Embrassé

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Pour la première fois de leur vie, Harry et Charles s'étaient disputés violemment. Harry avait reproché à Charles de le laisser de côté, et Charles lui avait reproché de ne pas le laisser respirer.
Enfermés tous les deux dans le dortoir, ils s'étaient hurlés dessus, furieux l'un et l'autre.

Puis, ils avaient cessé de se parler. Drago avait tenté de calmer le jeu, entre eux, mais sans succès. Même s'ils s'adoraient, Harry et Charles étaient tous les deux terriblement têtus. Et aucun des deux ne voulait céder avant l'autre.
L'atmosphère chez les Serpentard était devenue particulièrement pesante, comme si la brouille entre les deux frères avait des effets chez tout le monde. A bout de nerfs, Drago avait fini par aller voir Severus pour le supplier d'intervenir. Harry était malheureux, Charles était malheureux, et il se sentait tiraillé entre l'un et l'autre...
Sans compter que dans leur dortoir, plus personne n'osait dire le moindre mot de peur de déclencher la colère d'un des jumeaux.

Cependant, Severus n'eut pas le temps d'intervenir. Zaccharias Smith, un élève de Poufsouffle, s'était rendu compte que leur petit groupe était moins soudé, et il en avait profité pour tenter d'attaquer Harry. Le garçon en voulait au Sauveur d'être chez les vert et argent, lui qui avait entendu toute sa vie que les Serpentard étaient mauvais.
Charles avait vu la scène de loin et s'était précipité pour venir au secours de son frère. Il avait frappé Smith au passage et avait pris Harry dans ses bras, qui était juste sonné.


Heureusement pour les jumeaux, Minerva McGonagall avait assisté à la scène. Smith récolta une retenue et de solides remontrances, tandis que les garçons furent invités à rejoindre leur dortoir. Cet incident signa la fin des hostilité et la paix revint chez les Serpentard, pour le plus grand soulagement de tous.


***

Le jour des vacances arriva, et la foule bruyante des élèves se dirigeait vers le Poudlard Express. Parmi eux, Harry et Charles, souriants.
Dumbledore les regardait s'éloigner, les poings serrés, furieux.


Il n'avait aucune raison d'interdire à des élèves de quitter l'école. Il ne pouvait même pas leur demander où ils se rendaient parce qu'il n'était pas leur tuteur légal. Et les deux gamins avaient fourni un papier signé de leur parrain, Sirius Black, les autorisant à quitter l'école aux vacances.
Dumbledore avait bien tenté de mettre la main sur Sirius pour le ramener dans le droit chemin, mais une fois de plus il avait dû se rendre à l'évidence : l'ancien Gryffondor était introuvable. Et ce fichu Black savait qui s'occupait des gosses.
Si seulement ils étaient resté chez leur oncle et tante moldus, il aurait juste eu à les convaincre de lui donner les pleins pouvoirs sur leurs neveux...

Severus avait parfaitement noté la fureur du Directeur de Poudlard, et il s'en réjouissait. Le vieux fou devait se demander où allaient les gosses, et il devait détester ne pas savoir et ne pas pouvoir intervenir. Après toutes ses manigances, c'était un juste retour des choses que de le voir ignorant et perdu...


***

La foule bruyante des enfants s'installa dans le Poudlard Express, et rapidement un groupe s'installa dans un compartiment : il y avait Harry, Charles et Drago. Ils furent rapidement rejoints par Hermione et les jumeaux Weasley. Blaise, Théo et Pansy hésitèrent un instant en voyant les Gryffondor, mais haussèrent les épaules et s'installèrent, curieux de voir comment les choses allaient se dérouler.
Discuter civilement dans un couloir à Poudlard était une chose, mais passer le temps du voyage ensemble était un rapprochement supplémentaire.

Ron passa dans le couloir à un moment et fronça les sourcils en voyant ses frères au milieu des Serpentard, cependant, il ne fit pas la moindre réflexion. Il soupira juste en levant les yeux au ciel et s'éloigna.


Harry somnola un moment sur l'épaule de Drago, écoutant distraitement les diverses conversations. Fred et Georges semblaient avoir le don de se faire des amis, puisqu'ils firent rapidement l'unanimité. Et rapidement, des éclats de rire résonnaient dans leur compartiment, attirant l'attention des autres élèves.

Charles lisait, ou du moins avait un livre dans les mains. Mais son regard se perdait souvent sur le paysage qui défilait. Hermione était collée à lui - puisqu'ils étaient nombreux, il y avait peu de place - tenant elle aussi un livre. Et la jeune fille, les joues légèrement rosées, semblait elle aussi avoir des difficultés à se concentrer sur sa lecture.


***


A Poudlard, Dumbledore remuait ciel et terre pour savoir où se rendaient les deux insupportables gosses qui restaient hors de sa portée. Si seulement ils avaient été à Gryffondor comme leurs parents ! Les choses auraient été bien plus simples, puisque Minerva lui faisait totalement confiance.


Sur son autorisation de sortie de l'école, Sirius n'avait noté aucun lieu de résidence. Cependant, ce n'était pas exceptionnel : en ces temps troublés, la plupart des parents avaient refusé de donner leur adresse. C'était une prudence élémentaire, que beaucoup avait pris suite à la mort des Potter.
Il lui restait donc comme solution de faire appel à un membre de l'Ordre pour aller espionner un peu et suivre la personne qui viendrait récupérer les enfants. Une fois qu'il les aurait localisé, il pourrait toujours s'inviter et utiliser de l'Imperium si nécessaire pour amener ceux qui hébergeaient les enfants à coopérer...
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles, après tout. Tant qu'il s'agissait d'œuvrer pour le plus grand bien.

***


Severus s'était douté que Dumbledore ne baisserait pas si facilement les bras, et il avait averti Lucius de se montrer prudent. Il ne savait pas ce que le Directeur préparait, mais il n'avait pas survécu autant d'années en tant qu'espion en oubliant les règles élémentaires de prudence.

***


A Londres, le Poudlard Express entrait en gare. Harry se leva avec enthousiasme, suivant ses amis, alors que Charles et Hermione prenaient le temps de ranger leurs livres. Il prit le temps de saluer tout le monde, souhaitant de bonnes vacances à ses amis, excité de retrouver le Manoir Malefoy. Il y avait été heureux, et il s'y sentait chez lui.
Hermione le salua avec un sourire et Harry l'attrapa pour la serrer dans ses bras en riant, faisant glapir la jeune fille. Puis elle partit, en riant et en agitant la main pour les saluer. Il ne restait plus que Harry, Charles et Drago, mais lorsque Drago descendit du train, Charles retint Harry.


Le jeune garçon aux yeux verts nota l'air perturbé de son frère et ses joues légèrement rouges.
- Charlie ? Tout va bien ?
- Heu... oui. C'est...
- Tu es sûr ?
- Hermione. Elle m'a embrassé... Sur la joue.
Harry ouvrit la bouche et la referma brusquement, avant de sourire à son frère.
- Et alors ?


Charles haussa les épaules.
- Je sais pas.
Harry posa son bras sur les épaules de son frère.
- Charlie. Tu l'aimes bien, elle t'aime bien. C'est juste ce que font les amis non ?
- Mais personne...
- Tu ne laisses approcher personne Charlie, détends toi. Tu serais surpris du nombre de personnes qui t'apprécient.

Prompt de demain : Scandale

Tu es mon doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant