[Chap. 36] A la conquête de la galaxie

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Lorsque Spencer était arrivée accompagnée du capitaine, Everson sut qu'il y avait un problème.

Car pour la première fois, depuis longtemps, Spencer ne pouvait trahir personne, pas même un parfait inconnu.
Son visage portait toute la peine, toute la fatigue, qu'elle avait dû accumuler depuis des semaines. Pourtant, son regard, lui, demeurait impitoyable, froid et déterminé. Qui était donc cette femme, qui, même au bout du rouleau parvenait encore à entretenir un feu si ardent dans ses yeux ?
« Madame. » commença le commodore. « Une communication holovid est en attente.
- Parfait, merci ! »
lança-t-elle. Même sa voix n'avait rien perdu de sa superbe. C'était comme si deux êtres cohabitaient dans un même corps, une personne résignée et l'autre qui luttait encore, coûte que coûte. Le commodore avait bien vu cela également, ce petit quelque chose qui semblait éteint en elle et d'instinct, il adressa à Elvira un regard plein de reproches. Ils devraient avoir cette conversation au plus vite.


La silhouette de Pryde apparut alors face à elle, mais ce n'était pas tant celui-ci que l'ombre derrière lui qui la fit tressaillir, car Hux était là également. Rigide, impassible et droit comme un poteau. Il semblait terrifiant d'inhumanité. Pourtant, Everson crut apercevoir un regard qu'il adressa à la grande amirale.


Un regard qui n'eut pas de réponse.


« Eh bien, la voilà... » souffla le général Pryde d'une voix mielleuse. « Nous étions tout à fait surpris de constater votre absence lors de notre précédent appel, grand amiral. »
Elle ne répondit pas tout de suite, serrant discrètement les poings, nerveuse. Le poids du regard de Hux sur ses épaules lui paraissait facile à porter tant qu'elle n'était pas à côté de lui en personne.
« En particulier le général Hux...
- Dans le domaine militaire, général, je n'ai de compte à rendre qu'à ma flotte. »
coupa-t-elle sèchement, visiblement fatiguée par le sarcasme dont Pryde faisait preuve.

Elle aurait voulu ajouter que si Hux avait des choses à lui reprocher, il était assez grand pour le faire. Mais peut être beaucoup trop lâche. Mais elle se ravisa, elle avait passé l'âge pour ce genre de chose.
« J'ai remarqué que votre flotte justement, faisait route vers le système Almanien.
- Oui, général. J'ai entendu que Sloveig avait échoué dans sa tentative de conquête.
- Et vous prétendez faire mieux ? »


En guise de réponse, elle ordonna d'un geste à un technicien de bord d'envoyer sur l'holovid la close que le commodore était parvenu à faire signer en son nom.
« J'ai ici de quoi vous rassurer. Voici un traité signé par le sénateur responsable du système Almanien. Il y stipule que je garantis la libération de l'Archipel en échange d'une compensation matérielle.
- Absurde ! »
siffla Hux en arrière-plan. « La puissance de feu de l'Exécutrice est exactement la même que celle de Sloveig. »
Spencer hésita un instant avant de répondre, mais estimait ne pas avoir à se justifier devant lui.
« L'Arme elle, pourrait régler cela, général Pryde ! » continua Hux visiblement plus en colère qui ne devrait l'être.
« L'arme n'est actuellement pas en mesure de le faire, et le temps presse, général Hux. »
poursuit Pryde d'une voix monocorde.

« Et j'imagine que vous n'attendez aucune approbation avant d'agir Spencer.
- Non, aucune. Je pense comprendre la raison des multiples échecs face à la défense de l'Archipel et je compte bien agir. Le traité sera conclu dans un jour standard.
- Pour autant que vous teniez sous leurs feux.
- Votre échec, vous conduira en cours martiale, Spencer, j'espère que vous en avez conscience. »


Ce n'était plus Pryde qui parlait, mais Hux. Nul doute désormais pour Everson que le torchon brulait entre eux et qu'à ce rythme, ce feu de broussaille allait devenir un incendie dévastateur, consumant les ruines de leur confiance mutuelle.

If we had a soul - A Star Wars story - T.2Where stories live. Discover now