Point de vue de Louis.
Je pose les derniers verres sur la table de la salle à manger et rejoins mon fiancé dans la cuisine. Je pense qu'il commence un peu à stresser. Je me colle contre son dos et l'enlace en douceur avant de déposer quelques baisers entre ses omoplates.
-Ça va ? je chuchote.
-Oui et toi ?
-Ça ira mieux quand je n'aurais plus à garder cet énorme secret.
-Il va falloir attendre encore quelques mois pour ça, rigole doucement mon homme en se tournant pour me faire goûter une des verrines qu'il a préparé.
Je lui fais confiance et je ne devrais pas... j'avale difficilement, retenant un haut le cœur.
-De l'avocat ! Mais tu veux me tuer ?!
-T'es vraiment difficile.
-Je vais te faire manger des épinards, on verra qui rigolera cette fois.
Pour passer le goût je pique un des petits fours avant de quand même revenir dans ses bras. Il ne le mérite pas, mais moi j'ai besoin d'un câlin. Ses lèvres effleurent le coin des miennes et il resserre doucement son étreinte.
-Je ne pensais pas que ça serait si long, soupire mon fiancé. Encore 6 mois à attendre ? Ça me paraît interminable.
-Ça va passer plus vite que tu ne le penses, je souris. Et puis on doit décorer la chambre, changer ma voiture, se décider sur le prénom... entre les préparatifs et le boulot je sens qu'on va être bien occupé.
-Mmh, c'est vrai. Ma mère a déjà prévu de nous emmener faire les magasins le mois prochain.
-Je viens d'entendre ma carte bancaire pleurer, je plaisante en piquant un autre petit four.
-Arrête, il rit en embrassant ma mâchoire. Tu l'as dit toi-même qu'on gâterait notre bébé.
-C'est clair qu'il sera pourri gâté. Entre ses grands-parents déjà complètement gaga, toi et moi...
La sonnette retentit soudainement dans la maison. En parlant de grands-parents complètement gaga, je parie que c'est eux.
-Je vais ouvrir, je murmure en effleurant ses lèvres.
-D'accord.
Je l'abandonne pour me diriger vers l'entrée et ouvrir la porte à mes beaux-parents. Ce sont les premiers arrivés à notre petite fête d'annonce. Nos amis proches et la famille d'Harry sont déjà au courant que notre première tentative a fonctionné, mais pour le reste de notre entourage je sens que ça va être un choc car nous n'avons pas vraiment parlé de notre envie d'enfant. On a invité quelques-uns de mes coéquipiers, des anciens et actuels collègues d'Harry, ainsi que certains amis un peu moins proches.
La semaine dernière après que le gynéco de notre mère porteuse a confirmé que tout allait bien, Harry a essayé de relancer le sujet de mes parents et a suggéré de les inviter. J'ai aussitôt refusé. Je les mettrais certainement au courant dans quelques temps, mais je ne voulais pas qu'ils soient là avec nous aujourd'hui.
A peine entrée, Anne m'enlace et me glisse un petit paquet dans les mains. Je ris aussitôt en comprenant ce que c'est.
Harry et moi avons contaminé Anne avec notre passion pour les maillots de foot taille enfant. J'ai l'impression qu'à chaque fois qu'on se voit elle en trouve un nouveau... et elle le prend évidemment en plusieurs tailles, pour être sûr que le bébé en ai pour un moment. Il mesure à peine 10cm et il a déjà une armoire pleine de maillots.
Je suis mes beaux-parents dans la cuisine pour ouvrir le paquet avec mon homme.
-Maman, il râle gentiment en voyant le paquet.
-Je n'ai pas pu résister !
Je le laisse l'ouvrir et souris en voyant que c'est un petit body blanc aux couleurs de l'équipe anglaise.
-Il le portera pour soutenir son papa pendant l'Euro, sourit Desmond.
Je souris simplement, ne confirmant pas vraiment. Je ne lui ai pas encore parlé du fait que je pense de plus en plus à demander une année sabbatique. Je termine cette saison, mais je ne participerai sûrement pas à la prochaine. On n'en a pas vraiment parlé pour le moment avec Harry, mais je sais qu'il sera heureux qu'on soit tous les deux à la maison pour l'arrivée de notre bébé.
Il va falloir que je parle à Desmond avant qu'il ne s'emballe trop concernant l'Euro et la prochaine saison d'Arsenal.
***
Tous nos invités sont là, les verres sont remplis, certains grignotent déjà. Ça serait le moment parfait pour enfin partager cette grande nouvelle avec tout le monde. Je cherche mon fiancé du regard et le trouve en train de discuter avec Michael. Nos regards se croisent et même à l'opposé l'un de l'autre dans le salon, je n'ai besoin de rien dire, il a compris. Harry laisse son meilleur ami pour me rejoindre.
-Tu es prêt ? je lui demande aussitôt, mon cœur battant déjà un peu plus vite.
-Plus que prêt. Et toi ?
-Pareil, j'ai hâte... et je suis un peu nerveux quand même.
-Moi aussi.
Il m'embrasse doucement, son bras enlaçant ma taille. Je me racle un peu la gorge avant d'attirer l'attention de nos invités.
-Alors déjà, merci à tous d'être venu, je commence en souriant. Harry et moi avions envie de vous réunir pour vous annoncer quelque chose...
-Lequel des deux est enceint ? plaisante Kane avant de se prendre un coup de coude de sa femme.
Je ne sais pas comment réagir au début, mais je fini par rebondir sur sa remarque.
-Eh bien... c'est vrai qu'Arsenal aura un supporter en plus avant la fin de l'année ! je souris avant de regarder mon fiancé. Nous allons être papas.
Il y a quelques secondes de flottement, chacun réalisant la nouvelle avant d'aussitôt nous féliciter. Certains semblent plus surpris que d'autres et Kane qui pensait juste sortir une vanne semble assez choqué. Sa femme l'est beaucoup moins et je l'entends chuchoter à Harry qu'elle comprend mieux pourquoi il lui a demandé où elle avait commendé les maillots pour ses enfants.
Après un petit moment à passer de bras en bras, à remercier tout le monde pour leurs félicitations, je finis par rejoindre Desmond qui est en train de se resservir un verre.
-Je peux te parler, coach ?
-Bien sûr, il sourit. Il y a un problème ?
Je secoue la tête et lui désigne la terrasse du menton. On sort tous les deux et je sens qu'Harry essaye de capter mon regard avant que je ne sorte avec Des, fermant un peu la baie vitrée. J'avoue que je l'ai un peu abandonné alors que certains invités commençaient à poser des questions un peu plus techniques concernant la conception de notre bébé.
Je reste quand même silencieux un petit moment, le regard perdu sur mon mini terrain de foot, cherchant comment aborder le sujet. Desmond me laisse le temps, comprenant que c'est sérieux.
-Je ne participerai pas à l'Euro, je commence d'abord. Étant donné le timing, je n'ai pas envie d'être dans un autre pays pendant plusieurs semaines alors que notre bébé viendra presque de naître.
Il acquiesce lentement, encaissant la nouvelle. J'espère qu'il ne sera pas trop déçu...
-Je comprends, c'est tout à fait normal. Je pense que je m'en doutais un peu d'ailleurs.
-Et... je compte aussi prendre une année sabbatique.
-Quoi ? il murmure. Tu nous laisseras tomber ?
-Juste pour la prochaine saison. Je reviendrai dans quelques mois si le club veut toujours de moi.
-Wow... alors ça je ne m'y attendais pas. La compétition je comprends, mais tout arrêter... Es-tu sûr de toi ?
-Je suis sûr. Ce n'est que pour quelques mois. Je veux profiter de ces premiers mois avec le bébé, qu'on prenne nos marques tranquillement.
Il acquiesce et se masse la nuque en soupirant.
-C'est Harry qui t'a demandé ça ?
-Non, non pas du tout, je secoue aussitôt la tête. Je ne lui en ai pas encore parlé en fait. Jamais il ne me demanderait de faire une pause de toute façon, comme je ne lui demanderai pas d'arrêter de travailler si il n'en a pas envie.
Nouveau hochement de tête. Je le trouve bien silencieux en tout cas. J'espère que cette pause ne me portera pas préjudice vis-à-vis du club.
-Il faut que j'encaisse en tant que coach, rit finalement Desmond. Mais en tant que futur grand-père... je sais déjà que tu seras un père formidable. Je pense même que tu l'es déjà.
Je souris et le remercie timidement. Son approbation compte beaucoup pour moi. C'était déjà le cas avant qu'Harry et moi ne nous mettions ensemble, mais c'est vrai que c'est bien pire maintenant. Je tourne la tête vers la maison lorsque, justement, mon fiancé ouvre la baie vitrée.
-Tout va bien ? il demande en s'approchant de moi.
J'acquiesce en passant mon bras dans son dos pour le tenir contre moi.
Honnêtement, je pense que ça ne pourrait pas aller mieux.
Point de vue de Harry.
La journée est une réussite et je ne saurais même pas décrire le bonheur que je ressens, entouré de toutes les personnes que nous aimons et qui soutiennent notre histoire, notre couple et notre future vie de famille.
Je suis vraiment heureux d'avoir enfin pu lâcher cet énorme secret que nous gardons depuis trois mois désormais. C'était difficile de ne pas pouvoir en parler ouvertement, de faire attention aux mots que nous prononcions... mais désormais, la nouvelle est officielle et je compte bien profiter des derniers mois à fond avant d'accueillir notre bébé.
On va être papas et je pense que c'est très certainement la chose la plus excitante et émouvante qui me soit arrivée jusqu'à aujourd'hui.
La petite fête se termine lorsque nos derniers invités nous souhaitent une bonne fin de journée et s'en vont. Mes parents restent une petite demie-heure de plus afin de nous aider à ranger et nettoyer un peu la maison et ils s'en vont à leur tour, nous laissant tous les deux.
Je referme la porte derrière eux et sourit en me retournant vers Louis qui passe un dernier coup d'éponge sur la table du salon où étaient entreposés les amuses-bouches.
Je m'approche, passe mes bras autour de ses hanches et me colle à son dos, mes lèvres embrassant délicatement sa nuque.
-Qui va vendre l'info aux journalistes en premier tu penses ? demande Louis en posant l'éponge avant de se retourner dans mes bras.
Ses mots m'arrachent un rire sincère et je secoue négativement la tête tout en me penchant pour effleurer ses lèvres.
-Personne, pas parmi les personnes qui étaient là aujourd'hui, en tout cas.
-J'espère, il souffle en passant ses doigts dans mes cheveux qu'il repousse délicatement de mon front. Je n'ai pas envie que les journaux s'emparent de cette partie de notre vie aussi.
-On fera tout pour que ça n'arrive pas, je le rassure en resserrant mes bras autour de son corps. On protégera notre bébé de tout ça autant qu'on le peut, c'est promis.
Louis hoche positivement la tête et se penche vers moi pour embrasser délicatement mes lèvres, ses doigts s'accrochant à ma nuque.
-Des fois j'ai du mal à réaliser que d'ici six mois... on ne sera plus deux mais trois. C'est complètement dingue...
Louis sourit contre mes lèvres et acquiesce avant de se reculer.
-C'est fou, il confirme. Tu nous imaginais avoir un bébé ensemble lorsqu'on s'est rencontré la première fois ?
-J'en rêvais toutes les nuits en secret, je pouffe contre sa bouche.
-Tu as manigancé tout ça depuis le début en fait ? il sourit. Me séduire, me mettre dans ton lit, me rendre amoureux... te marier avec moi et avoir un bébé ?
-Tu as tout compris, je souris en glissant mes doigts sous son tee shirt, remontant le long de son dos. Tout ceci dans le seul but d'extorquer tout ton argent comme l'ont dit les journalistes, évidemment.
-Évidemment, il rit en collant la totalité de son corps au mien, me pressant doucement contre le rebord de la table.
-Tu devrais me mettre dans ton lit encore une fois, je pense... juste pour être sur...il murmure contre mes lèvres qu'il embrasse fiévreusement.
Je ri doucement à ses mots et resserre mes doigts autour de ses hanches, plongeant mon visage dans son cou dont j'embrasse la peau.
-Maintenant ? je demande innocemment, descendant doucement mes lèvres sur ses clavicules.
-Maintenant.
**
-Au fait, je souffle en repliant doucement la jambe de mon fiancé pour étirer le muscle de sa cuisse. Quand je suis sorti vous rejoindre sur la terrasse hier, mon père avait l'air... chamboulé. De quoi vous parliez ?
Louis relève les yeux vers moi lorsque je prends appui contre son tibia, nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre.
Malgré les mois, les années, j'ai toujours le cœur qui bat aussi vite lorsqu'on se retrouve dans cette position. Je ne peux m'empêcher de penser à chaque fois à nos premiers moments, nos premiers rapprochements dans ce même bureau.
-On parlait de l'Euro.
Je fronce légèrement les sourcils alors que mon cœur s'emballe un peu à ses mots. L'Euro aura lieu dans un an et même si j'espère du plus profond de mon cœur que Louis soit assez en forme pour être sélectionné en équipe nationale une nouvelle fois, je ne peux empêcher mon cœur de se serrer un peu en l'imaginant quitter la maison autant de temps une fois encore.
Bien-sûr, le mondial reste un souvenir extraordinaire pour nous. Au-delà de la deuxième place de l'Angleterre au classement général et les matchs fabuleux joués par mon fiancé, cette période a surtout été un grand pas en avant dans notre relation.
Nos liens n'ont fait que se renforcer pendant ces sept semaines et nous en sommes sortis plus amoureux que jamais, des rêves et des projets plein la tête.
Notre plus gros et beau projet, qui pointera le bout de son nez dans nos vies dans six petits mois.
Alors oui, je meurs d'impatience d'emmener mon bébé soutenir son papa sur le bord du terrain, mais je ne peux m'empêcher de penser au fait qu'il n'aura que sept mois lorsque l'Euro commencera et que son père sera loin de lui pendant plusieurs semaines.
-Il n'y a aucune raison que les sélectionneurs ne t'appellent pas, je le rassure en relâchant doucement sa jambe que je repose sur la table.
Je m'apprête à faire la même chose avec sa deuxième jambe, mais Louis me surprend en se redressant pour s'asseoir face à moi sur le bord de la table, son regard plongé dans le mien.
-En fait si... il souffle.
Je fronce les sourcils, pas sûr de comprendre. Merde, est-ce qu'il est blessé et me le cache ? Je l'aurais remarqué.
-Je ne jouerai pas en équipe nationale l'année prochaine, je ne jouerai pas non plus pour Arsenal.
Mon cœur manque un violent battement en entendant ses mots et je fronce les sourcils en posant mes mains sur ses cuisses, mort d'inquiétude.
Je ne comprends pas.
-Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Rien de grave, au contraire, il me rassure en posant ses mains sur mes joues pour me regarder droit dans les yeux. C'est de ça dont j'ai parlé à ton père, hier.
-Mais... Pourquoi ? Je ne comprends pas ?
-Je veux pouvoir profiter de notre bébé, de ses premiers mois de vie... le temps de prendre nos marques. Je refuse de partir à des milliers de kilomètres quelques mois seulement après sa naissance.
-Mais... et ta carrière ? je demande, complètement sous le choc.
-Ma carrière ne se brisera pas à cause de quelques mois de pause, il me rassure.
-Tu veux tout arrêter ?
-Oui.
-Louis... je souffle, inquiet. Tu sais que ça va être très dur de reprendre après plusieurs mois de pause... Ton corps est habitué à un rythme très soutenu, très intense... j'ai peur que si tu arrêtes tout...
-Ça ira, il sourit en caressant délicatement mes joues. Je te rappelle que j'ai la chance d'être suivi par un excellent kiné.
Ses mots me font sourire tendrement et j'acquiesce en me glissant entre ses cuisses pour me coller contre lui, mon visage dans son cou.
Je réfléchis à tout ça, à la pause qu'il souhaite prendre. Je suis mort d'inquiétude à l'idée que son corps ait beaucoup de mal à reprendre l'entraînement après quelques mois de pause... Louis est habitué à un rythme très intense depuis des années et même lors de sa blessure à la cuisse, nous gardions un entretien physique régulier pour ne pas perdre trop de masse musculaire et de condition physique.
Mais c'est sa décision et le fait qu'il veuille être présent pour notre bébé me réchauffe le cœur, me fait monter les larmes aux yeux. Il veut profiter de chaque instant, chaque seconde de la vie de notre enfant durant ses premiers mois... et je réalise que moi... je serais au travail.
Mon cœur se met à battre la chamade alors qu'un million de questions se mettent à tourner en boucle dans ma tête.
Est-ce que je vais être un bon père ? Est-ce que notre bébé va m'aimer si je ne suis pas présent à la maison avec eux ? Est-ce que je vais réussir à créer une relation avec lui, moi aussi ?
Génétiquement, Louis et notre bébé seront liés... Les choses seront naturelles pour eux, faciles, logiques... Je n'ai aucun lien biologique dans la conception de notre enfant et je suis terrifié à l'idée de ne pas réussir à être un bon père à mon tour.
J'avale difficilement ma salive alors que les larmes me montent aux yeux en m'imaginant quitter mon mari et mon bébé chaque matin pour me rendre au travail, les laissant à la maison tous les deux.
Je vais être le père absent, Je vais être le père en déplacement le week-end pour les matchs.
Bonsoir,
On a vu la demande passer plusieurs fois dans les commentaires et vous avez raison... la bonne nouvelle mérite un deuxième chapitre.
Qu'en avez vous pensé ?
Nous attendons vos retours avec impatience.
Lynn et Axelle ❤️