Coeur Ardent - La légende d'A...

By Blue_Fantazia

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Un esclave ne représente rien aux yeux de ces bourgeois. Dans le royaume de Drakna, le jeune Izuku ne dira p... More

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Chapitre 2 : Divine créature
Chapitre 3 : Envoûte-moi
Chapitre 4 : Accepte-moi
Chapitre 5 : Doute et incertitude
Chapitre 6 : Fuis-moi, j'aime ça
Chapitre 7 : Le roi colérique
Chapitre 8 : Deviens nôtre
Chapitre 9 : Puis-je vous goûter ?
Chapitre 10 : Le peuple de Drākõnia
Chapitre 11 : Câlin poisseux
Chapitre 12 : Un grand voyage
Chapitre 13 : Le couturier extravagant
Chapitre 14 : Un bain à trois
Chapitre 15 : La cascade de Féria
Chapitre 16 : Mourir peut attendre
Chapitre 17 : Un réveil difficile
Chapitre 18 : Réveille-toi
Chapitre 19 : Retrouvailles humides
Chapitre 20 : Oh, l'amour~
Chapitre 21 : La cité rocheuse
Chapitre 22 : La cité marine
Chapitre 23 : Révélations inattendues
Chapitre 24 : Racontez-moi
Chapitre 25 : Regarde nous !
Chapitre 26 : Le calme avant la tempête
Chapitre 27 : Unissons nos forces !
Chapitre 28 : Le héro ailé
Chapitre 29 : Ateas, notre défunt roi
Chapitre 30 : La bataille finale
Chapitre 31 : Dévorez-moi
Chapitre 32 : La famille s'agrandit
Epilogue
- Le goût de la liberté -
- Les flammes de ton cœur -
- L'amour dans les ténèbres -
- L'avenir dans le sang -

Chapitre 1 : La prison dorée

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By Blue_Fantazia

C'est toujours les même corvées qu'il me confit. Les plus ingrates et salissantes. Je n'ai jamais le droit de me plaindre et je dois exécuter sans la moindre parole. Le silence est la seule arme qu'il me reste.

Nous sommes en pleine après-midi et ce soir un grand banquet a lieu au sein du château. Le roi tient à ce que tout soit prêt et parfait avant que les invités arrivent. Tous les serviteurs sont sur le qui-vive et s'affairent à tout préparer. De mon côté, je ne sers pas à grand chose. Je passe mes journées à faire le ménage dans l'immense demeure alors que des bonnes sont prévues à cet effet. Je sais très bien que c'est une excuse pour me trouver une utilité. Je ne rechigne pas à la tâche et je fais toujours mon possible pour que mes corvées soient faites dans la journée. Je fais la vaisselle, la lessive, les poussières ainsi que les lits. En sachant à l'avance que les invités seront logés ici, je sais que ma pile de travail sera énorme. Je n'aie ni la force, ni le droit de dire quelque chose, alors c'est les mains pleines de terre que j'exécute l'ordre de mon roi.

Il ne veut pas que je sois dans les pattes des autres serviteurs alors il m'a envoyé à l'arrière du château pour rempoter les tulipes fraîchement arrivées de ce matin. Je n'ai aucune connaissance en jardinage, je ne sais que planter et arroser les fleurs. Je n'aime pas avoir les mains sales car dès que quelqu'un dans les couloirs me voit alors que je suis salis, les insultes fusent. Je fais mon possible pour être propre sur moi, même si je n'aie pas accès aux bains comme tout le monde.

Je commence donc, à l'aide d'une petite pelle, à faire des trous espacés de cinq centimètres chacun. À mes côtés, les plants de tulipes sont placés dans des seaux. Ce sont de très jolies couleurs, je dois bien l'admettre. Je prends mon temps pour faire en sorte d'assortir les couleurs parfaitement. Je veux un travail propre et bien fait, cela m'évitera des remarques plus tard. Je ne met pas longtemps pour terminer. Une heure plus tard, sous un soleil de plomb, j'ai fini sans encombre. Je sais parfaitement que personne ne passe ici, et donc que personne ne verra ce que j'ai fait. C'est donc une fierté que je savoure seul.

Je frotte mon front pour essuyer la sueur qui coule sur mes yeux. Simplement vêtu d'un pantalon gris, tirant sur le marron et d'un vieux veston noir, j'ai attrapé des coups de soleil. Vu les brûlures sur mes bras, cela va me piquer pendant plusieurs jours. J'ai une légère douleur dans le bas des reins, signifiant à mon corps que j'ai passé trop de temps à courbette. Je fais craquer mon dos, me remettant bien droit.

Je prend soin de prendre les seaux ainsi que ma petite pelle, puis me hâte vers la cabane située au fond des jardins, là où nous rangeons les outils adéquats pour le jardinage et l'entretien des parterres de fleurs. Je fais attention à bien refermer la porte après avoir tout remit en ordre, et me dirige vers les cuisines. C'est l'un des seuls endroit, en dehors du local me servant de chambre où je peux être seul mais surtout, tranquille. Arrivé à bon port, les cuisinières sont pris par la préparation du repas de ce soir et par conséquent, elles ne me prêtent aucune attention. Cela ne me dérangent aucunement, j'ai l'habitude de toute manière.

Je me met près d'un évier, où de l'eau sale stagne à l'intérieur, et je plonge mes mains dans le liquide tiède. L'eau est noir et sent mauvais mais je n'ai que cela sous la main. C'est mieux que rien. Mes mains débarrassées de la saleté, je me précipite en dehors de la pièce. Je n'ai plus aucune tâches à accomplir. J'ai fait les lits tôt ce matin, les poussières sont faites, les vitres étincellent et on peut manger à même le sol tellement je l'ai lustré. Je deviens maître dans la matière.

Le pas lent, presque incertain, je gravis les marches en marbre, cherchant les appartements du roi. N'ayant plus rien à faire, il va sans aucun doute remettre en cause les tâches accomplies, prétextant que j'ai deux mains gauches et comme d'habitude, il m'enverra tout recommencer. C'est malheureusement mon quotidien. Je ne répond jamais quand on m'insulte ou quand on remet en cause ce que j'ai fait. Le silence est tout ce qu'il me reste. Je ne sais plus à quand remonte la dernière fois où j'ai parlé normalement avec une personne censé.

Arrivé face à l'imposante porte doré, je lève la main et toque doucement trois petits coups.

- Entrez.

La voix du roi est électrique, signifiant son agacement. Je n'ai pas choisi le bon moment pour faire mon apparition. J'ai la mauvaise habitude de me mettre dans un pétrin monstre, et cela va encore être ma fête.

Je pénètre à l'intérieur de ses appartements, un mauvais pressentiment pesant sur mes épaules. Je referme la porte derrière moi et aperçois mon roi, ensevelis sous des dizaines de vêtements. La chambre, oh combien magnifique et dorée, est sans dessus dessous. Il pivote sa tête vers moi et dès que nos regards se croisent, un air agacé se pose sur son visage.

- C'est donc toi, Deku.

Deku. C'est mon surnom dans cette demeure. Bon à rien. Voilà ce à quoi pensent les autres quand ils me voient. Au départ c'était qu'une blague émise par le roi mais avec les années le nom est resté. Plus personne ne m'appelle Izuku.

- Qu'as-tu encore fais, sale gosse ?

Instinctivement, je pose un genou au sol et baisse la tête en signe de soumission. Je ne veux pas m'attirer davantage ses foudres.

- J'ai terminé mes tâches, mon roi.

Il se lève aussitôt, le bruit de ses pas résonnant dans la pièce silencieuse. Il se précipite vers moi et sans attendre, de sa main boudinée, il attrape mon menton, me forçant à le regarder. Nous n'avions pas le droit de le regarder dans les yeux, peu importe qui nous étions. Il nous force à le confronter seulement quand il veut assouvir son autorité, chose qu'il fait actuellement. Les bagues ornant ses doigts s'enfoncent dans ma gorge et je sais de source sûr qu'il le fait exprès.

- Tu as les même yeux que ta chienne de mère.

Ma mère, ma défunte mère. Elle était une ancienne gouvernante de ces lieux. Elle a périt à ma naissance, me laissant au main de ce tortionnaire. Elle a eu le malheur de tomber amoureuse d'un chevalier au service du roi, son bras droit, le chien de garde de sa Majesté. De leur amour, je suis né. Mon père a périt au front, lors de la fameuse guerre contre le peuple des terres de Féliame. Cela a été une guerre sanglante. La moitié des déchus ont péris contre un quart de notre côté. Un bain de sang pour une histoire de frontière. C'est donc les sauvages qui m'ont volés mon père. Je ne sais pas si je dois leur en vouloir ou non car dans tous les cas, pour l'acte de chaire qu'il a commis avec ma mère, il aurait été pendu pour cela.

- Que dois-je faire maintenant ?

J'ignore volontairement son insulte, n'ayant pas l'envie de me prendre un châtiment pour un mot mal placé.

- Tu ne sers à rien, de toute manière.

Son haleine fouette mon visage, l'odeur du vin rouge m'agresse. Il boit toujours de bon matin, pour se mettre dans l'ambiance comme il dit si bien. Vin rouge, vin blanc, rosé ou bière, il goûte de tout. Il ne ressemble en rien au prince charmant. C'est un homme gras, bourrus et mal propre. Il est grossier et misogyne, voir même mal léché. Il est petit, tassé, ce qui n'arrange rien avec son excès de graisse. Il a un nez rouge, doublant de volume au fil des années, résultat de son abus d'alcool. Il perd malgré lui ses cheveux où se nichent des pellicules et comme il se lave peu, préférant se camoufler avec du parfum, sa peau est grasse et sent mauvais. Personne ne lui dit jamais rien car cet homme est vil et violant. Nous le craignons tous, peu importe notre place dans le château. Je me demande encore comment le Peuple peut supporter un pareil souverain. D'ailleurs, je comprends mieux pourquoi il n'a pas de femme. Qui voudrait de lui ?

- Mais j'ai une tâche pour toi. Il lâche mon visage devenu douloureux. Je met une main sur ma mâchoire sentant les fourmis se former dans mes joues. Ranges mes vêtements dans ma penderie. Ce n'est pas à moi de le faire.

Je ne fais qu'un mouvement de tête et m'attelle à la tâche. Tout est parti dans tout les sens, jeté avec force. Certain vêtement sont arrachés, signe qu'il ne sait pas comment s'habiller. Il s'assoit sur le lit et me regarde prendre chaque habit pour les mettre sur un cintre et les ranger à leur place. Voyant que je travaille dans le silence et consciencieusement, il prend une tunique azur déposé à ses côtés et la lance à mes pieds. Je ne dis rien, m'abaissant seulement pour la ramasser tel un bon chien bien élevé. Il se met à rire grossièrement tout en toussant et il applaudit.

- Que tu es bien élevé, Deku.

Ses yeux noirs me sondent, il ne me lâche pas une seule fois. C'est oppressant. C'est la première fois qu'il me fait un coup pareil, à me regarder aussi intensément. Normalement, il quitte la pièce, n'aimant pas ma présence. Je n'aime pas cette pression sur mes épaules. Je le vois du coin de l'œil se pencher, me détaillant.

- Je n'avais jamais vu à quel point tu as grandis. Il se lèche les lèvres alors que je m'abaisse pour la énième fois. Quel âge as-tu ?

Un frisson me parcours l'échine, le ton de sa voix a changé. Il serait presque mielleux.

- J'ai dix sept ans.

Ma voix s'est brisé malgré moi. Je n'aime pas particulièrement ma voix, la trouvant très peu virile. C'est la même chose pour mon corps. Je suis frêle et petit. J'ai le corps d'une femme. Je ne suis pas musclé, malgré les tâches que j'accomplis et j'ai d'horribles taches de rousseurs un peu partout sur ma peau. Mes yeux verts et mes cheveux de la même teinte me valent le surnom de grenouille, chose que je trouve ridicule et dégradant.

- Que le temps passe vite. Je te trouve bien charnue, surtout ici.

Il prend mon arrière train à pleine main, me faisant sursauter.

- Le même que celui de ta chère mère.

Il agrippe mon bras avec force et me lance sur le lit. Il me plaque avec son corps, plus imposant que le mien. Il tient mes mains au dessus de ma tête, m'empêchant de me débattre. Je vois dans ses yeux une étincelle inconnue, qui me donne la nausée. Pourquoi ce regard et ces paroles insultantes ?

- Je pourrais peut être te trouver une utilité finalement.

Il sourit de toute ses dents, ses horribles dents jaunes. Cet homme n'a vraiment rien pour plaire. Il approche son visage du mien, fermant les yeux. Je me met soudainement à me débattre, ne voulant certainement pas servir de jouet sexuel à ce vieux fou. Je ne veux pas de ça. J'étais certes le Deku bon à rien qui passait ses journées à ne rien dire, à faire les tâches les plus difficiles, mais c'est hors de question de laisser ce bourreau me toucher intimement.

Il remarque alors que je ne suis plus aussi docile qu'avant et cela l'irrite. Je vois sur son visage la colère prendre place. Il lève la main, alors que je n'ai rien fait de mal si ce n'est de me débattre, et il me gifle. Je suis choqué par cet acte. C'est la première fois qu'on lève directement la main sur moi. La douleur se propage par vague dans mon visage. Il a une certaine force, ce qui me rend confus.

- Arrêtes de bouger, tu vas aimer.

Non, je n'allais pas aimer. Sûrement pas. C'est impossible d'aimer ce que cet horrible personnage prévoie pour moi.

- Je vous en prie, cessez cela. Je ne veux pas.

Mes paroles ne font rien de plus que l'exciter davantage, car un sourire carnassier s'affiche sur son visage rouge.

- Pleins toi autant que tu le souhaites, cela m'excite.

Je commence à me sentir de plus en plus mal à l'aise. Ma tête se met à tourner alors qu'il approche sa bouche de mon oreille. Il presse son corps, je sens avec effroi son excitation contre ma cuisse.

Je ne sais pas si j'ai une bonne étoile, mais elle fait merveilleusement bien son travail. La porte de la chambre s'ouvre en grand pour laisser place à la couturière, ainsi qu'à la tisseuse du château.

- Mon roi ?

Les deux femmes sont pétrifiées dans l'encadrement de la grande porte. Le roi comprend alors dans quelle situation il se trouve. Il relâche mes poignets qui me font souffrir et j'en profite pour filer, bousculant les deux femmes au passage.

J'ai terriblement honte. Que se serait-il passé si elles n'étaient pas venus ? Je ne veux même pas y penser. C'est une situation qui me rend malade. Il m'a touché et désiré, il aurait pu me prendre de force si il en avait eu le temps. Je frémis d'effroi. Le bruit va passer dans les couloirs, je sais par avance les insultes que je vais recevoir dans les prochains jours. Peu importe ma version, personne ne me croira.

J'avance dans les couloirs en courant, les bras autour de mon corps pour me protéger. J'ai toujours mal à ma joue et à mes poignets. De plus, mes coups de soleil me lancent, aggravant mes douleurs.

Après plusieurs minutes de marche, je me retrouve dehors dans les jardins. Je vérifie que personne n'est là, voulant à tout prix être seul dans un moment pareil. Je me met dans un coin, à l'écart des regards, derrière une rangée de buisson. Mon corps est prit de mouvement incontrôlé, mes épaules se mettent à bouger à l'unisson avec les larmes qui coulent sur mes joues. Je pleure silencieusement, sans un bruit, empêchant les sanglots de sortir.

Je suis misérable en cet instant. Ma vie en elle même ne vaut rien. Je n'ai aucunement envie de bouger de cet endroit. Il l'a fait une fois et peut très bien recommencer. À cette simple pensée les larmes redoublent. Je sais que l'instant de paix et de larme que j'ai doit vite se terminer. J'extériorise des années de silence et de souffrance, sans un bruit mais ce n'est pas suffisant. Cela ne soignera pas mes blessures, qu'elles soient sur ma peau ou dans mon cœur. Pourtant, cela fait tout de même un peu de bien.

Je me relève et souffle, séchant mes larmes. Il faut que je retourne dans l'antre de la bête, car ce soir, je suis de service.

_____

Dites-moi, qu'avez vous pensé du premier chapitre ? 

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