Tempête

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Seul dans son bureau, Dumbledore réfléchissait. Il était surpris que l'annonce de la présence de Harry Potter au sein de Poudlard n'ait pas eu le moindre effet sur les anciens Mangemorts. Il avait pensé que les fidèles de Voldemort s'agiteraient, ou tenteraient de venger la disparition de leur Maître.

Connaissant Tom, il savait que c'était provisoire. Le gamin avait été bien trop fasciné par la Magie Noire pour ne pas avoir tenté quelque chose afin d'atteindre l'immortalité. En plus, il savait que la plus grande peur de Tom avait été la mort elle-même.

Il se souvenait du gamin qu'il avait amené à Poudlard. Son arrogance. La certitude qu'il était un être exceptionnel.
Dumbledore avait poussé discrètement le jeune homme dans la direction souhaitée et Tom s'était précipité dans les ténèbres avec joie. Et selon ses informations, il avait questionné Slughorn à propos des horcruxes.

En repensant à l'ancien Directeur de la maison Serpentard, Dumbledore ricana. Il n'avait jamais rencontré de Serpentard aussi naïf que ce vieil Horace. Perdu dans sa recherche de gloire, occupé à collectionner les relations avec de futures célébrités, le vieux professeur avait oublié toute prudence en parlant d'une Magie terriblement noire avec un jeune garçon ambitieux et perturbé.
Le souvenir d'Horace, bien que modifié, serait dans le futur un excellent moyen de pression s'il avait besoin de lui. Et il était certain de trouver un jour ce que l'idiot lui avait caché.


Puisque l'arrivée de Harry Potter n'avait pas eu l'électrochoc espéré sur les Mangemorts ou sur Voldemort, où qu'il puisse être, Dumbledore se devait de trouver un appât bien plus intéressant que le Sauveur du monde magique.

Il se lissa pensivement la barbe, avant de sourire largement. Il avait de quoi provoquer une véritable tempête dans le monde des ténèbres... Il lui faudrait manipuler un peu son monde, et parler un peu fort près de Rita Skeeter - cette pie trop curieuse se ferait un plaisir de publier tout ce qu'elle pourrait entendre. Rien d'insurmontable.
Le vieux sorcier se leva pour se diriger vers un cadre sur le mur qui abritait son propre portrait. Une petite vanité bien utile pour cacher ses secrets...

D'un geste sec de baguette, Dumbledore lança un sort qui transforma le tableau en un coffre fort et l'ouvrit rapidement.
A l'intérieur, il y avait peu de choses. Quelques parchemins, quelques objets dont lui seul connaissait l'importance et surtout, une pierre rouge.
Une pierre rouge sombre, d'apparence simple, non taillée. Elle ne brillait pas, elle n'était pas enchâssée dans un luxueux bijou. Elle ressemblait à un caillou, et pourtant, elle était probablement la chose la plus précieuse qui puisse exister au monde.

La pierre philosophale.

Il avait négocié avec son vieil ami Nicolas Flamel et avait eu la possibilité de garder cet objet mythique. Par chance, Flamel était fatigué de vivre, et n'avait plus besoin de sa si brillante invention.
Bien que tenté, Dumbledore n'avait pas l'intention d'utiliser l'élixir de longue vie. Pas dans l'immédiat en tous cas. Il ne prolongerait sa vie que lorsqu'il aurait vaincu Voldemort et qu'il serait acclamé comme le héros incontestable du monde sorcier. Le leader de la lumière.

La pierre philosophale attirerait Voldemort, il en était certain. Quelle que soit la façon dont il avait réussi à survivre à sa confrontation avec le jeune Potter, il était évident qu'il aurait besoin de l'objet et plus précisément de l'élixir de longue vie pour revenir totalement à la vie.
Le sorcier supposait que son ennemi n'était plus qu'un esprit, prenant probablement possession des êtres vivants à sa portée. Il était resté discret, peut être le temps de chercher une solution à son problème, mais il était temps pour Dumbledore de mettre un point final à son histoire.

Un plan en tête, Dumbledore dissimula de nouveau son coffre, et retourna s'installer à son bureau.

D'abord, se servir de son espion. Il convoqua Severus Rogue, l'attendant calmement en suçant un de ses célèbres bonbons au citron.
Face à l'homme austère qui le dévisageait, il prit l'air inquiet, légèrement agité. Il était devenu bon acteur au fil des années, et savait comment se comporter pour attirer l'attention sans en avoir l'air. Avec une satisfaction qu'il dissimula parfaitement il annonça à Severus qu'une de ses sources avait annoncé que Voldemort était à la recherche de la Pierre Philosophale, et malheureusement, par une affreuse circonstance, la pierre était à Poudlard.
Le professeur de potion ne broncha pas, hochant juste brusquement la tête lorsque Dumbledore lui demanda d'ouvrir l'œil lorsqu'il se rendrait chez ses "amis" Mangemorts.

Le lendemain matin, lorsque les hiboux amenèrent le courrier pendant le petit déjeuner, la Gazette provoqua une vague de commentaires agités dans la Grande Salle. Le journal titrait en effet que la pierre philosophale était la cible des Mangemorts. L'article paraissait inoffensif au premier abord. Durant les années de calme après la défaite de Voldemort face à Harry Potter, il y avait eu beaucoup d'articles parlant de ce que cherchaient les ténèbres, de rumeurs vagues indiquant que Voldemort avait été vu ici ou là.
Cependant, en lisant attentivement, Rita Skeeter mentionnait discrètement que Albus Dumbledore était le gardien de la célèbre pierre philosophale.

Charles et Drago, assis autour de Harry, avaient immédiatement échangé un regard soucieux, et Drago marmonna contre l'idiotie de leur Directeur, d'exposer ainsi l'école. Harry cependant, ne semblait pas se préoccuper de la situation, pris dans sa discussion sur le Quidditch avec Blaise.
Voyant Severus quitter la Grande Salle, Charles se leva précipitamment en prétextant avoir oublié quelque chose. Il ne mit pas longtemps à rattraper son professeur de potions.
- Charles ? Tu voulais me voir ?
- Sev... Professeur. J'aurais une question à vous poser.
Charles s'était repris rapidement, pour ne pas montrer de familiarité avec l'homme qu'il considérait comme un père. Une fois dans le bureau du Maître des potions, Charles, tendu, reprit.
- Severus, j'ai vu la Gazette. Ils disent que la pierre philosophale est à Poudlard.
Le Maître des potions pinça les lèvres et dévisagea attentivement le garçon devant lui.
- Et ? Tu es intéressé Charles ?

L'enfant fronça les sourcils, interloqué, avant de secouer la tête.
- Non mais... est-ce que ça peut mettre en danger Harry ? Ils disent que Voldemort est intéressé et il a voulu le tuer après tout.

Severus resta muet un long moment, avant d'avoir un léger sourire.
- Et bien Charles, Harry sera protégé. Tout comme toi. Je ne laisserai rien ni personne vous atteindre.
Ému, le jeune garçon se précipita dans les bras de l'homme. Celui-ci se raidit un instant avant de se détendre et de répondre à l'étreinte, touché de la confiance que le garçon lui accordait.


Prompt de demain : Culpabilité

Tu es mon doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant