EN PLEINE LUCARNE

By Plusdouxquelesoleil

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Harry et Louis appartiennent tous les deux au monde du sport de haut niveau, avec des compétences bien différ... More

PRESENTATION
PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
CHAPITRE 33
CHAPITRE 34
CHAPITRE 35
CHAPITRE 36
CHAPITRE 37
CHAPITRE 38
CHAPITRE 39
CHAPITRE 40
CHAPITRE 41
CHAPITRE 42
CHAPITRE 43
CHAPITRE 44
CHAPITRE 45
CHAPITRE 46
CHAPITRE 47
CHAPITRE 48
CHAPITRE 49
CHAPITRE 50
CHAPITRE 51
CHAPITRE 52
CHAPITRE 53
CHAPITRE 54
CHAPITRE 55
CHAPITRE 56
CHAPITRE 57
CHAPITRE 58
CHAPITRE 59
CHAPITRE 60
CHAPITRE 61
CHAPITRE 62
CHAPITRE 63
CHAPITRE 64
CHAPITRE 65
CHAPITRE 66
CHAPITRE 67
CHAPITRE 68
CHAPITRE 69
CHAPITRE 70
CHAPITRE 71
CHAPITRE 72
CHAPITRE 73
CHAPITRE 74
CHAPITRE 75
CHAPITRE 76
CHAPITRE 77
CHAPITRE 78
CHAPITRE 79
CHAPITRE 80
CHAPITRE 81
CHAPITRE 82
CHAPITRE 83
CHAPITRE 84
CHAPITRE 85
CHAPITRE 86
CHAPITRE 87
CHAPITRE 89
CHAPITRE 90
CHAPITRE 91
EPILOGUE
TOME 2 - CHAPITRE 1
TOME 2 - CHAPITRE 2
TOME 2 - CHAPITRE 3
TOME 2 - CHAPITRE 4
TOME 2 - CHAPITRE 5
TOME 2 - CHAPITRE 6
TOME 2 - CHAPITRE 7
TOME 2 - CHAPITRE 8
TOME 2 - CHAPITRE 9
TOME 2 - CHAPITRE 10
TOME 2 - CHAPITRE 11
TOME 2 - CHAPITRE 12
TOME 2 - CHAPITRE 13
TOME 2 - CHAPITRE 14
TOME 2 - CHAPITRE 15
TOME 2 - CHAPITRE 16
TOME 2 - CHAPITRE 17
TOME 2 - CHAPITRE 18
TOME 2 - CHAPITRE 19
TOME 2 - CHAPITRE 20
TOME 2 - CHAPITRE 21
TOME 2 - CHAPITRE 22
TOME 2 - CHAPITRE 23
TOME 2 - CHAPITRE 24
TOME 2 - CHAPITRE 25
TOME 2 - CHAPITRE 26
TOME 2 - CHAPITRE 27
TOME 2 - CHAPITRE 28
TOME 2 - CHAPITRE 29
TOME 2 - CHAPITRE 30
TOME 2 - CHAPITRE 31
TOME 2 - CHAPITRE 32
TOME 2 - CHAPITRE 33
TOME 2 - CHAPITRE 34
TOME 2 - CHAPITRE 35
TOME 2 - CHAPITRE 36
TOME 2 - CHAPITRE 37
TOME 2 - CHAPITRE 38
TOME 2 - CHAPITRE 39
TOME 2 - CHAPITRE 40
TOME 2 - CHAPITRE 41
TOME 2 - CHAPITRE 42
TOME 2 - CHAPITRE 43
TOME 2 - CHAPITRE 44
TOME 2 - CHAPITRE 45
TOME 2 - CHAPITRE 46
TOME 2 - CHAPITRE 47
TOME 2 - CHAPITRE 48
TOME 2 - CHAPITRE 49
TOME 2 - CHAPITRE 50
TOME 2 - CHAPITRE 51
TOME 2 - CHAPITRE 52
TOME 2 - EPILOGUE

CHAPITRE 88

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By Plusdouxquelesoleil

Point de vue d'Harry.

-Louis... Je soupire en le sentant se retourner une nouvelle fois dans le lit.

Je ne sais pas quelle heure il est, mais c'est au moins la cinquième fois que mon mari me réveille en remuant depuis que nous sommes couchés. Sans compter les deux biberons d'Eden... C'est sûrement la nuit la moins reposante que nous ayons eu depuis sa naissance, mais il n'y est pour rien cette fois-ci.

-Pardon... Je t'ai réveillé ?

Sa voix remplie de détresse attire mon attention et m'inquiète. Je fronce les sourcils avant de me retourner dans les draps pour me placer face à lui.

-Qu'est-ce qu'il se passe ?

Au fond de moi, je sais très bien ce qu'il se passe... mais je ne m'attendais pas à ce que ça l'empêche de dormir malgré tout.

-Rien...

-Ah bon ? Alors pourquoi tu n'es pas en train de dormir à... quatre heures du matin, je souffle en jetant un coup d'œil au réveil derrière lui.

Louis soupire longuement avant de se blottir contre moi, son front se posant contre le mien. Son souffle chatouille mes lèvres et je remonte ma main de sa hanche à sa taille pour le tirer un peu plus contre moi, son corps chaud se collant contre le mien.

-Tu t'inquiètes pour demain ? Je propose dans un murmure.

-C'est idiot... je sais.

-Ça ne l'est pas, je le coupe immédiatement. C'est normal que ça te fasse un peu peur... J'ai repris depuis deux semaines et c'est presque toujours aussi difficile de m'en aller le matin.

-Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en ta mère... J'ai vraiment confiance en elle, ce n'est pas un souci... il se reprend aussitôt.

-Je sais Louis.

-Mais il n'y aura aucun de nous deux avec lui ... et s'il pense qu'on l'abandonne ?

Les mots de mon mari me font tendrement sourire et je resserre mes bras autour de son corps, effleurant à peine ses lèvres.

-Regarde quand tu l'as laissé à mon père le jour où j'ai repris le boulot, tout s'est bien passé.

Je tente de le rassurer comme je peux, lui montrer que tout se passera bien, même si je comprends totalement ce stress et cette peur qui ne cesse de gonfler en lui. C'est dur de quitter son bébé pour la première fois après tant de semaines à veiller sur lui chaque seconde... Je le sais, j'en fais l'expérience depuis deux semaines.

-Ça a duré même pas trente minutes...

-Je sais, mais quand nous sommes revenus, Eden était paisiblement endormi dans les bras de mon père. Ça n'aurait pas été le cas s'il ne se sentait pas bien avec lui. Et je te promets qu'il se sentira tout aussi bien dans les bras de sa mamie.

Mes mots semblent faire réfléchir Louis qui ne répond rien durant plusieurs secondes. Je le sens pensif, en pleine réflexion. Il finit par hocher positivement la tête, déposant un léger baiser contre mes lèvres.

-Et puis... si quelque chose ne va pas, ta mère appellera... il se rassure à son tour.

-Évidemment qu'elle le fera.

Louis hoche positivement la tête et je profite de sentir son corps se détendre pour l'attirer plus proche encore, à moitié sur moi.

-Dors un peu... s'il te plaît. Je ne voudrais pas que tu te blesse le jour de ta reprise car tu es fatigué.

-Je vais essayer...

-Je t'aime Lou. Tout va bien se passer, c'est promis.

-Je t'aime aussi.

**

- Tout va bien se passer, je te le promets.

Les mots de ma mère semblent avoir du mal à atteindre Louis qui attrape de l'essuie tout pour nettoyer le bar de la cuisine sur lequel il vient de renverser son café pour la deuxième fois.

Il est complètement sur les nerfs depuis que nous sommes levés. En fait, pour être exact, il n'était pas couché avec moi lorsque je me suis réveillé. Je l'ai trouvé endormi dans le fauteuil de la chambre de notre fils, son corps tourné vers le petit lit.

Il jette l'essuie tout usagé dans la poubelle et monte à l'étage changer de haut pour la deuxième fois. Ma mère me lance un coup d'œil et se pince les lèvres, hésitante.

-Ça va aller... une fois qu'il sera occupé avec l'entraînement il se sentira mieux, je tente de me rassurer, mon bébé calé contre mon torse.

-Je ne l'ai jamais vu si stressé... souffle ma mère en s'approchant pour caresser la joue d'Eden qui lui fait sa petite moue adorable spécial mamie.

-Moi non plus... Même la finale de la coupe du monde ne l'a pas mis dans un tel état.

-Si c'est pour que tu te moques c'est pas la peine, je reste là.

La voix froide de Louis dans mon dos me fait sursauter, et je me retourne lentement, un sourcil levé. Ma mère se pince les lèvres et sort de la cuisine pour nous laisser un peu seuls.

Je veux bien qu'il soit stressé, mais clairement pas au point de le laisser passer ses nerfs sur moi.

-Je ne me moque pas, et tu sais très bien que je n'oserai pas le faire, alors passe ta nervosité sur qui tu veux, mais pas sur moi.

Je parle calmement, mon regard plongé dans celui de Louis. Il me fixe quelques secondes en silence, soutenant mon regard avant de soupirer en baissant les yeux.

Il s'approche et tend les bras pour récupérer Éden. Je cherche son regard, les sourcils froncés, mais Louis reste focalisé sur notre fils qu'il colle contre son torse avant de sortir de la cuisine sous mon regard médusé.

Mais... D'accord.

C'est comme ça jusqu'à ce qu'on s'en aille. Il disparaît avec notre fils à l'étage pendant une dizaine de minutes et j'en profite pour donner les dernières consignes à ma mère qui m'écoute attentivement malgré qu'elle soit déjà au point.

Ça m'occupe, ça m'empêche de penser à Louis qui m'en veux pour une raison que je ne comprends pas. Ça me fait du mal de laisser Eden moi aussi... Je le trouve un peu injuste de réagir comme ça.

Quand il redescend finalement à l'heure de partir vers le stade, les yeux gonflés et rouge, je lui laisse le temps de dire au revoir à notre fils. Il le serre contre lui, embrassant délicatement son front à plusieurs reprises, incapable de le lâcher.

Je profite du moment où il laisse ma mère le prendre contre elle pour m'approcher et embrasser délicatement le visage d'Eden à mon tour.

Louis remercie ma mère, la gorge nouée et sort pour rejoindre la voiture. Je l'observe s'éloigner, les yeux légèrement brillants de larmes.

-Harry... elle souffle pour attirer mon attention.

-Hmm?

-C'est rien chéri. C'est normal. Ce n'est jamais facile de se séparer de son bébé pour la première fois.

-Tout le monde dit ça comme si je ne l'avais pas littéralement vécu moi aussi il y a deux semaines, je soupire, blessé.

-Ce n'est pas ce que je dis, elle me rassure immédiatement. Mais toi, tu savais en partant que Louis serait à la maison avec votre fils... c'est différent cette fois-ci.

-Il a confiance en toi.

-Je sais, je ne lui en veux pas du tout. Ça ira mieux demain, tu verras.

J'acquiesce doucement, essayant de croire en ces mots.

-Montre lui que tu le soutiens, tu verras, il reviendra de lui même vers toi. Fais moi confiance. J'en ai fait baver à ton père moi aussi la première fois qu'on vous a laissé pour sortir tous les deux.

Les mots de ma mère réussissent a m'arracher un petit sourire et je la remercie avant d'embrasser à nouveau Eden.

-A tout à l'heure, je garde mon téléphone sur moi au cas où.

Ma mère sourit en acquiesçant et me laisse sortir avant de refermer la porte de chez nous derrière moi.

Louis est assis dans la voiture et je ne perds pas une seconde pour le rejoindre. Ses yeux rougis me tordent l'estomac.

-Ça va ? Je murmure en posant ma main sur sa cuisse avant de démarrer.

Mon mari se contente de hocher la tête, le regard fixé devant lui. Il ne prononce pas un mot et c'est ainsi durant tout le trajet. Je l'entends renifler par moment et j'ai un mal fou à ne pas faire demi-tour pour le ramener auprès d'Eden. Je m'en veux de l'avoir convaincu de reprendre l'entraînement. S'il n'est pas prêt à laisser son fils, je n'aurais pas dû intervenir.

Mon cœur bat la chamade lorsque je stationne sur le parking du stade. Je déteste l'ambiance pesante qui a accompagné tout notre voyage. J'ai énormément de mal à me sentir rejeté par mon propre mari... Je m'en veux de ne pas réussir à faire en sorte qu'il se sente mieux.

Il est le premier à détacher sa ceinture pour sortir de la voiture et je l'observe claquer la porte, les larmes aux yeux. Mince, mais qu'est-ce que j'ai fait ?

Je retiens difficilement les quelques larmes qui font briller mes yeux et sort à mon tour alors que mon mari avance déjà vers le stade. Je repasse la nuit et la matinée en boucle dans ma tête, je cherche ce que j'ai pu dire, faire...

Je n'ai pas eu l'impression d'employer un ton moqueur en parlant de son stress plus fort que pour la coupe du monde, et j'ai un peu de mal à comprendre sa réaction que je trouve disproportionnée.

Totalement perdu dans mes pensées, je ne vois pas Louis faire demi tour, je ne le vois pas revenir vers moi d'un pas précipité, et je ne vois pas les larmes qui coulent sur ses joues. La seule chose que je remarque, c'est le poids de son corps qui s'abat contre le mien, me faisant lâcher mon sac au sol.

-Pardon... pardon. Je suis tellement désolé...

Je reste figé quelques secondes, complètement sous le choc avant de sortir de ma torpeur pour enrouler mes bras autour de son corps, le serrant contre moi, le soulagement m'enveloppant de la plus douce des façons.

-Tout va bien, je le rassure en cherchant ses lèvres. Tout va bien Louis.

Point de vue de Louis.

J'ai vraiment eu énormément de mal à me concentrer et à apprécier ce premier entraînement. Desmond a essayé de me reprendre une ou deux fois, mais il a dû vite comprendre que c'était peine perdue.

Au fond, je sais que mon corps est content de reprendre l'exercice physique, mais mon cerveau et mon cœur n'ont qu'une envie, c'est de rentrer pour retrouver notre fils.

- On aurait dû faire deux voitures, je soupire alors qu'Harry masse ma cuisse. Je vais devoir t'attendre pour rentrer.

- Tu ne peux vraiment pas attendre une heure de plus ? il demande en me laissant me redresser.

- Si, je peux...

On va dire surtout que je n'ai pas le choix. Mon mari caresse ma joue et se penche pour effleurer mes lèvres avant de plonger ses mains dans la poche de son slim.

- Tiens, il chuchote en me donnant ses clés de voiture.

- Mais... et toi ?

- Je trouverai quelqu'un pour me ramener. T'inquiète pas.

Je n'hésite pas trop à prendre les clés, mais je retiens mon homme avant qu'il ne s'éloigne.

- J'suis désolé... je ne peux pas m'en empêcher.

- Je sais. Je comprends.

- Merci, merci, merci, je murmure en butinant ses lèvres. On t'attendra pour déjeuner.

- T'as intérêt, il sourit. Fais attention sur la route, respecte les limitations de vitesse.

J'acquiesce et descends de la table de massage pour ramasser mes affaires. Je me dépêche de quitter le bureau de mon mari pour rejoindre le parking.

Je ne traîne pas, mais reste concentrer sur la route et la vitesse à laquelle je roule.

Je n'habite pas très loin du stade, mais pourtant ce trajet me paraît interminable.

Je m'en veux un peu d'avoir planté Harry comme ça, l'obligeant à me laisser sa voiture... mais j'ai vraiment besoin de rentrer. Je sais qu'Eden va très bien, qu'Anne s'occupe à merveille de lui... pourtant c'est plus fort que moi, il faut que je le vois.

A peine le contact coupé j'ai déjà mon sac en main pour descendre. J'ouvre la porte de la maison le plus doucement possible et sursaute en voyant qu'Anne est dans l'entrée, mon fils dans les bras et un léger sourire amusé au coin des lèvres.

- Harry m'a prévenu que tu rentrais avant lui.

- Ah, je grimace en refermant la porte. Désolé, c'est vraiment pas contre toi, mais...

- Je sais, ne t'inquiète pas. Je ne pense pas que cette petite séparation l'ai perturbé. Mmh, Eden ?

Ma belle-mère me donne enfin mon fils qui pousse des petits sons adorables en me fixant de ses grands yeux bleus.

- Tu m'as manqué mon petit cœur.

J'embrasse son front, ses petites joues potelées, et son petit nez vraiment trop mignon. Ses mains s'accrochent à mon menton alors que je pose mon sac de sport dans l'entrée. Ça attendra un peu.

-Je nous ai préparé du thé. Je te sers une tasse en attendant Harry ?

-Je veux bien, merci beaucoup.

Je m'installe avec mon fils dans le canapé et l'observe un peu. Pourquoi j'ai l'impression qu'il a grandi alors que je ne suis parti que pendant deux heures ?

Je replie mes jambes pour lui faire un dossier et le cale contre mes cuisses alors qu'Anne revient avec nos tasses de thé. Elle me donne la mienne et vient s'asseoir à côté de moi.

-Comment ça s'est passé à l'entraînement ?

-C'était... difficile, j'avoue en répondant au sourire que me fait Éden. Des a essayé de me garder concentré mais... je me demandais toujours si ça allait, si on ne lui manquait pas, si... pardon, je souffle en secouant doucement la tête. Ce n'est vraiment pas contre toi, je sais qu'il est en sécurité et qu'il est chouchouté... mais je n'arrive pas à m'en empêcher.

-Je sais, ne t'inquiète pas. Je comprends ce que tu ressens, vraiment Louis. Les premières séparations sont les plus dures, mais d'ici quelques temps ça sera moins difficile.

-Vraiment ?

- Il faut que tu te fasses plus confiance. Éden ne vous détestera pas si vous le laissez quelques heures par jour. D'ailleurs il s'en est à peine rendu compte, il a dormi une bonne partie de la matinée.

-Il a tout juste trois mois... ça me paraît si tôt encore. Je ne veux pas qu'il pense qu'on l'abandonne, qu'on ne le voulait pas, ou...

Ma voix s'étrangle un peu à cause du sanglot qui remonte dans ma gorge. Je craque, laissant couler quelques larmes. Toute la pression de cette matinée et la courte nuit que j'ai passé ne m'aident absolument pas à gérer mes émotions.

Anne pose sa main sur mon épaule qu'elle caresse doucement.

-Vous êtes deux papas exceptionnels. A aucun moment Éden ne pourra dire qu'il n'était pas désiré, ni aimé.

Les yeux de mon petit bébé se mettent à briller un peu plus alors qu'il me fixe. Je pose ma tasse sur la table basse et redresse Éden pour le caler contre mon torse. Il se calme un peu, ses doigts s'agrippant au col de mon maillot.

-C'est tout à fait normal que tu aies besoin de temps pour t'adapter... mais s'il te plaît, n'oublie pas Harry dans tout ça. Il doute encore bien trop de lui, de son rôle de père. Il faudrait que vous vous détendiez tous les deux et que vous vous mettiez moins de pression. Chacun trouvera sa place naturellement, il ne faut pas que tu t'inquiètes.

-Quand j'essaye de lui en parler il me dit que ça va, je souffle. Pourquoi il ne veut pas qu'on en discute ?

-Connaissant Harry, je pense qu'il ne veut pas te tracasser avec ça... surtout en ce moment.

Je souffle et laisse retomber ma tête contre les coussins du canapé.

-Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si dur psychologiquement. Éden nous comble de bonheur, c'est vraiment incroyable tout ce qu'on ressent pour lui. Tout cet amour... mais ce n'est pas assez fort pour dissiper les doutes. Je crois même que ça les rend encore plus forts d'ailleurs. On l'aime tellement, on veut qu'il soit heureux, épanouie, qu'il ne manque de rien autant émotionnellement que matériellement parlant...

Je caresse doucement son dos pour essayer de me calmer. Je me prends en pleine figure tout ce que je refoule depuis la naissance d'Eden.

-Tout va bien, Louis, murmure ma belle-mère en se rapprochant pour me prendre dans ses bras.

Avec toute la douceur et la délicatesse du monde, ses bras nous enlacent Éden et moi.

Son contact m'apaise lentement. Tellement que je me sens m'endormir en fait, alors que mon fils semble déjà dormir contre moi.

Je sens Anne me lâcher tout en douceur pour récupérer Éden.

-Je vais le coucher, elle me rassure aussitôt en frottant mon bras. Repose-toi.

Je la laisse faire, la suivant du regard malgré mes paupières presque fermées. Toute cette fatigue m'assomme subitement, et je bascule sur le canapé pour m'allonger.

Quelques instants plus tard, je sens tout juste là tissu doux d'un des plaids me couvrir. Anne caresse brièvement mes cheveux avant de s'éloigner.

Je ne dors pas vraiment, je suis pile dans cet entre-deux. Pas vraiment éveillé, mais pas vraiment endormi.

Lorsqu'Harry rentre, je l'entends aussitôt demander à ma mère si tout va bien. Ils discutent un peu, à voix basse, puis Harry vient s'asseoir au bord du canapé. Par dessus le plaid, je sens quand même sa main caresser mon dos et je me force un peu à ouvrir les yeux.

-Ça va ? il chuchote en effleurant ma joue.

Je me redresse, à moitié dans les vapes et me colle contre mon mari pour l'enlacer. Il me rend aussitôt mon étreinte, me serrant contre lui. Ça fait du bien de le sentir si proche, d'avoir ses bras autour de moi.

-Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, je chuchote contre son cou.

-Heureusement que tu n'auras jamais à le savoir.

Un léger rire nous échappe tous les deux et il se recule finalement pour observer mon visage.

-Ma mère peut revenir demain matin ?

J'acquiesce aussitôt, me promettant intérieurement d'être moins difficile demain et d'essayer, comme ma belle-mère m'a conseillé, de me détendre un peu.

* * *

-Tu sais quoi ? Je pense qu'on va vraiment avoir un problème tous les deux, je souffle en appuyant mes avants-bras de chaque côté de son petit corps. Si tu n'arrêtes pas d'être aussi adorable moi je ne vais pas pouvoir aller travailler. Tu ne te rends pas compte de la torture que c'est de te laisser tous les matins.

Éden ne me quitte pas des yeux, serrant son doudou entre ses petites mains avec cet immense sourire aux lèvres.

-Alors toi et moi on va faire un deal. Tu essayes d'être un tout petit peu moins mignon, vraiment pas grand chose... mais s'il te plaît, fais un petit effort pour moi. D'accord ? Et en échange, je te promets de t'offrir la voiture de tes rêves dès que tu auras ton permis. N'importe laquelle. Mais en échange tu limite la mignonitude pendant les 18 prochaines années. On a un deal ?

Il me fixe, ce petit son qui ressemble à un rire lui échappe alors qu'il mordille son doudou.

-Je ne suis pas certain qu'il s'en souviendra à ses 18 ans... mais il ne manquera pas de réclamer une voiture ça c'est certain, se moque gentiment Harry en entrant dans la chambre. On va être en retard si tu traines encore.

-On a presque fini.

J'embrasse le front de mon fils et boutonne le bas de son body avant de récupérer un jogging dans le tiroir de la commode pour lui mettre.

-Tu vas être sage avec mamie, mmh ? T'es toujours sage de toute façon. Un vrai petit ange.

-Ça, je pense qu'il l'a prit de moi.

-C'est même sûr, je ris en aidant Éden à se redresser. Aussi sage et calme que papa. Ça c'est vraiment une bonne chose qu'il ne faut pas diminuer.

Je le prends dans mes bras et me tourne vers mon mari.

-Voilà, on est prêts ! Ta mère est là ?

-Oui, elle vient d'arriver.

-Super ! Tu as entendu, mamie est là ! On va lui dire bonjour, et tu vas rester avec elle pendant que tes deux papas préférés iront travailler.

Le mot « mamie » a un effet magique sur notre fils, car comme à chaque fois un immense sourire étire ses lèvres. Au moins c'est vrai, il n'a pas l'air traumatisé par sa grand-mère.

On descend tous les trois et Anne sourit aussitôt en voyant son petit-fils.

-Coucou mon trésor ? Tu as bien dormi ?

-Merci, j'ai très bien dormi, je réponds pour plaisanter.

-Le jour où ma mère t'appellera « mon trésor » je m'inquièterai, rigole mon mari en embrassant la joue de notre fils. Il faut que j'y aille, on se voit tout à l'heure.

-Tu m'attends pas ? je demande en le suivant du regard alors qu'il part mettre ses chaussures.

Il reporte son attention sur moi, ne comprenant pas.

-On peut faire qu'une voiture. C'est bête de prendre les deux alors qu'on va au même endroit.

-Mais... je finis toujours plus tard que toi.

Je regarde ma belle-mère en souriant.

-Si mamie est d'accord pour faire une petite heure de baby-sitting en plus...

-Bien sûr, elle sourit aussitôt en prenant mon fils. Tout vas bien se passer, comme ces derniers jours.

Ça fait dix jours que la mère d'Harry vient s'occuper d'Eden, et je sens qu'il faut qu'on passe à l'étape supérieure : ne plus partir avant Harry du stade. Je ne vais pas dire que c'est plus facile, mais je prends sur moi. Éden est bien avec sa grand-mère, il n'a pas l'air de mal vivre la séparation.

-On se revoit tout à l'heure mon petit cœur, je chuchote en embrassant le dessus de sa tête, et ses petites joues à croquer.

Je respire quelques secondes son odeur de bébé et me recule à contre-coeur. Harry s'approche aussi pour embrasser la joue de sa mère, puis il fait la même chose avec Éden en effleurant sa main.

-Je t'aime fort mon ange.

Notre bébé se marre toujours, son sourire éblouissant qui m'enchaîne un peu plus à lui... ok, il faut y aller.

J'inspire profondément et prends mon sac de sport. Harry me laisse sortir en premier, me laissant choisir de prendre mes clés de voiture ou de les laisser à leur place. Je ne le fais pas, même si c'est très tentant.

Mon mari referme la porte et s'approche pour m'enlacer, son bras tenant ma taille.

-Je suis fier de toi, il murmure.

-Merci.

- Je pense que mon père sera aussi content que tu sois un peu plus concentré durant les entraînements.

-Oula, n'en demande pas trop, je ris avant de monter dans sa voiture. Je ne vais pas me précipiter à la maison dès que l'entraînement sera fini... mais je ne partirais pas avant toi. On rentrera ensemble.

Il sourit en prenant ma main pour entrelacer nos doigts.

-J'ai hâte. Ça m'avait manqué qu'on rentre ensemble.

-A moi aussi, je chuchote en me penchant pour effleurer ses lèvres. Maintenant tu peux démarrer avant que je ne change d'avis et retourne à l'intérieur ?

Mon mari se pince les lèvres pour ne pas rire et acquiesce en démarrant.

Mon cœur se serre toujours alors qu'on s'éloigne de la maison, mais j'essaye de me raisonner en me rappelant qu'Eden va bien, qu'il est en sécurité et qu'il sait qu'on va revenir.

Hello,

Voici le chapitre du jour ☺️

Première séparation un peu difficile pour Louis...

Qu'en avez vous pensé ?

On attend vos avis avec impatience,
Lynn et Axelle ❤️

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