[Chap. 38] : Peut-être est-ce là que tout s'achève

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Rien ne s'éteint tant que brule l'espoir.

Il ne trouvait pas le sommeil.
Tournant à nombreuses reprises dans son lit, rien ne parvenait à l'endormir.
Hanté par tout ce qu'il vivait.
Il y avait cette impatience, celle-là qui l'animait davantage à mesure que les semaines le rapprochaient de la mise à feu.


Son projet, son bébé, allait enfin être dévoilé au monde.
Combien d'années, combien de sacrifices, combien d'échecs ? Combien de fois avait-il dû se relever ? Affronter l'opposition, se battre, être humilié, pour en arriver là ?
Qu'importe tout cela, il était prêt à endurer encore bien plus pour parvenir à être au-dessus de tout le reste.


Il le savait, il y arriverait.
Ce jour allait arriver.
Mais, elle, était arrivée, elle aussi.
Et, ça, il ne l'avait pas prévu.


Comme il n'avait pas prévu tout ce qui s'était passé ensuite. Cette danse, cette affaire Cardinal qui lui avait été confiée. Le regard qu'elle avait posé sur lui, sans l'ombre d'un jugement, compréhensif presque.

Cette fille, c'était tout ce qu'il craignait. Cette fille, c'était tout ce qu'il n'avait jamais eu et qu'il espérait en secret.

Rien ne s'était passé comme prévu. Car comment aurait-il pu prévoir tout ça ? Comment aurait-il pu prévoir que c'était elle qui partirait avec Ren sur Bonadan ? Comment aurait-il pu choisir entre réduire cet insolent garçon au silence et la sauver elle.
Mais son plan avait échoué.
Et il avait été partagé entre soulagement et peur.
Peur d'être découvert, non par Ren, car la mort aurait probablement été plus simple que tout ce qui l'attendait si c'était elle, qui venait à le savoir.


Perdre tout.
Ou presque.


Il s'en était voulu, terriblement. Il avait voulu l'empêcher de partir là-bas, il avait essayé même, mais c'était une tête de mule. A quoi s'attendre d'autre avec une Tarkin ?
Puis, il avait préféré se taire, espérant que le secret se diluerait avec le temps.
Mais aucun secret ne se dilue avec le temps.
Tout comme la rancœur.
Rien ne peut les dissoudre. Ni le temps, ni l'amour.
Rien.


Il avait eu envie de se servir à boire. Quelque chose de très fort, suffisamment pour apaiser ses tourments et lui permettre de dormir. Il avait essayé, mais après deux verres il avait conclu qu'il préférait largement l'amertume du thé de Tarin.
Pas même Millicent, ronronnant en boule contre sa tête, n'était parvenu à l'apaiser.
C'est alors que le bruit de sa porte se fit entendre.
Quelqu'un était là, et attendait qu'on lui ouvre.
Qui ? A cette heure-ci ? Opan ? Peut-être bien, il lui avait demandé de vérifier que les armements du vaisseau étaient opérationnels et le capitaine psychorigide avait peut-être jugé bon de lui faire son rapport immédiatement.
Après tout, dans la galaxie, comment avoir la notion du temps ?
On insista, encore et encore. Et Hux n'eut pas le choix que de se lever, faisant partir Milicent au passage, pour ouvrir.
Actionnant l'ouverture de la porte avec sa carte, elle coulissa et la personne qu'il vit apparaître sur le seuil de ses appartements lui glaça le sang.
Elle était là et elle le fixait de ses grands yeux azurs.
Ce regard était terrifiant.
Non pas qu'il était froid, qu'il était dénué de sentiments, non. Il était résigné, brillant presque de larmes.


Terrifiant.
D'humanité.


Il peina à avaler sa salive. Désormais, il ne pouvait plus reporter cette fatalité.
Cette discussion, ils allaient l'avoir.
Et maintenant.

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Quelques heures auparavant

Elle entendait son cœur battre dans ses oreilles.
Le visage décomposé de Becket, qui rêvait de s'enfuir pour la première fois de sa vie.
Et puis elle vit aussi.
Son visage.
Qui dissimulait une âme en miette.
« Je... » balbutia-t-elle. « Je...
- Parlez ! »
siffla froidement Spencer, sa main serrait son verre si fort qu'Everson crut qu'elle allait le briser en mille morceaux.

If we had a soul - A Star Wars story - T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant