Point de vue de Louis.
Je me sens un peu fatigué aujourd'hui, mais je suis quand même sur le terrain avec mes coéquipiers. J'ai l'impression de revivre depuis que j'ai repris. Harry ne me laisse pas toujours participer au match qui suit régulièrement l'entraînement, mais ce n'est pas trop grave. Je m'estime déjà chanceux de pouvoir rejouer et je sais parfaitement que c'est grâce à lui. Alors si il dit non pour le match, je l'écoute.
C'était vraiment pas gagné que je sois aussi docile et obéissant, mais étant donné que son programme fonctionne il ne manquait plus que j'y mette un peu de volonté pour retourner sur le terrain.
- T'es dans la lune, Tomlinson, me lance le coach. Concentre-toi un peu.
C'est difficile parfois, surtout quand Harry ne me quitte pas des yeux. Je souffle et montre mon majeur à Niall qui se marre tout près.
Je me reconcentre sur le ballon qui se rapproche de moi, je tente de le récupérer, doublant Granit... J'entends vaguement Harry râler lorsque je glisse pour intercepter le ballon. C'est un des trucs qu'il m'a interdit mais que je ne peux pas m'empêcher de faire. Je me redresse aussitôt, mais je prends mal mon appui et je glisse encore.
- Oh putain, je lâche en tenant ma cuisse.
Je n'ai pas mal, mais une sensation bizarre dans la jambe. Les gars ont arrêté de jouer, plus personne ne bouge à part mon kiné qui se précipite sur le terrain.
- Louis, bon sang, il râle en repoussant mes mains pour examiner ma cuisse. Je ne t'ai pas dit de ne pas...
- Ça va, j'ai pas mal, je le coupe. Je crois que j'ai juste eu peur.
Il masse un peu ma jambe et la gêne passe assez vite.
- C'est trop te demander d'écouter ce que je te dis ? s'emporte Harry.
Je m'apprête à lui répondre un truc bien salé, presque à l'envoyer chier... mais je comprends lorsque nos regards se croisent brièvement. Ça ne dure qu'une petite seconde car il se détourne aussitôt. Je crois qu'il a eu plus peur que moi.
- Alors ? demande Desmond en s'approchant.
Harry reste silencieux, évitant soigneusement de nous regarder son père et moi, alors c'est moi qui lève les yeux vers mon coach.
- Ça va. J'ai juste eu peur. Pas de douleurs, donc je peux rejouer.
Mon kiné me relâche, me laissant me lever. Son regard ne quitte pas ma jambe, observant comment je me relève et si je m'appuie correctement.
- Toujours pas mal ?
- Non, ça va.
- Ne refais plus ça. C'est trop tôt.
- Je vais essayer...
- Louis, il soupire en me regardant, les yeux presque suppliants.
- D'accord, je cède en me reculant pour reprendre le match.
Mon regard croise celui de mon entraîneur, qui nous observe tous les deux. Puis il fait signe à son fils de le suivre sur le côté du terrain.
Granit a pu récupérer le ballon et il marque fièrement un but. Putain, c'est pas vrai. Il commence à vraiment gonfler celui-là.
* * *
Je prends directement la direction du bureau d'Harry après les étirements en équipe, mais la voix forte de Desmond m'interpelle depuis son bureau. Je me tourne et il me fait signe de le rejoindre. Je souffle et envoie un bref message à mon kiné, le prévenant que je ne serai pas là tout de suite.
- J'allais me faire masser, je lance en entrant dans le bureau. Après faudra pas me reprocher d'être en retard ou de louper mes séances.
- Tu peux fermer la porte et t'asseoir ? me demande Desmond.
Ouh là. Qu'est-ce-qu'il se passe encore ?
Je ferme la porte et pose mon sac sur un siège avant de m'asseoir sur l'autre.
- Y a encore un problème avec les investisseurs ? Parce que là ils doivent bien voir que j'ai fait des progrès.
- Ce n'est pas pour ça que je voulais te voir.
Mon coach inspire profondément avant de me regarder.
- Je pense qu'étant donné tes progrès, on pourrait envisager de te faire changer de kiné.
- Pourquoi je changerai de kiné ? Ça se passe bien avec Harry. Je fais des efforts, c'était ce que tu voulais d'ailleurs.
- Je pense que tu n'as plus besoin de la même attention qu'il y a quelques semaines.
Je ne comprends vraiment pas ce qu'il se passe, mais ça ne me plaît pas du tout.
- Ce serait plus simple pour tout le monde. Harry pourrait s'occuper d'autres joueurs.
- Quelqu'un s'est plaint qu'il délaissait les autres ? Parce qu'il fait attention à ça, donc...
- Louis, vraiment. C'est mieux si tu changes de kiné.
En fait, ça commence à m'agacer là.
- C'est quoi le problème ? je soupire. Je m'engueule avec lui, ça ne te plaît pas. On arrive à s'entendre et ça ne te plaît pas non plus.
Mon coach souffle, il semble vraiment embarrassé par cette discussion. Il secoue légèrement la tête avant de me regarder à nouveau.
- Louis, tu sais qu'Harry est amoureux de toi, n'est-ce-pas ?
Mon cœur rate un battement mais j'essaye vraiment de garder un visage neutre. Un rire nerveux m'échappe quand même.
- Mais de quoi tu parles ?
- Tu n'as rien remarqué ?
- Non ? Mais qu'est-ce-qui te fait dire ça ?
- Harry est mon fils, je le connais par cœur. Il ne m'a rien dit, et ne l'avouera certainement jamais, mais je le sais. Alors tu comprends que je préfère intervenir.
- Mais il n'y a rien entre nous. Je ne suis pas...
- Je sais, je ne te reproche rien du tout. Ce n'est pas ta faute, et je suis vraiment désolé que ça se passe comme ça, mais... je dois le protéger.
- Mais...
Je ne sais même plus quoi dire, ni quoi faire. Je n'ai pas du tout envie qu'on soit séparés et qu'un autre kiné s'occupe de moi. Il faut que je trouve quelque chose.
- Le protéger de quoi ?
- De ses sentiments qui ne seront jamais réciproques. Ca finira par le faire souffrir si ce n'est pas déjà le cas.
S' il savait...
J'inspire profondément et passe ma main dans mes cheveux. Je ne peux pas laisser ça arriver... mais je ne peux pas non plus le laisser douter de moi. J'essaye de réfléchir, mais mes pensées s'entrechoquent trop rapidement dans ma tête... et je sors la première connerie qui me vient.
- Je le savais.
- Quoi ?
Je prends sur moi pour affronter son regard et essaye d'avoir le plus d'aplomb possible.
- Je sais qu'Harry est amoureux de moi. Enfin... que je lui plais.
- Pourquoi tu ne me l'as pas directement dit ?
- Parce que... t'es son père, mon coach...
Il me fixe, clairement choqué par cette révélation.
- Harry m'en a parlé il y a quelques semaines. Il m'a aussi proposé de changer de kiné.
- Et tu n'as pas accepté ?
- Non.
Ses yeux s'écarquillent un peu, encore sous le choc. Je dois approfondir un peu avant qu'il ne fasse ses propres conclusions.
- Je veux rejouer avec mon équipe. Je veux être sélectionné pour la prochaine coupe du monde. Harry est le meilleur kiné que j'ai jamais eu, et je sais qu'il m'aidera à aller jusque là. C'est tout ce qui compte pour moi. Alors je ne changerai pas de kiné.
Desmond ne prononce pas un seul mot. Je sens mon portable vibrer contre ma cuisse, mais je ne regarde pas.
- Il n'a jamais eu de geste déplacé durant nos séances, ni aucun sous-entendu. Il est professionnel, il sait séparer le boulot de la vie privée et je peux faire la même chose.
- Mais pourquoi il t'en a parlé ?
- C'était pas du tout une déclaration, il ne s'attendait pas à une réponse. Mais il connait bien mes... réticences, il les a bien vues lorsqu'il est arrivé... je suppose qu'il a préféré me l'avouer pour ne pas que je le devine seul et l'accuse d'en avoir profité depuis tout ce temps.
Mon cerveau réalise à peine les mots qui sortent de ma bouche. Je suis complètement pris dans cet énorme mensonge.
- Ma carrière c'est tout ce qui compte. Harry m'a assuré que ça ne sera jamais un problème, qu'il restera toujours professionnel et je le crois.
- Bon, alors... si tu es sûr de toi.
- Je suis sûr.
Mon cœur bat bien trop vite, heureusement que Desmond ne peut pas l'entendre car il comprendrait aussitôt que je mens.
- T'as pas à t'inquiéter. Harry le dirait s'il ne peut plus bosser avec moi.
Il acquiesce, et j'ai vraiment besoin de sortir de ce putain de bureau.
- Je peux y aller maintenant ?
- Oui, bien sûr. Et si il y a le moindre problème, tu n'hésites pas à venir me voir. D'accord ?
- Promis.
Je me lève en vitesse et prends mes affaires pour sortir. Je me retiens vraiment fort de ne pas claquer la porte et me dirige directement vers le bureau d'Harry.
Point de vue d'Harry.
J'attends Louis depuis un petit moment, et j'avoue que son retard, même s'il m'a prévenu, commence à m'inquiéter. Je lui ai envoyé un message auquel il n'a pas répondu, et je n'ai aucune idée d'où il peut bien être.
Je suis soulagé lorsqu'il toque enfin quelques coups contre ma porte et apparaît derrière celle-ci.
-Désolé... il souffle en posant son sac.
Je comprends immédiatement que quelque chose ne va pas. Il ne me regarde pas dans les yeux et s'installe sur la table de massage, les mains cachées sous ses cuisses et le regard fuyant.
-T'étais passé où ? je demande en me levant pour me laver les mains.
-Dans le bureau de ton père...
Je fronce un peu les sourcils et tourne la tête dans sa direction alors que j'essuie mes mains. Je l'interroge du regard, et Louis reste silencieux quelques secondes avant de plonger son regard dans le mien en soupirant, les lèvres pincées.
- Il m'a demandé de changer de kiné...
La totalité de mon corps se fige, la serviette en main. Mon cœur manque un battement alors que les mots de Louis font leur chemin en moi.
C'est quoi ce délire ?
- Quoi ?
- Il veut te protéger... il pense que c'est mieux pour toi.
Je le fixe, incrédule. Mais qu'est-ce qu'il raconte ?
Je repose ma serviette sur le bord de l'évier et m'approche, me positionnant face à Louis.
- C'est une blague ? j'ose demander, la voix un peu tremblante.
Je ne sais pas ce qui me blesse le plus entre le fait que mon père essaye de nous éloigner l'un de l'autre ou le fait qu'il se permette de prendre des décisions à ma place.
- Non... soupire Louis avant d'enfin relever les yeux pour me regarder. Il... il pense que tu es amoureux de moi et que ça va te faire-
- Attends, quoi ? je le coupe brusquement en réalisant ce qu'il vient de dire.
- Il m'a dit qu'il te connaissait par coeur, et qu'il le voyait bien. Il pense que tu vas souffrir si on continue à travailler ensemble...
Mon sang ne fait qu'un tour alors que je réalise ce qui est en train de se passer. Je n'en reviens pas qu'il se donne le droit de prendre ce genre de décision à ma place. Louis est avant tout mon patient, j'ai travaillé dur pour le remettre sur pieds, pour lui construire un programme adapté. Je ne compte pas mes heures depuis que je travaille avec lui, et même si ça ne me dérange pas de le faire, j'ai énormément de mal à accepter que mon père s'immisce comme ça là-dedans. En me proposant le poste il y a quelques mois, il m'a promis de ne pas interférer avec ma carrière.
- Je reviens.
- Attends, Harry !
J'entends l'appel de Louis, mais c'est trop tard. Je suis déjà hors de mon bureau et plus je traverse les couloirs en direction de celui de mon père, plus mon cœur résonne fort dans mes oreilles. Je suis déçu, blessé, en colère. Il n'a pas le droit.
- T'avais promis ! je m'exclame en ouvrant brusquement la porte de son bureau.
Mon père relève la tête vers moi, les sourcils froncés. Il semble vraiment surpris par mon arrivée et retire ses lunettes avant de se lever pour faire le tour de son bureau.
- Qu'est-ce que j'avais promis ? il demande prudemment en s'approchant.
- Quand tu m'as embauché, tu m'as promis que tu ne te permettrai jamais d'interférer avec ma carrière, que tu resterais à ta place.
Mon père fronce un peu plus les sourcils et s'approche pour poser sa main sur mon épaule qu'il presse quelques secondes.
- Viens t'asseoir, s'il te plait.
Il referme la porte pour que notre conversation ne soit pas entendue par n'importe qui, et m'incite à m'installer dans le fauteuil en face de son bureau avant de lui-même reprendre place sur le sien.
- Ce n'est pas ce que j'essaye de faire, il commence en cherchant ses mots.
Je le sens hésitant, et ça m'agace encore plus qu'il essaye de se justifier.
- Tu as demandé à Louis de changer de kiné ! je m'exclame. C'est injuste, tu sais que c'est mon plus gros patient ici, que sa rééducation est vraiment très importante. C'est d'ailleurs pour ça que tu m'as embauché avant tout je te rappelle !
- Ce jour-là, c'est ton patron qui t'a promis de ne pas s'en mêler, il réplique. Aujourd'hui, tu ne peux pas m'en vouloir de laisser le père que je suis m'inquiéter pour toi.
- Mais t'inquiéter pour quoi, bordel ? je m'agace en tapant mes mains sur le bureau.
- Je refuse de regarder mon fils tomber amoureux de quelqu'un qui ne pourra jamais lui donner ce qu'il veut sans m'en mêler, Harry !
- Je ne suis pas-
- Si, tu l'es. Louis me l'a confirmé.
A nouveau, la totalité de mon corps se fige alors que j'entrouvre la bouche, choqué par les mots de mon père. Louis a fait quoi ???
- Il m'a confié que tu étais amoureux de lui et qu'il était au courant, il reprend plus calmement, retrouvant un ton doux et calme. Il m'a promis que tu étais au courant qu'il n'était pas... intéressé, et que ça ne posait pas problème dans votre travail.
Je l'observe, les yeux écarquillés, complètement choqué. C'est une blague ? Qu'est-ce qu'il est allé raconter à mon père, putain. Je fais attention à tout ce que je dis et tout ce que je fais depuis des semaines pour ne pas éveiller les soupçons de mon père à notre sujet, et Louis se permet de tout lui balancer comme ça, sans même m'en parler avant.
Je ne sais pas par qui je suis le plus énervé maintenant entre mon père qui se mêle de choses qui ne le regardent pas et mon petit-ami qui se permet de révéler des choses à mon sujet auprès de mon propre père sans m'en parler.
Il ne se rend pas compte du bordel qu'il vient de créer. Mon père va être sans arrêt sur mon dos désormais. Il va surveiller tous mes gestes, tous mes regards envers Louis pour être certain qu'il ne me fasse pas souffrir.
Il est un coach très professionnel et est prêt à tout pour ses joueurs, mais je sais d'expérience qu'il est avant tout un père ultra protecteur et qu'il ne laissera rien passer, même s'il aime beaucoup Louis.
- Je ne suis pas amoureux de Louis, je mens à nouveau en me relevant. Je suis ici pour faire mon travail, et si tu ne me penses pas capable et assez mature pour séparer ma vie privée de mon travail, alors dis-le directement, je ne resterai pas travailler ici dans ces conditions.
- Harry... soupire mon père. Je cherche juste à te protéger.
- Je vais très bien, merci de t'en inquiéter. J'ai du travail. D'ailleurs, j'ai le droit de continuer à m'occuper des autres joueurs, ou tu as peur que je tombe amoureux là aussi ?
Mon père se pince les lèvres et baisse quelques secondes les yeux avant de s'excuser en replongeant son regard dans le mien.
- Je te promets de ne plus m'en mêler.
- Merci.
Je lui lance un dernier regard avant de quitter son bureau. Je ne sais pas quoi penser de tout ça... J'étais terriblement blessé par mon père en débarquant ici il y a quelques minutes, mais désormais, je suis si déçu de Louis que je ne sais plus quoi penser.
Il n'avait pas le droit de révéler quelque chose d'aussi énorme à mon propre père sans m'en parler avant.
Lorsque j'entre à nouveau dans mon bureau, il est assis sur la table de massage et joue nerveusement avec ses doigts. Il relève brusquement la tête en m'entendant fermer à clé et saute de la table d'auscultation pour s'approcher de moi.
- Tu as dit à mon père que j'étais amoureux de toi, je souffle en posant ma main sur sa poitrine pour l'empêcher de se coller à moi.
Je vois bien à quel point mon geste blesse et surprend Louis, mais moi aussi, je suis blessé.
- Il... Il avait compris, il se défend aussitôt.
- Mais rien ne t'empêchait de continuer à nier Louis ! je m'exclame. C'était pas à toi de lui dire quelque chose d'aussi gros me concernant, surtout comme ça, en le laissant croire que c'est quelque chose à sens unique.
- Je suis désolé mon coeur... Je ne savais plus comment m'en sortir, j'ai paniqué. Je devais trouver une solution pour éloigner les soupçons qu'il avait sur moi...
Les mots du joueur me prennent de court et me font terriblement mal au cœur alors que je réalise ce que tout ceci implique.
- Et si un jour tes coéquipiers dans les vestiaires se mettent à te charrier là dessus parce qu'ils ont des doutes, tu vas faire pareil ? Tu vas tout me mettre sur les épaules en te faisant passer pour le pauvre hétéro sur lequel le kiné à des vues ? Tu vas te foutre de ma gueule avec eux pour ne surtout pas éveiller les soupçons sur toi ?
Mon cœur bat la chamade, douloureusement. Les yeux de Louis se mettent à briller et ses paupières se bordent de larmes alors qu'il recule d'un pas, blessé.
- Tu savais que ça ne serait pas simple... que je n'ai pas l'intention de faire mon coming-out.
- Répond moi Louis... Qu'est-ce que tu ferais sous la panique ? Est-ce que tu te moquerais de moi avec eux ? Est-ce que tu serais prêt à faire des blagues homophobes me concernant juste pour sauver ta peau et ta réputation ?
Je vois bien que ma question le prend de court, le fait hésiter. Ca me fait un mal de chien de voir les doutes dans ses yeux, la manière dont il est incapable de répondre à cette question pourtant si simple.
Ca devrait pourtant être facile, il ne devrait même pas hésiter là dessus, pas alors qu'il m'a dit qu'il m'aimait ce matin encore...
- Ça n'arrivera pas... Il n'y a aucune raison qu'ils se moquent de toi...
- C'est pas la réponse que j'attendais, Louis, je soupire en passant ma main dans mes cheveux que je repousse en arrière.
Le joueur se pince les lèvres et soupire en baissant les yeux.
Putain.
- Va voir Sammy ou Esteban pour ta séance.
- Quoi ? il demande, la voix coincée dans le fond de sa gorge.
- Je ne te lâche pas Louis, j'ai promis de te remettre sur pieds, je vais le faire. Mais là, j'ai besoin d'air.
Je sens mes yeux se remplir de larmes et je détourne les yeux pour le cacher. J'ai besoin de sortir d'ici, c'est trop d'informations, trop de déceptions à gérer d'un seul coup.
- Harry...
Je tourne le dos à mon petit ami et récupère mon téléphone et mes clés sur mon bureau. Il faut que je sorte, vite.
- Attends... il essaye de me retenir lorsque je passe près de lui pour sortir du bureau.
- Pas maintenant, je le coupe en plongeant mon regard déçu dans le sien. Ce n'est pas le moment.
- Je t'aime Harry...
Mon regard rempli de larmes reste accroché au sien quelques secondes supplémentaires, mais je suis le premier à rompre le contact visuel en me détournant pour quitter le bureau.
Il faut que j'aille me vider la tête, j'ai besoin de courir... encore et encore au point de ne plus pouvoir tenir sur mes jambes, jusqu'à être trop fatigué pour ressentir, pour penser.
J'ai besoin de me faire mal plus que ce que son incapacité à répondre à une question si simple m'a fait mal.
Bonjour,
Comment allez vous ?
On est super contentes de vous poster ce 30eme chapitre qu'on aime beaucoup personnellement.
On est impatientes de lire vos commentaires.
Et on se dit à demain,
Lynn et Axelle 💙