ombre...

-Tu veux faire tes preuves ailleurs, devine mon mari en le couvant de son regard protecteur et compréhensif. Prouver que tu mérites ta place dans le milieu sans te servir du nom de ton père.

Notre fils acquiesce lentement, semblant encore bien stressé. J'ai du mal à avaler ma salive tellement ma gorge est nouée, alors les mots sortent difficilement de ma bouche.

-Tu as 18 ans de toute façon, tu prends tes propres décisions.

A son regard, je vois aussitôt que ce n'est pas ce qu'il attendait. Éden hoche simplement la tête avant de se lever.

-Ouais... je vais aller me coucher.

Je sais que je devrais le retenir, approfondir cette discussion... mais je n'y arrive pas. Je sais que j'ai merdé et pas seulement maintenant. Notre fils veut s'éloigner de nous, donc j'ai forcément raté quelque chose.

-J'ai besoin d'air, je souffle en me levant aussi une fois qu'il a quitté le salon.

Point de vue de Harry.

Je remonte la fermeture éclair de ma veste avant d'ouvrir la baie vitrée pour me glisser sur la terrasse à mon tour. Je referme correctement derrière moi et m'avance silencieusement vers Louis. Il est penché en avant, les avant-bras appuyés contre la barrière, perdu dans ses pensées. Il ne m'entend pas arriver et sursaute un peu lorsque je pose délicatement sa propre veste sur son dos, pressant de longues secondes mes mains sur le haut de ses épaules.

-Tu vas attraper froid chéri, je souffle en m'appuyant près de lui, dans la même position.

Je n'obtiens aucune réponse. Louis reste silencieux, le regard fixé droit devant lui, dans le vide. Je me pince les lèvres, mon cœur comprimé dans ma poitrine et cède finalement en enroulant mes bras autour de ses épaules afin de l'attirer contre moi.

-Louis... je murmure doucement.

-Je ne comprends pas... il souffle finalement après quelques secondes de silence supplémentaires. Je ne comprends pas ce que j'ai bien pu rater... Est-ce que j'ai été trop dur, trop sévère avec lui ? Est-ce que j'ai fait passer mon rôle de coach avant mon rôle de père et il m'en veut désormais ? Est-ce que...

-Louis, je le coupe en posant une main sur sa joue pour le forcer à tourner son visage vers moi.

-Qu'est-ce que j'ai râté... il murmure, la voix coincée dans la gorge.

Mon cœur se serre brusquement en le voyant si vulnérable et je ne perds pas une seconde pour l'attirer plus proche encore. Son visage plonge dans mon cou et ses mains passent dans le bas de mon dos, sous mon tee-shirt. Je caresse ses cheveux, glissant lentement mes doigts entre ses mèches.

-Tu n'as rien raté chéri, je le rassure dans un murmure. Rien du tout.

-Il veut signer à Manchester, Harry...

-Et il a de très bonnes raisons de le faire, tu le sais au fond de toi.

Je sens le corps de mon mari se figer contre le mien, son souffle coupé près de mon cou. Eden s'est expliqué, difficilement, complètement submergé par ses émotions et sa panique, mais il l'a fait.

-Souviens-toi de ce que tu m'as dit la toute première fois que je t'ai expliqué mon départ pour la France au début de ma carrière, Louis.

-C'est pas...

-Si, c'est exactement pareil. Si j'avais accepté la proposition de mon père quelques mois après l'obtention de mon diplôme à l'époque, mon statut ne serait pas le même aujourd'hui. Les gens auraient remis mes compétences en question, encore et encore. J'aurais gardé cette image de kiné embauché dans l'équipe seulement grâce à mon père.

-Je n'ai jamais pistonné Eden pour qu'il soit intégré, il a mérité sa place comme tous les autres joueurs...

-Nous on le sait, mon amour. Les journalistes, les supporters, les joueurs des équipes adverses ne le savent pas. C'est quelque chose qui reviendra sans cesse dans les interviews, les articles, sur le terrain s'il ne fait pas ses preuves par lui-même. Il sera attaqué sur son statut autant de temps qu'il fera ses premiers pas de joueur professionnel dans l'équipe de son père, Louis.

Louis se détache doucement de moi et continue de fixer le jardin à travers l'obscurité, les yeux dans le vide. Je peux sentir à quel point il est chamboulé et touché par l'annonce que nous a fait Eden ce soir. Il est triste, blessé, déçu... je peux le voir à travers son visage, son regard et sa posture.

-Ca ne veut pas dire qu'il ne reviendra pas chéri, je tente de le rassurer en glissant ma main dans son dos. Une fois qu'il aura fait ses preuves ailleurs, qu'il aura montré de quoi il est capable sans que ses capacités soient remises en question par les noms de son père et son grand-père, rien ne l'empêchera de rejoindre ton équipe à nouveau s'il le désire.

-Comme toi tu l'as fait en quittant la France pour venir me remettre sur pieds à l'époque... il murmure.

Je souris doucement à ses mots et acquiesce.

-Tu vois... rien n'est définitif.

Le silence retombe entre nous et nous enveloppe durant de longues secondes. Louis pose sa tête contre mon épaule, ses bras enroulés autour de mes hanches alors que je continue de le serrer contre moi.

-Tu sais... Eden, tout ce qu'il veut, c'est que tu sois fier de lui.

-Je le suis, il réplique aussitôt en relevant sa tête pour ancrer son regard dans le mien.

-Alors montre lui en soutenant ce choix. Montre lui que tu crois en lui, peu importe l'équipe dans laquelle il décide de jouer.

Point de vue de Louis.

-Tu reviens vite ? je chuchote en observant mon mari mettre son manteau.

-Je te manque déjà ? il sourit en s'approchant de moi pour butiner mes lèvres. Je fais vite, promis.

-J'ai surtout hâte que tu ramènes nos bébés à la maison.

Il rit doucement et caresse délicatement ma joue, son regard si vert plongé dans le mien.

-Discute avec ton grand bébé en nous attendant.

-Je vais essayer.

Harry m'observe quelques secondes et passe son bras autour de ma taille pour m'attirer contre lui.

-Ça va être dur de ne plus l'avoir à la maison, de ne plus le voir si souvent... mais on sait tous les deux qu'il a pris la bonne décision pour la suite de sa carrière. Il suit tes traces, il veut aller loin... mais il ne pourra pas le faire s'il ne prouve pas qu'il en a les capacités.

-Dur ? Ça va être horrible oui...

-Et tu sais aussi qu'il ne partira pas s'il n'est pas sûr que cette décision te convient... heureusement pour lui tu sais ce que ça fait d'avoir un père qui ne te soutient pas, alors je sais que tu ne feras pas la même erreur.

Si je prends un peu de recul en ignorant ma douleur à l'idée de le voir partir... oui, je reconnais que c'était la décision à prendre, aussi difficile soit-elle pour un jeune d'à peine 18 ans. C'est maintenant que tout se joue et il a raison de vouloir faire sa propre route.

-Ça va aller ? s'inquiète mon mari.

J'acquiesce et presse un dernier baiser contre ses lèvres avant de le laisser partir.

J'attends qu'il quitte l'allée de la maison pour aller préparer deux thés. Je prends mon temps, repoussant un peu l'inévitable et essayant d'ordonner un minimum les mots que je dois dire à mon fils.

Je finis par monter, portant nos tasses sur un petit plateau pour avoir une main libre et frapper à la porte de la chambre d'Eden. J'entends un vague murmure approbatif alors j'ouvre la porte. Mon fils se redresse dans son lit pour me regarder entrer et je devine aussitôt qu'il a mal dormi.

-On peut discuter ?

Il acquiesce et replie ses jambes contre lui, me laissant de la place pour m'asseoir au bord du lit. Je lui donne une tasse et prends la mienne avant de poser mon plateau sur la table de nuit.

On reste silencieux pendant un petit moment tous les deux. Il faut que je brise la glace et me lance.

J'inspire profondément et prends une gorgée de ma boisson avant de commencer.

-Je suis désolé pour hier soir. Je n'ai pas très bien réagi, ni réussi à trouver les bons mots.

Il secoue légèrement ses épaules, le regard rivé sur son thé.

-Je crois que j'étais un peu sous le choc. Eden, si j'ai fait quelque chose il faut que tu me le...

-Tu n'as rien fait, il me coupe en me regardant enfin. A part être un ancien footballeur tellement incroyable que c'est impossible pour moi d'espérer sortir de ton ombre. Je ne dis pas que je veux être meilleur que toi, ni même au moins frôler ton niveau, mais j'aimerais... juste être moi. Avoir ma carrière, sans qu'on se demande si je mérite ma place dans l'équipe.

Eden s'arrête quelques secondes pour prendre une gorgée de thé, puis il reprend.

-Papa et toi vous m'avez toujours soutenu, même quand mes choix ne vous plaisaient pas trop. Je sais que tu n'étais pas pour que je devienne pro au début...

-Non, je le coupe. Je n'étais pas contre, juste... inquiet. Je ne voulais pas que tu le fasses pour de mauvaises raisons.

-Tu n'aurais pas préféré que je choisisse un autre plan de carrière ?

-Eden, tout ce qu'on voulait ton père et moi c'était que tu choisisses un métier que tu aimes, dans lequel tu t'épanouis, qui te rend heureux. Si c'est le foot et si pour ça tu as besoin de t'éloigner de nous... on acceptera aussi et on te soutiendra jusqu'au bout.

-Hier soir, pourtant...

-Hier soir j'avais peur d'avoir raté quelque chose avec toi. De t'avoir poussé dans une voie que tu ne voulais pas et que tu t'éloignais de nous parce que tu m'en voulais pour quelque chose... et j'appréhendais déjà la vie sans mon grand bébé à la maison.

Il lève légèrement les yeux au ciel et pose sa tasse sur la table de nuit avant de venir m'enlacer.

-Il faut vraiment que tu arrêtes de flipper sur ça. Vous êtes tous les deux des parents incroyables.

Je resserre un peu mon étreinte et ferme quelques secondes les yeux.

Lorsqu'Eden a été assez grand pour comprendre, on lui a expliqué pourquoi il ne voyait que très rarement mes parents et pourquoi je n'étais jamais serein lorsqu'ils venaient. Je pense qu'ensuite il a compris de lui même que mes angoisses concernant ma paternité étaient liées à tout ça.

-Tu grandis et c'est difficile pour moi... mais ça me rend aussi tellement fier. Léo, Romy et toi vous êtes mes plus belles réussites, mes plus belles victoires. Alors si moi je suis trop flippé, toi tu dois arrêter de penser que tu vas me décevoir Eden. Rien de ce que tu feras ne me rendra moins fier.

Il renifle contre mon cou et se redresse un peu pour essuyer ses joues humides.

-Même si je signais avec Tottenham ?

-Bon, là je serais peut être un peu déçu... il se pourrait aussi que je te renie et te demande de changer de nom de famille...

Il capte aussitôt le sarcasme dans ma voix et rigole en continuant d'essuyer ses joues. Je le laisse se calmer et relève son menton avec mon index.

-Si tu jouais avec Tottenham, je serais au premier rang et porterait le maillot de l'équipe. Tu te rends compte du sacrifice que ça représente pour moi ? Mais je le ferais sans hésiter.

Il sourit doucement, comprenant que je ne rigole plus.

-Tu es mon fils, mon grand bébé... je ferais tout pour toi... même t'installer à 4 heures d'ici si c'est ce dont tu as envie et besoin.

-Merci papa. Merci beaucoup.

-Alors Manchester ?

Il acquiesce, le sourire aux lèvres.

-Manchester.

Point de vue d'Harry.

-Papa ?

Je souris en entendant la voix d'Eden et laisse mes papiers pour me tourner vers lui, un sourire accueillant aux lèvres.

-Oui mon cœur ?

-J'ai les jambes un peu tendues... tu peux...?

Mon sourire devient incontrôlable et plus grand, et j'acquiesce immédiatement en me levant pour le rejoindre. Depuis qu'il joue pour Arsenal, Eden tient à être suivi par un autre kiné de l'équipe, ne souhaitant pas faire interférer sa carrière et notre vie de famille un peu plus que son père en tant qu'entraîneur ne le fait déjà.

C'est assez rare qu'il me demande de prendre soin de lui une fois à la maison. Ça arrivait plus souvent lorsqu'il jouait dans son équipe jeunes.

-Bien sûr, je vais chercher tout ce qu'il faut.

Eden me remercie et m'aide à récupérer mon sac et ma table de massage.

-Ou est-ce que tu veux te mettre ? Dans ta chambre pour être au calme ?

-Oui, parfait.

Je le suis jusqu'à sa chambre et il m'aide à déplier la table sur laquelle il s'installe après avoir troqué son jogging contre un short de sport. Je sors mes affaires et part me laver les mains avant de revenir, chauffant un peu de gel décontractant entre mes mains.

Je commence à masser délicatement l'arrière de ses cuisses, cherchant les tensions qu'il pourrait avoir de l'entraînement. Je comprends rapidement qu'il n'a que de petites courbatures, et le silence qui nous entoure me fait rapidement prendre conscience qu'il cherche ses mots, cherche à engager une conversation.

-Est-ce que ça va ? je demande, l'encourageant doucement à se lancer.

Mon fils reste silencieux quelques secondes supplémentaires et finit par soupirer doucement en posant sa joue contre son avant bras, son regard perdu dans le vide.

-Tu crois que papa me pardonnera ?

-Eden...

-Je sais qu'il m'en veut au fond de lui... qu'il aurait préféré que je reste ici, à Arsenal.

Je me pince quelques secondes les lèvres en continuant à masser ses cuisses.

-Il ne t'en veux pas le moins du monde Eden, pas du tout.

-Et toi ? Tu m'en veux ?

Mon cœur manque un battement alors que mes mains se figent à l'arrière de ses mollets.

-Quoi ?

-Papa est venu me parler mais... pas toi ? Il souffle doucement, hésitant.

-Eden, je murmure immédiatement en lâchant ses jambes pour l'inciter à se redresser.

J'attends qu'il s'assoit sur le rebord de la table de massage et me place face à lui. Son regard me fuit, m'évite.

-Mon petit cœur... Je souffle, le cœur pincé de le voir si hésitant. Regarde moi.

Mon fils hésite quelques secondes mais finit par relever son regard dans ma direction.

-Je suis tellement fier de toi Eden... tu n'as pas idée à quel point je le suis. Ce que tu fais là, la décision que tu prends pour ta carrière, je la comprends mieux que personne et je te soutiens à cent pour cent là dedans, n'en doutes pas une seule seconde.

-Mais...

-Quand j'ai eu mon diplôme, à l'époque, ton grand-père souhaitant m'engager immédiatement dans le staff de l'équipe. Il était fier de moi et voulait m'offrir une place près de lui pour me voir évoluer. Au début, j'ai été tenté d'accepter sa proposition. Je voulais travailler avec lui, le rendre fier... mais j'ai rapidement réalisé que notre lien familial allait poser problème... les membres du staff, les joueurs... ils allaient tous finir par le découvrir, même si ton grand père a fait toute sa carrière sportive sous un autre nom.

-Qu'est-ce qu'il a dit quand tu lui as annoncé que tu n'accepterais pas le poste ?

-Au début ? Il était en état de choc et n'a pas compris mon choix. Il trouvait ça dommage que je ne profite pas de cette opportunité qu'il m'offrait. Heureusement, il a compris en quelques heures ce qui m'a poussé à prendre cette décision. Il a compris que c'était important pour moi, pour mon avenir. Il m'a soutenu dans mon choix et a été le papa le plus fier du monde quand j'ai finalement intégré le staff de l'équipe de France grâce à mes compétences et seulement grâce à elles.

Eden m'écoute attentivement, ses yeux plongés intensément dans les miens.

-Alors pourquoi est-ce que tu es revenu, finalement ?

Je souris tendrement à ses mots et m'installe près de lui, appuyé contre la table de massage.

-Plusieurs raisons, en fait. D'abord, mes parents me manquaient beaucoup et je leur manquais beaucoup en retour. Michael me manquait aussi, ma vie ici en fait... alors quand ton grand-père m'a demandé d'intégrer le staff pour soigner son meilleur joueur... je n'ai pas longtemps hésité à tout lâcher pour rentrer à la maison.

-Est-ce que... est-ce que ça a fait parler ? Que tu travailles avec papi, je veux dire.

-Non, tout s'est bien passé, même quand tout le monde a fini par découvrir notre lien. J'avais fait mes preuves ailleurs, je m'étais fait mon propre nom alors je n'avais plus rien à prouver, plus besoin de l'aide de mon père pour être embauché quelque part.

Eden sourit doucement à mes mots et tourne sa tête dans ma direction pour ré-ancrer son regard dans le mien.

-Alors peut-être que moi aussi je rentrerai à la maison un jour...

-Si c'est ce que tu veux, alors on sera là pour t'accueillir à nouveau les bras grands ouverts mon bébé.

Point de vue de Louis.

-Les gars, concentrez vous un peu, je râle depuis le bord du terrain.

Je tourne la tête en entendant la porte du stade s'ouvrir et voit Desmond apparaître pour s'asseoir sur un des bancs au bord du terrain. Je souris en venant m'installer avec lui, laissant mon équipe se défouler un peu.

- Ça m'inquiète vraiment de te voir encore traîner dans le coin, je lance en m'asseyant près de Desmond sur le banc. Tu n'as toujours pas confiance en moi ?

- Je viens juste voir mon petit-fils s'entraîner, rigole mon beau-père. S'il continue comme ça je ne serais pas étonné qu'il soit sélectionné pour l'Euro.

- C'est ce que j'ai entendu dire, je souris en regardant mon fils marquer. C'est dans ses projets.

- Il tient de son père. Quel âge tu avais à ton premier Euro ?

- J'avais 21 ans... mais ça aurait pu être plus tôt si c'était pas tous les 4 ans.

- Ça blesse ton égo de savoir que ton fils est meilleur que toi.

- Oh là, c'est violent, je ris. Mais c'est vrai.

- Tu vois, il rit en reportant son attention sur Eden qui remonte sur le côté du terrain pour une nouvelle tentative.

J'ai du mal à me dire que dans quelques semaines je ne le verrai plus jouer.

-Tu es au courant pour Manchester ?

Je pose la question, mais je sais déjà la réponse.

-Oui.

-Depuis longtemps ?

-Eden m'en a parlé samedi soir. Il appréhendait ta réaction.

J'acquiesce lentement, encaissant le choc. Mon fils avait peur de me parler... C'est dur, mais je sais pourquoi il ne l'a pas dit aussitôt.

J'inspire profondément et croise mes bras sur mon torse, ne quittant pas Eden du regard.

-J'ai toujours l'impression de ne pas assez vous remercier, Anne et toi, pour tout ce que vous faites pour les enfants.

-Tu n'as pas à le faire. C'est du bonheur à chaque seconde avec eux. Vous avez bien travaillé avec Harry, ce sont de chouettes gosses.

-C'est vrai, je souris brièvement avant de baisser les yeux. Je ne suis pas prêt à le voir partir.

-Ça ne sera pas facile, c'est clair... mais je sais que vous saurez rester unis.

Il presse légèrement mon épaule avant de se reconcentrer sur l'entraînement. Eden nous regarde et m'interroge du regard. Je lui souris simplement et me remets debout pour me remettre un peu dans l'entraînement.

Desmond a raison. Qu'Eden soit à 4 minutes ou à 4 heures de la maison on reste une famille.


Bonsoir,

Voici le 2eme bonus de Lucarne.

Qu'en avez vous pensé ? Les discussions entre Louis et Harry ? Louis et Eden ? Harry et Eden et même Louis et Des ?

On espère que vous avez aimé.

Bonne soirée et à très vite pour le prochain bonus,

Lynn et Axelle ❤️

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