Point de vue de Louis.
- T'aurais pu me prévenir, je souffle.
- Ça ne change rien, je te rejoindrai dans ta chambre comme la dernière fois.
Harry m'embrasse avant de glisser son ordinateur portable dans sa sacoche. Je le regarde faire et sursaute lorsqu'on frappe à la porte.
- Entrez.
La porte s'ouvre sur le coach qui ne semble même pas surpris de me voir aussi tôt dans le bureau de son fils.
- Vous êtes prêts ? On va partir.
- On arrive, lui répond Harry.
- Qu'est-ce que t'as fait encore ? soupire Desmond en me regardant.
- Mais rien ? je m'exclame choqué.
- Alors souris un peu. Tu retourneras bientôt sur le terrain, t'inquiète pas.
Là, aujourd'hui c'est pas mon plus gros problème. Je souffle et prends mon sac avant de sortir du bureau. J'entends Harry rassurer son père, lui promettant qu'il n'y a rien et que j'ai sûrement dû mal dormir. Ouais, on va dire ça.
Je rejoins tout le monde sur le parking et range mon sac dans la soute avant de directement monter dans le bus. On a un peu plus de 5 heures de route et j'espérais pouvoir rejoindre Harry à un moment sur le trajet, mais je sens que je vais rester avec mes coéquipiers pour une fois.
Je m'installe au fond du bus et sors directement mes écouteurs de ma poche. Les deux Styles sortent du bâtiment et se font alpaguer par Niall. Ils discutent un peu, enfin surtout Niall et Harry, avant de monter dans le bus. Mon petit-ami me cherche et je tourne la tête lorsque nos regards se croisent.
Je sais que ma réaction est ridicule, mais je ne peux pas m'en empêcher. L'équipe joue contre Newcastle ce soir et j'espérai passer quand même un peu de temps avec Harry même si il travaillera avec les joueurs... mais Michael s'est incrusté au match et à l'hôtel apparemment. Dans la chambre d'Harry, ouais.
Mon coéquipier irlandais finit par saluer le kiné et vient me rejoindre au fond du bus. Il s'installe sur le siège devant moi après avoir mis son sac à dos dans le porte bagage. Je meurs d'envie de lui demander de quoi ils parlaient... Ce n'est pas de la jalousie, c'est... Niall a de trop gros soupçons sur ma sexualité pour que je sois tranquille. Surtout que ce n'est pas la première fois que je le vois discuter avec mon kiné/petit-ami.
On démarre lorsque Desmond monte enfin dans le bus. Il s'installe comme toujours à l'avant, à peine 5 rangées devant son fils.
Je me cale correctement, allongeant ma jambe sur le siège libre et lance ma playlist, espérant dormir un peu durant le trajet.
* * *
Ca fait trois bonnes heures qu'on roule et j'en ai franchement marre. Je n'arrive pas à m'endormir, ni à trouver une position confortable. J'ai franchement pas choisi la bonne place parce que Granit et tous ses potes sont bien bruyants au fond.
Je prends mon portable et ouvre ma conversation avec Harry. J'hésite un peu, mais finis par craquer et lui envoie un message.
"Je peux venir ?"
Le lu apparaît rapidement, comme les trois petits points m'indiquant qu'il tape une réponse.
"T'as pas besoin de demander."
Je rassemble mes affaires en une demi-seconde et me lève. Je jette un coup d'œil à Niall, qui dort la tête appuyé contre la vitre, puis je m'avance vers le siège d'Harry.
Nos regards se croisent lorsque je m'arrête devant lui. Il est légèrement penché en avant, m'empêchant clairement de venir m'asseoir à côté de lui.
- Je ne râlerai pas, promis, je souffle tout bas.
Mon kiné acquiesce et se redresse, me laissant l'enjamber pour m'asseoir sur le siège à côté de lui. Un silence assez pesant nous envahit d'abord et je me décide assez rapidement à le briser.
- Excuse-moi, je chuchote. J'ai rien contre Michael, et je sais qu'il ne dira rien. Mais... si j'ai encore demandé à accompagner c'est pour être un peu avec toi, même si tu bosses. Donc j'aurais bien aimé savoir si tu avais déjà un accompagnant.
- Donc t'en as rien à faire du match ?
- J'ai pas dit ça. C'est juste pas la raison principale qui m'a fait venir.
Il esquisse un sourire et se tourne légèrement vers moi.
- Michael est à Newcastle pour le boulot, il vient au match parce que ça tombait bien. Il ne m'accompagne pas vraiment, et...
Mon kiné se penche vers moi, chuchotant encore plus bas.
- Il squattera ma chambre, mais moi c'est la tienne que j'ai prévu de squatter.
- T'as plutôt intérêt.
Il rit légèrement et se réinstalle pour regarder la série qui est en lecture sur son portable. Je m'installe aussi et lui pique un écouteur pour suivre un peu.
* * *
Harry a hésité à me laisser participer à l'entraînement, et même si j'en mourrais d'envie, j'ai décliné. Mes étirements lui prennent trop de temps et d'énergie, il a déjà assez de boulot aujourd'hui.
Le match vient à peine de commencer et les gars sont déjà tendus. Harry travaille, il est pas mal occupé avec les joueurs et moi concentré sur le match mais ça ne nous empêche pas de nous jeter quelques regards.
- Salut !
C'est Michael qui me sort un peu brutalement de mes pensées en me tendant une bière.
- Salut ? je réponds bêtement, ne m'attendant clairement pas à ce qu'il vienne me parler.
Je ne peux pas dire que je déteste Michael, mais notre relation est juste cordiale. Je sens bien qu'il se méfie de moi et ça me déstabilise énormément. Harry a une confiance aveugle en lui, je suis persuadé qu'il l'écouterait si il lui disait de me laisser tomber.
- Harry m'a dit que tu recommençais un peu les entraînements.
- Ouais, pas tous les jours mais je m'y remets petit à petit.
Il prend une gorgée de sa bière, le regard rivé sur le match puis il s'accoude à la barrière.
- Tu suis le foot ? je demande, histoire de faire la conversation.
- Pas vraiment.
- Donc si tu me demandes des explications, je saurai que c'est sincère, pas comme avec Gemma.
Michael rit doucement et hoche la tête.
- Il m'a raconté ça. C'est quand même pratique quand la famille t'apprécie déjà.
Il me lance un regard que je ne comprends pas vraiment. Mais à quoi il joue ?
- Pas toute la famille...
- Gemma ne t'en voudra pas.
- Je parlais de toi.
Il me fixe, visiblement surpris que je sois si direct. J'avoue que ce n'est pas la meilleure façon de m'entendre avec lui... Michael inspire doucement et reporte son regard sur le terrain.
- Au début, j'avais rien contre toi. C'est quand tu as commencé à merder que j'ai compris qu'il allait falloir que je te garde à l'œil.
- Je comprends, mais maintenant...
- Maintenant t'es en probation. Si tu lui refais un coup comme ça, crois-moi que tu le regretteras.
Bon, c'est pas si cordial que ça entre nous. Je comprends qu'il veuille protéger son meilleur ami, mais ça me vexe un peu de ne pas être approuvé...
- Et avant que tu ne le demandes, je ne parle pas de discuter avec un journaliste ou n'importe qui pouvant rendre publique cette histoire, il chuchote. Je n'out personne.
J'acquiesce simplement et prends une gorgée de la bière qu'il m'a ramenée. Elle me semble bien plus amère que d'habitude. A tout moment, il essaye de me droguer pour me faire disparaître... je devrais demander à Harry s'il en serait capable.
- Il est vraiment amoureux, murmure Michael en me regardant à nouveau.
- Moi aussi.
- Bien, alors ne merde pas.
Mon regard croise celui d'Harry de l'autre côté. Il me demande silencieusement si ça va et je force un sourire pour essayer de le rassurer.
Ça me fait vraiment chier que Michael soit autant sur la défensive. Je pense que ça serait beaucoup plus simple si on s'entendait vraiment bien tous les deux. Il faut que j'essaye de briser la glace, de lui montrer qu'on peut aussi bien s'entendre.
- Harry t'a dit que je pensais que vous étiez ensemble au début ?
Il éclate subitement de rire en se reculant. Un rire vraiment bruyant qui attire l'attention du staff autour de nous et de quelques supporters. Je craque et rit un peu avec lui. Ouais, maintenant que j'y repense c'était complètement débile. Ils sont proches, mais pas de cette façon là, c'est flagrant quand on les voit ensemble.
- Alors celle-là je m'y attendais pas du tout, il souffle en se calmant un peu. Putain, il m'a caché ça ? Si tu veux savoir on a été ensemble il y a quelques années, mais ça n'a pas vraiment marché, et... oh tu verrais ta tête, il rit encore.
J'ai senti mon visage se décomposer et ça ne lui a pas échappé.
- Je déconne, ça va.
Il se penche un peu vers moi.
- Il m'avait dit que t'étais jaloux mais alors là...
- T'as fini de te foutre de moi ?
- Nan, je vais pas te lâcher avec ça !
Bon, si se moquer un peu de ma jalousie peut l'aider à se détendre je vais prendre sur moi.
Point de vue d'Harry.
-Tu m'abandonnes déjà ? sourit Michael alors que je récupère mon sac posé sur le lit.
Je souris en coin et passe la bandoulière sur mon épaule avant d'acquiescer.
-C'était le deal. Tu squattes ma chambre, mais sans moi.
-Tu préfères dormir avec Louis plutôt qu'avec moi ?iIl s'offusque faussement, une main sur le cœur.
-Sans vouloir te vexer... Ouais, je préfère carrément dormir avec Louis. Il ne ronfle pas, lui...
Cette fois-ci, le visage outré de Michael est bien réel, m'arrachant un rire incontrôlable.
-A demain.
-Fais gaffe de ne pas te faire chopper, il sourit en se réinstallant sur le lit, la télécommande en main.
-Si ça arrive... Je n'ai pas eu le temps de faire les étirements de Louis tout à l'heure... Je fais des heures supp.
Ma remarque et le double sens de mes mots font rire Michael qui me jette un oreiller lorsque j'atteins la porte.
-Je ne veux pas savoir ce que t'as prévu d'étirer ! Dégage !
Je ris de bon cœur et lui envoie un dernier baiser avant de sortir de la chambre. Le couloir est complètement désert et la chambre de Louis se trouve à quelques mètres de la mienne, trois portes plus loin. Je m'y dirige rapidement et Louis ouvre dès le premier coup que je toque.
-Tu attendais derrière ? je le taquine lorsqu'il referme derrière moi.
-Oui, mais juste pour que tu ne te fasses pas chopper dans le couloir.
-Bien sûr, je souris en me penchant pour enfin l'embrasser.
Ça a été un enfer de me retenir toute la journée. Nous étions sans cesse entourés et je n'ai pas eu une seconde à moi pour emmener Louis un peu à l'écart. Le nombre de joueurs qui ont sollicité mon aide pendant le match a été plus important que d'habitude. L'équipe adverse les a épuisés, poussés dans leurs limites, et les petites blessures et contractures se sont enchaînées, m'empêchant de passer autant de temps que je l'aurais voulu avec lui sur le bord du terrain.
Louis répond à mon baiser en enroulant ses bras autour de ma nuque, et les battements de mon cœur s'emballent un peu. Je me sens tout de suite mieux, beaucoup mieux. Il m'a manqué.
-Tu as pris ta douche ? je murmure contre sa bouche, picorant doucement ses lèvres.
-Je t'attendais.
-Parfait, je souris.
L'eau chaude me fait un bien fou, relaxe mes muscles tendus par cette longue journée. Le corps de Louis est blotti contre le mien, sous l'eau chaude, et son visage est plongé dans mon cou. On est bien ici.
On redescend lentement de notre petit nuage après les quelques caresses que nous avons été incapables de retenir une fois totalement nus sous l'eau chaude. La vapeur nous entoure, et je pourrai rester des heures ainsi, Louis dans mes bras, si je n'étais pas aussi fatigué.
Le contre coup de la longue journée de manipulations et massages ainsi que l'orgasme que je viens d'avoir est brutal et violent. Seconde après seconde, mon corps devient plus lourd, et mes paupières plus difficiles à tenir ouvertes.
-On sort ? je murmure en caressant le dos mouillé de mon joueur du bout des doigts.
Il acquiesce, éteint l'eau et sort de la cabine le premier afin d'attraper deux serviettes. On se sèche, on se brosse les dents côte à côte face au miroir, et après avoir enfilé un boxer propre chacun, on se dirige vers la chambre.
-Tu as de l'huile de massage dans tes affaires ? demande Louis en tirant les rideaux.
J'acquiesce immédiatement. Je suis épuisé et j'ai vraiment hâte de dormir, mais je n'ai pas eu le temps de masser la cuisse de Louis aujourd'hui, et je comprends parfaitement qu'il ne veuille pas manquer une séance si ça lui fait du bien.
-Tu as mal ?
Louis sourit et s'approche. Ses deux mains retrouvent mes joues, et ses lèvres se pressent brièvement contre les miennes avant qu'il ne me regarde droit dans les yeux.
-Pas pour moi, ta journée est terminée, monsieur le kiné...
Je fronce un peu les sourcils, perdu.
-Allonge-toi, c'est à moi de m'occuper de toi un peu.
Mon cœur s'emballe un peu aux mots de Louis et j'entrouvre la bouche quelques secondes, surpris.
-T'es sûr ? je murmure, mes mains sur ses hanches. Tu n'as pas de tension dans la cuisse ? Tu ne préfères pas que je m'en occupe un peu ?
-Harry... il sourit en se collant à moi. Là, ce soir, t'es mon petit-ami, pas mon kiné. Alors non, je ne veux pas que tu t'occupes de ma cuisse.
Ses mots me font sourire, et je décide de finalement céder, hochant positivement la tête. J'obéis à Louis et m'allonge au milieu du lit, sur le ventre.
Il récupère l'huile de massage dans la poche latérale de mon sac avant de venir me rejoindre sur le lit. Délicatement, il vient s'asseoir sur l'arrière de mes cuisses, un peu en dessous de mes fesses. Je souris en coin, mes bras passés sous l'oreiller.
-Heureusement que je ne me mets pas dans cette position pour masser tous mes patients, je plaisante.
-Si j'entre dans ton bureau et que je te retrouve en train de masser Granit comme ça, je pense que je fais une syncope, d'accord ?
Les mots de Louis me font rire de bon cœur et je souris en coin en glissant à l'aveugle ma main jusqu'à sa cuisse que je caresse du bout des doigts.
-J'éviterais, alors.
Louis se penche, prenant appui de chaque côté de ma tête et embrasse ma joue, près de mon oreille.
-Je te préviens... Mon massage ne sera sûrement pas aussi réussi que les tiens...
-Je ne me suis jamais massé tout seul, alors je n'ai aucun moyen de comparaison, ne t'inquiète pas...
Mes mots font rire Louis qui se redresse. Je l'entends ouvrir le tube d'huile et mon corps se tend lorsque le liquide froid entre directement en contact avec ma peau.
-L'huile ça se chauffe dans les mains, Lou, je ris.
-Oups.
Les mains de Louis se posent enfin sur mon dos, et je souris en le sentant remonter jusqu'à mes cervicales avant de redescendre lentement le long de ma colonne vertébrale. Il hésite, promène un peu ses mains au hasard sur mon corps, mais il s'en sort vraiment pas trop mal. Il réussit à me détendre en quelques minutes.
Je souris en coin, la joue posée sur l'oreiller, les yeux fermés. Je profite du massage, de ses mains qui glissent sur mon corps... Dans le bas de mon dos, sur mes épaules, dans ma nuque... il descend même parfois le long de mes bras, et je reconnais là certains de mes mouvements dont il doit se souvenir de nos séances.
Je sens que son massage me fait énormément de bien. Mes paupières deviennent lourdes et mon corps se fond dans le matelas, complètement relaxé. Je crois que je suis sur le point de m'endormir, et je n'ai même plus la force d'ouvrir la bouche pour le dire à Louis.
Mais il semble le comprendre seul car il se relève doucement après un baiser sur mon épaule. Je l'entends aller à la salle de bain et allumer le robinet. Lorsqu'il revient dans la chambre, la lumière s'éteint, et quelques secondes plus tard, son corps se glisse contre le mien. Il nous recouvre de la couette, et mes lèvres s'étirent d'un sourire lorsqu'il soulève mon bras pour se glisser dessous, collant totalement son torse au côté de mon corps.
-Bonne nuit... il murmure en effleurant brièvement mes lèvres.
Je tente de répondre, mais j'entends mes mots se perdre dans un murmure incompréhensible juste avant de sombrer, complètement détendu et relaxé.
Bonjour,
Nous sommes heureuses de vous retrouver avec le chapitre 29, et on espère qu'il vous a plu ?
On prend toujours autant de plaisir à écrire cette histoire à quatre mains, et on espère que ça vous plait toujours autant à vous aussi ?
Encore milles fois merci de suivre cette histoire et d'être si nombreux à lire les chapitres chaque jour.
A demain,
Lynn et Axelle 💙