Coeur Ardent - La légende d'A...

By Blue_Fantazia

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Un esclave ne représente rien aux yeux de ces bourgeois. Dans le royaume de Drakna, le jeune Izuku ne dira p... More

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Chapitre 1 : La prison dorée
Chapitre 2 : Divine créature
Chapitre 3 : Envoûte-moi
Chapitre 4 : Accepte-moi
Chapitre 5 : Doute et incertitude
Chapitre 6 : Fuis-moi, j'aime ça
Chapitre 7 : Le roi colérique
Chapitre 8 : Deviens nôtre
Chapitre 9 : Puis-je vous goûter ?
Chapitre 11 : Câlin poisseux
Chapitre 12 : Un grand voyage
Chapitre 13 : Le couturier extravagant
Chapitre 14 : Un bain à trois
Chapitre 15 : La cascade de Féria
Chapitre 16 : Mourir peut attendre
Chapitre 17 : Un réveil difficile
Chapitre 18 : Réveille-toi
Chapitre 19 : Retrouvailles humides
Chapitre 20 : Oh, l'amour~
Chapitre 21 : La cité rocheuse
Chapitre 22 : La cité marine
Chapitre 23 : Révélations inattendues
Chapitre 24 : Racontez-moi
Chapitre 25 : Regarde nous !
Chapitre 26 : Le calme avant la tempête
Chapitre 27 : Unissons nos forces !
Chapitre 28 : Le héro ailé
Chapitre 29 : Ateas, notre défunt roi
Chapitre 30 : La bataille finale
Chapitre 31 : Dévorez-moi
Chapitre 32 : La famille s'agrandit
Epilogue
- Le goût de la liberté -
- Les flammes de ton cœur -
- L'amour dans les ténèbres -
- L'avenir dans le sang -

Chapitre 10 : Le peuple de Drākõnia

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By Blue_Fantazia


Point de vue Katsuki

Je regarde ce jeune garçon perdu entrer dans la salle d'eau, disparaissant sous mes yeux.

À mes côtés, Eijiro fixe toujours la porte comme moi d'ailleurs. Nous sommes comme deux enfants devant le jouet qu'ils ont attendus toute leur vie et qu'ils obtiennent enfin. Nous vivons actuellement un rêve éveillé et nous avons encore du mal à réaliser. J'aurais cru qu'il aurait refusé et ce serait enfui mais après tout, pour aller où ? À part la forêt, son ancienne demeure où il était esclave et nous, il n'y a pas beaucoup de choix. Il a sans doute accepté par dépit.

Un poids se fait sur mon épaule et je regarde mon compagnon arboré une légère mou.

- Je sens que quelque chose te tracasse. Penses-tu vraiment qu'après tant d'années à tes côtés je ne l'aurais pas senti ?

Bien malgré moi, je soupire fortement et passe mon bras autour de son corps, caressant ses ailes du bout des doigts. Il frissonne, se laissant aller à mes caresses.

- Rappelle moi depuis combien d'années nous sommes mariés ? Je lui demande, reposant à mon tour ma tête contre la sienne.

- Pas assez à mon goût.

Il se détache de moi, la queue basse, et je le regarde s'approcher de la commode. Il retire son haut sans attendre et commence à le plier.

- Tu me connais beaucoup trop bien. Je lui avoue, fixant son dos.

- Voyons, nous avons grandis ensemble, nous sommes mariés depuis notre adolescence. Je te connais par cœur.

Il baisse son pantalon, entamant le même manège qu'avec son t-shirt. Je ne peux m'empêcher de lorgner ses fesses. Même après tant d'années passées ensemble, mon désir pour lui est toujours aussi brûlant. Mes reins se réveillent quand il se baisse pour ranger ses vêtements, me laissant une vue prenante sur ses courbes ainsi que son fourreau. Il sait à quel point il est beau et désirable. Ce fourbe joue de ses atouts pour m'attirer à lui. Nous nous connaissons beaucoup trop bien pour cacher un secret.

Il prend appuie sur la commode et se hisse sur cette dernière. Je le regarde croiser les jambes, cachant l'objet de ma convoitise.

- Tu souris, parle peu mais tu penses beaucoup trop. Tu ne peux rien me cacher.

Je souris, battant des ailes. Cela me met en rogne de l'admettre, mais il a raison.

- Je ne sais quoi te dire. J'ai ce sentiment qui englobe mon cœur et le serre fortement. Je ne veux pas croire à cet espoir car j'ai peur qu'il s'effondre.

- Tu as surtout peur d'en ressortir blessé si il vient à nous quitter.

Je baisse la tête, regardant le sol, et me mord la lèvre.

- Ce n'est pas impossible. Il t'a sans doute suivi par peur, ensuite par envie et après il a dû déchanter en apprenant mon existence. On ne peut pas savoir ce qu'il pense vraiment. Il a beau être désirable et me plaire, je ne peux le laisser gagner mon cœur aussi facilement. Je relève les yeux pour les planter dans les siens. Contrairement à toi qui semble lui faire une confiance aveugle.

- Me reprocherais-tu le fait de désirer un autre homme que toi ? Voyons, mes sentiments pour lui sont encore différents des tiens. Comme toi mes reins le désirent ardemment, mais toi et moi ne sommes pas comme ça. Nous avons des principes et une morale. Il se lève, s'approchant de la fenêtre, son corps toujours nu. Peut être que tu as raison et qu'il a la corde autour du cou. Ce n'est pas impossible, il est si naïf. Mais nous pouvons changer cela, transformer ce sentiment d'insécurité. Encore faut-il le vouloir.

À mon tour je me lève pour me déshabiller, retirant mes vêtements avec hâte. Quand j'ai accomplis ma tâche, je viens vers Eijiro. Je l'attrape par la taille, posant ma tête sur son épaule et embrasse sa tempe.

- Je le veux, Eijiro. Je veux Izuku de la même manière que je te veux.

- Alors pourquoi te tracasser autant ?

- Car je dois réapprendre énormément de chose. Contrairement d'avec toi, où les choses se sont faites naturellement, je dois me remettre dans le bain. Il faut contrôler mes pulsions, le courtiser, le rassurer. J'ai peur de mal faire les choses et de l'effrayer encore plus.

- C'est rare de te voir aussi peu sûre de toi.

Je lui offre un léger coup de tête comme avertissement.

- Rare mais pas impossible. Puis, ce n'est pas ma seule appréhension. Il est humain, nous devons lui enseigner nos coutumes, nos croyances. Va-t-il s'intégrer facilement ? Notre peuple va-t-il l'accepter ? Tant de questions sans réponses qui me font douter.

Eijiro se retourne, prenant mon visage en coupe. Il s'approche de moi pour coller son front. Nos queue s'entremêlent et nos corps nus se collent. Je sens la peau de ses cuisses et de son aine frotter contre la mienne. J'ai de plus en plus de mal à rester concentrer tellement mon désir est brûlant.

- Ne soit pas aussi défaitiste. Tu as beau être le roi, tu ne peux pas tout savoir et tout réussir. Nous présenterons Izuku comme il se doit dans les prochains jours. Nous lui ferons visiter le domaine, le village. Nous avons le temps pour lui apprendre tout ça. J'ai l'impression que tu veux apprendre à courir avant de savoir marcher.

- Pardonne-moi, mon amour. J'ai laissé mon esprit s'emmêler. J'ai peur de perdre ce que nous venons à peine de trouver.

- C'est normal, tu n'as pas à t'excuser. Je ressens les même sentiment dans mon cœur.

Il prend ma main et la pose sur son torse, à l'emplacement de son cœur. Je peux percevoir les battements irréguliers s'en échapper. Son cœur bat si fort que j'ai peur qui lui arrache la peau.

- Nous sommes dans la même situation. À nous de nous faire accepter et aimer. À nous de lui enseigner et de lui faire découvrir. J'ai peur mais je ne le montre pas. Il faut que nous avancions, Katsuki.

J'attrape ses joues et l'embrasse férocement. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Alors que je garde ce flot de sentiments en moi, sans en parler, j'oublie que nous sommes plusieurs dans le même bateau. Je m'en veux de mon égoïsme.

Il ne reste pas de marbre et attrape mes reins pour nous coller davantage et m'offrir sa bouche. Je le domine sans mal et il apprécie cela. Nos langues dansent un ballet endiablé, nos mains se caressent tendrement. La pièce se réchauffe rapidement, nous laissant fondre. Je recule à contrecœur, sachant qu'un jeune homme nous attend derrière cette porte. Ce serait déplacé de lui offrir pareille spectacle.

À contrecœur, je détache mes lèvres des siennes, lui offrant un énième baiser.

- Nous ferions mieux d'aller nous coucher.

- Oserais-tu me laisser dans cet état ?

Le souffle court, le visage rougit, le corps légèrement en sueur, il est tentant. Beaucoup trop tentant.

- Ce n'est pas raisonnable, mon amour.

- Redis-le moi ?

- Quoi donc ? Mon amour ?

Eijiro fond entre mes bras, ronronnant de plaisir. Il fini par se détacher lui aussi, non sans afficher un air bougon.

- Tu as raison, restons raisonnable car si nous continuons sur cette lancée, je vais perdre la raison.

D'un commun accord nous entrons dans le lit, toujours nu. Un éclair de lucidité me prend, et je réalise notre situation.

- Crois-tu cela correcte de dormir nus tous les deux pour notre première nuit ?

Confortablement installé sur le flan, Eijiro hausse un sourcil.

- Tu penses que c'est déplacé ? Pourtant nous dormons nus depuis toujours.

- Entre nous, c'est devenu une habitude. Mais nous ne voulons pas le braquer pour notre première nuit tous les trois, n'est-ce pas ?

Je finis par prendre les devants et me lever. Dans la commode je trouve deux pantalons en tissu fin. Ils seront parfaits pour dormir. De retour sur le lit, j'en tend un à Eijiro qui grogne mais finit par le mettre.

- Je n'ai pas dormis habillé dans ce lit depuis des années.

- Commence donc par t'habituer. Je ne veux pas le voir dormir dans une autre chambre que celle-ci.

Comprenant mon action, il finit par se taire. J'allais relancer la conversation quand nous fûmes interrompu par le bruit de la porte. Étant dos à cette dernière, je dois me retourner pour voir Izuku entrer. J'en tombe des nus en le voyant.

Il est magnifique.

C'est le premier mot qui me vient en le voyant arborer la tenue de noce. Quel serviteur a pu mettre ces vêtements dans la salle de bain ? Ce n'est pas ce que j'avais préparé pour lui. Cette tenue est beaucoup trop indécente. Alors que je tente de ne pas craquer, je vois Izuku refermer la porte mais rester à bonne distance. Je le remercie intérieurement.

À mes côtés, Eijiro respire fortement. Un rapide coup d'œil en sa direction me fait comprendre que nous sommes dans le même état. Alors que nous tentons de rester maître de notre corps, Izuku prend la parole.

- Cela vous plaît ?

Quel homme innocent. Bien évidemment qu'il nous plait habillé ainsi. Je me souviens de notre nuit de noce où Eijiro et moi portions cette tenue. C'est à la fois une tenue provocante et sensuelle. Parfaite pour une première nuit d'amour mais en aucun cas pour une première nuit normale. Je comprend l'état d'Izuku, partagé entre la gêne et l'envie de plaire. Notre manque de réaction ne doit pas l'aider à prendre confiance en lui. Il a dû faire un effort monumentale pour porter une tenue aussi provocante en présence d'inconnus, car c'est ce que nous sommes pour l'instant.

Je prend l'initiative et me lève, voyant bien qu'Eijiro ne se serait pas levé, beaucoup trop chamboulé. C'est difficile d'avancer normalement car son corps appelle l'amour.

Je vois son torse musclé finement, ses tétons pointés sous le fin tissus, sans doute à cause du froid. Le haut de ses fesses est visible et je peux déceler qu'elles sont bien pleines et charnues. Je ne peux également détacher mes yeux de ses cuisses, ses mollets, ses chevilles. Il est beau à en damner un saint. Je dois remercier ma bonne étoile pour ne pas craquer et le prendre à même le sol. Je deviens fou en présence d'un humain au corps enivrant et à l'allure innocente.

- Tu es ravissant, Izuku.

Arrivé à sa hauteur, je caresse sa joue du bout des doigts, traçant des lignes invisibles.

- Vraiment ?

Il tire sur le bas de la tunique, tentant en vain de la rallonger. Je souris malgré moi devant tant de maladresse et de timidité. Il est aussi beau que mignon.

- Regarde dans quel état nous sommes à la simple vu de ton corps. Tu es ravissant.

Je me met derrière lui, posant mes mains sur ses épaules. Eijiro, restait discret depuis l'entrée de notre nouveau compagnon, se fait entendre en raclant sa gorge. J'ai un léger rire, lui qui a un naturel confiant, il semble perdu. J'ai plus de contrôle sur mes pulsions contrairement à lui. Il fini par se lever et vient vers nous dans une démarche féline et prédatrice.

Quand nous sommes tous les trois l'un contre l'autre, Izuku est prit entre nous deux. Mon corps se presse contre ses globes, tandis que celui d'Eijiro se presse contre son aine. Je me rend compte de la différence de taille car sa tête arrive à nos épaules.

Sans le brusquer, nous nous dirigeons ensemble vers le grand lit à baldaquin. Eijiro reprend sa place d'origine, moi également. Izuku se place naturellement entre nous comme si cela avait toujours été sa place. Nous sommes toujours proches, nos corps bouillants réchauffant la pièce.

- Comment était ton bain ? Demande Eijiro en caressant ses cheveux.

- Très agréable et relaxant. C'était mon premier bain.

- Ce ne sera pas le dernier. Dis-je en caressant ses reins.

Je pense déjà au futur bain que nous aurons tous les trois et cela réveille mon corps. Je sent mon sexe vibrer alors qu'il est au repos. Cela fait beaucoup trop longtemps que mon corps n'a pas fait l'amour. Je suis en manque de chaleur.

Je le sent fondre sous mes doigts alors qu'il pose avec précaution ses mains sur le torse offert de Eijiro, là où quelques cicatrices prennent place. Il pose sa main sur l'une d'elle et en trace le contour.

- Comment t'es-tu fait ces blessures ?

Eijiro baisse les yeux sur son propre torse.

- Au combat, contre des humains en particulier. Certaines remontent à mon adolescence, d'autre sont plus récentes. Elles représentent mon passée et elles tracent mon futur.

Izuku, fasciné, trace chaque cicatrice avec des étoiles pleins les yeux.

- Katsuki a la chance d'être plus habile, il esquive facilement l'attaque ennemi.

Je pose ma tête dans les cheveux couleurs sapins et sourit devant Eijiro qui continue de parler, regardant Izuku.

- Celle qui transperce son torse est la plus impressionnante.

- Comment te l'es-tu faites ? Me demande Izuku en tournant son visage vers moi.

Je baisse les yeux et repense soudainement à mon passé, et aux épreuves que j'ai traversé pour devenir le roi que je suis. Je ne suis pas fière de tout mes actes mais j'ai réussis à me relever et à apprendre de mes erreurs.

- Cela remonte à mon couronnement. Le bouche à oreille a propagé la rumeur de la naissance du nouveau roi, et cela est parvenu au roi de Drakna. Ils sont venus à nos portes dans le but de nous assiéger, j'étais encore jeune et beaucoup trop inexpérimenté. J'ai survécu et cette blessure est un exemple pour les plus jeunes. Rien n'est acquis, tout se gagne.

Tous deux boivent mes paroles même si Eijiro connaît déjà cette histoire puisqu'il y était. Je me souviens de son regard et des cris. De la peur gagnant mon cœur, de la douleur, du contact du sang chaud sur ma peau. Une situation que je ne voudrais revivre pour rien au monde.

- Vous n'avez jamais combattue ceux de votre espèce ?

- Rarement. J'ai beau être le roi, il existe des clans qui sont contre mes idéaux. Je respecte cela, mais je sais également qu'un jour ou l'autre nous devrons nous faire face. Je redoute ce moment car je ne veux pas me battre contre mon propre peuple.

Une caresse sur mon bras, une queue s'emmêle à la mienne, ils me réconfortent. Ma voix tremble sans que je ne puisse rien y faire.

- Je me demande, si moi je fais parti de l'espèce humaine, qu'elle est la vôtre ?

Eijiro me regarde, ne comprenant pas pourquoi il connaît si peu de choses à notre égard. Tous les humains connaissent notre existence, pourquoi avoir enfermé cet être au point de le rendre si ignorant ?

- Tu ne connais pas notre histoire ? Demande Eijiro en passant son bras sous sa tête.

- Non, mais j'aimerais bien la connaître.

Nous nous installons donc plus confortablement, me mettant dans la même position que Eijiro pendant que Izuku s'installe contre moi.

- La naissance de notre espèce remonte à la nuit des temps, pour ne pas dire que nous existons depuis toujours. Les dragons sont nés des étoiles. Ils parcouraient sans cesse la Terre à la recherche de nouvelles connaissances. La plupart vivaient dans les montagnes, d'autres dans la forêt et d'autres encore appréciaient l'eau. Pour connaître les hommes, ils pouvaient prendre forme humaine le jour du solstice d'été et uniquement ce jour. Le premier dragon à prendre forme humaine était un dragon de feu du nom d'Ateas. Il possédait une forte curiosité qui l'a poussé vers les hommes. Ce soir là, il a fait la rencontre d'un jeune guerrier qui s'appelait Zéïor. Sans savoir expliquer comment, par un heureux hasard des astres, ils ne purent se quitter de la nuit.

- Ils sont tombés amoureux ? Demande Izuku, un peu somnolent.

- C'était un sentiment bien plus fort. Leur cœur et leur corps s'attiraient irrévocablement. Ils se sont unis cette même nuit avant qu'Ateas ne disparaisse le matin même. De leur amour vint au monde le premier être à la force du dragon et à l'apparence humaine. Ateas avait mit au monde le premier Drākõn.

- C'était un garçon ? Demande Izuku, souriant.

- Un magnifique petit garçon. De ce miracle naissait alors chez les dragons un sentiment de convoitise mais également d'espoir. L'année suivante, plusieurs firent comme Ateas, et c'est tout naturellement qu'ils furent attirés par la gente masculine. Certains dragons portèrent l'enfant, d'autres décidèrent de donner cette chance aux hommes tout en restant à leurs côtés. C'est comme ça que les terres de Drākõnia firent leurs apparitions. Des dragons de tous les continents vinrent en ces lieux pour fonder une famille.

- Ton histoire semble beaucoup trop belle. Dit Izuku tristement.

- Il y a toujours un fond de noirceur dans le bonheur. Les années passèrent, et les humains prirent peurs. Alors que ces enfants représentaient l'avenir, pour eux c'était synonyme d'extinction. Ils prirent les armes et attaquèrent le village. Du sang fut versé dans les deux camps. Des pertes en grand nombre furent déplorées le matin du troisième jour de bataille. Les humains remportèrent la victoire, faisant fuir les hommes avec leurs enfants. Quelques dragons purent s'enfuir, mais il en restait très peu.

- Que s'est-il passé ensuite ?

- Ils durent fuir dans les plus hautes montagnes, là où l'homme n'avait pas l'avantage. Ils recommencèrent leur vie, tentant d'oublier ces horreurs. Le temps avait reprit son cour et les Drākõn se comptaient aux nombres de deux cents. À même la montagne qui se révélait être un volcan, Drākõnia fut rebâtie. Ils apprirent à cultiver les champs, à écrire, à lire, à combattre. Ils avaient en eux la civilisation et les connaissances des humains, la droiture et l'intelligence des dragons. Drakna et Drākõnia furent les deux grandes cités qui séparaient les terres de Silvania en deux.

- Mais, pourquoi aucun accord ne fut passé entre les deux cités après tout ce temps ? Je veux dire, entre vos connaissances ainsi que les nôtres, nous aurions pu bâtir une métropole des plus florissante.

- Si seulement les rois de Drakna pensaient comme toi.

Izuku semble perplexe, presque triste pour nous. Il n'a pas à l'être. C'est nos ancêtres qui ont forgés notre château, nos terres. Nous devons tout ce que nous possédons à ceux qui ont combattu pour leur droit.

- Nous avons essayé à plusieurs reprises. Du premier roi qui régna sur Drākõnia jusqu'à Katsuki, aucun roi de Drakna n'accepta nos idées ou le simple fait de nous recevoir.

- Cela ferme des opportunités et des possibilités. Vous êtes un peuple pacifiste et très ouvert.

- C'est sans doute cela qui déplaît. Notre simplicité, nos manières ou tout simplement nos apparences. Il suffit que l'on enseigne à l'enfant que les Drākõn sont des êtres perfides pour qu'ils le croient et l'enseigne lui même à ses propres enfants. Voilà comment l'on créait la génération d'aujourd'hui.

Eijiro caresse les cheveux de Izuku, le regard triste. Nous voulons tellement de cette paix. Instauré un climat de confiance entre nous serait le tremplin pour un avenir meilleur. Nous n'aurions plus à vivre reclus, à utiliser des démonstrations de force pour faire fuir les hommes.

- Parles moi encore des Drākõn, de Drākõnia.

Eijiro réfléchit, se mordant la lèvre.

- Pourquoi ne pas lui parler de la vie à nos côtés ? Des différents métiers ?

Il hoche la tête et reprend la parole. Eijiro adore discuter de notre peuple, surtout auprès des jeunes enfants de l'école. Même si il est un guerrier, il aurait aimé être historien. Il a prit le métier de guerrier comme la plupart des autres, sacrifiant leur envie au détriment de la protection du peuple. Je ne le remercierais jamais assez pour tous les sacrifices qu'il fait.

- Nous avons plusieurs corps de métier et la plupart sont communs aux humains. Tu as les guerriers dont je fais partie, les sentinelles, les gardes, les serviteurs, les professeurs, les historiens, les archéologues, les agriculteurs également. Ce sont les plus répandues. Le guerrier protège le peuple et part au combat si nécessaire. Les gardes protègent le roi, la porte et les murs autour du village. Les sentinelles sont postés dans les deux tours près de la porte. Le guerrier combat à l'aide d'une épée ou à main nu. Le garde combat à la lance et les sentinelles sont les meilleurs archer du pays.

- Et les autres métiers diffèrent des nôtres ?

- De peu de chose. Les serviteurs sont au service du roi. Les professeurs enseignent auprès des enfants et des adolescents. Quand un Drākõn est en âge de choisir son métier, on lui laisse libre choix. Très peu choisissent le métier d'historien ou d'archéologue. Cela constitue à relater notre Histoire et celle des humains pour l'historien et effectuer des recherches et des fouilles dans les ruines pour l'archéologue.

- Vous avez des ruines ? Izuku semble se réveiller, très intéressé par ce détail.

- C'est de là que nous avons connu notre passé et nos ancêtres. Elles sont situés dans une grotte au plus près du volcan. Là-bas tu peux y trouver des vestiges mais également des dessins, des hiéroglyphes mais aussi des tombes.

- J'ai également vu des champs qui s'étendaient à perte de vue. Jusqu'où s'étend Drākõnia ?

- Très bonne question, Izuku. Eijiro le gratifie d'un baiser, ce qui fait rougir ce dernier. Je vais te montrer, ce sera plus simple pour toi.

Eijiro se lève et part fouiller dans la commode. Il en sort un petit parchemin. Il revient vers nous et en le dépliant, je comprend que le parchemin est en faite une carte de nos terres. Il s'assoit en tailleur face à nous, ses élèves provisoires.

- Au nord, là où nous sommes, c'est Oranaï, le village des cendres. Au sud se trouve Aquariã, le village de l'eau. À l'ouest tu trouveras Rokiā, le village rocheux et à l'est Keïor, le village marécageux. Je n'oublie pas le centre où se situe Yulïna, le village verdoyant. C'est cinq terres ensembles forme Drākõnia. Bien sûr, je ne te parle que des grandes lignes, tu verras les détails plus tard.

- Parles-nous des différents Drākõn qui vivent en ces terres.

Je souris à Eijiro, heureux de le voir aussi confiant. Il répond bien évidemment à ma question.

- Par exemple, si je prend Oranaï, tu trouveras des Drākõn de feu en particulier contrairement à Aquariã où les Drākõn d'eau sont plus répandus. À Rokiā ce sont des Drākõn de foudre et des Drākõn robuste que tu verras. Quant à Yulïna c'est avant tout des Drākõn de terre mais aussi des Drākõn robuste. Bien évidemment, nous avons aussi d'autres types de Drākõn mais je te parle avant tout des plus répandue. Pour Keïor se sont également des Drākõn d'eau mais préférant l'eau boueuse et non salée.

- Est-ce que Oranaï est le centre des activités de Drākõnia ?

- En partie, oui. Répondis-je à la place d'Eijiro. Comme c'est ici qu'est le trône, c'est un village connu pour le nombre de visiteurs. Tu peux trouver en ces lieux des Drākõn de n'importe quelle terre. La plupart sont de passages.

- Tu sembles avoir une grande soif d'apprendre. Constate Eijiro quand je termine ma tirade.

- Il me semble logique de connaître tout ce qu'il faut savoir sur l'environnement de mes compagnons puis, c'est également très intéressant.

Je me sent flatté qu'il veuille connaître notre passé, notre présent et qu'il soit aussi intéressé par notre espèce. Cela représente beaucoup pour nous.

- Tu n'as toujours pas sommeil après cet exposé ? Je le questionne en baillant discrètement.

- Je dois dire que cela m'a surtout gardé éveillé.

Je vois Eijiro faire la moue, partagé entre deux sentiments. Il semble avoir encore envie de discuter mais l'heure est déjà bien avancé. Moi-même je ne souhaite fermer les yeux. J'apprécie cette bulle de confort que nous avons.

- Ils seraient pourtant temps d'aller dormir. Dis-je en m'installant plus confortablement, passant mon bras sur le ventre de Izuku. Eijiro fait de même, plaçant notre humain dans un cocon de chaleur.

- Pourrais-je visiter Drākõnia ? Ainsi que les ruines ?

J'ai un rire, comme Eijiro. Lui qui semblait si timide s'est ouvert à nous grâce à sa curiosité, je suis agréablement surpris.

- Seulement si tu dors. Dis-je la tête enfouie dans ses cheveux.

Quelque minutes plus tard, la fatigue a raison de lui. Sa respiration régulière me fait comprendre qu'il dort enfin. Je sent Eijiro me caresser la main.

- Tu sembles plus serein que tout à l'heure.

- As-tu remarqué la façon dont ses yeux pétillaient quand tu lui parlais ?

- C'était une réaction des plus mignonnes, je trouve. Je pense que ça lui ferait plaisir qu'on l'emmène visiter.

- Tu sais très bien qu'avec mon titre, même si je suis le roi, j'ai des obligations.

Il a un fin sourire et un regard pleins de sous-entendu.

- Ce n'est pas grave. Nous irons tous les deux. Tu ne verras pas ses yeux pétiller, son corps trembler d'appréhension, son sourire quand il est heureux. C'est bien dommage.

C'est une tactique bien basse pour m'attirer. Même si je tente de faire l'indifférent, je n'ai pas envie de rater ces moments précieux. Ce serait un moyen de nous rapprocher de lui tout en lui offrant le plus beau des cadeaux, découvrir notre monde.

- Je ne te connaissais pas aussi fourbe.

- Voyons, tu sais très bien que j'obtiens toujours ce que je veux et puis, je veux que l'on fasse cela tous les trois.

Je baisse les yeux sur Izuku profondément endormi. Il a un visage relaxé, j'ai envie de l'embrasser.

- Je verrais demain avec le Grand Conseil. N'oublie pas que tu as amené un humain sans autorisation. Roi ou non, je n'ai pas tous les droits.

Nous nous taisons, ne voulant pas réveiller Izuku. J'ai haussé le ton sans le vouloir. Je n'ai pas à décharger ma peur sur Eijiro. Même si c'est lui qui a pris cette initiative sans mon accord, je ne peux pas lui en vouloir. Bien au contraire, je le remercie de tout cœur.

- Bonne nuit, mon amour.

Il m'offre un baiser que je lui rend, lovant nos corps ensembles.

- Bonne nuit, Izuku.

Eijiro lui embrasse le front, moi la tempe. C'est dans cette chaleur que nous nous endormons, le cœur léger.

_____

Un chapitre un peu plus chill, j'espère qu'il vous a plu ! Si vous êtes perdu, n'hésitez pas à revenir au tout début de l'histoire ^^

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