-Quatre mois plus tard.-
Point de vue de Harry.
Assis dans le canapé, j'écoute un peu distraitement la conversation de mon père et Louis. Ma tête posée contre l'épaule de mon joueur et mon corps avachi contre le sien, j'essaye de ne pas laisser mes yeux papillonner pour se fermer. Ça a été une longue journée aujourd'hui, et ma nuit presque blanche de la nuit dernière ne m'aide pas à tenir le coup correctement.
Depuis quelques jours, je traîne derrière moi un genre de grippe qui m'a complètement écrasé et épuisé. J'ai eu pas mal de fièvre et même les quelques jours que j'ai pu prendre pour me reposer et éviter de contaminer toute l'équipe et tout le staff n'ont pas suffit à ce que je retrouve parfaitement la forme.
Mais ce soir est une soirée bien particulière et même si Louis m'a proposé qu'on reste à la maison pour que je puisse continuer à me reposer, j'ai catégoriquement refusé et l'ai forcé à accepter l'invitation de mes parents à dîner.
-Ça va ? demande doucement Louis en posant ses lèvres sur mon front de longues secondes.
Je me blottis un peu plus contre lui alors qu'il passe son bras autour de mon corps et acquiesce positivement. J'essaye vraiment de ne rien laisser paraître, d'être en forme pour profiter pleinement de ce moment avec eux et ne pas gâcher la soirée de Louis, mais c'est compliqué.
-On rentre vite, promis.
-Arrête, je souris. profite de ta soirée.
Au même moment, ma mère revient de la cuisine avec une tasse de thé fumante dans les mains et me la tend. Je la remercie, pose mes mains autour du mug bouillant et soupire de soulagement en sentant la chaleur s'infiltrer en moi à ce simple contact.
Je bois quelques gorgées de mon thé alors que ma mère s'installe près de moi dans le canapé, s'intégrant facilement à la conversation que mon père et Louis ont repris. Ils discutent joyeusement en piquant quelques amuses bouches préparés par ma mère sur la table basse. Lorsqu'ils nous ont invités pour la soirée, ils ont précisé que nous ferions un apéro dînatoire devant la télévision... mais pour ma part, je ne suis pas capable d'avaler quoi que ce soit depuis quelques jours. J'ai trop mal à la gorge pour ça.
Je me remet à écouter leur conversation d'une oreille alors que mon regard fixe l'écran de télévision sans vraiment m'y intéresser. Sauf qu'au moment où le présentateur du journal du soir apparaît à l'écran, je suis le premier à réagir et à me redresser vivement pour attraper la télécommande afin de remonter le son.
Presque immédiatement, la main de Louis vient attraper la mienne et ses doigts se mêlent et s'agrippent aux miens.
-Allez, sourit mon père en s'installant correctement face à la télévision. C'est le moment de croiser les doigts.
Le sélectionneur de l'équipe d'Angleterre apparaît à son tour à l'écran et mon cœur s'emballe alors que toute forme de fatigue m'a désormais quitté.
C'est le moment qu'on attend depuis des mois, le moment que Louis attend depuis des années, depuis sa dernière sélection. Il s'est donné à fond dans sa rééducation et son programme de reprise en forme, il a mis ses tripes sur le terrain à chaque match de la saison et je ne peux même pas imaginer qu'il ne soit pas sélectionné pour cette coupe du monde avec la saison qu'il vient de faire.
Il est le meilleur buteur du pays et ses statistiques des derniers mois sont excellentes. Tout le monde n'a que son nom à la bouche depuis son retour sur le terrain et ça paraît impossible qu'il ne soit pas sélectionné pour défendre l'Angleterre... mais au fond de moi, le stress monte à une vitesse folle alors que j'imagine ce que serait sa déception si son nom venait à ne pas être prononcé dans quelques minutes.
Je porte la main de Louis à ma bouche et embrasse délicatement ses phalanges en sentant ses doigts trembler entre les miens. Lui aussi est très stressé, c'est un grand moment de sa carrière qui est en train de se jouer et même si je suis persuadé qu'il pourrait être sélectionné à nouveau, Louis lui pense sincèrement qu'il ne sera plus assez en forme dans quelques années.
Les discussions se sont arrêtées brusquement et nous sommes tous concentrés face à la télévision lorsque le sélectionneur commence à citer le nom des joueurs appelés à participer à la coupe du monde.
Il commence par les gardiens de but, les défenseurs et plus les noms s'enchaînent, plus le corps de Louis se tend contre le mien, ses doigts agrippés fermement aux miens.
Je jette un coup d'œil à mon père qui suit avec concentration les noms annoncés. Honnêtement, je crois que c'est lui le plus stressé dans cette pièce. Il observe l'écran de télévision de manière si intense et ronge ses ongles nerveusement et ça me fait sourire.
Mon père a toujours énormément aimé Louis, l'a toujours pris sous son aile... mais depuis que nous avons annoncé notre couple, leur relation est devenue encore plus particulière. Ils s'entendent à merveille et je sens à quel point mon père est heureux d'avoir pu faire entrer Louis dans notre famille, d'une manière ou d'une autre.
Il le couve sans arrêt d'un regard fier et aimant et je sens aussi à quel point ça fait du bien à Louis de se sentir si soutenu.
Je me reconcentre sur l'écran lorsque le sélectionneur passe à la liste des attaquants et mon cœur s'emballe alors que les noms commencent à être prononcés. Il n'y a plus aucun bruit dans le salon, j'ai même l'impression que Louis ne respire plus.
-Harry Kane... Marcus Rashford... Louis Tomli...
Le sélectionneur n'a même pas le temps de prononcer le nom de Louis que mon père pousse un cri de victoire et se retourne pour attirer Louis contre lui dans une étreinte forte et intense.
Je ris en le voyant faire, mes yeux remplis de larmes et mon cœur en déroute dans ma poitrine. Ma mère se lève du canapé et m'attire dans ses bras, heureuse.
Putain, il l'a fait.
Point de vue de Louis.
J'ai à peine le temps d'entendre mon prénom que Desmond hurle et je sens des bras fort m'enlacer. Pas les bras que j'aurais voulu en premier, j'avoue... mais mon coeur explose de joie. Oh bordel ! Je l'ai fait ! Ils m'ont sélectionné !
Je rends son étreinte à mon beau-père, contenant difficilement mon émotion. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il cogne contre mes côtes. Mon nom annoncé par le sélectionneur résonne encore dans ma tête, essayant d'imprimer que c'est réel, je vais encore jouer pour mon pays.
Je remercie mon entraîneur en m'éloignant et je crois qu'il comprend que j'ai envie de célébrer ça avec mon petit-ami. Il presse légèrement mon épaule avant de me laisser m'approcher d'Harry qui est toujours dans les bras de sa mère. Nos regards se croisent et il la relâche après un baiser sur la joue. En deux secondes, ses bras m'entourent pour me serrer fort contre lui et cette fois je craque, laissant couler mes larmes.
- Tu l'as fait, il murmure contre mon cou. Je suis si fier de toi.
De simples mots qui comptent pourtant tellement pour moi et n'aident pas à calmer ni mon cœur, ni mes larmes.
- C'est grâce à toi, je chuchote en m'accrochant un peu plus fort à lui. Je n'aurais pas réussi sans toi.
Il se recule juste assez pour plonger son regard dans le mien, mais me tient toujours dans ses bras. J'ai du mal à vraiment le voir, mon regard trop brouillé par les larmes mais ça me fout un coup au cœur encore plus fort.
Harry secoue doucement la tête, n'approuvant pas visiblement.
- C'est pas moi qui...
Je le fais taire avant qu'il ne dise n'importe quoi, pressant mes lèvres contre les siennes. Je sens son sourire alors qu'il se détend et me répond doucement. Sa surprise passe très vite. Même si on est assez tactiles devant ses parents, les baisers ça me met encore un peu mal à l'aise d'habitude.
Il y a deux ans, ça me paraissait impossible de rejouer pour l'Angleterre. Je n'avais plus la même force sur le terrain, et les sélectionneurs n'auraient pas pris le risque de choisir un joueur blessé. Mais Harry m'a redonné tout ça. Il a fait disparaître la douleur, m'a aidé à remuscler correctement ma jambe, retrouver mon énergie, ma confiance... Quoi qu'il en pense, je sais que c'est grâce à lui et que je lui dois tout. Autant sur le plan privé que professionnel.
- Merci, je chuchote entre deux baisers. Et je t'interdis de me contredire.
Il rit doucement, me serrant un peu plus fort contre lui. Je l'aime si fort que parfois ça me submerge un peu.
- Je savais que tu réussirais. Je suis tellement fier, répète mon petit-ami en déviant ses baisers sur ma mâchoire.
Je jette un coup d'œil à Anne et Desmond, qui ne font plus vraiment attention à nous, préférant se concentrer sur la télé. Tant mieux. Je me reconcentre sur mon homme et passe mes bras derrière sa nuque.
- Je réalise pas vraiment encore... mais je peux te demander ce que ça fait de sortir avec un des attaquants de l'Angleterre pour la Coupe du Monde ?
Il rit doucement, ses lèvres effleurant ma gorge.
- Je pense que je ne réalise pas encore non plus... même si je m'y étais préparé, c'est assez fou et incroyable et... t'es exceptionnel.
Je glousse lorsqu'il retrouve mes lèvres. Mon cœur bat un peu plus fort en me rendant compte de ses mots qui menacent de sortir. Cette question que j'ai en tête depuis des semaines... je pensais attendre encore, au moins jusqu'à la fin de la coupe si j'étais sélectionné... mais je ne peux plus. C'est trop pour moi, il faut que je sache.
Je laisse doucement mes mains glisser le long de ses bras, sans cesser de l'embrasser.
- Et d'être fiancé avec... qu'est-ce que ça fait ? je murmure contre ses lèvres.
Il se recule aussitôt, mettant brutalement fin à notre baiser alors que son regard se plonge dans le mien. Il me scrute, cherchant sûrement à voir si je suis sérieux ou s'il a bien compris. Je retiens difficilement mon sourire et ne le quitte pas des yeux.
Derrière nous, Desmond râle un peu lorsque le nom d'un joueur qu'il n'apprécie pas est annoncé et Anne lui dit de se taire. Je me retiens de rire, parce que ce n'est pas vraiment la demande en mariage que j'imaginais... mais elle me plaît quand même. Si il dit oui, j'aurai double victoire aujourd'hui.
- Tu... t'es sérieux ? chuchote Harry.
- Très sérieux.
Il ouvre la bouche plusieurs fois, ne trouvant plus ses mots et je perds un peu mon sourire. Avant que je ne commence à paniquer, j'entends son petit "oui", chuchoté avec les larmes aux yeux.
- Oui ? C'est oui ? je répète pour être sûr, un immense sourire aux lèvres.
- Tu t'attendais à une autre réponse ? il rit en m'embrassant.
Je secoue doucement la tête, mon nez caressant le sien. Je tourne machinalement la tête vers mes beaux-parents. Anne nous regarde, le regard aussi brillant que celui de son fils, alors que Desmond est toujours concentré sur la télé.
Harry enlace délicatement nos doigts et se colle contre moi avant d'approcher sa bouche de mon oreille.
- Je te laisse lui annoncer, il chuchote.
- Si tu ramènes la coupe, je te laisse épouser mon fils, lance Desmond.
J'éclate de rire en même temps que mon... fiancé. Je comprends qu'il faisait semblant d'être captivé par l'écran, mais en vérité il n'en a pas loupé une miette et essaye juste de dissimuler son émotion. Nos regards se croisent brièvement et je vois bien que ça le touche. Anne s'approche pour nous féliciter et nous enlacer.
Hello,
Désolé pour cette publication tardive, la journée a été bien chargée de mon côté.
On espère que vous allez bien et que vous avez passé un bon dimanche. Le chapitre 60 vous a plu ?
Nous on l'adore ! Ils nous ont surpris les amoureux ! C'était pas prévu comme ça dans nos têtes...
On attend vos commentaires avec impatience.
On se retrouve demain pour la suite.
Lynn et Axelle. 💙