If we had a soul - A Star Wars story - T.2

[Chap 25.] : Avant l'orage

« Félicitations, lieutenant. »

Pas même la voix de Mitaka à travers l'holovid ne parvenait à la faire sourire. Assise les jambes en indien, l'appareil de communication face à elle, Roberta appuya lourdement sa tête sur sa main, boudeuse.
« J'imagine que je dois dire merci.
- Tu n'as pas l'air ravie... »
Ravie ? Devait-elle l'être ? C'était à n'y rien comprendre.
« Comment veux-tu que je sois ravie ? A quoi bon me donner ce grade si c'est pour ensuite me demander de rester là, à attendre ?
- Je ne veux pas prendre sa défense, mais tu commences à la connaître non ? Il y a bien une raison... »
Une raison ? Y avait-il une raison valable à la décision qu'avait pris Spencer de lui ordonner fermement de rester sur l'Exécutrice alors qu'elle descendait avec Kylo Ren ? Elle était au sein de ce nouveau vaisseau la paria de trop. Car s'ils toléraient la grande amirale par respect de la hiérarchie, il voyait son accompagnatrice d'un très mauvais œil.
Ils n'appréciaient guère l'impression d'être espionnés.
A commencé par le capitaine du vaisseau.
« Une raison de me laisser là avec eux ? Tu aurais dû voir ce type, ce capitaine-là ! Je pensais ne jamais rencontrer pire que Brant, mais je peux te dire que dans le dictionnaire, à la définition d'arrogance tu as une mention « voir Sadavir Elvira »
- Juste au-dessus de « voir Hewels Brant ? »

Victoire, il sembla lui avoir arracher un rictus. Mais cela n'enlevait rien au sérieux de la situation. Everson avait rudement grimacé lorsqu'elle avait vu l'attitude du capitaine envers Spencer. A chaque instruction, chaque chose qu'elle ordonnait, il semblait avoir quelque chose à redire. Et si au départ la lieutenante avait admiré la capacité de Spencer à rester stoïque face à son attitude, elle s'était demandé ce qu'elle attendait pour recadrer son second avant qu'elle ne lui en colle une en pleine figure. Pire, Spencer s'était même permise de demander un avis à son équipage. Comme si elle était encore sur le Donnagher. Everson s'était alors demandée quand elle comprendrait enfin qu'en tant que chef, il était particulièrement mal venu de laisser les autres remettre ses décisions en question.

Pourtant, n'est-ce pas ce qu' elle était en train de faire, elle aussi ?
« Je pense qu'en ce moment ils sont juste tous à fleur de peau. Hux aussi est particulièrement nerveux. On pensait que l'éloignement de Ren l'apaiserait et le rendrait plus sympathique, mais c'est loupé. »
Everson ne releva pas. Bien qu'elle voulût lui répondre que ça aurait pu effectivement être le cas si Spencer ne se trouvait pas en ce moment même à côté de l'apprenti du Suprême Leader.
« De toutes façons, cette mission est une formalité non ? Je te garantis que ça sera fini aussi vite que ça n'a commencé.
- Détrompe toi, ça aurait pu si Spencer n'avait pas décidé de se mêler d'une affaire de territoire. »
Elle vit à l'expression de Mitaka qu'elle venait de totalement le larguer, elle reprit alors.
« Figure toi que, je ne sais encore pour quelle raison obscure, Spencer a constaté qu'un conflit de territoire avait lieu sur Bonadan et s'est senti soudain l'âme d'une justicière.
- Tu veux dire qu'elle a décidé de s'en mêler ?
- Exactement ! » siffla-t-elle exaspérée, soufflant sur une mèche de cheveux pour la dégager de son visage. « C'est une très mauvaise idée et je le lui ai dit ! Avec tout le respect que je lui dois je lui ai expliqué calmement...
- Calmement ?
- Bon, d'accord, j'ai p'tet été un peu brusque. Mais je lui ai dit que c'était une mauvaise idée de s'occuper des affaires des Bonadii. Ils détestaient ça, ça risquait de rendre la situation bien pire qu'elle n'était déjà.
- Et elle s'en fiche ?
- Totalement ! Pire, tu sais ce qu'elle a fait ? Elle a souri en me disant que je ne m'inquiétais pas pour grand-chose et que si je devais agir, je saurais quoi faire ! »
Elle marqua une pause, tâchant de contenir sa frustration.
« Parfois je me demande vraiment si elle ne prend pas un malin plaisir à foutre le bordel partout où elle passe. »
Everson releva la tête, tombant nez à nez sur l'expression amusée de Mitaka.
« T'as été grossière...
- Je ? Quoi ? Mais, mais non !
- Ah si si si. » la taquina-t-il.
« C'est pas la question bon sang ! La question c'est que ma supérieure hiérarchique va peut-être déclencher une guerre civile et qu'elle a l'air d'adorer ça !
- C'est un officier supérieur, tu t'attendais à quoi ? »