Point de vue d'Harry.
-Tu roules doucement.
J'acquiesce pour la dixième fois en moins de cinq minutes, un sourire rassurant aux lèvres. Le visage de Louis marqué par l'inquiétude me retourne un peu le ventre mais je fais en sorte de garder un air neutre et rassurant pour ne pas lui faire encore plus peur.
-Je fais toujours attention Louis. Encore plus quand j'ai Eden avec moi, je lui rappelle.
-Je sais, il confirme d'un hochement de tête. T'es sûre que je ne peux pas monter avec vous ?
-Tu sais que si ça ne tenait qu'à moi...
Louis pince ses lèvres et acquiesce à nouveau. Aujourd'hui, nous partons pour notre premier match en extérieur depuis que j'ai repris le travail et Louis les entraînements. On a longtemps hésité à suivre l'équipe, mais mon père m'a demandé d'être présent, et Louis a fini par accepter de venir aussi. Nos conditions ont été assez claires. On accepte de suivre les matchs externes seulement si notre fils nous suit, alors ma mère a immédiatement accepté de suivre le mouvement elle aussi.
Elle est merveilleuse depuis que nous avons repris, elle se rend disponible dès que nous avons besoin d'elle, et même si ça m'inquiétait au début de l'obliger à garder notre bébé tous les matins, j'ai rapidement compris qu'elle était beaucoup plus épanouie qu'avant sa naissance.
Ma mère travaille de la maison depuis de longues années. Elle tient une boutique en ligne de bijoux personnalisés, et même si son business marche plutôt bien, elle a beaucoup de temps libre à côté. Je crois qu'avant la naissance d'Eden, elle s'ennuyait un peu, alors je suis heureux de pouvoir lui offrir quelques heures avec son petit fils chaque matin.
Quand nous avons pris la décision de suivre le mouvement avec Eden, j'ai immédiatement ajouté que je ne montrais pas dans le bus pour pouvoir prendre ma voiture. C'est plus confortable pour notre fils, et je ne souhaite pas non plus qu'il se retrouve au milieu d'un bus rempli de joueurs et du staff. S'il se met à pleurer durant le trajet, nous ne souhaitons pas imposer ça à tout le monde alors que la plupart des autres membres de l'équipe acceptent de se séparer de leurs familles les week-ends de match.
C'est aussi pour cette raison que mon père a demandé à Louis de monter dans le bus. Il ne veut pas créer de situations ou les autres membres de l'équipe pourraient nous accuser d'avoir des avantages grâce au coach. Louis est un membre de l'équipe à part entière, et aucun autre joueur n'emmène son bébé dans le bus.
-Hey, je murmure pour attirer l'attention de mon mari. Je te promets de faire très attention. Tout va bien se passer.
Louis acquiesce, me fixe quelques secondes et se colle contre moi, son bras nous entourant Éden et moi.
-J'ai hâte qu'on soit enfin arrivés...
-Ça va passer vite.
Délicatement, je presse quelques secondes mes lèvres contre les siennes dans un baiser rempli de tendresse et de promesses.
Je fais attention à notre bébé Louis, c'est promis.
**
Comme promis à Louis, le trajet s'est très bien passé. Eden a dormi presque tout le long du voyage dans son siège auto alors que j'ai discuté calmement avec ma mère assise à mes côtés.
A peine arrivé, Louis saute du bus en premier et vient rapidement vers la voiture pour sortir Eden et le serrer contre lui. Cet amour entre eux... c'est incroyable. Ils ont ce lien qui les unit si fort.
Je le laisse profiter d'Eden et en profite pour décharger le coffre. Notre valise, le sac d'Eden et son lit pliable qu'on a acheté spécialement pour ce genre de situations.
Nous avons environ une heure et demie pour nous installer à l'hôtel avant de prendre la route du stade. J'espère pouvoir me poser un peu... le trajet m'a un peu épuisé. La concentration, la pression de faire attention à chaque détail. C'était très stressant de faire un si long trajet avec mon bébé à l'arrière pour la première fois. Généralement, c'est Louis qui conduit quand nous prenons la route avec lui.
-Tu m'envoie un message si tu veux que je vienne récupérer Eden d'accord ? Souffle ma mère en récupérant à son tour son sac pour suivre mon père dans l'hôtel.
Ça fait bien longtemps qu'ils n'ont pas partagé une chambre lors d'un match à l'extérieur. Ma mère n'a pas suivi l'équipe depuis longtemps.
-On va le garder avec nous jusqu'au moment d'aller au stade.
-D'accord, mais n'hésitez pas si vous voulez vous reposer un peu tous les deux, je viendrai le récupérer pour vous laisser un peu de temps.
-C'est gentil maman.
J'embrasse sa joue et la laisse s'éloigner avant d'observer Louis qui câline Eden.
-On y va ?
Mon mari me sourit, acquiesce et s'approche pour m'embrasser brièvement. Je souris contre ses lèvres, heureux de le retrouver moi aussi.
Point de vue de Louis.
Je sais que j'aurais dû dormir un peu, mais je n'ai pas pu m'empêcher de regarder les deux hommes de ma vie. Harry dort paisiblement, son pouce coincé dans la main de notre fils qui est aussi en plein rêve. Ils récupèrent tous les deux de la longue route qu'ils ont fait aujourd'hui.
C'est le premier long trajet d'Eden et il s'en est sorti comme un chef. Pour l'instant, ce premier week-end de match se passe bien et j'espère que ça durera. Me séparer de lui tout un week-end me paraît pour l'instant inenvisageable, même si je sais que tout se passerait bien avec Anne et qu'elle s'en occuperait avec plaisir. Il ne pourra pas toujours nous suivre lors des matchs, alors je profite tant que c'est possible.
Mon portable vibre sur le matelas, me rappelant qu'il ne nous reste qu'un petit quart d'heure avant de rejoindre tout le monde en bas. Anne et Eden ne vont pas nous accompagner, ils resteront un peu à l'hôtel avant d'aller au stade pour lui éviter toute cette agitation d'avant match.
Harry émerge un peu et passe sa main dans ses cheveux. Il s'est retiré de la prise d'Eden et visiblement ça le réveille. Je souris et caresse sa petite joue avec mon index pour l'apaiser.
- C'est déjà l'heure, soupire mon mari en se redressant.
- On a encore un quart d'heure... on va pouvoir lui mettre son maillot.
- Tu n'attendais que ça, rigole mon mari en posant son regard sur Eden. Tu as réussi à dormir un peu ?
- Pas vraiment... je vous regardais dormir. Tu réalises qu'on a créé cette petite merveille ?
Il sourit, son attention toujours rivée sur notre bébé.
- Toujours pas.
On devrait se préparer à aller au stade, mais je n'arrive pas à bouger, complètement hypnotisé par Eden qui joue doucement avec mes doigts.
- Il ne faut pas qu'on traîne, me rappelle Harry. Si on commence à être en retard ça ne va pas bien passer qu'on emmène Eden.
- Mmh, je sais.
A contre-coeur, j'embrasse le front de mon fils avant de me lever pour aller récupérer son maillot dans le sac à langer.
- Tu vas être encore plus adorable avec ton petit maillot et il y a des chances que papa t'embarque avec lui au stade.
Je ris en revenant sur le lit. Je laisse Harry lui enfiler le maillot, l'aidant juste un peu à soutenir la tête de notre bébé. Mon cœur fond instantanément en observant le "Baby Tommo" apparaître sur son dos, avec mon numéro de joueur. Je ne retiens pas mes larmes en prenant mon fils dans mes bras.
- Papa avait raison... comment tu veux que je te laisse aller avec mamie maintenant ?
Harry nous prend en photo, les yeux aussi brillants de larmes. Il presse un baiser contre mes lèvres et me murmure qu'il nous aime. Je souris contre ses lèvres, le cœur battant bien trop fort.
On frappe à la porte, et je devine sans difficulté que c'est Anne qui vient prendre le relais. J'embrasse une dernière fois les petites joues de mon fils avant de le passer à son père pour aller ouvrir.
Tout comme nous, Anne fond complètement devant son petit-fils portant les couleurs d'Arsenal. C'est difficile de le laisser, mais je sais qu'il sera bien mieux ici qu'au stade à attendre le match.
Point de vue de Harry.
La deuxième mi-temps vient d'attaquer lorsque mon père demande à Louis de partir s'échauffer. Mon cœur s'emballe un peu alors que mon mari se lève, un grand sourire aux lèvres, heureux d'entrer en jeu lui aussi.
Je garde un œil sur le match mais passe plus de temps à observer mon mari chauffer ses muscles le long du terrain. Il semble en pleine forme, prêt à faire changer le cours du match, comme d'habitude.
Quelques minutes seulement après son entrée en jeu, je le vois s'arrêter au milieu du terrain en fronçant les sourcils. Je m'inquiète immédiatement en approchant du bord pour essayer de voir ce qu'il se passe. Le jeu s'arrête lorsqu'un joueur de l'équipe adverse reste quelques minutes au sol après une faute, et Louis court dans ma direction. Mon cœur s'emballe un peu alors que j'imagine le pire en le voyant se tenir la main. Il s'est fait mal ?
-Tu t'es blessé ? Je demande rapidement lorsqu'il arrive face à moi, essoufflé.
Mon mari secoue négativement la tête et attrape ma main qu'il ouvre pour y glisser son alliance et sa bague de fiançailles.
-J'ai oublié de les enlever, il m'explique en observant ses deux bagues au creux de ma main.
Je souris tendrement en le voyant observer sa main vide et referme ma main autour de ses bagues.
-J'en prends soin.
-J'en suis sûre, il sourit avant de me faire un clin d'œil et repart sur le terrain alors que le jeu reprend.
J'observe quelques secondes ses bagues au creux de ma main et sourit en les glissant à l'intérieur de la poche intérieure de ma veste que je referme correctement pour ne pas les perdre.
Durant une grosse partie du match, j'observe les petits gestes de Louis qui ne cesse de toucher son doigt vide, les sourcils froncés. C'est la première fois qu'il joue un match officiel depuis notre mariage, par conséquent la première fois qu'il retire son alliance.
Mon attention est subitement attirée par les pleurs d'un bébé dans les gradins. Mon bébé en fait. Je le reconnais immédiatement. Je me retourne rapidement et mon cœur s'emballe un peu en apercevant Eden en pleurs dans les bras de ma mère qui le berce doucement, emmitouflant correctement dans sa petite couverture.
J'hésite, j'essaye de résister à l'envie d'aller le rejoindre. J'essaye de me concentrer à nouveau sur le match, sur Louis et la passe décisive qu'il reçoit... mais j'en suis incapable.
Je laisse mes affaires aux pieds du banc et me dirige vers le bas de la tribune juste derrière le camp de notre équipe. Ma mère est au premier rang et hoche tout de suite la tête lorsque je m'approche.
Je me hisse sur la pointe des pieds et tend les bras pour récupérer Eden par-dessus la barrière de sécurité, faisant attention à bien soutenir l'arrière de sa tête alors que ma mère se penche pour me le passer en toute sécurité.
-Hey mon bébé, tout va bien, je murmure en le collant contre mon torse, remontant la couverture par dessus son petit maillot d'Arsenal floqué « Baby Tommo ».
C'est la première fois qu'il le porte, et qu'elle émotion quand on lui a enfilé tout à l'heure dans la chambre d'hôtel. Louis a même laissé échapper quelques larmes lorsque je les ai pris en photo.
Mon geste ne passe pas inaperçu et beaucoup de supporters se mettent à siffler et applaudir lorsque je récupère Éden, me faisant sourire en coin, un peu amusé par leur réaction.
Eden s'arrête de pleurer presque immédiatement, ses grands yeux bleus focalisés sur le terrain alors que sa petite main serre le bord de ma veste.
-Regarde, papa va marquer un but, je murmure en retournant plus près du bord du terrain en voyant Louis récupérer le ballon, lancé à toute vitesse en direction des buts.
Et ça ne manque pas. Louis marque le premier but du match sous les acclamations du public. Il court en direction du bord du terrain et son regard s'illumine lorsqu'il remarque Eden dans mes bras.
Il vient jusqu'à nous, un grand sourire ému aux lèvres et déclenche d'autres acclamations des supporters lorsqu'il vient embrasser délicatement le visage de notre bébé avant de se redresser pour embrasser mes lèvres.
Lorsqu'il repart sur le terrain, mon cœur bat si vite et si fort que je pourrais m'évanouir ici tellement la vague d'amour que je prends est intense.
Point de vue de Louis.
- Ça ne vous dérange pas, c'est sûr ? j'insiste encore en vérifiant le sac à langer.
- Mais non, ne t'inquiète pas.
- Ça va nous rappeler des souvenirs, plaisante Desmond en regardant Eden dormir contre lui.
Au fond de moi je me demande vraiment si cette sortie est une bonne idée. C'est la première fois qu'Eden passe la nuit ailleurs que chez nous et il ne sera même pas avec nous. J'espère vraiment que tout ira bien.
Harry est sous la douche, il ne sait pas que je manigance avec ses parents pour qu'ils s'occupent de notre fils le temps qu'on aille dîner en amoureux. On a gagné 2-0 ce soir, et je voulais en profiter pour fêter cette victoire sur ce match de reprise avec mon homme. Comme on a la voiture, on est un peu plus libres d'aller où on veut ce soir.
- Je pense qu'on n'a rien oublié, mais si jamais...
- Ça va aller, ne t'inquiète pas, me sourit Anne. Et si il y a un problème vous n'êtes pas loin. D'ailleurs, si tu veux qu'on le garde pour la nuit ce n'est pas un problème.
- Toute la nuit ? je m'étrangle presque.
Desmond éclate de rire, se moquant clairement de moi. Ce son doit attirer Harry car il entre-ouvre la porte de la salle de bain, une serviette autour des hanches.
- Qu'est-ce que vous faites là ?
- Ta mère veut kidnapper notre bébé toute la nuit.
J'ai vraiment du mal à cacher cette boule d'angoisse qui remonte dans ma gorge. Toute la nuit ? Impossible.
- Louis nous a demandé de nous occuper d'Eden le temps que vous alliez dîner tous les deux, explique calmement Anne. Et j'ai proposé de le garder toute la nuit pour éviter de le rechanger de chambre et pour que vous puissiez profiter un peu tous les deux.
Ma belle-mère est visiblement la meilleure supportrice de notre vie sexuelle.
- Juste tous les deux ? me demande Harry.
- Je voulais te faire la surprise... mais toute la nuit, je ne sais pas trop...
Je regarde Eden qui dort encore dans les bras de son papi, absolument pas perturbé par ce changement d'environnement. Il s'adapte si bien... plus facilement que moi j'ai l'impression.
Je reporte mon regard vers mon mari, qui ne semble pas trop savoir quoi dire.
- Je termine de me préparer, il finit par dire en prenant quelques affaires dans sa valise.
Je souffle et regarde mes beaux-parents.
- C'est pas du tout contre vous, je sais qu'il sera bien, mais... je pense que moi je ne suis pas vraiment prêt à le laisser toute une nuit.
- Tu sais ce qu'on peut faire ? On le garde le temps de votre dîner, et lorsque vous rentrerez on verra comment tu le sens.
Ce que j'aime avec Anne c'est qu'à aucun moment elle ne me juge sur le fait que je sois certainement trop fusionnel avec mon fils. Elle m'aide et m'encourage petit à petit à passer ces étapes.
- Je pense que ça nous fera du bien, une petite soirée tous les deux, me dit Harry en ressortant de la salle de bain, habillé cette fois.
C'est vrai que ça fait une éternité qu'on n'est pas sorti tous les deux, c'est pour ça que j'ai un peu saisi l'occasion ce soir... Mon mari s'approche pour se coller contre mon dos pour m'enlacer en douceur.
- Et on voit tout à l'heure si on se sent de le laisser. D'accord ?
- D'accord, j'accepte finalement.
* * *
- Tu as essayé de me faire boire pour m'amadouer, je râle gentiment en entrant dans l'ascenseur.
- Absolument, avoue aussitôt mon mari en appuyant sur le bouton de l'étage où se trouve la chambre de ses parents.
Il m'enlace, mais reste quand même soft. On ne tient pas à revivre notre dernière mésaventure dans un ascenseur.
- J'ai vraiment envie qu'on profite de cette soirée tous les deux, il murmure dans mon cou. Et qu'on fasse toutes ces choses que j'ai promis de te faire lorsque tu reprendrais les matchs.
Oh bon sang. Je frissonne en sentant son souffle chaud sur ma peau. Il va me faire craquer, je le sens. Par réflexe, je jette un coup d'œil vers le plafond pour chercher la caméra et pousse Harry hors de la cabine lorsque les portes s'ouvrent.
- On va déjà voir si tout se passe bien.
Mon mari rigole en passant son bras autour de ma taille pour m'entraîner vers la chambre de ses parents. J'envoie un message à ma belle-mère pour vérifier qu'ils ne dorment pas et qu'elle nous ouvre sans prendre le risque de frapper et de réveiller Eden.
La porte s'ouvre tout doucement et elle nous accueille avec un immense sourire.
- Vous avez passé une bonne soirée ? elle chuchote.
- Très bonne. Merci beaucoup, je réponds de la même manière en cherchant déjà mon fils des yeux.
Ils ont installé le lit pliable près de leur lit, visiblement du côté d'Anne car Desmond semble déjà dormir de l'autre côté. Tout comme Eden, qui dort paisiblement, sa petite bouche légèrement entrouverte. Je me retiens vraiment difficilement de le toucher, j'ai trop peur de le réveiller alors qu'il a l'air si bien.
- C'est peut-être pas une bonne idée de le déplacer maintenant alors qu'il dort, je fini par souffler.
Je me retiens de rire en sentant la main d'Harry se resserrer sur ma taille. Mais il est vraiment impatient ce soir...
- On le laisse ici ? je demande en regardant mon mari.
- Si ça te va, ça me va.
J'acquiesce et ne résiste pas, je me penche pour embrasser tout en douceur son front. Je respire au passage son odeur de bébé qui me rend dingue. Il ne cille même pas, et après avoir encore une fois remercié Anne, nous partons vers notre chambre.
- T'es quand même conscient que tes parents savent qu'on va profiter de cette nuit sans bébé pour faire l'amour ? je demande en refermant la porte de notre chambre. Alors qu'ils ne sont qu'à quelques chambres de nous.
- Je ne veux pas trop m'avancer, mais je suis quasiment sûr qu'ils savent qu'on l'a déjà fait. Ça fait quand même plus de quatre ans qu'on est ensemble au cas où tu l'aurais oublié.
Tout en parlant il commence à me déshabiller et ça me fait rire. Ses lèvres trouvent les miennes et je me laisse emporter, décidé à profiter de cette nuit juste avec mon mari. J'ai l'impression que ce n'est pas arrivé depuis une éternité, et je ne sais pas quand est-ce qu'on pourra le refaire alors savourons.
Point de vue de Harry.
Je ne saurais dire de quoi est-ce que je prends conscience en premier lieu lorsque je sors doucement du monde des rêves. Il y a l'odeur de Louis partout autour de moi, dans les draps, contre les taies d'oreiller... sur mon propre corps. Cette odeur particulière qui me fait me sentir bien, apaisé, à ma place. Il y a aussi la sensation de mon corps complètement nu dans les draps, ce corps plus détendu que jamais, couvert de la sensation des baisers que Louis a déposé plus tôt dans la nuit. Il y a la peau de mon cou légèrement douloureuse à la jonction avec ma clavicule... cet endroit si particulier que mon mari a marqué à plusieurs reprises. Il y a aussi tous ces souvenirs qui remontent petit à petit, plus le sommeil s'éloigne et plus les souvenirs de la nuit que nous venons de passer s'imposent à moi. Il y a bien longtemps que nous ne nous étions pas retrouvés de cette manière, sans cette crainte d'être coupés par les pleurs de notre bébé.
Mais finalement, si toutes ces sensations, tous ces souvenirs s'imposent à moi au réveil, il y en a une qui prend le dessus sur toutes les autres. La légère chatouille sur mon visage, sur mes joues, le bout de mon nez, mes lèvres. Pendant une seconde, je pense que Louis est en train de caresser mon visage, mais l'instant d'après je réalise que je connais trop bien l'odeur qui m'enveloppe désormais. Il y a deux odeurs qui me font cet effet, qui me détendent instantanément.
Celle de Louis, évidemment.
Et celle d'Eden.
Je papillonne doucement des paupières, et mon cœur s'emballe brusquement lorsque mon regard tombe immédiatement sur mon fils, allongé tout près de mon visage. Ses grands yeux bleus me fixent intensément alors que ses petits doigts potelés retracent mon visage. Un petit cri aigu lui échappe lorsque j'ouvre les yeux, suivi de son visage qui s'illumine en quelques secondes.
-Ca y est, t'as réussi.
La voix amusée de Louis attire mon attention et je réalise seulement à cet instant qu'il est allongé juste derrière Eden, son regard fixant lui aussi mon visage.
-Il essaye de te sortir du sommeil depuis un moment déjà, chuchote tendrement Louis.
-Tu es réveillé depuis longtemps ? Je demande, surpris de n'avoir rien entendu.
-Une petite heure, confirme Louis en souriant. Je t'ai d'abord regardé dormir un moment, et j'ai fini par envoyer un message à ta mère pour savoir si Eden était réveillé...
Je souris tendrement et me rapproche afin de coller mon visage au petit corps de mon fils qui se met à babiller en attrapant mes cheveux.
-Mon bébé...
-Apparemment, il a tellement bien dormi qu'il en a loupé un biberon par rapport à d'habitude, m'explique Louis en se rapprochant pour se coller totalement contre nous, son bras glissant autour de mes hanches.
-C'est incroyable qu'il s'adapte si facilement à n'importe quelle situation, je souffle, étonné.
-Je suppose qu'il se sent bien et en confiance, sourit Louis en caressant le bas de mon dos du bout des doigts.
Mon regard rencontre le sien et j'acquiesce, un sourire rempli de tendresse aux lèvres.
-Je suis soulagé que ça se soit bien passé... J'avoue dans un murmure. Peut-être qu'on pourra...
-On le refera, confirme Louis en plantant son regard dans le mien. Je te promets qu'on le refera.
Ses mots me font un bien fou et j'acquiesce, sentant mon regard se remplir de larmes. Tout se bouscule d'un coup en moi, le bonheur de la nuit que nous venons de passer, le soulagement énorme d'avoir retrouvé mon mari, d'avoir partagé ce moment d'amour puissant et la sensation de bonheur de sentir mon bébé contre moi après le manque ressenti ces dernières heures loin de lui.
-Mon amour...
La voix de Louis n'est qu'un murmure alors que ses doigts quittent le bas de mon dos pour remonter jusqu'à ma joue qu'il caresse du bout des doigts.
-Je te promets d'être un bon mari à nouveau...
Je fronce les sourcils alors que mon cœur s'emballe. Qu'est-ce qu'il raconte ?
-Le retour aux entraînements a été vraiment difficile à gérer, j'ai eu du mal à accepter la séparation avec Eden... et j'ai réalisé cette nuit que je n'avais pas été un mari très attentionné ces dernières semaines...
-Non Lou... Je le coupe immédiatement.
Il ne me laisse pas continuer et m'offre un petit sourire en glissant ses doigts dans mon cou qu'il caresse délicatement.
-Lorsque tu as repris le travail, tu as fait en sorte de gérer le manque d'Eden sans pour autant en oublier notre couple... Je crois que je n'ai pas été capable de gérer ça aussi bien que toi.
Ma gorge se serre alors que quelques larmes m'échappent déjà.
-Tu me soutiens autant que tu le peux depuis mon retour aux entraînements et je ne suis même pas sûr de t'avoir remercié.
-Louis... c'est normal que je le fasse, je le rassure immédiatement en tendant la main que je pose sur sa poitrine.
Mon mari glisse ses doigts jusqu'aux miens et attrape ma main qu'il monte à ses lèvres, embrassant tendrement mes phalanges par dessus le corps presque ré endormi d'Eden.
-Je te promets de ne plus jamais te faire passer au second plan.
Je ferme les yeux quelques secondes à ses mots, tentant tant bien que mal de retenir le flot de larmes qui menacent de m'échapper. Je sais qu'il est sincère, qu'il pense chaque mot qu'il prononce et même si je n'ai pas eu l'impression d'être repoussé au second plan, je suis d'accord sur le fait que nous pouvons mieux faire pour notre vie de couple.
Cette nuit que nous venons de vivre rien que tous les deux m'ont fait prendre conscience que nous ne sommes pas juste papas. Nous sommes deux papas toujours aussi fous d'amour l'un pour l'autre.
Bonjour,
Comment allez vous aujourd'hui ?
Voici déjà le chapitre 89 de notre histoire qui touche bientôt à sa fin. Plus que 2 chapitres et l'épilogue ... 🥹
Qu'avez vous pensé de ce chapitre ? Vous avez aimé ?
On attend vos commentaires avec beaucoup d'impatience. C'est vrai qu'on ne répond pas à tout le monde par manque de temps, mais en tout cas on les lit tous.
Encore merci,
Lynn et Axelle ❤️