Coeur Ardent - La légende d'A...

By Blue_Fantazia

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Un esclave ne représente rien aux yeux de ces bourgeois. Dans le royaume de Drakna, le jeune Izuku ne dira p... More

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Chapitre 1 : La prison dorée
Chapitre 2 : Divine créature
Chapitre 3 : Envoûte-moi
Chapitre 4 : Accepte-moi
Chapitre 5 : Doute et incertitude
Chapitre 6 : Fuis-moi, j'aime ça
Chapitre 7 : Le roi colérique
Chapitre 8 : Deviens nôtre
Chapitre 9 : Puis-je vous goûter ?
Chapitre 10 : Le peuple de Drākõnia
Chapitre 11 : Câlin poisseux
Chapitre 12 : Un grand voyage
Chapitre 13 : Le couturier extravagant
Chapitre 14 : Un bain à trois
Chapitre 15 : La cascade de Féria
Chapitre 16 : Mourir peut attendre
Chapitre 17 : Un réveil difficile
Chapitre 18 : Réveille-toi
Chapitre 19 : Retrouvailles humides
Chapitre 20 : Oh, l'amour~
Chapitre 21 : La cité rocheuse
Chapitre 23 : Révélations inattendues
Chapitre 24 : Racontez-moi
Chapitre 25 : Regarde nous !
Chapitre 26 : Le calme avant la tempête
Chapitre 27 : Unissons nos forces !
Chapitre 28 : Le héro ailé
Chapitre 29 : Ateas, notre défunt roi
Chapitre 30 : La bataille finale
Chapitre 31 : Dévorez-moi
Chapitre 32 : La famille s'agrandit
Epilogue
- Le goût de la liberté -
- Les flammes de ton cœur -
- L'amour dans les ténèbres -
- L'avenir dans le sang -

Chapitre 22 : La cité marine

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By Blue_Fantazia

Je manque de finir étouffé dans les bras de Keigo tellement sa poigne est plus forte que je ne l'aurais cru. Il me sert dans ses bras puissants, plaquant nos torses ensembles. Je rigole contre son épaule tandis qu'il tente en vain de retenir ses larmes. Il m'attrape par les épaules, m'écartant brusquement de lui, et plante ses yeux dans les miens.

- Surtout, fais attention à toi. Aquariã est une cité fort humide, et la température grimpe très vite. Il frotte ma joue et penche la tête. Je le regarde, attendrie. Ne te couvre pas trop, et reste près de Eijiro et notre roi. C'est une ville très accueillante mais on ne sait jamais.

- Arrête de le couver, ce n'est pas ton petit. La voix grave de Enji nous ramène à la réalité. Pour autant, Keigo m'offre une dernière étreinte suivi d'une caresse dans mes cheveux. Enji se frotte les yeux, l'air agacé. Tu les retarde.

- Ce n'est pas une minute ou deux qui changeront le reste. Mord-il en finissant par me lâcher, et tapant du pied sur le sol. Je me suis occupé de lui, et je l'ai soigné. J'ai bien le droit de m'inquiéter pour mon patient. Enji s'autorise un demi-sourire, ravisant Keigo d'un baiser. Je détourne le regard rougissant. Ne m'embrasse pas sans crier gare devant lui ! Il lui frappe l'épaule et s'éloigne sous les rires de Shoto et Enji. Malheureusement, Natsuo n'a pas pu se libérer pour nous dire au-revoir mais j'ai la chance de l'avoir vu hier.

Eijiro et Katsuki reviennent au même moment, se mettant à mes côtés, et se mettant également à rire devant le couple se chamaillant.

- Tu as finis par le lâcher ? Demande Eijiro en me prenant par derrière, nouant ses bras sur mes épaules. N'oublie pas qu'il est d'abord notre compagnon. Je souris discrètement, frottant mes bras activement.

- Je ne risque pas de l'oublier. Je les regarde se cajoler avec amour alors que Katsuki et Eijiro en font de même avec moi, s'arrêtant aux câlins et baisers dans la nuque. Rouge de gêne, je me retiens de protester, me rendant compte que personne semble gêné.

Nous finissons par nous dire au-revoir, sachant bien que ce n'est pas un adieu, et nous sortons de Rokiā le cœur léger. La famille nous accompagne jusqu'à la porte et, alors que nous sommes en train de reprendre notre route, j'entends un cri fort aigu. Bousculant Shoto qui me fait signe, un petit bout pas plus haut que trois pommes court vers nous, ses petites ailes battant l'air. Il arrive vers moi, et baisse sa tête quand il est à ma hauteur. Je m'abaisse, m'agenouillant pour être à sa taille, et il lève enfin ses yeux. Je reconnais alors l'enfant que j'ai sauvé des flammes quelques jours auparavant. Il tient dans ses petites maniques un bracelet de cristaux verts, des émeraudes sans aucun doute.

- J'ai... Commence-t-il la voix tremblante. J'ai fait cela pour vous, pour vous remercier de m'avoir sauvé.

- Kota ! Hurle ses pères au loin. Je les regarde et leur fait signe que tout va bien. Le petit regarde en arrière, sa queue basse. Je tends mon poignet vers lui et il semble comprendre.

- Vous l'acceptez ? Demande-t-il en me le mettant d'une main fébrile.

- Évidemment. Dis-je en rapprochant le bijou de mes yeux. C'est un cadeau très précieux. Non pas pour sa valeur marchande, mais bel et bien pour sa valeur sentimentale. Je lui fais un bisou sur sa joue joufflu et il glousse. Merci beaucoup, Kota. Il sourit de toutes ses dents avant de retourner vers ses pères inquiets.

Je me laisse couler contre les bras de mes amants qui me retiennent de justesse.

- Trop d'émotions ? Me demande Katsuki, m'aidant à mettre un pied devant l'autre. Je hoche la tête.

- Je crois bien que tu as su les toucher en plein cœur. Dit Eijiro en regardant le ciel. Ils ont tous un profond respect pour toi. Une nouvelle fois je hoche la tête, ne quittant pas le bracelet des yeux. Les cristaux sont taillés de façon irrégulières et le bijou n'est pas parfait, mais c'est de là que vient sa valeur. Il a été fait pour moi, avec soin et amour. Cet enfant a sans doute eu la peur de sa vie, et il m'a vu comme un héro. Pour eux je ne suis qu'un humain, le compagnon du roi, mais maintenant je suis un sauveur. Cette révélation me fait sourire encore plus.

- Il nous faut combien de temps pour arriver à Aquariã ? Je demande en sortant la carte de ma poche.

Eijiro penche sa tête, pointant notre position.

- Contrairement à Rokiā, il n'y a aucun détour à faire. Il nous faut simplement traverser la forêt et nous y serons dans quatre ou cinq heures à peine. Nous informe Katsuki en passant son bras sur mes hanches.

Je regarde la carte, imaginant Aquariã grâce aux dessins. La représentation n'est pas facile mais je pense avoir une petite idée. Une cité en bord de mer, près des falaises avec une plage de galets, le tout agrémenté d'un village mouvementé. Je sens que cet endroit va me plaire. Nous quittons une cité caché dans les montagnes pour une autre en plein soleil, je me demande ce que Yulïna nous réserve. Je range la carte et accepte avec joie la main tendue par Eijiro. Nous lions nos doigts ensemble et Katsuki maintient sa main au creux de mes reins.

- Vous pensez que nous trouverons Oboro rapidement ? J'entre dans la forêt à leurs côtés, évitant de justesse une branche d'arbre.

- Peut-être, comme Enji, il est le doyen de Aquariã. Il peut être n'importe où. Dit Eijiro en évitant lui aussi une branche. C'est que les arbres sont plutôt feuillus ici. Apparemment, il serait au chevet de son compagnon mais, je n'ai pas eu vent qu'il était marié. Ajoute t-il en regardant Katsuki du coin de l'œil. Ce dernier soupire.

- Ne m'accuse pas, je ne savais pas non plus. C'est un éternel célibataire. Je suis certain que Shota était au courant, puisqu'ils sont amis d'enfances, mais il ne nous a pourtant rien dit. À l'aide de son bras libre il fait voltiger les branches, évitant ainsi de se baisser. J'espère seulement que son compagnon est toujours en vie. Si il vient à décéder avant notre arrivé, Oboro ne sera pas d'humeur à nous donner sa bénédiction. Loin de moi l'idée d'ignorer sa moitié, mais tant que je ne l'ai pas vu de mes propres yeux, je reste sceptique. Nous hochons la tête alors qu'une question me vient.

- Les Drākõn doivent-ils tous te demander leur bénédiction quand ils se m'ont en couple ? Katsuki baisse les yeux, le regard indéchiffrable.

- Pas nécessairement mais je suis assez surpris. Les nouvelles vont vites alors quand un doyen trouve un compagnon, tout Drākõnia est au courant.

- Alors c'est le fait qu'il garde sa relation secrète qui t'inquiète ? Il ne dit rien mais mord sa lèvre. Après quelques minutes, il me répond enfin.

- Oui, et non. Il a ses raisons, j'en suis certain mais tout de même, je trouve cette histoire assez louche. Eijiro tape de sa queue et nous le surprenons à sourire.

- Je suis certain qu'il n'y a rien de bizarre dans cette histoire. Oboro doit avoir ses raisons. Il m'offre un baiser sur la tempe et sourit de plus belle. Focalisons nous sur notre route et nous verrons cela plus tard.

C'est donc ce que nous finissons par faire.

Nous continuons de nous enfoncer dans la forêt de chêne, parlant de tout et de rien. Ils me racontent des anecdotes de combat, des histoires d'enfances et des bêtises qu'ils faisaient étant enfants. Nous rigolons beaucoup, ce qui me fait un bien fou. Mon moral reste au beau fixe, comme le leur. La nature y est également pour quelque chose. Je suis toujours surpris de découvrir de nouvelles choses, et aujourd'hui encore j'ai mon lot de surprises. Nous croisons par chance un troupeau de biches accompagnées d'un cerf dans une clairière de pâquerettes. L'endroit est jonché de ruisseau, d'imposant rocher et de buisson. La vie sauvage me fascine autant qu'elle me fait peur. Je sais qu'une biche peut être vite effrayée mais que sous sa fureur, un être tel que moi peut vite être dépassé. Il faut toujours se méfier de l'eau qui dort, m'a dit Eijiro, et je compte bien écouter ses paroles.

Nous nous arrêtons là, au milieu du troupeau, pour prendre une pose bien méritée. Une heure que nous marchons sous un soleil de plomb et une atmosphère humide, mon corps en pâtit. La tête en arrière, assis sur un rocher, je regarde le ciel bleu. Pas un nuage ni un grain de vent. Le temps est magnifique et paisible. J'aime tellement ces endroits, ils renferment presque rien, seulement de l'eau et de l'herbe, et je trouve cela revigorant. Mon attention est détourné par la sensation d'un frôlement sur ma joue. Je me remet droit et observe Katsuki mettre une pâquerette blanche dans mes cheveux. Il s'applique à la faire tenir dans mes mèches rebelles, ce qui en soit n'est pas complexe, et sourit fière de lui quand l'opération est terminée. Je lève les yeux, même si je ne peux pas la voir, et attend leur verdict.

- Ravissant. Murmurent-ils en cœur. Je rougis, remettant une mèche derrière mon oreille, et baisse les yeux. Ils sont très doués avec les compliments et les attentions, et c'est cela qui me fait craquer encore plus. Petit à petit ils atteignent mon cœur de jour en jour, le remplissant entièrement. Ma tête n'est pas mieux, puisque je ne pense qu'à eux.

- Regarde. Dit Katsuki tout bas. Du doigt il me désigne un papillon violet, extrêmement petit, qui virevolte entre nous. Il vient vers moi, papillonnant devant mes yeux, et se pose dans mes cheveux. Je reste immobile, par peur de l'effrayer ou de lui faire mal par inadvertance. Eijiro et Katsuki changent de regard et leurs yeux sont d'un rose pastel. Ils penchent tous deux la tête et je rougis de plus belle. Je suis leur centre d'attention, et j'aime ça.

- Il est parti ? Je demande tout bas, ne voulant pas briser le moment.

- Il semble t'apprécier. Eijiro tend sa main et du bout de sa griffe, il récolte le petit papillon Lila. Il a prit tes cheveux pour un champ de fleurs. Ne comprenant pas, je lève les yeux, sentant une multitude de caresse aérienne sur mon cuire chevelus. Je lève les mains et perd mes mots. Des centaines de pétales blancs tombent du ciel, mais uniquement sur moi. Une douce brise s'est levé, les amenant vers nous. Tu es vraiment unique. Souffle mon Drākõn rouge en laissant le papillon partir. Je regarde ce petit être s'en aller, le cœur plein.

Après ce moment de partage et de tendresse, nous continuons notre périple, marchant maintenant au bord d'une falaise. Nous avons quittés la forêt pour la mer et la brise marine. Inconscient et attiré par l'inconnu, je cours en direction de la mer.

- Izuku ! Crient mes amants derrière moi, mais je ne me retourne pas. Arrivé à la limite de la falaise, je regarde la mer se fracasser contre les rochers, créant une mousse épaisse. Le courant est fort et violent, mais au loin, c'est le calme plat. Une mer bleue profonde, des îles à perte de vue et des goélands dans le ciel.

- Ne refais plus jamais ça. Souffle Eijiro en me prenant dans ses bras.

- Nous pensions que tu allais sauter. Me confesse Katsuki les sourcils froncés.

Je m'empresse de les rassurer, encore perdu.

- Absolument pas, c'est bien la dernière chose que je ferais. C'est juste... Mes yeux émeraudes se perdent dans ce bleu hypnotisant. Regardez cette mer.

Ils s'exécutent, regardant avec moi les vagues danser. Ce n'est rien d'autre que de l'eau salé, des rochers et du vent, mais pour moi, cette vue vaut tout l'or du monde. C'est la première fois de ma vie que je peux admirer la mer, sentir l'eau salé, entendre le cri des oiseaux et savourer le fracas des vagues. Je pourrais rester des heures à admirer l'eau, assis à même le sol.

- Tu as raison. Souffle Eijiro dans mes cheveux. Cela fait des années que je n'étais pas venu ici. Cela me rappelle bien des souvenirs.

Près de nous Katsuki regarde au loin, pensif.

- La dernière fois que je suis venu à Aquariã, commence t-il la voix tremblante, j'avais à peine quatre ou cinq ans. Mon père, le roi de Drākõnia, venait de mourir d'une fièvre atroce. Mon autre père, celui qui m'avait donné la vie, avait jugé bon de m'emmener voir la mer. Je n'avais rien trouvé d'aussi beau et triste à la fois. Le bleu de la mer me rappelait tellement les yeux de mon père, cela me faisait à la fois mal de la regarder, mais tellement de bien d'y tremper mes pieds.

Le voyant là, ainsi vulnérable et fébrile, Eijiro et moi avons agis ensemble pour le prendre dans nos bras. C'est l'un des sujets assez sensible à aborder, sachant que mes compagnons n'ont plus de parents, tout comme moi. Nous n'aimons pas ressasser le passé mais par moment, c'est le passé lui-même qui nous tombe dessus. Quand le moral est de nouveau au beau fixe, nous descendons la pente longeant la falaise. En contrebas, j'aperçois Aquariã et son village, ainsi que le port. Enfin arrivé en bas, il n'y a aucun mur, seulement une arche de pierre entourée d'une corde et d'une encre noir. Deux gardes aux armures plus légères que celles de Rokiā, et aussi plus colorées, nous font signe et nous pénétrons enfin sur les terres.

- Bienvenue à Aquariã. Murmure Eijiro à mon oreille. Mes yeux pétillent au moment où mes pieds foulent les pavés blancs. Des maisons blanches et bleues s'étendent de partout. Au centre de la place, une fontaine d'un bleu lagon nous accueille. Des dauphins et des sirènes sont sculptés en son centre pour se rejoindre au sommet. J'accours vers cette dernière, posant mes mains sur le bord et regarde mon reflet dans l'eau.

- Cela change de Rokiā. Dit Katsuki, regardant autour de lui.

Ces paroles prononcées, le monde commence à arriver. Comme à Rokiā, il y a foule. C'est notamment des couples se tenant la main et quelques enfants. Ils viennent vers nous pour voir le roi, nous laissant Eijiro et moi dans un coin. C'est un peu vexant.

- Avec le temps, on prend l'habitude. Dit Eijiro comme si il a entendu mes pensées. Il ne faut pas oublier qu'il est le roi, il faut donc apprendre à partager avec le peuple. Je hoche la tête tandis que nous nous asseyons sur le bord de la fontaine. Nous regardons au loin la mer se déchaîner, et quelque bateau revenir.

Quand le calme revient, et que la foule se dissipe, Katsuki vient vers nous en passant une main dans ses cheveux. Il s'assoit, ou plutôt s'affale, entre nous.

- Je ne ferais pas ça tous les jours. Dit-il en déposant sa tête sur l'épaule de Eijiro, qui lui dérobe un baiser, alors que sa main se perd sur ma cuisse qu'il caresse.

- Ne devrions-nous pas chercher Oboro ? Ils me regardent les yeux écarquillés.

- N'as-tu donc aucun respect pour tes aînés ? Soupire Eijiro.

- Si tu ne l'a pas remarqué, nous sommes fatigués. Ajoute Katsuki en fermant les yeux. Je soupire, souriant légèrement, et ferme moi aussi les yeux. Mais c'est sans compter sur un raclement de gorge sur ma droite.

- Je n'y croyais pas quand l'on m'a dit que le roi était en ville, encore moins accompagné de son compagnon et d'un humain. Le soleil éblouissant m'empêche de bien voir l'homme qui se trouve face à moi. Je suis obligé d'utiliser ma main comme éventail pour mettre un visage sur cette ombre difforme.

- Oboro ? Questionne Eijiro en se relevant.

- Eijiro, mon frère ! Les deux Drākõn s'offrent une étreinte bourrée de testostérone et de tape dans le dos, mais cela me permet de voir le fameux doyen.

Il est plus âgé qu'eux, c'est certain. D'un noir ténébreux, il dégage une aura de noirceur profonde. Ses cornes sont toutes les deux cassés, signe qu'il a déjà combattue, et ses ailes sont gigantesques. Il n'est donc pas un Drākõn d'eau, sinon elles seraient minuscules. Le mélange de violet, de bleu et de noir sur ses ailes les rendent aussi uniques que ses yeux pourpres. Sa queue est parsemée d'épines alors qu'il l'agite vigoureusement. Sa peau est bronzé, signe qu'il est bien originaire de Aquariã. Ses cheveux attachés en catogan sont d'un joli bleu nuit. Je me penche un peu pour admirer et un raclement de gorge sur ma gauche me ramène à la réalité. Les bras croisés et le regard rouge, Katsuki tapote du pied. Pris sur le fait, je rougis passant une main sur ma nuque.

- Ce n'est pas ce que tu crois. Je m'empresse de me défendre pour éviter la fureur du Drākõn doré. Je ne faisais que regarder.

- Justement. Dit ce dernier. Tu regardais bien longuement.

Nous sommes heureusement coupés par le duo qui revient vers nous mais je sais d'avance que cette conversation n'est pas terminé. Je me rend alors compte que depuis que la foule est partie, les rues sont plus ou moins désertes.

- Izuku, je te présente Oboro, le doyen de Aquariã mais également, un ancien frère d'arme. Je me lève et fait une révérence, suivi par Oboro lui-même.

- Tu es très poli pour un homme, et aussi très joli. La remarque ne semble pas plaire puisque la seconde suivante, Katsuki est collé à mon dos et je sens son feu ravager mes reins. Katsuki, mon roi, cela fait si longtemps. Ils se serrent la main et je vois leurs jointures devenir blanches. Il y a de la tension dans l'air, j'en suis certain. J'en met ma main à couper que ce n'est pas mon observation l'élément déclencheur mais autre chose. J'espère que vous avez fait bon voyage ? Mais avant tout, dis moi ce qui vous amène ? Ou plutôt, pourquoi l'avez-vous amené ici ?

Devant mon mutisme, ne voulant pas aggraver mon cas, et celui de Katsuki, c'est Eijiro qui répond, attirant l'attention du doyen.

- Et bien, Izuku n'est pas seulement un humain. Il est également notre compagnon. Oboro paraît surpris, baissant immédiatement ses yeux sur moi, avant de regarder de nouveau Eijiro. Et comme tu le sais, il nous faut ta bénédiction pour cette union.

- Parce que Izuku est humain ? Demande Oboro en croisant les bras.

- Oui, selon le Grand Conseil, nous enfreignions la loi, que Katsuki soit roi ou non cela ne change rien. Eijiro s'empresse de poursuivre devant le silence qui suit. Nous voulons que Izuku soit notre compagnon, car nous l'aimons. Nous voulons faire de lui notre mari et fonder une famille à ses côtés. Il pose une main sur l'épaule de Oboro qui baisse une nouvelle fois ses yeux sur moi. Il va craquer et dire oui, j'en suis certain. Tu dois connaître ce besoin, n'est-ce-pas ? Aimer, fonder une famille, se marier. Ne voudrais-tu pas faire la même chose avec ton propre compagnon ?

Oboro ouvre la bouche, sur le point de répondre, et nous sommes tous suspendus à ses lèvres, mais le destin semble choisir ses moments, puisqu'un jeune Drākõn tacheté nous interrompt, le souffle court.

- Doyen, c'est votre compagnon, il... Sa phrase se meurt en nous voyant, et il ne finit par sa phrase. Cela ne plait pas à Oboro qui s'approche de lui et s'énerve.

- Que se passe-t-il ? Hurle t-il. Je frissonne de peur en l'entendant grogner.

Finalement, le jeune reprend, un air grave sur le visage.

- C'est la fièvre, doyen. Elle est remontée. Oboro baisse la tête et serre les poings. Eijiro tente de l'approcher mais il recule. Il se tourne vers nous, me regardant longuement et fait résonner sa voix.

- Suivez-moi. Le ton a changé et son visage aussi. L'heure est grave, l'air n'est plus le même qu'avant.

C'est dans un silence de mort que nous suivons le Drākõn obscure jusqu'à sa demeure.

_____

De grandes révélations au prochain chapitre, attention à vous !

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