Coeur Ardent - La légende d'A...

By Blue_Fantazia

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Un esclave ne représente rien aux yeux de ces bourgeois. Dans le royaume de Drakna, le jeune Izuku ne dira p... More

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Chapitre 1 : La prison dorée
Chapitre 2 : Divine créature
Chapitre 3 : Envoûte-moi
Chapitre 4 : Accepte-moi
Chapitre 5 : Doute et incertitude
Chapitre 6 : Fuis-moi, j'aime ça
Chapitre 7 : Le roi colérique
Chapitre 8 : Deviens nôtre
Chapitre 9 : Puis-je vous goûter ?
Chapitre 10 : Le peuple de Drākõnia
Chapitre 11 : Câlin poisseux
Chapitre 12 : Un grand voyage
Chapitre 13 : Le couturier extravagant
Chapitre 14 : Un bain à trois
Chapitre 15 : La cascade de Féria
Chapitre 17 : Un réveil difficile
Chapitre 18 : Réveille-toi
Chapitre 19 : Retrouvailles humides
Chapitre 20 : Oh, l'amour~
Chapitre 21 : La cité rocheuse
Chapitre 22 : La cité marine
Chapitre 23 : Révélations inattendues
Chapitre 24 : Racontez-moi
Chapitre 25 : Regarde nous !
Chapitre 26 : Le calme avant la tempête
Chapitre 27 : Unissons nos forces !
Chapitre 28 : Le héro ailé
Chapitre 29 : Ateas, notre défunt roi
Chapitre 30 : La bataille finale
Chapitre 31 : Dévorez-moi
Chapitre 32 : La famille s'agrandit
Epilogue
- Le goût de la liberté -
- Les flammes de ton cœur -
- L'amour dans les ténèbres -
- L'avenir dans le sang -

Chapitre 16 : Mourir peut attendre

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By Blue_Fantazia


Tel un chat, j'étends mon corps pour réveiller doucement mes muscles endormis. À mes côtés, mes compagnons font de même, resserrant leur corps contre le mien. Leur peau brûlants frottent contre mes chairs, réchauffant mes muscles. Je souris dans mes songes, savourant l'instant.

- Tu es réveillé, mon amour ?

Je ne pense pas que cette phrase me soit destiné jusqu'à ce que Katsuki dépose ses lèvres sur mon épaule dénudée. Je ne me rappelle pas avoir enlevé ma combinaison mais qu'importe, ils doivent avoir prit soin de moi pendant mon sommeil. Je note dans un coin de ma tête le surnom qu'il m'a attribué, aimant particulièrement sa sonorité.

- Tu vois bien qu'il dort encore. Marmonne Eijiro dans mes cheveux, ses doigts glissant sur mes reins. Ne le réveille pas tout de suite.

- J'aimerais profiter de vous, mais tu sais autant que moi que le temps ne joue pas en notre faveur. Plus vite Oboro et Enji auront donnés leur aval, plus vite nous pourrons le faire nôtre. Dit Katsuki en mordillant mon épaule, laissant sans aucun doute des traces discrètes.

Ses mots résonnent dans mes oreilles plusieurs fois. Cela me fait tellement plaisir de l'entendre dire de telles paroles à mon égard. Encore plus de le sentir contre moi. J'enfouis ma tête dans le torse offert, me délectant de sa fermeté. Distraitement, je relève une main qui vient s'échouer sur un pectoral. Je fais glisser mes doigts, griffant le téton offert. Sous mes caresses piquantes, Eijiro frémit et ses mains présentes sur mes reins se crispent. Je sens ses doigts fondre dans ma peau et je suis certain qu'ils laisseront une trace que je serais fière de montrer, tout comme les deux morsures cicatrisées aux niveaux de mes clavicules.

- Je crois qu'il est déjà réveillé. Rit Katsuki, décalant sa tête dans mes omoplates, encrant ses reins contre mon dos. Son rire résonne en moi alors qu'il m'offre de long baiser sur ma colonne. Et qu'il est en forme. Sa queue se faufile entre mes cuisses, cajolant mon érection.

- Katsuki... Je ne suis pas en forme. Dis-je, partagé entre la fatigue et l'envie.

- Il est vrai que tu n'as dormis que quelques heures. Le soleil est encore haut dans le ciel. Constate Eijiro en se relevant, reposant son dos contre le mur de pierre. Il m'entraîne avec lui, reposant ma tête contre son ventre, m'offrant un câlin plus que délectable. Katsuki vient refermer notre éteinte en déposant tout son corps contre mon dos, sans pour autant m'écraser. Tu dis vouloir te dépêcher mais regardes toi. Affalé tel un félin.

Je ris fortement tandis que Katsuki grogne.

- Ce n'est pas ma faute si vous me donnez envie de rester à vos côtés. Je sent l'air changer, comme un courant électrique grisant. Entre mes fesses nues, exposées pour lui, je sent son sexe se frotter. Il vient butter contre moi, frottant énergétiquement son gland contre cet endroit précis, là où un muscle serré repose en silence. Ce toucher interdit et inédit ne me laisse pas de marbre malgré ma réticence. Tu me rends fou. Grogne Katsuki dans ma nuque. Il se déplace, tournant ma tête vers lui et s'empare de mes lèvres. Le baiser n'a rien de doux, il est bestial et sauvage. J'en gémis quand il déplace sa queue pour écarter mes jambes avec empressement.

Je choisis ce moment pour décaler mon visage, profitant d'une bouffée d'air frais. Il se contente alors de lécher mes lèvres et mordiller ma mâchoire. Devant nous, Eijiro grogne de satisfaction quand un mouvement brusque de Katsuki fait frotter mon ventre contre sa verge.

- Tu n'es pas raisonnable, mon roi. Souffle Eijiro en passant ses doigts dans ses cheveux, les remettant en place. Calme tes ardeurs, Izuku n'est pas prêt physiquement. Il se penche, posant sa main sur la tête de Katsuki, attrapant l'une de ses cornes. Ce dernier grogne, n'appréciant pas d'être freiné. Je remercie Eijiro d'un sourire, même si mon corps me trahit, je n'ai pourtant aucune envie de remettre le couvert.

- Pardonne-moi. Dit Katsuki calmement en embrassant ma nuque.

Il se détache de nous, alors que je le suit du regard. Debout près du lit, le sexe tendu, il souffle pour calmer ses ardeurs. Ma propre excitation retombe malgré la magnifique vue que m'offre Katsuki, signe que je ne suis pas vraiment en état. Eijiro ne lâche pas son amant des yeux, ayant une lueur étrange dans ses prunelles. Mon regard passe de l'un à l'autre, sans comprendre ce qu'il se passe.

- Tu n'as pas à te faire pardonner. Dis-je en me levant à mon tour, sortant de l'amas de tissu. Je viens vers lui dans le but de le réconforter. Il semble perdu et frustré, son visage froid et sa mâchoire serrée trahissant ses pensées. Quand ma main atteint son épaule, il recule, le dos tourné.

- Il vaudrait mieux que tu ne me touches pas. Un seul toucher de ta part me ferait perdre le contrôle. Dit-il entre ses dents, le regard baissé sur mon corps toujours nu. Je comprend alors son désarroi.

- C'est la vue de mon corps qui te fait ainsi perdre l'esprit ? Je demande en triturant mes doigts, me rendant enfin compte de ma nudité.

- C'est bien plus que ça. Mon corps brûle pour toi. J'ai envie de te faire mien dans ce lit, dans les même draps qui nous ont réunis Eijiro et moi. Un pas lui suffit pour arriver à ma hauteur. Sa queue vient se loger dans mon dos, ses mains sur mes joues. Je dois attendre, Eijiro doit attendre. Mais si tu savais à quel point c'est dur pour nous de résister.

Le Drākõn de feu nous rejoint, et embrasse férocement Katsuki au dessus de mon épaule. Je les regarde se dévorer mutuellement, leurs yeux ouverts, leurs pupilles noirs. Quand ils se détachent enfin, la tension présente dans l'air est retombée.

- Je préfère quand c'est comme ça. Dis-je en me laissant aller contre eux. Sachez que, même si je ne laisse rien transparaître, j'ai également envie de m'unir à vous.

Leur souffle chaud caressent ma peau tandis qu'ils continuent de me cajoler.

- Nous ferions mieux de nous remettre en chemin. Articule difficilement Eijiro, la queue battant l'air. Une bonne marche nous remettra les idées en place.

Nous opinons, malgré le désir brûlant nos reins. Nos vêtements sont laissés dans un coin de la pièce, sans que je ne saches comment ils ont atterris là. Alors que mes compagnons s'habillent dans un silence religieux, presque lourd, je me met dans mon coin pour faire de même. Une sensation désagréable imprègne mon cœur. J'ai une mauvaise impression, comme si j'avais brisé le début d'un moment qui aurait pu être merveilleux. Ce sentiment qui m'accable me ralenti, m'obligeant à m'habiller lentement. Pourtant, aucun d'eux ne semblent m'en tenir rigueur. Eijiro et Katsuki m'attendent patiemment à la porte de la grotte, tout deux ayant un immense sourire plaqué sur leur visage. Je pourrais penser que c'est pour faire bonne figure, mais comme d'habitude, ils sont on ne peut plus sincères.

- Tu vas mieux ? Je demande aussitôt à Katsuki, tandis que ce dernier referme la marche. Nous descendons l'escalier de pierre le pas léger, mes muscles étant encore douloureux. Je suis encore éreinté par une sieste trop courte.

- Ne t'en fais pas pour moi. Le moment est retombé, j'ai calmé mes ardeurs. Répond Katsuki, arrivant à ma hauteur quand nos pieds foulent l'herbe. Je voudrais plutôt savoir comment toi tu te sens ? Nous aurions peut être dû attendre d'être à Rokiā avant de faire une halte.

- Ne t'en fais pas, mon roi. Parle Eijiro bien fort, venant se mettre à ma gauche. Après le lac, puis la plaine, Rokiā est à peine à une heure de marche.

Pour confirmer ses dires, je sort d'une poche de ma combinaison la carte que j'ai soigneusement pliée. Après quelques secondes pour en retrouver le sens, ne comprenant pas certain mot écrit, c'est Eijiro qui la place correctement entre mes mains. Il pointe du bout de son doigt, faisant glisser sa griffe sur le parchemin, une chaîne de montagne.

- Là, c'est où nous sommes actuellement. Rokiā est juste ici. Eijiro se penche un peu plus, m'offrant une vue en premier plan de son visage. Même si la tension sexuelle est retombée, il faut être fou pour ne pas reconnaître sa beauté. Moi même j'en suis bouche-bée. Nous avons simplement à contourner la chaîne de montagne et nous serons arrivés.

Katsuki hoche la tête, et je range la carte aussitôt.

C'est donc dans une ambiance légère, agrémentée de chant d'oiseau et de bruit de nature, que nous reprenons notre marche. Katsuki parle quelque peu, brisant le calme sans pour autant être dérangeant. Il parle avec Eijiro, parlant de chose dont j'ai du mal à en saisir la signification.

- Tu penses qu'il a encore commis une faute ? Eijiro enjambe un rocher, sautillant fière comme un coq. Je le regarde faire, un tendre sourire sur le visage.

- Je ne crois pas qu'il ait fait quelque chose de répréhensible mais avec lui, je peux m'attendre à tout. Il a un énorme problème avec la hiérarchie.

J'ai faillis trébucher, étant toujours très peu doué en forêt, alors que deux mains me stabilisent sans mal. Eijiro et Katsuki ne me regardent pas, trop absorbés par leur conversation, mais leurs gestes veulent tout dire. Même si ils semblent ne pas me regarder, ils font très attention à mes moindre faits et gestes.

- Ce problème ne date pas d'aujourd'hui, depuis qu'il est entré en adolescence c'est comme ça. Eijiro hausse les épaules avant de battre des ailes. Je lui avais proposé de nous rejoindre, ou de faire parti de ta garde personnelle. C'est un excellent élément. Mais non, il a essayé de me défier en duel.

- Il est intenable. Il défit son propre roi, et son propre père. Katsuki baisse les yeux, un étrange éclair passe. Je ne peux pas user de la force avec lui, encore moins de parole, il n'en fait qu'à sa tête.

- Pour que Enji reste à Rokiā malgré la demande du Grand Conseil, c'est qu'il a dû gravement fauter.

J'aimerais leur poser des questions, car leurs paroles m'intriguent grandement. Je ne sais absolument pas de qui ils parlent, mais ce Drākõn ne semble pas être porté dans leur cœur.

- Je n'espère pas, à continuer ainsi, il ne va rien gagner de bon. C'est uniquement parce que son père siège au Grand Conseil que je me résigne à être aussi laxiste. En temps normal, je l'aurais puni plus gravement. Les traits de Katsuki se durcissent, l'espace de quelques secondes, mais c'est assez pour que je le remarque et qu'un frisson me traverse l'échine. Ce regard me rappelle le Katsuki de notre première rencontre.

- Justement, je te trouve trop bon et généreux avec lui. Eijiro frappe sa queue sur le sol, et gronde.

- Tu me vois aller voir ses parents pour leur dire que si leur fils ne se tient pas à carreau, je le défis en duel mortel ? La voix de Katsuki est dure, à la limite d'une froideur glacial. Eijiro se raidit sans interrompre sa marche. Mets toi à leur place une seconde. De quelle manière réagirais tu ?

Un oiseau passe, puis un second, tandis que nous apercevons peu à peu les contours d'une montagne se dessiner dans le paysage.

- Mal, très mal. Tu sais à quel point c'est compliqué de fonder une famille, d'avoir des naissances. Alors risquer de perdre un enfant... Eijiro ne termine pas sa phrase. Je passe discrètement ma main sur son bras, tandis qu'il lie nos mains sans réfléchir. Mais cela ne change rien au fait qu'il n'arrête pas ses écarts pour autant, malgré tout tes avertissements. Il joue avec sa vie.

- Je sais, mon amour, je sais. Katsuki dépose sa main dans mon dos, m'invitant silencieusement à aller plus vite.

Leur discussion prend fin, ne m'offrant pas plus d'information. Les questions brûlent mes lèvres, par dizaines. Ma curiosité est un vilain défaut que je m'efforce à effacer. C'est donc dans une ambiance reposée, agrémentée de bruit de vent, que nous continuons encore et toujours de marcher. Peu à peu, les montagnes se rapprochent, et je distingue enfin leur hauteur. Même si je suis infiniment petit, je parviens à apercevoir une fine couche de neige au sommet. Si Rokiā est vraiment une ville à même la montagne, l'endroit doit être magique. La fatigue semble avoir quitté mon corps maintenant que je suis animé par mon indéniable curiosité. C'est même moi qui finit par mener la marche, les deux Drākõn sur mes talons. Il ne nous faut pas plus d'une demi-heure pour arriver au pied de la montagne, alors qu'une porte en fer forgée trône à même la roche. Mes compagnons me rattrapent et m'incitent sans un mot à les suivre. Deux gardes, armés de marteaux puissants, une armure reposant sur eux, montent la garde la tête haute. Leur arme n'a rien de commode, un bout plat parsemé d'un contour pointue avec un manche massif. Leurs armures semblent identiques à celles des humains, à l'exception qu'ils ont le visage, les mains et les pieds découverts. De plus, leurs armures n'ont pas l'air d'être fait avec le même matériaux. Je remarque alors que leurs cornes sont plus courtes et leurs ailes moins développés.

Quand nous arrivons à leur rencontre, ils reconnaissent sans mal leur roi. Une révérence en guise de bienvenue.

- Je viens m'entretenir avec votre chef. Tonne la voix puissante de Katsuki.

L'un des gardes s'attardent sur moi. Je remarque la dureté de son regard mais également une infime envie de s'approcher. Je me sens mal à l'aise et comprend que ce n'est que le début. Il est clair que vu le passif qu'ont les Drākõn et les humains, tous ne peuvent pas m'apprécier. Malgré cela, ils s'activent et portent leurs marteaux sur leurs épaules. Ils s'approchent chacun d'un énorme socle situé de chaque côté de la porte. D'un mouvement souple et calculé, leurs masses s'abattent et un bruit sourd retentit. La porte remue et se lève doucement. Nous pénétrons enfin dans la montagne. Alors que je m'attendais à un endroit lugubre, froid et humide, la réalité est tout autre. Après avoir passé une passerelle de pierre surplombant un puit sans fond, nous tombons tous les trois dans la réplique exacte d'un village. Des torches et des flambeaux en guise d'éclairage, quelques chauve-souris comme animal sauvage, l'endroit ne me déplaît absolument pas. Une ville creusée à même une montagne, c'est sans doute ma plus belle découverte de leur culture.

Nous avançons toujours mais mes yeux s'attardent sur chaque bruit, chaque mouvement. Des échoppes faites de bois et de pailles, une fontaine en plein centre de cette fourmilière Drākõnienne et des Drākõn de toutes sortes. Certains possèdent des attributs que je reconnais, comme ceux des Drākõn de feu ou des Drākõn robuste, mais je me rends compte qu'il existe énormément de variant. La plupart ont comme fusionnés avec la terre. Ils possèdent des mains plus dures, des écailles semblables à des croûtes de roche et leurs attributs sont comme atrophiés. Après tout, la logique est là. À quoi bon posséder des ailes si vous passez votre vie sous terre ? La nature et l'évolution semblent prendre tout leur sens ici.

- Ne t'éloigne pas. Résonne la voix de Eijiro dans mon oreille.

Je sursaute tout en acquiesçant. Bon nombre de regard me sont destinés, dont certains que je n'arrive pas à déchiffrer. Eijiro et moi suivons Katsuki, comme si ce dernier savait parfaitement où aller. Nous empruntons diverses chemins qui me confortent dans l'idée que seul, je me perdrais. Plusieurs ponts, rambardes, couloirs se succèdent. J'ai l'impression de tourner en rond. Finalement, après je ne sais combien de temps à marcher encore, et après avoir gravit des escaliers définitivement trop haut pour mon corps, nous arrivons devant l'entrée d'une habitation. Pas de porte, juste un trou à même le mur. Après l'avoir passé, c'est un gigantesque puit de lumière. Un grand espace s'offre à nous, sans aucune autre issue que celle que nous avons emprunté. Sur les murs, des balcons en pierre et d'autres portes faites de bois. Je comprends que nous sommes dans ce qui semble être une ruelle. L'architecture est complètement différente de ce que je connais, je dois donc faire preuve d'imagination et de bon sens pour comprendre. Mais l'agitation un peu plus loin m'empêche de réfléchir plus longtemps. J'entends des hurlements et je vois, à mon plus grand étonnement, des flammes d'un bleu parfait surgir. Katsuki se met à courir sans nous prévenir, alternant avec quelques sauts dans les airs pour aller plus vite. À la vue du roi, les Drākõn reculent. Ils sont tous assez âgés, aucun enfant ni même d'adolescent. Quand ils s'écartent, j'aperçois enfin le détenteur de ces flammes uniques. Tenu fermement par deux colosses, un Drākõn enragé bouge dans tout les sens. Il hurle, bat des ailes. Il est complètement hors de contrôle.

Arrivé à sa hauteur, Katsuki ne semble pas en colère mais perdu.

- Où est Endeavor ? Que se passe-t-il ?

L'un des Drākõn tenant le récalcitrant se met à parler, plus calmement que je n'en l'aurais cru capable.

- Mon roi, nous n'en savons pas plus que vous. Le Drākõn raffermit sa prise. Il s'était calmé, il était surveillé mais d'un seul coup, il s'est mis à tout faire brûler.

- Notre chef est parti à la chasse avec les autres. Nous n'avons eu le temps de prévenir Hawks, et ses frères. Ils devraient arriver. Complète un vieux Drākõn, ne possédant plus une seule corne.

Mes yeux se bloquent alors dans ce regard bleu perçant. Sa fureur semble s'atténuer, sans que je ne saches comment. Il ne me lâche du regard à aucun moment. Je pourrais être effrayé, ou bien flatté, mais je suis uniquement choqué quand je m'attarde enfin sur son apparence.

Il ne porte qu'un pantalon en toile, et rien d'autre. Je vois son torse, finement musclé, ses bras, ses pieds. Dans ma contemplation, une chose me frappe. Les brûlures. Pas un contour de sa peau n'est épargné. Son ventre, ses avants bras, ses pieds, sa mâchoire et les poches sous ses yeux. À ces endroits sa peau vire entre le violet et le marron. Ses ailes se mettent à battre l'air, signe qu'il veut s'enfuir. Elles sont d'un noir profond, parsemées de quelques traits bleus. Ses cornes, légèrement ondulées et imposantes, sont elles aussi d'un joli noir de jais. Si je ne connaissais pas les Drākõn, je pourrais penser avoir le diable en personne devant moi. Il se met à sourire diaboliquement. Sa queue se lève, et j'aperçois, en plus de sa couleur toujours noir, des piques la surplomber.

- Ce que tu vois te plais, humain ? Il passe sa langue sur ses lèvres, et me regarde à son tour. Ayant l'impression que son regard me brûle la peau, je recule. Eijiro vient se mettre devant moi, le regard dur. Voyez vous ça, le toutou du roi a lui aussi son petit jouet maintenant ?

Un grondement fait trembler le sol. Katsuki ne semble pas apprécier les compliments douteux de la part de ce Drākõn et s'approche dangereusement de lui. Il n'a pas le temps de faire un mouvement de plus que deux Drākõn se joignent à nous. L'un d'eux est plus grand, tandis que l'autre semble plus jeune.

- Mon roi ? Le Drākõn aux cheveux blancs fait un petit signe de tête. Pourquoi êtes-vous là ?

- Toya ! Son acolyte accourt vers le Drākõn sombre, portant ses mains à ses joues pour relever son visage. Ce dernier ne fait plus le fière, comme ensorcelé, ils posent leur front l'un contre l'autre.

- Papa, recule. Dit gentiment le Drākõn blanc. Toya n'est pas dans son état normal.

Mais son père ne l'écoute pas et encercle son visage, enfouissant sa tête contre son torse.

- Lâchez mon fils ! Hurle t-il en s'adressant aux colosses. Maintenant !

Ils s'exécutent tandis que le dit Toya tombe au sol, épuisé. Le Drākõn aux ailes rouges l'encadre de ses bras, le serrant contre lui.

- Natsuo, tu ne devrais pas les interrompre. Dit doucement Eijiro au Drākõn blanc.

Natsuo se stoppe, et regarde son père encerclé Toya à même le sol. Je tire sur le bras de Eijiro qui pose immédiatement ses yeux sur moi.

- Tu sais qui ils sont ? Je chuchote pour éviter d'être entendu, ne voulant pas briser ce moment.

Eijiro hoche la tête et se penche à mon oreille.

- Le Drākõn de glace est Natsuo, le fils de Enji et de Keigo, le Drākõn robuste que tu vois là. Dit-il en me désignant le blond au sol. Le Drākõn de feu qu'ils tentent de calmer est Toya, son fil aîné. C'est lui qui donne du fil à retordre à Enji.

Écoutant ses explications, je ne lâche pas les deux Drākõn. Celui qui semble être prit d'une rage folle encercle son père de ses ailes. Natsuo les approche et pose une main sur la tête de son frère. Les autres Drākõn présent commencent à reculer, comprenant que la tension est retombée.

- Que t'arrive t-il encore ? Demande Keigo en aidant son fils à se lever.

- Il s'est mit à tout faire brûler. Hurle un Drākõn depuis un balcon haut perché. Il est un danger pour nous et nos petits.

- Si il ne sait pas se contrôler, qu'il parte ! Dit un autre, tenant un jeune enfant dans ses bras.

Bientôt, les deux fils et le père commencent à se faire accabler. Katsuki tente de calmer le jeu alors que Eijiro reste près de moi. Certains commencent enfin à remarquer ma présence. J'ai l'impression que nous ne sommes pas sortie d'affaire.

- Mon fils n'est un danger pour personne. Contre-attaque Keigo.

- Tu ne vois pas la réalité des choses car tu continue à le couver comme un poussin. Parle calmement le vieux Drākõn sans corne. Il faut que tu comprennes que ton fils n'est plus l'enfant insouciant qu'il était.

La tension monte encore, et je me sens aussi impuissant qu'une fourmi essayant de combattre une botte. Natsuo se place devant son père ainsi que son frère et montre les crocs. Certains commencent à avancer, tandis que Katsuki bat des ailes pour les faire reculer.

- C'est impardonnable ! Même le roi prend sa défense, c'est injuste.

- Il suffit !

Alors que je m'attend à entendre ces paroles sortir de la bouche de Katsuki, il n'en est rien. Devant nous se dresse le Drākõn le plus imposant que je n'ai jamais vu. Il dépasse mes compagnons d'une tête au moins. Ses ailes bleues lagons et rouges vifs s'agitent dans l'air. Sa queue pointue et imberbe frappe le sol, faisant trembler la terre. Ses cornes, droites comme des chênes, sont d'un rouge ardent. Il avance d'un pas décidé et s'arrête devant Katsuki, son roi.

- J'ai eu vent de ta venue, mais pas de ta requête, mon roi. Il lève la tête et pose ses yeux un peu plus loin. Mais comme tu peux le constater, j'ai un léger problème à régler.

Il dépasse Katsuki sans sourciller tandis que ce dernier tente une nouvelle fois de calmer le jeu.

- Enji, calme toi !

Le Drākõn n'écoute rien. Je me cache du mieux que je peux derrière Eijiro qui n'a pas bougé d'un iota. Quand Enji arrive devant le trio, il croise les bras. Je comprends alors que Natsuo affronte son propre père du regard. Ce Drākõn respire la pureté et la détermination. Il agite sa tête là où deux cornes blanches assez courtes reposent. Sa queue d'un blanc écru racle le sol de long en large. Il replie ses ailes ivoires aux reflets rouges et plante ses yeux bleus dans ceux de son paternel.

- N'approche pas.

Nous sommes tous impuissant devant une querelle familiale prenant d'immense ampleur.

Keigo s'avance la main en avant.

- S'il te plaît, reste calme. Ne t'énerve pas.

- Qu'a-t-il encore fait ? Sa voix gronde mais elle s'est adoucit, sans nul doute qu'il ne parvient pas à hausser le ton devant son compagnon.

- Il a brûlé trois échoppes en essayant de provoquer un Drākõn de Yulïna. Répond aussitôt le vieux Drākõn.

Enji pose sa main sur ses yeux et les frotte.

- Tu le fais vraiment exprès, ma parole. Il dépasse Natsuo ainsi que son propre compagnon, et vient coller son torse à celui de Toya. Les deux se jaugent. Deux mois, deux mois sans faire d'écart. Je pensais que tu avais enfin compris la leçon.

- C'est lui qui m'a cherché le premier ! Hurle Toya les yeux flamboyants.

- Avec toi, c'est toujours la faute des autres.

Sans plus de cérémonie, le plus jeune se jette sur son paternel en grognant. C'est le signale pour nous de reculer, d'un battement d'aile tous reculent, laissant la place au duo pour s'affronter. Même si cela ne semble pas juste, ni être le bon moment, Katsuki ne pipe mot, signe qu'il pense comme beaucoup. Je trouve cela néanmoins injuste. Toya n'a pas eu le temps d'argumenter qu'on se jette sur lui. Je n'accuse personne, et ne prend le parti de personne, mais je suis tout de même choqué par ce comportement animal. Eijiro me fait également reculer, pour que j'évite d'être blessé. Je finis entre mes deux compagnons, regardant les Drākõn rouler à terre tandis que l'un essaie de prendre le dessus sur l'autre sans user d'un quelconque élément. Un détail attire mon attention. Un infime, minuscule, détail. Les deux Drākõn, se tenant à bonne distance, vont user de leur élément. Le noir lève les mains, le rouge laisse échapper de la fumée de sa bouche. Et c'est là que je le vois. Dans la folie, la poussière et la cohue, je suis le seul à voir ce petit être marcher sans comprendre. Ce petit bout de chou, un air perdu plaqué sur son visage, sort du nuage de poussière. C'est trop tard.

Des flammes bleues surgissent pour affronter les flammes rouges. Et moi, je cours. Serait-ce ceci que l'on appelle le courage ? Ou bien la stupidité ? Mes jambes ont agis toutes seules. Mes pieds ont foulés la terre en quelques secondes. Mon regard braqué sur cet enfant qui va payer pour quelqu'un d'autre. Je me suis jeté sur lui, plaquant son petit corps sur le sol, le protégeant. Peu importe que ma chaire brûle. Peu importe que le feu me consume. Je ne peux pas laisser un enfant mourir de la sorte. Tout ce dont je me souviens ensuite c'est les pleurs du petit Drākõn, ainsi que mon propre hurlement.

Le noir recouvre ma vue tandis qu'au loin, j'entends mes compagnons crier après moi.

- Izuku !

Et c'est, à mon plus grand damne, l'obscurité complète.

_____

Bon, je vous avais dis de prévoir les mouchoirs ? C'est le moment ><

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